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The Hero Discovered tome 1 sur 1
EAN : 9781534303690
216 pages
Image Comics (18/07/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
The first of two volumes reprinting the classic early issues of creator MATT WAGNER's epic fantasy trilogy. THE HERO DISCOVERED reveals the fledgling adventures of the reluctant everyman hero, Kevin Matchstick. After encountering a shaggy and beguiling wizard, Kevin soon discovers is that he is more than he ever imagined.

This seminal work has found an enduring popularity with readers for decades and marks creator MATT WAGNER's emergence as a powerful... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome constitue la réédition de la première moitié de la première saison de la série Mage. La deuxième partie de cette saison 1 se trouve dans Mage Book One: The Hero Discovered Volume 2 (épisode 9 à 15). Il comprend les épisodes 1 à 8, initialement parus en 1984/1985, écrits et dessinés par Matt Wagner, avec un encrage de Matt Wagner pour les épisodes 1 à 5, et de Sam Kieth pour les épisodes 6 à 8. Les couleurs avaient été refaites par Jeromy Cox & James Rochelle, à l'occasion de la réédition de 1998 par Image Comics. Cette nouvelle édition de 2017 est publiée à l'occasion de la prépublication en épisode de la troisième partie de la trilogie : The hero denied, toujours réalisée par Matt Wagner.

Kevin Matchstick rentre chez lui dans les rues désertes. Il passe devant un individu avec une longue mèche de cheveux et les 2 jambes emmaillotées dans des bandages. Il s'assoit à côté de lui et papote un peu lui confiant sa solitude. Il se lève et poursuit son chemin, alors que Mirth disparaît derrière lui. Un ou deux blocs d'immeubles après, il voit un individu en tabasser un autre qui est à terre. Il intervient, il s'en suit une bagarre. Il découvre que son opposant à des pointes organiques acérées aux coudes. L'assaillant réussit à s'enfuir, et la victime rend son dernier souffle dans les bras de Kevin Matchstick.

Matchstick rentre chez lui, ouvre la porte de son appartement et découvre que Mirth l'attend dans son fauteuil. Ce dernier lui donne quelques explications sur ce qui vient de se passer. Il lui indique qu'il s'est battu contre Emil Grackleflint, un agent du mal et qu'il a des éperons venimeux au niveau de chaque coude. Matchstick écoute Mirth en restant totalement incrédule. Il le voit partir comme s'il disparaissait. le lendemain, il prend le métro et se rend compte qu'il y a 3 individus en imperméable dans la rame. Il s'agit effectivement de 3 des frères Grackleflint qui l'agressent et le font passer au travers d'une fenêtre. Matchstick tombe juste devant une rame de métro qui arrive à contresens.

En 1984, Matt Wagner commence une série qu'il envisage comme une histoire en 3 parties : la découverte du héros, la définition du héros, le déni du héros. En 2017, il publie la dernière partie de cette trilogie, 33 ans après son début. Entretemps, il a réalisé une autre série remarquable avec plusieurs dessinateurs : Grendel (disponible en 4 omnibus). Il a également réalisé des scénarios pour DC Comics (en particulier pour Batman) et pour Dynamite (en particulier pour Zorro). Ce premier tome de Mage est donc une oeuvre de jeunesse qui a bénéficié d'une nouvelle mise en couleurs qui habille mieux les dessins que la première datant des années 1980.

Les illustrations évoquent plus un comics underground qu'une série traditionnelle. Pour commencer, les rue de New York sont systématiquement vides de tout habitant. Quel que soit le quartier traversé (même le métro) et l'horaire, Kevin Matchstick semble être seul avec 3 personnages (Mirth, Edsel et Sean Knight) et les méchants. Ensuite, Wagner accomplit le strict minimum en matière de décors : quelques traits pour une bordure de mur, ou une fenêtre, beaucoup de fonds vides avec charge au metteur en couleurs de remplir. le lecteur observe également une tendance régulière à recourir à des hachures tracées à trait gras, pour donner une idée de la texture de la peau ou des tissus, et surtout pour remplir des surfaces jugées trop vides par le dessinateur. Jeromy Cox et James Rochelle font donc le nécessaire pour que leur mise en couleurs étoffe les dessins : jeu sur les nuances d'une couleur pour donner du relief aux surfaces, ajout d'ombres (même en absence de trait encré pour les délimiter), camaïeux discrets en fond de case pour habiller les arrière-plans vides, ajout de textures pour rendre compte de la granulosité des briques, etc. le lecteur jugera par lui-même ce choix de colorisation pour étoffer les dessins, le lecteur plus ancien établira peut-être la comparaison avec la mise en couleurs originale réalisée par Matt Wagner. Il est éventuellement possible de regretter que le vert fluo utilisé pour rendre compte de la magie soit moins fluo qu'à l'origine.

Malgré ces défauts, l'histoire se lit bien et vite, très vite même. Matt Wagner développe sa manière bien à lui de décompresser la narration. Chaque scène d'action a le droit à un grand nombre de pages dont certaines entièrement silencieuses, seuls les dessins sont là pour raconter l'histoire. C'est à partir de ce moment que le charme commence à opérer. Matt Wagner éprouve une grande affection pour les séquences de mouvements et d'affrontements. Il utilise une mise en page d'une grande fluidité et d'une grande lisibilité. C'est un grand plaisir de lecture que de passer d'une case à l'autre, sans que les bulles ne viennent perturber le plaisir de contempler les héros en action. le lecteur ne s'ennuie pas un seul instant pendant les 14 pages que dure le combat contre l'Orge Marhault dans l'épisode 4. Dès le début, Matt Wagner pense ses séquences comme un metteur en scène souhaitant mettre en avant le mouvement et les impacts par la juxtaposition de cases aux angles de vue choisis. Au fur et à mesure des pages qui se tournent, le lecteur a le plaisir de voir que les visages deviennent plus variés et plus expressifs, et les expressions corporelles plus justes. le lecteur constate également les dessins de Wagner évoluent au fur et à mesure des épisodes, en particulier en ce qui concerne les visages simplifiant les traits ce qui les rend plus expressifs. En outre le scénariste termine chaque épisode sur un moment de suspense efficace qui incite le lecteur à passer à l'épisode suivant automatiquement, sans marquer de temps de pause.

Mais alors qu'en est-il de l'histoire ? Là aussi, de prime abord, il est difficile de comprendre ce qui peut enthousiasmer la critique. Kevin Matchstick comprend vite qu'il dispose d'une force et d'une résistance surnaturelles. Mirth lui explique qu'il doit assumer son rôle dans la lutte éternelle du bien contre le mal et Matchstick n'a aucune intention de le faire. Mais il n'a pourtant d'autre choix que de se battre contre les Grackleflints qui essayent de l'éliminer à plusieurs reprises, et contre d'autres monstres exotiques. À ce niveau-là encore, ce tome se lit vite, s'oublie aussi vite, sauf pour une ou deux scènes visuellement accrocheuses. Matt Wagner utilise des créatures magiques en provenance d'une mythologie célèbre, avec une connaissance qui va plus loin que les poncifs habituels, tels que les Red Caps. Mais ce n'est pas non plus une réflexion sur la mythologie. La recherche du Roi Pêcheur semble plus prometteuse, mais le lecteur n'y assiste pas directement. Alors ?

Alors il faut s'interroger sur ce monde vide d'individus, sur cette quête où Matchstick élimine les ennemis les uns après les autres, sans que les enjeux ne soient mirobolants. Même le lecteur constate qu'au-delà du plaisir visuel, les hésitations du héros d'assumer son rôle renvoient à une démarche d'apprentissage avec des phases où il est facile de se reconnaître. Ce récit qui cache bien son jeu correspond à la phase finale de l'adolescence pendant laquelle il faut finir par se rendre à l'évidence : il faut regarder la réalité en face. C'est dans la mise en scène des différentes étapes par lesquelles il passe que réside l'intérêt du récit. Il n'est jamais question des parents de Kevin Matchstick et alors que commence le récit, il est seul et sans ami, sans occupation professionnelle discernable. Il semble insipide et sans attache. Par petites touches discrètes, le scénariste lui donne un peu d'épaisseur, que ce soit sa propension à se montrer violent (ce qu'il regrette) ou sa peur des hauteurs (contre laquelle il doit lutter). Il ne s'agit pas d'une étude de caractère, mais le lecteur peut se projeter dans cette situation de début de la vie adulte, quand tout semble possible, quand il n'y a plus de dépendance vis-à-vis d'une autorité, que ce soit celle des parents, ou celle d'une institution scolaire.

Le lecteur assiste alors aux débuts de Kevin Matchstick dans une sphère qu'il ne connait pas, qui peut être prise comme une métaphore de la vie adulte. Les autres personnages en savent plus long sur lui-même, que ce soit Mirth qui le manipule du début à la fin, ou Edsel, et même l'Umbra Sprite et les 4 frères Grackleflint (Emil, Lazlo, Piet et Stanis). C'est comme si tout le monde avait une bonne idée de ce que Kevin Matchstick peut devenir comme adulte en fonction de ce qu'il a été par le passé, comme si des adultes se rendaient bien compte des options disponibles pour ce jeune individu. Malgré tout, Matchstick doit faire des efforts pour s'intégrer, pour apprendre à utiliser ses pouvoirs, pour réussir à maîtriser ses pulsions violentes. Il y a des ratés, et il se retrouve même en prison après avoir perdu le contrôle sous le coup de la colère.

Cette première moitié de la saison 1 de la trilogie Mage se lit rapidement, avec des combats bien conçus, apportant un degré de divertissement satisfaisant. Les dessins manquent parfois de substance, mais la mise en scène est intelligente et efficace, et la mise en couleurs pallie une partie de la vacuité de certaines cases. L'intrigue est linéaire et très facile à suivre, menant le lecteur à s'interroger sur le caractère culte de ce récit. Pourtant il accroche rapidement à l'histoire de Kevin Matchstick, d'abord pour les éléments mythologiques qui apparaissent, puis pour la métaphore très personnelle sur l'entrée dans la vie adulte.
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