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Critique de oblo


oblo
16 septembre 2015
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.
Le livre tient à la fois des souvenirs de Céline Wagner et de la collaboration que celle-ci a sollicitée et très facilement obtenue avec Edmond Baudouin. Le fait est rare : les dessins sont à la fois les oeuvres de Céline Wagner (en majorité) et de Baudouin ; le scénario, lui, est de Wagner. La faiblesse de la BD tient d'abord aux dessins. Cela s'explique que Wagner, ainsi qu'elle l'explique dans l'entretien qui fait office de préface, n'a jamais réellement appris à dessiner et veut davantage exploiter la forme "bande-dessinée" plutôt que ce que le média peut offrir en terme d'esthétisme. Mais une BD est aussi un univers graphique, et ici cet univers n'est clairement pas fixé par les traits et les jeux de noir et blanc du dessin. Toutefois, il y a une volonté esthétique claire de la part de l'auteure : faisant fi de la beauté, elle se sert pourtant de ses cases pour dessiner un monde industriel et commercial, oppressant et hyper médiatisé ; d'autre part, elle abandonne régulièrement les habituels phylactères pour user de tout ce qui fait le décor pour y inscrire ses dialogues. En cela, la BD réussit là où elle ose.
Quant au scénario, il faut en dire quelques mots. C'est l'histoire d'une jeune fille qui rend visite à son père (ses parents sont probablement divorcés) ; au centre commercial, ils remarquent un gigantesque gorille, décor de carton peut-être, qui marque étrangement la présence de nos origines animales dans cet univers déshumanisé. La jeune fille demande à son père si elle en sait plus à propos de ce gorille : il invente alors une histoire (mais l'invente-t-il vraiment ?) à propos d'un être mystérieux vivant à l'abri, dans ce gorille, et observant les masses d'hommes courant partout à la poursuite de l'inutilité de leurs vies.
Le scénario, sorte de conte pour enfant, est intéressant dans les trois quarts de l'oeuvre. La fin est brusquée, énigmatique : là est la deuxième faiblesse majeure de l'oeuvre. Cette collaboration entre Wagner et Baudouin ne doit pas nous empêcher, toutefois, de creuser plus loin et de nous intéresser à un travail qui ne manque pas, ça non, d'imagination.
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