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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Perdu dans des études qui le laissent indifférent et des amours instables notre narrateur erre dans la vie sans but. ses rencontres l'amènent à s'engager dans l'armée et c'est l'Irak qui l'attend à bras ouverts.

De là-bas il nous dépeint une guerre stupide sans réelle stratégie si ce n'est d'occuper un territoire dans la crainte de l'affrontement. Une banalisation de la mort par erreur qu'elle soit voulu ou non et des hommes qui tentent comme ils le peuvent de traverser les hasards des balles perdues. Dans tout cela, Nico cherche vainement à trouver un sens pour tenir le coup.

C'est avec des mots simples, phrases courtes et percutantes que l'auteur relate l'histoire de ce jeune homme égaré et de sa compagne qui sombrent dans la drogue et fatalement dans la délinquance suite à son expérience dans l'armée.

A la lecture du livre ce sont des images de full metal Jacket et trainspotting qui me sont venues à l'esprit, mais racontées avec le naturel et la simplicité d'un gars qui regarde sa vie passer devant lui sans vraiment trouver les bonnes raisons pour lutter.
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« NOTE DE L'AUTEUR
Ce livre est une oeuvre de fiction.
Ces choses-là n'ont jamais eu lieu.
Ces gens n'ont jamais existé. »
On n'est bien entendu pas obligé de croire l'auteur en question, Nico Walker, vétéran de la guerre en Irak, héroïnomane et emprisonné pour une série de braquages qui se met ici dans la peau d'un vétéran de la guerre en Irak, héroïnomane, qui commet une série de braquages. C'est d'ailleurs sur son dernier hold-up, au moment où les sirènes de police se font plus proches que s'ouvre son roman. À partir de là, Nico Walker peut repartir du début et laisser son personnage raconter une partie de sa vie, à partir de la fin de son adolescence, jusqu'à fermer le cercle, plus de 400 pages plus tard, en revenant au début de sa scène d'ouverture.
Voilà donc le récit de l'existence d'un jeune homme de la classe moyenne d'une banlieue insipide de Cleveland, Ohio, dans les années qui suivent le 11 septembre 2001. Sans véritable ambition, ni bon, ni mauvais, sans doute naïf mais surtout affligé d'une effarante timidité qui confine à la haine de soi. Il deale un peu, se drogue beaucoup, et traîne son mal-être avec des petites amies qui semblent destinées à le décevoir autant qu'il les déçoit. Ses amitiés sont à l'avenant. Incapable de trouver sa place, il s'engage dans l'armée et, en 2005, part pour l'Irak.
Des classes jusqu'au terrain, c'est là le coeur du récit de Cherry – littéralement le « puceau », le « bleu-bite » – que cette guerre que mène alors une Amérique qui n'a rien de triomphant. Les escarmouches sont rares, parfois meurtrières, et ce sont les engins explosifs improvisés qui font le plus de morts dans un pays déserté par les hommes.
« Il y avait beaucoup de femmes et d'enfants, quelques vieillards. On ne voyait pas beaucoup d'homme en âge de combattre par là-bas. Ils étaient dans l'armée irakienne, ou dans la police irakienne, ou alors ils étaient morts ou en détention ou en planque ou quelque part ailleurs ».
Le narrateur, affecté dans une unité comme infirmier partage son temps entre des sorties inutiles où il prodigue quelques conseils médicaux à la population locale, enfonce des portes, et espère ne pas mourir trop bêtement, et les périodes durant lesquelles il est enfermé dans la base. Là, on s'ennuie ferme, on regarde du porno, on fume, on attend le courrier en espérant que les expéditeurs y auront dissimulé herbe ou cachets et, quand ce n'est pas le cas, on trouve d'autres substituts à l'ennui.
« L'adjudant Borges inhalait du dépoussiérant pour ordinateur avec son binôme, le première classe Roche, quand le sergent Castro a frappé à la porte. Borges s'est levé pour aller lui ouvrir mais il était trop défoncé, il est tombé et s'est fendu la lèvre. Il a fallu qu'il aille au poste de secours se recoudre d'urgence.
L'opération Honneur Radieux ne s'engageait pas sous les meilleurs auspices. »
C'est avec cet humour à froid constant, cette ironie, que Nico Walker déroule un récit d'une grande gravité. Ce que l'on voit là, c'est une génération de gamins qui n'ont l'air de n'avoir ni passé ni avenir et que l'on envoie accomplir un dessein dont personne ne semble vraiment comprendre ni les tenants ni les aboutissants. Cela dans un pays qui se paye avant tout de mots et de grands élans patriotiques qui dissimulent mal le fait qu'au fond tout le monde s'en fout. le narrateur, d'ailleurs, ne trouvera pas dans son engagement – pour peu qu'il ait eu l'idée même de le chercher – un quelconque accomplissement. Il n'est pas un héros, répète-t-il. Il n'est rien. Enfant d'une classe moyenne qui a abandonné une grande part de ses idéaux, dépolitisée et qui ne tient souvent que grâce à la production d'antidouleurs de l'industrie pharmaceutique.
Roman âpre dont les conditions d'écriture particulières – en prison et sur un temps assez long comme l'explique Walker dans ses remerciements – font qu'il est un peu inégal (les deux parties qui encadrent le coeur du livre sont parfois un peu répétitives), Cherry n'en demeure pas moins un récit particulièrement saisissant. Il vient compléter avec un autre point de vue les récits sur la société américaine post-11 septembre, sur les guerres menées depuis et sur la crise économique. Il n'y a donc pas de héros ici. Une belle brochette de petits cons, de paumés, de gens perdus, de salopards ordinaires perdus dans un monde qui ne sait pas, ou plus que faire d'eux. Ceux que personnes n'a envie de voir, pas même eux, d'ailleurs, et qui trouvent ici l'occasion d'exister un peu.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Premier roman très attendu, Cherry est à la hauteur de sa réputation et nous fait découvrir un auteur prometteur.

J'avais très envie de découvrir ce livre écrit par un jeune homme encore en prison aujourd'hui, un homme qui a fait des mauvais choix, un homme qui a suivi une route pavée d'embûches alors que rien ne pouvait l'y inciter.

J'ai adoré les trois quarts du livre : un ton direct et vrai, un narrateur intéressant voire attachant malgré quelques moments où il peut se révéler vraiment antipathique. Voici le portrait de toute une génération, une génération à la dérive, perdue. Au travers des mots, des pensées du personnage central le lecteur va découvrir -notamment- la guerre, cette guerre où les héros sont les survivants, où les traumatismes du retour seront omniprésents, où l'esprit ne survit pas complètement. Il y a l'avant : l'amour passionnel et la naïveté, il y a l'après : la plongée dans la drogue, les relations malsaines et le désespoir.

J'ai lu ce livre en une seule après-midi, passionnée par le parcours de ce protagoniste, par sa faculté à analyser sa vie, ses choix sans jamais mettre la faute sur quelqu'un d'autre, en assumant qui il est et ce qu'il a fait (souvent par amour).

Si j'ai aimé les trois quarts du livre, j'ai eu plus de mal à partir de la cinquième partie qui est consacrée uniquement à la drogue. Je n'arrivais plus du tout à ressentir de l'empathie pour le personnage central ni pour sa compagne, tout était focalisé sur comment trouver de l'argent pour le prochain gramme de drogue. C'était une fin de lecture assez étouffante, j'avais l'impression d'être autant dans l'urgence que ces jeunes drogués en manque, c'était très bien retranscrit mais pas forcément agréable à lire, plutôt déstabilisant.

En définitive, une très bonne lecture dans l'ensemble même si j'ai eu plus du mal sur les deux dernières parties.

Ce livre est un des conseils de lecture de l'été de la librairie Fiers de lettres (Montpellier) !
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Ecriture simple mais percutante ! Certains passages paraissent un peu redondants, notamment les passages où il est soldat, mais Nico Walker écrit comme il parle, j'imagine... et il a écrit ce livre en prison. Et je trouve la description des ravages de l'accoutumance aux drogues et de l'état de manque vraiment précis (on sent que c'est hélas du vécu) et du coup, dissuasifs.
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Écrit par un américain pour les américains. A base de fuck et d'héroïne le récit de Nico Walker retrace son amour pour Emily, son engagement dans l'armée américaine (il partira en Irak). A son retour il sombre dans la drogue et se trouve forcé de braquer des banques pour se procurer encore plus d'héroïne pour Emily et lui. Ce qui donne une lecture particulière à ce récit c'est que Nico Walker purge une peine de prison et qu'il sortira en 2020. C'est son histoire, écrite en cellule. Il arrive à nous placer au coeur de sa caserne, de sa dépendance, de son regard. Il y a des passages très drôles, d'autres assez effarants de cette guerre inutile mais toujours sans pathos et même s'il se considère comme une merde il ne se pose pas en victime. Pas le livre de l'année pour moi mais je m'y suis plongé et je dois dire que je me suis attachée à ce (pauvre) Nico.
J'espère qu'il y aura un autre récit : celui de ses années de prison.
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Un livre étonnant. Simple de part l'écriture mais puissant par le sujet et la mise en oeuvre.
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