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EAN : 9781906735241
192 pages
2000 AD Graphic Novels (15/01/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
In the late 22nd century, after the Atomic Wars, many survivors were warped by the Strontium 90 fallout. These ''mutants'' became a victimised underclass and the only job open to them was bounty hunting. One such Strontium Dog is Johnny Alpha, who played a vital role in the mutant wars. Now, he's been given a mission by the fanatical William Moon.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Traitor to his kind qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les chapitres parus dans les numéros (prog) de l'hebdomadaire 2000 AD annuel 2009, 1617 à 1628, 1651 à 1660, entre 2008 et 2010, écrits par John Wagner, dessinés et encrés par Carlos Ezquerra. C'est le troisième tome réalisé par ces auteurs depuis le redémarrage de la série avec The Kreeler conspiracy. Les aventures de Johnny Alpha se poursuivent dans The life and death of Johnny Alpha, toujours des mêmes auteurs. le présent tome comprend 2 histoires complètes.

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- Bood Moon (Progs 2009, 1617 à 1628) ' Il y a des années de cela pendant les guerres mutantes, Johnny Alpha (encore tout jeune adulte) avait rejoint les rebelles de la cause mutante, menés par William Blood Moon, un mutant avec la partie gauche du visage recouverte d'une plaque métallique. Ce dernier accepte qu'il rejoigne leur rang, et lui assigne comme mission de s'assurer de la présence de Nelson Bunker Kreelman lors d'une visite officielle (de vérifier qu'il ne s'agit pas d'une de ses doublures), en vue d'attenter à sa vie. Avant de partir du camp, Johnny Alpha fait la connaissance de Mardi, une mutante militante plutôt sympathique.

Au temps présent pour Johnny Alpha (vers l'an 2180), il accepte de se lancer sur les traces de William Blood Moon qui semble être de retour, car sa tête est mise à prix, et Johnny Alpha est un chasseur de primes, dans le corps des Strontium Dogs.

Comme à son habitude, John Wagner développe une situation dramatique autour de son personnage principal, avec des enjeux multiples. le point de départ place l'intrigue sur le terrain politique, avec la situation des mutants, une caste opprimée de la société. Il s'agit d'un élément constitutif de la série Judge Dredd, situation abordée de l'intérieur par le biais de Johnny Alpha qui intègre la résistance. Wagner dresse le portrait d'un leader charismatique sans pitié. William Blood Moon apparaît habité par sa cause, celle des mutants. Il estime que seules les actes de terrorisme contraindront le gouvernement à prendre en compte la population mutante, et à travailler activement à créer et développer les conditions de son intégration au reste de la société.

En narrateur aguerri, le scénariste sait apporter de l'eau au moulin du fanatique politique pour que sa position devienne crédible. Effectivement l'ostracisme et l'oppression que subissent les mutants justifient une réponse violente et désespérée, à la mesure de leur situation. Pour autant la narration n'exonère pas ce meneur de ses responsabilités ou de l'horreur des morts au nom de la cause (des 2 côtés, civils, et martyrs pour la cause). Il ajoute une couche avec la position personnelle de Johnny Alpha dont la mission est de trahir son père Nelson Bunker Kreelman, le leader du parti anti-mutants. Pour faire bonne mesure, il ajoute en plus une charmante militante innocente.

Sur ces bases, John Wagner déroule un récit dense, avec des différentes phases. Il s'agit dans un premier temps de découvrir ce qui oppose Blood Moon et Alpha, mais l'intérêt de l'histoire réside également dans ces enjeux politiques, dans les conditions d'une rébellion efficace pour être entendu et pris au sérieux. Dans un deuxième temps, Johnny Alpha doit mener l'enquête pour retrouver la trace du colonel Blood Moon, puis bâtir une stratégie pour le neutraliser. À nouveau, il se retrouve dans la position du mutant luttant contre l'un des meneurs de la cause mutante (à l'instar du tome précédent), mais avec un individu fort différent. En cohérence avec les caractéristiques de la série, John Wagner utilise un bidule technologique sortant de l'ordinaire, puisqu'il permet de remonter dans le temps pour une courte période. Comme d'habitude les protagonistes n'ont pas une personnalité très marquée, et ils sont le jouet des circonstances, ces dernières étant souvent cruelles. Contrairement aux 2 tomes précédents, Wulf Sternhammer n'est pas de la partie.

Comme il s'agit du troisième tome illustré par Carlos Ezquerra, le lecteur a eu tout le temps nécessaire pour s'habituer aux caractéristiques marquées de ses dessins, et de les accepter pour telles (sinon il ne se sera pas montré masochiste au point de s'infliger une troisième dose). En apparence, les dessins d'Ezquerra sont toujours aussi râpeux, un peu moches, avec plein de petits traits secs non signifiants, ayant pour conséquence de salir les surfaces, de les rendre usées par le temps. Il s'est aussi résigné aux difformités physiques débiles et primaires des mutants : une femme avec 3 seins, un individu avec un museau à la place de la bouche et des lèvres très charnues, un monsieur sans tête avec des yeux là où aurait dû se trouver la naissance du cou, etc.

Le rendu griffé des dessins transmet à merveille les conditions de vie difficiles des rebelles mutants, ou encore l'apparence repoussante des mutants pour les individus normaux. Comme à son habitude, Ezquerra dessine des individus à la morphologie réaliste (pour ceux qui ne sont pas des mutants), les rendant crédibles. Il crée des tenues vestimentaires présentant ce qu'il faut de caractéristiques futuristes pour être cohérente avec cet environnement de science-fiction, sans qu'elles n'en deviennent outrées. Il sait donner de la consistance aux différents lieux, en trouvant un juste équilibre dans un mélange d'éléments de science-fiction en provenance de la série Judge Dredd (qu'il a développée pendant plusieurs années), et d'éléments plus quotidiens pour montrer les activités qui restent semblables (préparer à manger).

De même l'artiste trouve un bon équilibre entre ce qu'il montre et ce qu'il laisse à l'imagination du lecteur dans les scènes d'affrontement, en termes de blessures mortelles ou non (par exemple les corps désarticulés et moitié calcinés, après l'explosion d'une bombe terroriste). Il est toujours aussi convaincant en ce qui concerne la mise en scène d'une poursuite dans une zone désertique, fleurant bon le western spaghetti.

Cette première histoire raconte un drame intense, mêlant conflits personnels et conflits politiques, dans la mise en oeuvre d'un acte terroriste dans la première partie, et d'une chasse à l'homme dans la deuxième partie. John Wagner et Carlos Ezquerra créent un environnement et des personnages présentant une grande cohérence, ce qui compense quelques éléments trop premier degré (l'apparence des mutants, ou une ficelle un peu grosse concernant Mardi, la jeune militante, et un deus ex machina sous forme de bidule permettant de voyager dans le temps). 5 étoiles.

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- The Mork whisperer (progs 1651 à 1660) ' Johhny Alpha voyage dans une fusée de luxe, pour rencontrer le multi milliardaire Igor Galactic sur une planète en pleine terraformation. Ce dernier souhaite l'engager pour qu'il retrouve son ex-femme Andromeda Gullit, et ses 2 fils Brian & Kevin. Il lui demande de lui ramener Kevin dont il souhaite faire son successeur à la tête de son empire industriel qui s'étend sur plusieurs systèmes solaires. Alpha accepte à condition d'être rémunéré à hauteur de 10 millions de crédits, et de choisir son équipe.

Aidé par Middenface McNulty, Blubberlips, Turvy, Evans the Fist, Torso (tous des mutants), il se rend sur la planète où Andromeda Gullit et ses 2 fils ont mystérieusement disparu de leur hôtel. Premier défi : découvrir comment ils ont pu s'évanouir sans laisser de trace.

Pour cette deuxième histoire, John Wagner délaisse les enjeux politiques de la classe des mutants, pour une histoire qui s'annonce plus classique, dans un premier temps. le lecteur retrouve les ingrédients habituels : un homme puissant habitué à l'exercice du pouvoir (ici le multi milliardaire Igor Galactica) utilise son pouvoir (ici l'argent) pour imposer la volonté (louer les services de Johnny Alpha pour récupérer son fils, contre la volonté de sa mère). Alpha et ses collègues doivent mener l'enquête pour comprendre ce tour de passe-passe (la disparition de la mère et ses fils), puis ils doivent la retrouver et la convaincre.

Dans un deuxième temps, le lecteur constate que la condition sociale des mutants apparaît en filigrane du récit, et le thème politique reste présent, au travers du pouvoir de l'argent et d'une recherche du profit qui se fait au détriment des petites gens. Comme dans la première histoire, Johnny Alpha se retrouve placé au centre d'un dilemme moral complexe. Il est redevable des autres Strontium Dogs qui l'accompagnent (des suites de la précédente histoire), mais il ne souhaite pas non plus mettre en danger Andromeda Gullit (l'ex épouse d'Igor Galactic). Bien sûr se pose la question de la responsabilité parentale, de la volonté des parents pour l'avenir de leurs enfants, de leur instrumentalisation. Comme dans le récit précédent, John Wagner affiche clairement à quel camp appartiennent les personnages (les bons ou les méchants), mais il y a plusieurs nuances de gris dans les 2 camps.

Pour commencer, le lecteur peut apprécier la constance de Carlos Ezquerra d'une histoire à l'autre : même caractéristiques graphiques et même niveau de qualité. Malgré une mise en couleurs un peu vive, il réussit à faire passer toute la brutalité de la terraformation réalisée par l'entreprise Galactico, dès la première case, sans devoir recourir à une surenchère de gore et de tripaille. Cette histoire est assez légère en termes de violence, mais quand elle éclate, Ezquerra en montre toute la brutalité, et l'inanité de la mort des individus concernés. Pour les 2 cases de torture, il place sa caméra assez loin, pour éviter l'effet voyeur.

Bien sûr, le lecteur retrouve ces mutants aux difformités ridicules, mais il constate également que l'artiste donne à chaque personnage humain (et normal) une apparence distincte avec assez de caractéristiques pour qu'elle ne soit pas générique. Tout au long de cette enquête, il a l'art et la manière de donner vie à des lieux comme le bureau de commandement d'Igor Galactic, le ranch d'élevage des Morks, la résidence luxueuse des Galactic, ou encore la chambre d'hôtel fonctionnelle et impersonnelle sur la station spatiale. Au fil des séquences, le lecteur apprécie ces visions de science-fiction, bénéficiant d'un décorateur habile, capable de donner de la consistance à chaque endroit et à chaque personnage, avec un vrai parfum d'anticipation qui ne tombe pas dans le clinquant d'un futur radieux, ni dans une forme de misérabilisme, qui mélange le quotidien reconnaissable avec les voyages dans l'espace.

Cette deuxième histoire se présente comme une enquête plus banale, mais les auteurs la transforment en un voyage mouvementé sur fond d'enquête, avec une implication morale adulte pour le personnage principal.
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Vidéo de John Wagner
En 1998, la Dame Blanche Lucie partage son temps entre la départementale D74 et le manoir de Guenièvre Gahinet, une nonagénaire sénile. Guenièvre était connue autrefois pour ses communications avec les morts, mais à présent, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même ; après l'avoir négligée pendant des années, ses descendants envisagent de la placer en maison de retraite et de vendre sa demeure à un investisseur. Furieuse contre eux, Lucie fait appel à un esprit vengeur, Wagner, pour les terroriser et les punir. Les jours passant, elle se rapproche d'Antoine, un petit-neveu de Guenièvre, mais il est trop tard pour qu'elle revienne sur sa décision : sa vengeance est en marche. Wagner se montre d'autant plus zélé qu'il espère la séduire – et s'il peut écarter tous ses rivaux potentiels dans la foulée, c'est encore mieux !
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