La maison bleue

"La maison bleue" fait partie de la sélection du prix de littérature jeunesse UNICEF 2023 sur le thème de la famille.
Cet album raconte en effet les liens d'un père et son fils face à une épreuve : un déménagement imposé.
Que leur maison bleue est charmante ! Un peu vieillotte et mal isolée mais tellement mignonne. On comprend qu'ils aient du mal à la quitter, mais ces éléments nous donnent aussi des indices sur les difficultés financières du duo.
En réalité, et c'est ce que Léo va apprendre suite à cette expérience, ce qui fait un foyer ce sont ses habitants. Une fois installés, une nouvelle histoire peut commencer !

Les illustrations sont très mignonnes, avec un effet de profondeur grâce à la superposition d'éléments découpés. Et elles comportent un amusant jeu de piste de références musicales et littéraires auxquelles se prêter en famille.

« Il faut parfois dire adieu à la maison tant aimée… ».
Léo, c'est ce jeune garçon aux cheveux longs qui vit avec son papa, barbu au look débrayé, dans cette vieille baraque bleue pleine d'un bric-à-brac prête à faire patatrac au sein d'un quartier en pleine rénovation. Cette maison est pleine d'amour d'un papa solo pour son garçon. Pleine de leur complicité, de leurs tourtes aux pommes qui réchauffent la cuisine et de leurs shows endiablés dans le salon. Pleine de souvenirs. Mais cette maison, véritable personnage à part entière, va être détruite et Léo et son père vont devoir la quitter et emménager ailleurs. Dès lors, colère, tristesse puis résignation habitent les visages jusqu'à ce les murs de leur nouvelle maison, grâce à leurs pinceaux, vivent à leur image, en laissant courir leur imagination. Parfois, il n'y a qu'à fermer les yeux pour que les souvenirs jaillissent.
L'artiste grâce à ses crayons de couleur, de la peinture et des collages propose ici une histoire très touchante et engagée dans un univers très coloré et chaleureux,  à l'image de la couverture en patchwork qui sèche sur la corde à linge du jardin de la maison bleue.
Cet album invite également, en filigrane, à relativiser sur notre propre confort et à considérer que certains sont beaucoup moins bien lotis que d'autres et pourra ouvrir le dialogue avec le jeune lecteur sur les questions de la précarité, de la gentrification et de la manière d'apprivoiser son nouvel habitat lors d'un déménagement.
Mention spéciale pour les pages de gardes qui présentent le quartier avant puis après la destruction de la petite maison bleue.

La charmante maison bleue dans laquelle vivent Léo et son papa va être détruite pour laisser place à une nouvelle construction. C'est une nouvelle difficile à avaler, Léo se sent triste et en colère, tout comme son père. Puis, vient le déménagement et l'arrivée dans une nouvelle maison qui semble si impersonnelle.

J'ai un petit coup de coeur pour les illustrations, elles sont très agréables à regarder, colorées, riches en détails. J'aime aussi l'originalité de ce duo papa solo/fiston, ils vivent une situation peu courante en littérature jeunesse : déménager non par choix mais par obligation. On éprouve de la compassion pour ces deux personnages, heureusement l'album s'achève sur une note d'espoir.

"La maison bleue" nous offre de beaux moments entre père et fils, avec des illustrations hyper chaleureuses.

J'ai énormément aimé cet album. Sous des abords simples – une histoire de déménagement comme il en existe tant en littérature jeunesse, l'autrice a fait de vrais choix engagés dans la manière de traiter son sujet. On y rencontre une famille monoparentale, avec cet adorable petit garçon aux cheveux longs et son papa barbu, qui bousculent déjà les clichés. Il y aussi tout un traitement social : on y parle de précarité, d'expropriation, de construction de logements collectifs. le message final est toutefois réconfortant : malgré le difficile changement de lieu, les moments passés ensemble subsistent encore et toujours. Je n'oublie pas, évidemment, d'évoquer les illustrations, pour lesquelles j'ai eu un beau coup de coeur !

Léo et son papa, ainsi que leur chat, vivent dans la maison bleue. Accueillante et confortable, malgré le chauffage qui flanche et les fuites, cette maison est leur refuge, leur foyer, dans un quartier qui se reconstruit, plein de travaux, de grues et de pelleteuses. Un jour, leur propriétaire leur explique que la maison bleue va être rasée et que Léo et son père vont être relogés dans une nouvelle maison. le petit garçon et son père vont faire face à la colère et à la résignation face à ce déménagement imposé. Puis progressivement, ils vont s'adapter à leur nouveau foyer, grâce à des petites choses : cuisiner une tarte aux pommes, peindre sur les murs, remettre leurs cd préférés.

L'autrice-illustratrice américaine Phoebe Wahl propose un album sensible sur les thèmes du déménagement et de la précarité. Cette famille monoparentale vit de peu, en marge de la société et ils réussissent grâce à leur enthousiasme et à leurs rituels (la cuisine, dessiner et peindre, chanter et danser sur des cd de rock) à dépasser la colère et la tristesse de quitter leur foyer.

Les illustrations colorées de l'autrice traduisent parfaitement la chaleur du cocon familial et les émotions des deux personnages. A noter : les pochettes de cd avec les noms des artistes détournés !