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EAN : 9782908901252
Jeu De Paume (12/05/1993)
5/5   1 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Joan Mitchell est entrée très jeune dans le cercle très restreint et très masculin de l' expressionnisme abstrait new yorkais, comme "Katharine Hepburn dans un saloon". Elle "s'était armée pour une ascension fulgurante", elle y a eu droit...

Très américaine, elle est aussi rattachée aux traditions de la peinture européenne qu'elle admirait: Van Gogh, le coloriste, Cézanne, l'architecte, Monet le voisin...

Son premier atelier de jeune fille était à Paris, et c'est à Paris puis à Vétheuil, non loin de Giverny , qu'elle revint peindre plus tard - elle fut la compagne du peintre Jean-Claude Riopelle. Elle aimait la poésie, la littérature française. Et elle a voulu habiter la campagne française par amour pour...les chiens, qui pouvaient s'y ébattre en liberté!

Elle a fréquenté les de Kooning , Rothko, Kline, Pollock, Guston, Motherwell, Frankenthaller, bref tout ce que la peinture américaine compte de grands peintres abstraits, mais elle a toujours su garder sa petite musique à elle, cette touche si particulière qui rend ses toiles inimitables.

D'abord, dans ses polyptyques: cette façon de jouer avec l'espace de la toile ou plutôt des toiles, car le cadre loin de l'arrêter stimule encore son lyrisme: les couleurs débordent, éclatent sur la toile contigüe. D'un panneau à l'autre, les blancs ponctuent et galvanisent l' expansion des touches et la conquête du trait.

Explosion de vie, de couleurs. Une "pastorale furieuse"!

Dans tous ses tableaux, bien loin d'une abstraction géométrique et froide, ou purement "décorative", elle cherche le lien entre une distanciation de la forme et une subjectivité du fond. Elle refuse que la filiation entre le concret et l'abstrait se limite à une transfiguration trop lisible mais cherche en elle-même ce que les choses du monde éveillent en écho pour les peindre avec tout son corps, toute son énergie vitale.

Enthousiasmantes synesthésies picturales!

Les formes, les couleurs et les traits, chez elle, se répondent comme les parfums, les couleurs et les sons dans le sonnet des correspondances de Baudelaire, ce poète qu'elle aimait tant! Elle atteint ainsi à une sorte de spiritualité gaiement païenne. Sa peinture est un temple!

Elle est aussi une sorte de défi à la mort. Sa peinture, c'est la vie. La survie.

Talonnée par la maladie- le cancer qui lui enlève sa mère, sa soeur, ses amis, bientôt la ronge- elle se bat à coup de couleurs, de lumières nées de la vigueur du trait, de la coexistence des pigments purs, de la clarté qui jaillit de leurs harmonies confondues.

Petite silhouette gracile et inflexible, toujours en pantalon, appuyée sur sa canne, entourée de ses chiens, le front caché par une frange enfantine, le regard scrutateur et profond derrière des lunettes trop grandes, Joan Mitchell reste pour moi un modèle, une force inégalée.

Un grand peintre.

Une GRANDE.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(...) Mitchell montra avec quel absolu elle saisissait ce que doivent savoir tous les traditionalistes authentiques : que la seule voie de témoigner véritablement du respect à l'ancien, c'est d'en faire quelque chose de neuf. Ses résultats: peintures somptueusement agitées, de l'humeur du lieu d'où elles venaient, de l'âpreté des temps qu'elle traversa. Son œuvre : une pastorale furieuse.
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Provoquant ou laissant choir des rafales de touches isolées, les plans colorés de Mitchell redéfinissent les proportions de tous les autres éléments et dimensions qui constituent l’œuvre donnée, conférant même aux petits formats une impression de grandeur. les toiles mises en contiguïté - faites ensemble ou séparément- aboutissaient à un résultat sensiblement égal, tout en assurant la densité de chacune d'entre elles, relativement aux événements picturaux de son contenu. Si l'une des sections d'une œuvre multipartite était "remplie" jusqu'aux marges , ou dominée essentiellement par une forme, une autre serait laissée "vide", de sorte que vue en perspective la première servît d'ancrage à la seconde, celle-ci permettant à l'autre de respirer.
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Comme toutes les peintures gestuelles, celles de Mitchell étaient l'enregistrement d'un corps en mouvement, mais à l'inverse de de Kooning ses formes ne semblent pas de chair, pas plus que ses lignes n'ondulent sur les rythmes organiques de Pollock. Là où celui-ci allait piquer, de haut, sur sa toile, pour l'atteindre d'un geste long et agile, là où de Kooning allait, par alternance, caresser et fouetter ses formes humanoïdes, Mitchell quant à elle, dans ses peintures, laissait aller sa main en toutes directions, avec plus ou moins avec de rudesse, en rayant ou grattant leur fond pâle, comme si elle leur administrait quelque frénétique massage.
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A partir du milieu des années 70, elle se mit à traiter ses couleurs préférées comme une jardinière plante un parterre, les associant étroitement entre elles ou les entassant les unes sur les autres, pour rehausser leur éclat discordant ou leur vibrante obscurité.
C'est par ces moyens gestuels et chromatiques combinés qu'elle fondit dans la cohérence de son langage pictural les deux termes autrefois rivaux : impression de choses vues, expression d'un contenu profondément senti.
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Video de Michel Waldberg (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Waldberg
« C'est afin de savoir si je pouvais exprimer avec suffisamment de clarté des sentiments ressentis très tôt et les justifier avec assez de force que j'en suis venu à écrire ce livre ; comme pour faire de ces sentiments une sorte d'incantation, à même de chasser chez ceux dont la nature s'apparente à la mienne les démons particuliers qui m'ont assailli […]. Comme j'ai été suffisamment chanceux pour échapper à une telle existence et revenir à une vie plus naturelle, je me vois confier, tel un cadeau reconnaissant au destin, la tâche de fournir à ceux se trouvant encore dans la situation que j'ai connue un certain nombre de formules magiques, grâce auxquelles, peut-être, ils pourront exorciser leurs pires démons. J'écris ainsi en connaissance de cause, à partir d'expériences accumulées de résistance à la vie moderne, consolidées en habitude mentale […]. […] nous en venons tellement, dans la grande cité moderne, à nous cogner la tête contre les murs, nous sommes si assourdis par le tumulte, si saoulés de sa sexualité éhontée et de son alcool meurtrier, la confusion grégaire empêtre tellement nos nerfs dans ses scories, que la seule chose qui puisse vraiment nous aider serait une philosophie bien plus précise et radicale […] ; une philosophie réelle, forte, redoutable, sans rhétorique, une philosophie de l'introspection, de l'introspection métaphysique, qui se confronte au socle de granite de la situation ultime, dans sa réalité brute et nue. […] Les choses vont si mal que ce qu'il nous faut, ce sont des attitudes mentales claires, définies, qui sortent de la mêlée et nous fournissent, tels les vieux drapeaux en lambeaux, lacérés par la guerre, des symboles combatifs plutôt que des systèmes rationnels. […] le lecteur doit garder en mémoire que cet ouvrage se veut un moderne “Enchiridion” ou un “Manuel de contemplation dans la difficulté”. […] Plongeons donc […] dans nos âmes et soyons seuls, dans cette Solitude qui peut créer et détruire sans recourir à la violence. […] » (John Cowper Powys [1872-1963])
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Référence bibliographique : John Cowper Powys, Une philosophie de la solitude, traduit par Michel Waldberg, Éditions Allia, 2020
Image d'illustration : https://www.abebooks.com/first-edition/John-Cowper-Powys-Selection-Poems-Published/30698385168/bd
Bande sonore originale : So I'm An Islander - The White Troll And The Dead Tree The White Troll And The Dead Tree by So I'm An Islander is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/soimanislander-the-white-troll-and-the-dead-tree.html
#JohnCowperPowys #UnePhilosophieDeLaSolitude #PhilosophieAméricaine
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