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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce roman de David Foster Wallace entre délire, absurdité et iconoclasme nous entrons dans un monde digne des frère Coen.
Pour Léonore Beadsman fille à papa, standardiste dans la maison d'édition " frequent&Vigorous" rien ne va plus. Sa perruche "Vlad l'empaleur" se met à parler et dire des choses extravagantes qui vont intéresser une radio évangélique. Rien de surprenant dans cet état de l'Ohio où la devise est " avec dieu tout est possible ".
Quand le standard de la maison d'édition perd la boule et reçoit des commandes de pizzas ou des rendez-vous au " château " haut lieu des plaisirs sado-masochiste la pauvre Léonore ne sait plus à quel saint se vouer.
La goutte qui fait déborder le vase c'est la disparition de son arrière grand-mère de la maison de retraite en compagnie d'une vingtaine de pensionnaire, bref un remake de la grande évasion.
sans compter son petit ami Rick Vigorous amoureux jaloux et patron de Léonore.
Au fil des pages on rencontre des personnages névrosés à la limite du border line, des histoires à dormir debout.
voila un roman jouissif où David Foster Wallace démystifie les psys, se moque des évangélistes, ridiculise les groupes agro-alimentaires.
Cet auteur que j'aime pour sa folie, parti trop tôt laisse un vide dans cet art qu'est l'écriture.
Voila un roman que je recommande pour celles et ceux qui veulent sortir des sentiers battus.
Un cinq étoiles s'impose rien que pour les séances chez le psy de Léonore et Rick.
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[b]La fonction du balai[/b]

Quasi impossible de faire un commentaire sur cette oeuvre. Je vais essayer mais je risque d'extrapoler des choses ridicules.
Style génial, sommet de ce que j'ai pu lire quasiment. On a de tout, le style théâtral, le style poétique, le roman moderne, toutes les formes de récit sont maîtrisés sans que cela ne fasse catalogue.
J'ai été impressionné par le changement de style dès que le narrateur changeait, c'était fluide et chaque style appartenait vraiment à la personnalité du personnage qui narrait. Assez incroyable.
Un vocabulaire très riche, mêlant courant, soutenu et familier. Une oeuvre complète, pleine, totale, on dirait même absolue.
Roman chorale et même opéra tant les décors varient de façon inattendue.
Je ne peux raconter l'histoire elle est trop riche et complexe, voire absurde par moment.
Malgré l'humour j'ai trouvé ce récit tragique, avec pour seule leçon la vacuité existentielle, c'est un roman qui m'a un peu enlevé l'envie de sourire bien que je sois émerveillé par le talent de ce romancier trop vite disparu.
Il m'a touché sans que je ne sache pourquoi et je ne sais quel sujet en particulier, mais je n'en suis pas ressorti indemne. J'ai pris autant de plaisir que j'ai souffert.
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L'histoire en elle-même est assez décousue pour qu'elle ne soit pas spécialement le fil conducteur du livre, laissant la vedette à l'absurde, au cynisme, à la folie de l'Homme, à son incapacité à vivre avec l'Autre, à ses névroses, sa religion souillée par les paillettes, à son environnement tout à fait anti-naturel, à ses déviances sexuelles, ses thérapies familiales... Tout y passe, sans aucune pitié. le portrait que l'auteur fait de son contemporain est volontairement exagéré, parfois légèrement surnaturel, mais il n'en est alors que plus authentique, et si l'on y trouve un côté un peu biographique, on peut aisément comprendre la difficulté pour quelqu'un comme lui de se satisfaire d'un monde comme ça.

C'est un écrivain que je place aux côtés de Tom Robbins et de Chuck Palahniuk, mais dont la plume se démarquera toujours plus de par son incroyable complexité, voire même totale excentricité. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ses livres mettent si longtemps à être traduits, si l'on prend en compte les jeux de mots, les subtilités de langage, les notes en bas de page, les références inconnues... J'attends de pouvoir lire Infinite Jest, son roman de plus de mille pages, considéré comme une des pierres de l'édifice de la littérature américaine actuelle, à paraître (bientôt ?) dans sa version française.

Il fait partie de ces gens avec qui j'aurais aimé pouvoir avoir de longues discussions philosophiques et sarcastiques sur le Monde, les choses, la vie, les gens, sur la fonction du balai et sur la fonction d'un livre, sur sa capacité à tout chambouler sans que rien en change, et pourtant. Pavé dans la mare ou météorite dévastatrice, à vous de voir.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Métafiction tragique et loufoque, La Fonction du balai constitue le point d'entrée parfait dans l'oeuvre névrosée, puissante mais souvent hermétique de David Foster Wallace, immense écrivain américain trop tôt disparu...
Lien : http://goodnightmary.blogspo..
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Un roman hallucinant, incroyablement loufoque, gentiment expérimental et ultra ludique. le tout doublé d'une réflexion passionnante sur les raconteurs d'histoire. le premier livre d'un petit génie qui s'est malheureusement suicidé en 2008, et qu'il avait d'ailleurs renié avant de mourir. Ce qui donne franchement envie de lire le reste!
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Alors que nous ne nous lassons jamais de découvrir de nouveaux auteurs et autrices, que le champ des possibles littéraires et créatifs ne cessent de se modeler, puis dans un soubresaut générationnel de se remodeler pour dire ce qu'il n'est plus, définissant par la même occasion ce qu'il aurait aimé être tout en offrant un nouveau regard. Il est intéressant, de se plonger dans notre passé et parcours pour revenir sur des figures à part, visionnaires, voir uniques pour constater ces nombreuses parenthèses – enchantées – qui jalonnent la littérature et définissent un genre, un mouvement ou une époque.

Ce qui pose invariablement la question “qu'est-ce qu'un roman ?” L'objet livre, nous le définissons sans problème, un auteur, un traducteur, un éditeur, également. Mais qu'est-ce qu'un roman ? On parle de roman pour définir une narration fictionnelle, suivant un des schémas narratifs existants (comme le parcours du héros par exemple). Mais en soit est-ce suffisant pour définir le roman, et surtout si l'on décide de rompre ces codes, sortons-nous du roman ?

Avec la Fonction du Balai, sorti en 1987 aux États-Unis, puis en 2009 en France, avec la sublime traduction de Charles Recoursé, la question est posée implicitement par le titre comme par certaines parties du récit.

Nous suivons les aventures de Lenore Beadsman, fille d'un puissant chef d'entreprise locale, arrière petite fille d'une autre Lenore qui a disparu de la maison de retraite avec une vingtaine d'autres pensionnaires. Lenore Beadsmann est la petite amie d'un éditeur ( Frequent & Vigorous), légèrement névrosé et n'ayant rien publié. Elle est également standardiste pour F&V et vit chez une logeuse avec une amie et une perruche Vlad, douée de parole.

Une mise en contexte chaotique, pour un roman à la démesure folle. Car ici, et comme souvent, chez David Foster Wallace, l'histoire ne compte pas vraiment. La fonction du balai se veut comme un écho de lui-même, plongeant le lecteur dans l'absurdité la plus puissamment banale pour en extraire l'essence même du texte, à savoir le non-sens poétique de l'existence. Voilà pour ce qui est de sa forme primaire et de l'oeuvre, et en soit, ça fait déjà un excellent roman.

Mais “La fonction du balai” est plus que ça. Ici l'oeuvre nous questionne sans cesse sur la valeur du roman et de la fiction, sur ce qui fait l'oeuvre et ce qui ne l'est pas. Nous le découvrons de bien des manières, par le biais des histoires que se lisent Lenore et son petit ami d'éditeur tout d'abord, mais aussi par les légendes qui entourent la famille de Lenore, par le standard téléphonique ou encore par Vlad, la perruche, tout est prétexte à la narration, et implicitement ces narrations nous questionnent sur ce qui est constitutif du roman et ce qui relève de l'anecdotique nous éloignant du registre de sa fonction première.

Et tout prend sens, dans cette folie tragi-comique, par la mise en opposition des absence de dialogues, par l'absence de l'arrière grand mère disparue ou encore par un des frères Beadsman interné. La fonction du balai dans sa grande geste metafictionnelle se permet d'exposer son ossature pour nous permettre d'observer son fonctionnement ( cf. le problème de ligne du standard téléphonique) renvoyant vers un second implicite, est-ce le lecteur ou l'auteur qui définit si le texte appartient à la grande famille du roman ou non ?

Bien que vertigineux par sa démesure, La fonction du balai n'a pas cette insolence d'être vernaculaire. le texte se lit facilement, et se comprend dans sa fonction première, mais oser plonger dans l'analyse, c'est prendre la pleine mesure du génie d'un auteur qui, définitivement, était à part. La fonction du balai était son premier roman, et déjà, tout était incroyable à lire et découvrir. Une pépite à ne surtout pas rater.
Lien : https://www.undernierlivre.n..
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