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The Tower Chronicles tome 1 sur 1
EAN : 9782016252246
96 pages
Hachette Comics (05/04/2017)
3/5   2 notes
Résumé :
John Tower est un chasseur de primes qui propose ses services au plus offrant. Ses missions toutes plus périlleuses les unes que les autres le mènent aux quatre coins du monde. Sa raison de vivre se résume en une phrase : traquer et vaincre les montres les plus horribles oubliés par le monde moderne.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comporte les 2 premiers tomes de l'édition VO.
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Geisthawk 1 - En 2000, Thomas Tull crée la société de production de films "Legendary Pictures". En 2010, cette entreprise a annoncé la création d'une branche comics, sous la responsabilité de Bob Shreck. le premier comics édité par Legendary fut Terreur sainte de Frank Miller, en 2011. le présent tome est le deuxième. Il s'agit de la première partie d'une histoire prévue en 4 tomes. le concept de départ a été élaboré par Thomas Tull et Matt Wagner, le scénario est de Matt Wagner, les dessins de Simon Bisley, l'encrage de Rodney Ramos, et la mise en couleurs de Ryan Brown. Ce premier tome bénéficie d'une couverture de Jim Lee, encré par Scott Williams et mise en couleurs par Alex Sinclair.

Une femme s'enfuit en courant dans les rues d'une ville américaine. Elle porte une jupe et des talons hauts, son visage est déformé par la peur, le poursuivant reste invisible, mais ses pensées permettent de comprendre qu'il se réjouit de cette peur. Après les 12 pages de cette course-poursuite, l'histoire commence pour de bon : Dimitri Solokov (un parrain de la pègre russe installée à New York) se rend à un rendez-vous avec Romulus Barnes dans une boîte de striptease. Barnes sert d'intermédiaire pour louer les services d'un tueur à gages très onéreux que l'on ne peut contacter que par le biais du site internet GeistHawk : John Tower. Solokov souhaite que Tower lui apporte la preuve de la mort d'Isaac Kessler, un individu en charge du blanchiment d'argent dans son organisation qui a détourné des fonds conséquents. Puis Tower enquête sur une série de meurtres dans une région rurale du sud de l'Iowa, à la demande d'Alicia Hardwicke, agent spécial du FBI.

Au vu du montage évoqué dans le premier paragraphe, il apparaît qu'il s'agit d'une commande : Thomas Tull (le big boss de Legendary) a demandé à Bob Shreck (responsable éditorial de Legendary Comics) de contacter Matt Wagner (grâce à une amitié établie de longue date entre Shreck et Wagner) pour étoffer le concept de départ. le lecteur comprend rapidement que John Tower est un chasseur de proies particulières. Il dispose d'une jolie lame avec une option haute technologie. Il s'agit d'un individu de race blanche qui a l'air à l'aise financièrement. Il évolue dans un monde contemporain réaliste (à part les proies en question). Et il porte un costume ridicule qui évoque celui d'un superhéros, en un peu moins exagéré (on a échappé à la cape, mais pas à la capuche, pardon au hoodie). Matt Wagner accomplit un travail tout à fait honorable en apportant de la chair sur le squelette du concept de départ. La scène d'ouverture constitue une belle course-poursuite qui permet d'établir les capacités du personnage principal et la nature de l'ennemi. La première enquête permet d'en découvrir un peu sur les lois surnaturelles, et la troisième enquête présente au lecteur l'ennemi récurrent, ainsi que vraisemblablement un personnage secondaire récurent, à savoir Alicia Hardwicke. Les scènes d'action impriment un rythme rapide à la lecture, et elles comportent leur lot de surprises qui les font sortir de l'ordinaire. Wagner prend soin d'inclure des séquences qui permettent d'étoffer John Tower, de montrer qu'il n'est pas simplement un tueur d'ennemis générique de plus. À ce titre, le passage où il s'assoit par terre dans une bibliothèque pour se mettre à lire en plein milieu de son exploration des lieux est très réussi. Si le recours à un site internet pour contacter Tower n'est pas très innovant, ce dispositif est utilisé à bon escient pour donner une logique d'organisation dans ses missions.

Cette histoire bénéficie des dessins de Simon Bisley, un artiste connu pour sa capacité à transcrire l'exagération, la bestialité, et pour inclure une forme de dérision très savoureuse. C'est lui par exemple qui a popularisé le Bad Guy démesuré qu'est Lobo, avec Keith Giffen dans Portrait of a Bastich. Ici il réalise des illustrations plus mesurées, tout en restant savoureuses. L'encrage de Ramos gomme les aspérités des contours, pour une esthétique plus jolie. Bisley utilise une mise en page qui oscille entre 3 à 5 cases par page, avec quelques cases en forme de trapèze, plutôt que rectangulaires pour accentuer un mouvement de temps à autre. La scène d'ouverture permet de constater que Bisley n'a rien perdu de son sens de l'humour, dès que la proie commence à révéler sa véritable apparence. En particulier, le visage déformé avec les yeux exorbités, et le corps à la musculature soudain plus marquée, plus dure sont aussi bruts que délectables. Les 4 cases consacrées à la transformation prennent toute leur valeur du fait de l'exagération de Bisley, ce qui n'aurait sinon été qu'une transformation stéréotypée de plus. Il faut souligner le travail discret de Ryan Brown, dont les couleurs complètent les dessins en leur donnant du volume, et en renforçant l'ambiance. le savoir faire de Bisley ressort pour chaque monstre, ou expression exagérée. Il se révèle également un décorateur inventif, avec tout un tas de gadgets dans le laboratoire du savant fou, qui donnent à la fois une identité spécifique à la pièce tout en jouant sur les stéréotypes propres à ce genre de pièce. Il est également visible que Bisley se fait plaisir avec la première page de la scène se déroulant dans le club de striptease, et qu'il s'est bien amusé à trouver des faciès marqués pour les différents personnages. Il s'arrange pour que la tenue de Tower soit à mi-chemin entre un costume sobre de superhéros et une forme d'armure légère. Par contre, les mouvements de capuche (un coup je la baisse, un coup je la remets) ont du mal à être crédibles.

Au final ce premier épisode de 64 pages constitue une introduction un peu pépère pour le personnage. Bisley canalise un peu ses débordements graphiques pour des planches où l'humour transparaît toujours, où les monstres sont répugnants ; mais il a déjà été beaucoup plus déchaîné. Matt Wagner pose les bases du personnage dans un scénario soigneusement calibré pour contenir tout le nécessaire, sans sortir assez des chemins bien balisés de ce genre d'histoire. Il manque encore des éléments qui sortent vraiment de l'ordinaire ou une intensité plus forte pour que John Tower devienne plus qu'un gugusse costumé parmi tant d'autres. le deuxième épisode permettra de confirmer ou d'infirmer cette sensation de trop peu.
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Geisthawk 2 - Ce tome a été publié en 2012. il s'agit de la deuxième partie d'une histoire conçue en 4 parties, qui composent le début d'une trilogie. le scénario est de Matt Wagner, les dessins de Simon Bisley, l'encrage de Rodney Ramos, la mise en couleurs de Ryan Brown et la couverture d'Alex Ross

À Fayette, dans le Mississipi en 1960, 3 petites filles de couleurs ont été enlevées par un être surnaturel. John Tower met un terme définitif à ces enlèvements et croise la route de Davros. de nos jours dans l'Iowa, John Tower explique à Alicia Hardwicke (agent spécial du FBI) le mode de vie des vampires. Par la suite, le lecteur passera par Paris en 1943. Puis il suivra John Tower lors d'une intervention dans la quarante troisième catacombe du Vatican (surnommée "la catacombe interdite"). Pendant ce temps, Harwicke rend visite à un ancien client de Tower pour en apprendre plus.

Dans une interview postée sur le site de Legendary, Matt Wagner a expliqué que la trilogie avait été conçue comme un tout, et qu'il a adopté une narration au long court. La structure du récit s'en ressent dans ce tome, avec une impression de morcellement à la lecture, pas forcément justifié par les besoins de l'intrigue. Ainsi la première scène arrive comme un cheveu sur la soupe avec une scène d'action pour recapturer l'attention du lecteur, un monstre pas joli (très réussi grâce à l'inventivité de Simon Bisley) et quelques paroles échangées entre Tower et Davros pour établir la nature ambiguë de leur relation. Pourquoi à ce moment là plutôt qu'un autre ? Il ne semble pas y avoir d'autres raisons que d'insérer une séquence d'action, entre 2 séquences d'exposition.

Il faut donc accepter que Wagner intercale des scènes du passé entre celles de l'histoire se déroulant au présent. Il s'agit d'un dispositif narratif assez courant, qui fonctionne ici de manière un peu téléphonée dans la mesure où chacun de ces retours en arrière sert à introduire une information unique à chaque fois. Première scène avec Davros : le lecteur doit comprendre que Tower ne s'est pas fixé pour mission d'éliminer ce vampire, qu'il s'accommode plus ou moins bien de son existence. Chaque autre scène du passé apporte ainsi sa pièce au puzzle de la motivation principale de John Tower, ou aux règles qui régissent les créatures surnaturelles dans cette série. Concernant l'intrigue racontée au présent, Wagner continue à installer la relation de type "Fox Mulder / Dana Scully" entre John Tower et Alicia Hardwicke. Ce dispositif avait un sens dans la première saison des X-Files parce qu'il y avait effectivement des cas de bidonnage qui justifiaient le scepticisme de Scully. Ici, il tombe un à plat dans la mesure où le premier chapitre a clairement établi la réalité du surnaturel dans cette série. Même la scène destinée à montrer que Hardwike est doté d'un solide caractère et d'un sens de la répartie finale tombe un peu à plat tellement les gros bouseux qu'elle insulte manquent de toute épaisseur. Pour le reste, Matt Wagner reste dans le stéréotype du héros blanc, riche et musclé avec une arme exotique (son couteau Phasma) qui pourchasse les monstres, et quand même un autre but qui se dévoile petit à petit.

Fort heureusement ce récit un peu convenu à la structure artificielle bénéficie d'illustrations qui arrivent dans certaines scènes à le tirer vers le haut. L'une des composantes principales de ce récit est constituée par les combats contre les monstres, dessins dans lesquels Bisley excelle. Lors des 3 différentes manifestations, il se lâche pour des apparences qui mettent en avant une anatomie humaine pervertie, douloureusement déformée, et létale. Bisley prend le temps de faire en sorte que chaque monstre présente des particularités qui le rendent monstrueux. Il en est ainsi par exemple de ce revenant à la peau pustuleuse, aux cheveux filasse, à la dentition légèrement trop grande, qui tient dans sa bouche le pied d'une enfant qu'il vient d'arracher à la victime vivante. Pour Bisley dessiner un monstre, ce n'est pas esquisser rapidement une silhouette vaguement difforme, avec une caractéristique plus ou moins répugnante. Il s'agit vraiment de s'attacher à créer une apparence repoussante et dérangeante, irréconciliable avec le politiquement correct. C'est du sérieux. En même temps cette approche professionnelle rigoureuse et impliquée ne l'empêche pas d'exagérer un détail ou un autre pour insérer une pincée de parodie qui ajoute encore à l'horreur, tout en faisant sourire devant son exagération. C'est le cas par exemple de cette goule qui se prend un coup de poing en pleine tronche et dont un globe oculaire gicle à vingt centimètres hors de son orbite.

De la même manière, Bisley s'amuse à dessiner des visages inattendus sur des figurants. Il faut croire que certaines situations l'intéressent plus que d'autres. C'est ainsi qu'il dépeint avec une attention soutenue la serveuse apportant le café dans le restaurant où papotent Tower et Harwick. le résultat est visuellement très savoureux et un peu décontenançant car le lecteur finit par s'interroger pour savoir s'il s'agit d'un personnage qui deviendra récurrent ou non. Il s'attarde sur les décors pour faire de chaque endroit, un lieu avec de nombreuses particularités. Il profite du bon niveau de Ryan Brown (le metteur en couleurs) pour essayer une mise en scène sophistiquée : Tower tombant dans une pluie de morceaux de vitrail brisé, avec les couleurs translucides évoquant le motif morcelé. le lecteur très attentif pourra même détecter les évolutions de détail du costume de Tower d'une période à l'autre.

Ce deuxième tome développe la situation de John Tower, lève le voile sur quelques aspects de sa motivation profonde, et apporte des explications sur le mode de fonctionnement du surnaturel dans ce monde. Matt Wagner accomplit son travail d'exposition de ces éléments de manière très primaire, un morceau après l'autre, sans réussir à impliquer émotionnellement le lecteur. Fort heureusement, Bisley soigne ses dessins (toujours un peu trop propres sur eux du fait de l'encrage léché de Ramos) et crée des visuels remarquables.
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critiques presse (1)
BDGest
16 mai 2017
The tower chronicles ou les débuts d'une série Z débridée et sans complexe qui pallie une trame conventionnelle par un dessin qui ose le grotesque et la démesure, sans en user, ni en abuser.
Lire la critique sur le site : BDGest

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