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Critique de Alfaric


Les auteurs de la série "Le Vol des anges" se proposent de retracer les premières de l'aviation à travers le destin d'une famille écossaise. L'entreprise est sympathique, mais…

J'ai trouvé cela simple, voire basique parfois, à tous les niveaux : personnages, histoire, narration, dessins (la guerre des clones et les mâchoires prognathes), encrage (qui manque de finesse, ça c'est clair), colorisation (ah les couleurs numériques tape à l'oeil !). Fort heureusement les appareils eux ont droit à la part belle, mais c'est encore heureux quelque part… Alors je ne sais pas si les auteurs manquaient d'ambitions et/ou de talent, ou si on a choisi la simplicité pédagogique pour toucher un large public, si on a choisi la simplicité pour cibler une public jeune ou si on a choisit la simplicité pédagogique en se calquant sur les standards du monde des comics (parce qu'il y a quelques scènes qui rappelle le travail des auteurs à la Rob Liefeld : efficacité maximale, quitte à supprimer les arrière-plans et toutes les formes d'approfondissement).
Je n'ai absolument rien contre le monde des comics, mais au vu du prix des BD franco-belges j'attends une plus value correspondante à la présence bien moindre de contraintes éditoriales et temporelles : un dessinateur européen doit aller plus loin en 2 ans qu'un dessinateur américain en 2 mois, pour moi cela va de soi…


Dans ce tome 3 intitulé, "Zeppelin sur la Tamise", les graphismes s'améliorent agréablement et l'histoire devient plus intéressante, drame de la Première Guerre Mondiale oblige… Sauf qu'on pioche allègrement dans les archétypes :
- la jeune stagiaire féministe et le brillant journaliste machiste
- le pacifiste qui veut rester à l'arrière mais qu'on oblige à allez au front
- le vieux briscard qui veut aller au front mais qu'on oblige à rester à l'arrière
- les jeunes recrues qui partent à la guerre la fleur au fusil sans comprendre l'horreur qui les attend
… Tout ça, je l'ai déjà vu cent fois, et pour que cela marche il faut prendre son temps pour approfondir les personnages et donner du sens aux situations, ce qui n'est pas absolument pas le cas ici puisque qu'en 48 pages on rajoute aussi le duel entre Roland Garros et Anthony Fokker, celui entre Gavin Murray et Kurt Reichmann, ainsi qu'une histoire d'espionnage qui finit en cavale avant de lorgner sur "La Grande Evasion"…

Ce n'est qu'à la fin de ce tome que j'ai compris que Colleen était la fille de Sean et Walter le beau-père de Sean : j'aurais dû le deviner avant, mais est-ce que cela aurait vraiment alourdi les phylactères que d'utiliser au moins une fois les mots « soeur », « fille », « gendre », « beau-père » et « grand-père » ?
Les scènes de batailles aériennes sont multiples et assez cool avec un découpage dynamique qui n'hésite pas à s'étaler sur des doubles pages, mais il y a plein de trucs poussifs qui m'ont sorti de l'histoire : le sang qui ressemble à du ketchup des années 1970, Mosley le journaliste espion stéréotypé, le patron de presse alter ego de J. Jonah Jameson dans Spiderman qui ne connait pas Colleen mais qui trouve qu'elle ressemble à sa mère, cette explication comme quoi les tranchées ont été creusées pour ralentir la progression allemande, ces uniformes de prisonnières à décolleté plongeant (fanservice parfaitement balourd donc parfaitement inutile), Kurt que tout le monde reconnaît au premier coup d'oeil dans les gunfights aérien (son avion n'a aucun distinction autre qu'être allemand : ils ont la vue fine dans l'aviation !), ou Gunther le neveu d'un ponte de l'aviation qui se retrouve gardien de prison juste au bon moment et au bon endroit pour faire évader Colleen… Et puis des raccourcis un peu coupable aussi, mais en fait c'est surtout la partie espionnage qui ne tient pas debout : on dirait un vieux pulp avec le héros macho qui emmène en mission dans le IIe Reich la demoiselle qui va forcément se retrouver en détresse, qui se fait passer pour un touriste suisse (en pleine guerre, vachement crédible ! ^^) avant de galoper vers la frontière hollandaise avec des chevaux volés à des policiers teutons (bravo la discrétion ! ^^), pour se retrouver trois jours plus tard enfermé à la frontière avec la Russie dans la prison mixte de Zorndorf… C'est dommage, il y avait mieux à faire pour mettre en valeur les drames subis par la famille Murray !
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