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Critique de Syl


Londres, automne 1875

Valéria Woodville demande à Wilkie Collins d'enquêter avec elle sur la véritable identité de son mari. Lors de son voyage de noces, elle apprend que son nom n'est pas Woodville mais Macallan. Une trahison, une malhonnêteté ? Pourtant, tout avait si bien commencé…

Valéria se promène dans la campagne lorsqu'elle rencontre Eustace Woodville en villégiature. L'attirance entre eux est immédiate. Très vite, Eustace demande à Valéria de l'épouser et celle-ci accepte sans tenir compte de la méfiance de son oncle le Dr. Starckwather. Lors du mariage, Eustace annonce à Valéria que sa mère ne viendra pas et qu'elle ne lui a pas donné son agrément. En ce jour, rien ne peut noircir la félicité de la mariée qui est conduite à l'autel par Wilkie Collins, un vieil ami de son défunt père.
Le voyage de noces se fait à Ramsgate et les jeunes gens sont très heureux. Mais, par un étrange hasard, Valéria fait la connaissance de la mère d'Eustace et l'ambiance vient à se détériorer. L'homme qu'elle croyait connaître pourrait n'avoir jamais existé.
Eustace s'appelle Macallan, il est veuf et a été jugé pour le meurtre par empoisonnement à l'arsenic de sa femme. le procès, faute de preuve, n'a pas eu de verdict franc.

Eustace, atteint par sa dissimulation peu respectable et ce passé qui refait surface, propose l'annulation du mariage à Valéria et disparaît.
De son côté, afin de rendre à son mari son honneur et toujours éprise de lui, Valéria décide de chercher la vérité entre les lignes du procès et d'enquêter. Elle se retrouve « seule contre la loi ». Wilkie Collins l'aidera…

A la recherche du moindre indice, Valéria rencontre l'entourage d'Eustace. Elle fait alors connaissance de Miserrimus Dexter, ami proche du couple et homme fantasque. Londres, l'Ecosse, elle tire le fil du canevas et retracera une trame où la passion sombre dans la folie la plus démente.

J'ai lu cette bande dessinée dans un format peu attirant. Les caractères imprimés sont minuscules et les teintes que j'avais aimées dans l'album « Venise hantée, L'étrange mort de Lord Montbarry », sont dans cette édition (Magnard – Casterman), ternes et sombres. de plus, les dessins n'ont pas leurs aises. Heureusement que l'intrigue accapare l'attention et qu'elle comble l'esthétisme quelque peu altéré. Je soulignerai toutefois deux avantages. Cette parution regroupe les deux tomes de cette histoire et un « après-texte » pédagogique d'une dizaine de pages, donne des informations très intéressantes pour les scolaires, avec une interview des auteurs. On apprend que cette adaptation du roman de Wilkie Collins est à l'initiative du scénariste Seiter et que Wagner lisait à l'époque des Anne Perry .
Je vous conseille donc de prendre ce diptyque dans le format habituel, 24 x 30.

Au niveau graphique, l'époque victorienne est bien rendue. Les dessins sont soignés, les vues extérieures et les décorations intérieures sont détaillées et les expressions des personnages ont du caractère ; trait sobre et minutieux. La folie, la passion, la peur, tous les sentiments forts sont superbement transcrits, ainsi que l'atmosphère gothique du XIXème siècle. Les couleurs froides, bleues, mauves, brunes, donnent du poids aux mots, elles sont oppressantes.
L'histoire des bulles et des dessins nous raconte une jeune femme sensible et solitaire, encore un peu candide, qui s'éprend d'un homme sombre et mystérieux. L'intrigue fait qu'elle se retrouve vite seule à fouiller le passé de son mari et à décortiquer le dossier du procès. Valéria se détache du rôle angélique et endosse celui d'une justicière. Son implication est plus mature, elle dévoile une personnalité courageuse, intelligente et solide.
Je n'ai pas lu le roman, mais je pense que Roger Seiter l'a bien adapté. Les personnages sont nombreux, tous bien définis, ils donnent de densité à l'histoire. J'ai suivi avec attention l'écheveau de l'intrigue qui se défait agilement et j'ai beaucoup aimé l'épilogue d'un suspens un peu fou.

Un album à recommander !
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