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EAN : 9782080294807
176 pages
Editions Arthaud (29/03/2023)
4.5/5   10 notes
Résumé :
Le 8 juillet 2017, le Pourquoi Pas ? , vaisseau de la flotte océanographique française, appareille pour une mission scientifique de trois semaines au beau milieu de l'océan Atlantique. Les buts de cette expédition : observer un champ hydrothermal situé à 1700 mètres dans les profondeurs sous-marines et étudier sa faune extraordinaire. Parmi les soixante-quinze marins et scientifiques embarqués, s'est glissé David Wahl, investi de sa propre mission.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un écrivain dramaturge à bord du « Pourquoi Pas ? » en mission scientifique pour explorer des sources hydrothermales des grandes profondeurs.
Le navire porte bien son nom.
Si je peux vous sentir incrédule, perplexe… Ne le soyez pas !
Le doute se dissipera de toute façon de lui-même en quelques paragraphes ou au pire quelques pages.

Le récit navigue entre deux eaux dans le bon sens du terme.

Il y a un peu de vie à bord. Les rites, les quarts, la nourriture, l'isolation.

> Une chose d'ailleurs me frappe de naviguer en haute mer, c'est la révélation soudaine de me trouver en plein désert. du bleu partout, en haut comme en bas, une surface que rien ne vient déranger, un ciel sans oiseau. Ici, à part le vent et les vagues qui se jettent contre la coque (et les moteurs du bateau), aucun bruissement végétal, pas de bois qui fend, pas de rocher qui s'éboule… Pour moi du moins, c'est une véritable découverte. On assimile plus volontiers le désert à l'aride, au sec, au sable, et pas à l'eau qui, dans notre esprit, reste indissociablement liée à la vie, à son origine, à sa nécessité, bref à son exact contraire. Là encore, les extrêmes se rejoignent

Avec un vrai ressenti pour la vie en haute-mer. Des impressions que j'ai pu constater brièvement :

> À vivre sur un bateau, on se surprend à tenir à ces petites liturgies quotidiennes. On aime à voir et à revoir. Tout fait événement.

Il y a aussi la découverte du travail des scientifiques.
La mise en place des manipulations préparées durant de longs mois.
Les longues sessions de pilotage du Robot dans les grandes profondeurs.
Le travail rigoureux d'analyse.
Le tout sur un bateau qui bouge : pas de port, pas de mouillage !
Nous sommes en plein océan.

Il y a aussi une très habile vulgarisation scientifique.
Ce n'est pas le but du récit.
L'auteur n'a pas et ne se sent pas légitime pour le faire.
Mais il est d'une grande curiosité.
On en apprend beaucoup sans s'en apercevoir.

Mais le point fort de ce livre est :

La capacité d'émerveillement, la sensibilité de l'auteur.
Cela rend ce journal de bord tout à fait passionnant et fascinant.
C'est magnifique de voir la science se faire sous ces yeux.

> La voûte céleste, c'est l'océan du dessus. On se tient sur ses bords, comme enivré. Des rivières lactées, sinueuses de milliards d'étoiles, l'irriguent en tous sens. Il y en a des blanches, des jaunes, des roses, des bleues.

Ce livre est aussi une occasion de se sensibiliser à la grande question de l'exploitation des grandes profondeurs.
Les grandes profondeurs sont un écosystème tellement mal connu.
Les appétits sont immenses et les conséquences pourraient évidemment être irrémédiables.

> L'océan est un puits de carbone, un régulateur nécessaire à notre survie à tous. Perturber son équilibre chimique, en rejetant dans ses eaux des quantités gigantesques d'éléments chimiques, de gaz et de métaux provenant de mines sous-marines pourrait conduire à une aggravation considérable du dérèglement climatique.

En conclusion

Un regard émerveillé sur la science qui se fait

> Se rattacher à un territoire, prendre le temps de l'observer pour le connaître, et de le connaître pour l'aimer, voilà ce à quoi pourrait servir la science. Elle deviendrait alors un mode de vie tout autant qu'un savoir ; comme une philosophie, si vous voulez, qui pourrait modifier notre relation aux choses et aux êtres, dans la direction d'une plus grande association

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David Wahl n'est pas un scientifique. Et pourtant il se retrouve embarqué à bord Pourquoi pas ? pour une mission d'exploration d'un oasis des abysses. Des fumeurs noirs et leurs colonies de coquillages et crustacés installés par 1700 m de profondeur en plein atlantique. Il y découvre ainsi : la vie en mer, la vie de biologiste marin, la vie d'un technicien chargé de l'entretien et de la manipulation des équipements scientifiques installés sur le site.

Il n'est pas scientifique. Et du coup son discours est à la portée de tous. On en arrive à regretter que son journal ne soit pas plus long.

Après ces trois semaines en mer, il se rend, avec une partie de l'équipe scientifique, en Colombie britannique où le même genre de travail est réalisé sur des écosystèmes sous-marins similaires du Pacifiques nord-est. J'ai trouvé cette partie — plus courte — beaucoup moins intéressante. Avait-il moins de choses à dire ? sans doute.

Je ne lui ferai qu'un seul reproche. Page 146, il écrit : « Mais en 1841, un biologiste, Edward Forbes, assura, un peu rapidement, en sa »théorie azoïque« , qu'en dessous de 248 mètres de profondeur, dans une zone sans lumière, très froide, et pensait-on, agitée d'aucun courant, rien ne pouvait jamais subsister. » Et lignes plus bas : « En 1977, une découverte inattendue … » laissant ainsi entendre qu'il aurait fallu attendre près d'un siècle et demi pour démontrer la fausseté de cette affirmation. Mais quid des travaux de scientifiques des expéditions du Challenger (1878) ou du Talisman (1883) qui ont permis de découvrir des espèces animales par plus de 2000 m de profondeur. Non. Contrairement à ce que pourrait laisser croire ce passage de la vie profonde, il n'aura fallu que moins de quarante ans pour infirmer la théorie De Forbes.

En bref : À part ce reproche, je n'ai trouvé que du positif à ce petit livre. Et s'il n'apprendra rien au spécialiste ou l'amoureux des sciences, il apportera quand ême un moment de lecture bien agréable.
Lien : https://sciences.gloubik.inf..
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C'est au milieu de 75 marins et scientifiques, à bord du vaisseau océanique le "pourquoi pas?", qu'en juillet 2017, l'écrivain et dramaturge David Wahl, embarque pour un voyage extraordinaire à la rencontre des fonds abyssaux.

Car la vie qui semblait impossible à de telles profondeurs, sous de telles pressions et conditions ahurissantes existe pourtant bel et bien, mais elle demeure méconnue.

La première exploration de ces ténèbres subaquatiques date de 1977, 8 ans après que l'homme eut posé le pied sur la lune, c'est dire le retard que l'on peut avoir sur les connaissances de tout un monde aussi étrange que surprenant.

Mais un monde déjà menacé... Les enjeux économiques sont immenses, tout comme l'avenir de notre planète.
C'est donc toute la nécessité de cette mission, de ce journal de bord. Rédigé avec une grande sensibilité, il nous offre une vue en temps réel de l'excitation permanente de ces découvertes passionnantes, dans un monde où les sens sont chamboulés par l'obscurité totale, l'absence de repères, la difficulté de visualiser les échelles de taille à travers les écrans, les odeurs des gaz...


Une expérience enrichissante, pour l'auteur comme pour nous, où les questions et les réflexions s'enchaînent, autant que la poésie des mots, tel un chant de sirène, vous envoûte et vous empêche de refaire surface. Car ce monde, aux apparences hostiles, sauvages et angoissantes, déjà parasité de nombreuses pollutions sonores et lumineuses, est notre avenir, et il a besoin de toute notre attention, notre compassion, afin que l'exploitation commerciale ne reste à jamais qu'une menace.
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Une belle plume pour un beau sujet. On y découvre un peu de ces grands fonds sous marins, de leur mystère, de leur richesse, de l'incroyable vie qui s'y développe. L'auteur n'est pas un scientifique, son propos est simple, clair et agrémenté de beaucoup de poésie. Il nous décrit la vie à bord du vaisseau d'exploration où se côtoient scientifiques, techniciens de maintenance, cuisiniers, marins...une belle aventure qu'a dû vivre cette petite équipe !! J'ai toutefois le regret que l'auteur n'ait pas développé le projet de théâtre qui justifiait sa participation à cette expédition. Ça aurait été intéressant de savoir ce qu'il en avait tiré sur le plan artistique
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David Whal tient un journal de bord dans lequel il partage sa vie à bord du sous-marin le "Pourquoi Pas?". L'histoire nous présente le quotidien et la vie à bord. Là ou nous pensions qu'il ne se passait rien est sûrement le berceau à l'origine de la vie. On y découvre la vie de l'ensemble de l'équipage et ce rythme si particulier d'une vie en mer à bord d'un sous-marin. Les fonds marins sont particulièrement attrayants et cet ouvrage est un bel éveil au monde des abysses.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
En de rares occasions, l’Homme se détourne de son appétit de ressources, de son appât du gain, de son oubli d’autrui, et cache son visage hideux. Alors brillent sa curiosité, sa soif de savoir, son désir de connaître, son émerveillement enfin, et rayonne son visage sublime
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Se rattacher à un territoire, prendre le temps de l’observer pour le connaître, et de le connaître pour l’aimer, voilà ce à quoi pourrait servir la science. Elle deviendrait alors un mode de vie tout autant qu’un savoir ; comme une philosophie, si vous voulez, qui pourrait modifier notre relation aux choses et aux êtres, dans la direction d’une plus grande association
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Au mieux la nature s’entrevoit comme une médecine antistress, une arrière-cour bienfaisante à nos vies.
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Une chose d’ailleurs me frappe de naviguer en haute mer, c’est la révélation soudaine de me trouver en plein désert. Du bleu partout, en haut comme en bas, une surface que rien ne vient déranger, un ciel sans oiseau. Ici, à part le vent et les vagues qui se jettent contre la coque (et les moteurs du bateau), aucun bruissement végétal, pas de bois qui fend, pas de rocher qui s’éboule… Pour moi du moins, c’est une véritable découverte. On assimile plus volontiers le désert à l’aride, au sec, au sable, et pas à l’eau qui, dans notre esprit, reste indissociablement liée à la vie, à son origine, à sa nécessité, bref à son exact contraire.
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Ici, le travail nous rend vraiment frères, et vraiment hommes. Chacun est en charge d’une mission. Il a un but. La question du sens de sa vie ne se pose pas. Ni celle de son utilité. À bord, tout ça saute aux yeux. Personne n’est remplaçable. Sur l’eau, on n’a pas les moyens de gaspiller l’humain.
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Videos de David Wahl (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Wahl
Par Barbara Carlotti, Thomas de Pourquery, David Wahl & Alix Turnheim-Collette Rencontre animée par Victor Pouchet Festival Paris en toutes lettres
Micheline et Maïté, figures emblématiques de la télévision, savaient mieux que quiconque mettre les mots sur leurs gestes, et ne lésinaient pas sur les tournures de phrases alambiquées et les comparaisons équivoques.
Ça ne gâche rien est un recueil de transcriptions de 12 épisodes de l'émission La Cuisine des Mousquetaires, dans lesquelles on suit l'élaboration d'une fricassée d'escargots, d'une terrine de ragondin ou d'un steak d'autruche. Les textes, dont les indications de dialogues ont été ôtées, nous parviennent comme des petites nouvelles en prose.
Gala Colette est une artiste franco-belge. le langage constitue la matière principale de son travail, qui comprend des formes plastiques, vidéo et littéraires.
“ Et ne regrettez pas avec le sel et le poivre. On ne regrette jamais rien. Non, il ne faut pas. Il ne faut pas le regretter. ” Micheline & Maïté, La Cuisine des Mousquetaires
À lire – Gala Colette, Ça ne gâche rien, éd. de l'Épure, 2023.
Son : François Turpin Lumière : Iris Feix assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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