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EAN : 9781445645841
238 pages
Amberley Publishing (15/06/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Foreword by HRH PRINCESS ANNE, Commandant-in-Chief of the First Aid Nursing Yeomanry and Patron of the Special Forces Club.

Espionage is one of the world's oldest professions, and it played an integral role in Allied successes and failures during the Second World War. Equal to men in both their bravery and in the sacrifices they made, the female undercover operatives of the Second World War deserve to have their incredible stories told. The Women Who... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

+++ LES FEMMES QUI ONT ESPIONNÉ POUR L'ANGLETERRE +++

Un hommage aux jeunes filles et femmes qui ont signé lors de la Seconde Guerre mondiale leur lutte contre le nazisme en adhérant au SOE (Special Operations Executive ou Direction des opérations spéciales) et risqué leur vie pour la liberté et la paix.

C'est Son Altesse royale, la princesse Anne de Windsor, fille de la reine Elisabeth II, qui, comme commandant suprême de la First Aid Nursing Yeomanry - FANY ou l'unité féminine indépendante et caritative de l'armée britannique - a écrit personnellement un bref avant-propos, conférant ainsi un caractère solennel et exceptionnel à l'hommage de l'auteure.

Après une introduction, l'historienne Robyn Walker, qui vit en Ontario au Canada, donne un aperçu des engagements, actions et vies de 8 de ces héroïnes de guerre, à savoir : 1) Violette Szabo, 2) Nancy Wake, 3) Noor Inayat Khan, 4) Sonia Butt, 5) Diana Rowden, 6) Odette Sansom, 7) Mathilde Carré et 8) Christine Granville.

Sans aucun doute un bon choix de 8 grands noms, qui ne devrait néanmoins pas nous faire oublier des filles et femmes moins illustres, légèrement plus obscures, mais tout aussi méritantes et valeureuses dans leur combat de l'inhumain nazisme et fascisme, et qui figurent à ce titre dans ma liste sur Babelio : "Hommage aux héroïnes de guerre" de 2017 et qui compte pour le moment 76 ouvrages.

Deux des huit ont déjà fait l'objet d'un billet de ma part, basé sur une biographie sérieuse. Il s'agit de la n° 3 "La princesse oubliée : Noor Inayat Khan" de Laurent Joffrin, le 27 juillet 2017 et plus récemment de la n°8 Krystyna Skarbek, alias Christine Granville, le 20 juin dernier, à partir du livre de Clare Mulley.

Je ne compte pas faire un résumé des 6 autres héroïnes de cet ouvrage de seulement 219 pages et me limiter à 2 d'entre elles.
La n° 7, Mathilde Carré, née Bėlard au Creusot en 1908 et morte à Paris en 2007, est un cas spécial et complexe dans la mesure où elle aurait été double et triple agente et jugée en tant que telle en janvier 1949. Elle est devenue célèbre sous un de ses noms de code : "La Chatte". Elle a écrit 2 autobiographies et plusieurs biographies lui ont été consacrées, ainsi que 2 films par Didier Decoin : en 1958, avec Françoise Arnoul, Bernard Blier et Roger Hanin et 2 ans après "La Chatte sort ses griffes" avec la même actrice dans le rôle principal. le scénariste italien, Leandro Castellani, a produit une minisérie pour la télé en 1978, dans laquelle "La Gatta" est interprétée par Catherine Spaak (la nièce de notre ancien Premier ministre Paul-Henri Spaak).

Mon choix s'est porté sur Violette Szabo, non pas parce qu'elle figure ici en première place, mais parce que son histoire "pourrait être une oeuvre de fiction" (page 17) et la n° 6, Odette Sansom (1912-1995), à cause de son immense courage. Ces deux, ensemble avec Noor Inayat Khan, sont les seules 3 femmes à avoir reçu la Croix de George (VI) pour bravoure et courage exceptionnel. Par ailleurs, les 2 dames étaient d'origine française.

La femme à droite sur la photo de couverture du livre, Violette Bushell est née le 26 juin 1921 à Levallois-Perret, où son père anglais était chauffeur de taxi et sa mère, Reine Leroy, était originaire de Quevauvillers près d'Amiens. Elle est morte d'une balle dans la nuque au camp de Ravensbrück, le 5 février 1945, à 23 ans ! En dépit de son très jeune âge, elle est titulaire des plus hautes distinctions tant en Angleterre qu'en France. À Londres, sa statue en bronze fut dévoilée en 2008, face au Palais du Parlement de Westminster. Elle est un des 117 SOE agents secrets envoyés en France qui n'ont pas survécu à leur mission.
Petite anecdote : elle a servi comme modèle au personnage de Violette Summer dans le jeu vidéo populaire, lancé en 2009, "Velvet Assassin" (velvet signifie velours en Français ).

J'ai lu d'elle une excellente biographie publiée en 2003 par Susan Ottaway, "The Life That I Have" (La vie que j'ai, le titre d'un poème que j'ai mis en citations sur Babelio hier). Et l'année dernière, sa propre et unique fille, Tania Szabó, née à Londres en 1942, a sorti une biographie révisée : "Young, Brave and Beautiful : The Missions of SOE Agent Lieutenant Violette Szabo" (jeune, courageuse et belle : les missions de l'agent SOE, lieutenant Violette Szabo).

Elle était toute petite lorsque les Bushell déménagèrent en Angleterre, où ils menèrent un vie plutôt pauvre : son père était chauffeur de bus et sa mère raccomodait des robes et cousait des jupes. Elle avait un frère plus âgé et 3 autres allaient suivre. Pris de cafard, elle s'échappait parfois chez sa tante en France. À 14 ans, elle arrêtait ses études et vivait de toutes sortes de jobs, entre autres vente de parfums au "Bon Marché".

Pour fêter dignement la prise de la Bastille, sa mère chargea la gamine à trouver un soldat français pour venir manger un repas de fête qu'elle avait préparé. Violette et une copine allaient observer, en plein centre de Londres, les militaires des forces françaises libres du général De Gaulle et elle aborda le sergeant Étienne Szabo avec la requête de sa mère, qu'il accepta évidemment avec joie ! ... D'après l'auteure, la demoiselle était "devastatingly beautiful" (d'une beauté foudroyante). Un mois plus tard, le 21 août 1940, ils étaient mariés. Peu après, Étienne, qui avait déjà fait la campagne de Norvège, fut envoyé en Égypte, où il mourrait lors de la Bataille d'El Alamein, sans avoir jamais vu leur enfant, Tania.

Violette, ennuyée par ses boulots peu sexys et en colère contre Hitler et ses chemises brunes, s'était portée volontaire pour la section française du SOE. Sa candidature fut acceptée et elle fut soumise à la gamme complète de formations spécifiques, y compris "silent killing". En avril 1944, elle accompissait sa première mission dans la région de Rouen avec succès, sous le nom de code "Louise" et avec des faux papiers au nom de Corinne Leroy.
Sa 2e mission a eu lieu en juin dans le Limousin, juste après le Débarquement en Normandie, et visait le maximum de dégâts en arrière-plan pour les troupes allemandes. Elle faisait partie de l'équipe de Philippe Liewer, Robert Maloubier et Jean-Claude Guiet, dont le fils Daniel, qui vit aux États-Unis, a raconté récemment les exploits ("Scholars of Mayhem : M'y Father's Secret Wartime in Nazi-Occupied France" , publié ce mois-ci, juin 2019).

En tombant, le 10 juin 1944 à Salon-la-Tour en Corrèze, sur un barrage routier allemand, pour Violette c'est la catastrophe. Elle essaie de se sauver à travers un champ de blé, il y a un échange de coups de fusil, elle est arrêtée et son calvaire commence : la prison de Limoges, de Fresnes et interrogations au quartier général de la Gestapo, avenue Foch. Tous les historiens, qui ont étudié les archives, sont d'accord pour conclure qu'elle n'a pas "parlé". En revanche, à la question de savoir si elle a été torturée, les réponses diffèrent. Je fais confiance à Susan Ottaway qui écrit qu'il n'y ait pas d'indications dans ce sens.

En août 1944, avec Denise Bloch, une opératrice radio juive de 29 ans, et Lilian Rolfe, une agente SOE de 30 ans, c'est le départ pour Ravensbrück, le travail d'esclave et la liquidation finale.

En vérifiant certaines données, je suis tombé sur un ouvrage de l'auteur irlandais, Jerrard Tickell, qui raconte le parcours extraordinaire d'Odette Sansom, qui a survécu à l'enfer de Ravensbrück et est décédée à l'âge respectable de 83 ans. Je me suis commandé cette biographie "Odette Agent S 23" et en ferai un billet prochainement, la présente critique étant déjà bien longue.

Dans un rapport de stage du 8 octobre 1943 de notre Violette Szabo, un instructeur SOE avait noté : "Je suis arrivé à la conclusion que cette élève est inapte ("unsuitable") pour ce travail." Tout le monde peut se tromper bien sûr, heureusement qu'il y ait des chefs, tel le colonel Oliver Brown, pour corriger le tir.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
The life that I have
Is all that I have
And the life that I have
Is yours.
The love that I have
Of the life that I have
Is yours and yours and yours
A sleep I shall have
A rest I shall have
Yet death will be but a pause
For the peace of my years
In the long green grass
Will be yours and yours
and yours.

Traduction libre :
La vie que j'ai est tout ce que j'ai et la vie que j'ai est la tienne. L'amour que j'ai de la vie que j'ai est à toi, à toi et à toi.
Un sommeil j'aurai, un repos j'aurai et la mort ne sera qu'une pause, car la paix de mes années, dans la longue herbe verte, sera à toi, toi et toi.

Ce petit poème a été écrit par Leo Marks (1920-2001), cryptographe au SOE, et remis à Violette Szabo au moment de son départ en mission secrète en France occupée, le 24 mars 1944.
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" Incontestablement la plus fascinante et sûrement l'agent secret britannique le plus longtemps "en poste" pendant la Deuxième Guerre mondiale est Christine Granville, qui incarne l'idéal hollywoodien de l'espionne ensorceleuse. "

(page 183).

Texte original : "Arguably the most fascinating, and certainly England's longest-serving, female agent of the Second World War, Christine Granville epitomised the Hollywood ideal of the bewitching female spy."
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