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Critique de Nomic


Nomic
16 décembre 2019
Pour écrire The Uninhabitable Earth (2019), David Wallace-Wells a lu les mêmes livres que moi. Enfin, certainement bien plus, mais le fait est que j'ai eu l'impression de relire des choses lues ailleurs. Tout peut changer de Naomi Klein, le syndrome de l'autruche de George Marshall pour l'aspect psychologique, Les guerres du climat de Harald Welzer, Drawdown sur les pistes de sortie plus ou moins techno-utopiques, les bouquins de Jared Diamond pour la prise de recul évolutionnaire ou encore, pour mettre des français, L'événement anthropocène et le très bon Cataclysmes de Laurent Testot... J'ai donc lu The Uninhabitable Earth en diagonale. L'auteur récapitule les effet du bouleversement environnemental, l'inertie sociétale qui bloque l'action et termine même, il faut croire que c'est une tradition, sur le paradoxe de Fermi en posant l'effondrement environnemental comme potentiel Grand Filtre. C'est pas joyeux.

Il récapitule les effets qui risquent de rendre une partie de la Terre inhabitable d'ici 100 ans en différents chapitres. Faisons brièvement le tour, en gardant en tête que ces points sont bien sûr liés entre eux et s'influencent négativement : hausse de la température (entre 4 et 7 degrés, si ce n'est plus), baisse des récoltes et famines, montée des eaux et inondations, feux de forêts (et du reste) de plus en plus fréquents, désastres en tous genre (typhons, tempêtes...), pénurie d'eau douce, mort des océans, pollution atmosphérique, épidémies, effondrement économique et guerres du climat.

Vraiment, après avoir pas mal lu sur le sujet, la conclusion me semble assez limpide : à moins d'une improbable surprise, le vingt-et-unième siècle et les suivants frapperont l'humanité par un déclin constant du niveau de vie, un déclin de l'espérance de vie, des migrations inimaginablement massives, une chute des démocraties libérales, une recrudescence des conflits armés et une zone équatoriale progressivement inhabitable.

Bon, je relève quelques points.

Pour chaque degré de plus, les récoltes de céréales baissent de 10%.
D'ici 2080, l'Europe du sud sera en état de sécheresse permanent. Sans parler du reste du monde.
La hausse du taux de CO2 dans l'air entraine une importante baisse de la qualité nutritionnelle des aliments : moins de vitamines, plus de glucides.
La hausse du taux de CO2 dans l'air entraine une baisse des capacités cognitives.
Jusqu'à présent, les océans ont absorbé la majeure partie de la nouvelle chaleur : ils arrivent à leur limite.
Feedback loop : plus de CO2 = feuilles des végétaux plus épaisses = plantes absorbent moins de CO2.
Feedback loop : Albedo effect : moins de glace aux pôles = moins de rayons solaires réfléchis par le blanc de la glace = plus de réchauffement.
Feedback loop : fonte du permafrost = libération massive, mais vraiment massive, de méthane = plus de réchauffement (d'ici 2100, équivalent à la moitié du carbone relâche par l'humanité depuis l'industrialisation)
Feedback loop : réchauffement = plus de feux de forêts = plus de carbone relâché et moins d'arbres pour le réabsorber
le climat changerait plus rapidement qu'à n'importe quel moment depuis la fin des dinosaures.
D'ici 2050, 140 millions de migrants climatiques. Et ce chiffre, c'est selon la Banque Mondiale. Donc probablement optimiste. Entre 200 millions et 1 milliard selon... les Nations Unies.
Les humains brûlent actuellement 80% plus de charbon qu'en 2000.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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