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EAN : 9791033913085
160 pages
Harper Collins (15/03/2023)
4.47/5   120 notes
Résumé :
« A Auschwitz, j’ai cherché ma mère partout dans le camp des femmes. Je demandais à toutes les Françaises. Je cherchais par date d’arrivée, j’allais voir dans les baraquements. Ma mère était très débrouillarde, très joyeuse. Elle avait une telle force de vie que j’étais certaine de la retrouver. Puis j’ai rencontré une femme qui se souvenait d’elle. C’est toi Julia ? m’a-t-elle demandé. Il paraît que ma mère parlait de moi sans arrêt.
J’espérais que mon pèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Quand la famille de Julie Wallach est déportée sur dénonciation d'un voisin, son père lui dit en arrivant dans le camp de concentration : « Je ne survivrai pas à ta mère. Mais toi, tu es jeune. Vis, rentre à la maison, et raconte ce qu'on nous a fait. ». Avec ce roman, écrit avec l'aide de Pauline Guéna, c'est chose faite !

C'est à l'émission de la Grande Librairie que je découvre Julie Wallach, âgée de 96 ans, une revenante, une battante, une survivante, une femme marquée par la barbarie, venue témoigner et transmettre aux générations suivantes…sans jamais pardonner…jamais !

Alors, oui, Julia Wallach nous sert un énième récit sur la Shoah, toujours la même recette écoeurante, les mêmes ingrédients immondes. Mais chaque témoignage étant unique, elle livre surtout une histoire bouleversante, celle d'une enfant dont l'innocence fût cueillie par une humanité partie en vacances…

Au moment où Dieu a commencé à faire ses valises, les mesures anti-juives sont progressivement mises en place, suivies par des arrestations, des dénonciations, des déportations dans des train à bestiaux, l'horreur des camps, la faim, le froid, la fatigue, les coups, la maladie, le travail harassant, les exterminations et, pour ceux qui parviennent à passer entre les mailles de cet holocauste grâce au hasard, à une dose surhumaine de courage et beaucoup de chance, une marche de la mort vers un pays qui ne vous accueille même pas les bras ouverts. Ne pas lire ce roman et contribuer à l'oubli ne ferait qu'ajouter une pierre à cet édifice de la honte…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Quand on nait à Paris, en 1925, dans une famille juive, on ne peut pas imaginer toutes les horreurs que l'on va traverser...
C'est pour cela, pour qu'on n'oublie pas, que Julia Wallach, aidée par Pauline Guéna, raconte : sa vie avant et au début de la guerre ; ses parents qui essaient de passer au travers des mailles du filet ; l'arrestation en 1943, sur dénonciation de voisins ; la déportation, la vie en déportation pendant plus de deux ans ; la libération et un retour pas si facile...

Julia Wallach décrit avec ses mots et sa simplicité. Il faut remercier Pauline Guéna de ne pas avoir chercher à enjoliver le style.
Julia Wallach ne mâche pas ses mots, ni à l'égard des nazis, ni sur ceux qui ont provoqué sa déportation, ou en ont profité, ni sur le comportement de certains "libérateurs". Elle ne cache pas ses émotions. On ressent ses colères plus que ses peurs, mais aussi une grande fidélité envers tous ceux qui l'ont aidé, ou qu'elle a aidés.
Le résultat est un récit tantôt très dur, tantôt tout en nuances. Un peu comme celui qu'on pourrait entendre dans la bouche d'une vieille grand-mère sur le point de s'en aller. le livre est très rythmé, et se lit avec beaucoup de facilité.

J'ai acheté ce livre après une émission de la grande librairie, en avril 2022, où Julia Wallach témoignait aux cotés de Joseph Weismann (Après la rafle) et Jacqueline Fleury-Marié (Résistante). J'ai donc lu les trois ouvrages. Ils éclairent chacun une facette différente, ou sous un angle différent, des années sombres de la France, vielles de moins d'un siècle, mais que certains semblent vouloir nous faire oublier. C'est pourquoi il est si important de lire ces mémoires...


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Encore un ouvrage sur la Shoah, oui, encore, mais vous savez à quel point c'est essentiel. Ce que l'on peut dire de ce récit, pour commencer, c'est qu'il aura mis du temps à éclore : Dieu était en vacances a en effet été co-écrit par Julia Wallach et Pauline Guéna, la première, ancienne déportée, étant âgée de 96 ans lors de la parution en 2021. Julia Wallach n'a toutefois jamais tu son histoire : elle a inlassablement témoigné, que ce soit dans les médias ou en milieu scolaire, répondant ainsi à la demande de son père. C'est d'abord son enfance qu'elle nous raconte, une enfance heureuse auprès de ses parents, Marie et Joseph, dont elle nous présente rapidement le parcours et les traits de caractère. Puis vient la déclaration de guerre le 3 septembre 1939 et les événements s'enchaînent : l'entrée des Allemands dans Paris le 14 juin 1940 (le jour même où Julia fêtait ses 15 ans), les rafles successives et les ordonnances restrictives pour la communauté juive, l'arrestation de sa mère, puis sa propre déportation avec son père. Julia passera vingt-cinq mois et trois jours dans le camp d'Auschwitz-Birkenau et survivra aux effroyables marches de la mort. Les nombreuses anecdotes liées aux événements historiques rendent ce témoignage précieux, quand les souvenirs disant l'amour de Julia pour ses parents le rendent bouleversant. le passage consacré au retour est également très intéressant : il pose notamment la question de la culpabilité, du silence et du pardon.
Un grand merci à Babelio et aux Editions Harper Collins pour cette lecture !

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Une claque.
Comme pour Primo Levi.
Quel courage, quelle force, quelle colère.
J'ai vu à La grande Librairie le témoignage d'anciens déportés, et parmi eux, une vieille dame (96 ans), l'auteur de ce livre.
Oui, Dieu devait être en vacances.
Je ne suis pas sûre qu'il en soit revenu.
Ce qui m'a frappé dans ce livre, c'est cette force incroyable de Julia Wallach.
Elle aura tout connu ; le trajet en train à bestiaux, la vie atroce dans le camp d'extermination, la longue marche dans la neige, l'arrivée des américains qui la délivrent enfin.
Et puis son retour dans son vieil appartement, où elle a vécu avec ses parents avant l'arrestation due à une voisine qui les a dénoncés.
Julia rentre avec la colère et la dureté dans le ventre.
Elle veut parler mais en 1945, personne ne voulait entendre ce qui s'était passé. Trop d'horreurs.
Je pense que les gens n'étaient pas prêt pour entendre l'indicible.
Les gens sont des pleutres.
C'est une lecture noble.
Quand je l'ai vue, j'ai pensé : quelle dignité.
Et elle est toujours vivante, même à 96 ans.
Alors oui, d'aucuns diront que c'est encore un témoignage sur les camps, sur la Shoah.
Et alors ? Il faut en parler encore et encore, lire encore et encore tous ces témoignages.
Et puis c'est un coup de poing à tous ces salauds de révisionnistes et de négationnistes.
Et ça, ça me fait bien plaisir.
Bravo à cette grande dame, elle a écrit un livre magnifique et grandiose.
Et merci.
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Je m'intéresse à la Shoah et j'ai lu de nombreux livres ou témoignages sur ce sujet. À mes yeux, se souvenir de cette période sombre de notre histoire est très important.

Parmi les livres de la rentrée littéraire de septembre, j'ai été interpellée par le titre de cet ouvrage : Dieu était en vacances, écrit suite au témoignage de Julie Wallach, âgée de 96 ans, avec l'aide de Pauline Guéna et paru chez Grasset.

Dans ce court livre, elle raconte sa vie avant la guerre, la mise en place des mesures antijuives, son arrestation, son internement au camp de Drancy, sa déportation à Birkenau en 1943, les quatre mois de la marche de la mort puis le retour en France.

Voici la présentation faite par l'éditeur en quatrième de couverture :
« Mes souvenirs d'enfance me précipitent tout droit dans la bouche des camps où mes parents ont été assassinés. Je ne peux pas penser à ma mère qui chante un opéra en yiddish dans la cuisine de notre petit appartement sans revoir aussi les policiers qui l'emmènent et elle qui les supplie de m'épargner. Je ne peux pas raviver en moi la haute silhouette de mon père, ses sourcils froncés alors qu'il parcourt le journal, sans l'apercevoir hagard, déplacer une pierre trop lourde sur un chantier du camp, cherchant timidement autour de lui, espérant revoir sa femme, l'amour de sa vie. »
Julia Wallach a 17 ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d'une voisine, en 1943, puis déportée vers Birkenau. Pendant deux ans, elle connaît l'horreur des camps et la marche de la mort à travers la Pologne et l'Allemagne enneigées. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s'enfuir. Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim va, pas à pas, se reconstruire, tomber amoureuse et fonder une famille. Une longue marche vers la vie, ponctuée d'éclats de rire et de colère, drapée, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n'a jamais cessé de l'animer.
Née à Paris en juin 1925 de parents juifs polonais, Julia Wallach témoigne régulièrement dans les écoles. Elle apparaît aussi dans le travail cinématographique de sa petite-fille Frankie Wallach.
Romancière, essayiste et scénariste, Pauline Guéna a obtenu le Grand prix des lectrices de ELLE – document pour L'Amérique des écrivains, avec Guillaume Binet.

J'ai beaucoup aimé ce livre où, malgré l'horreur des faits racontés, l'auteure ne se démet jamais de son humour et reste pétillante ! Son énergie, sa combativité apparaissent dans toute son attitude et ont sans nul doute joué un rôle important dans sa capacité à survivre. Car il s'agissait bien de survie et, comme elle l'écrit page 68, « La vie à Birkenau a commencé, si on peut appeler ça la vie. »

Après son retour de déportation, elle a d'abord commencé par se taire. Puis elle est allée à Auschwitz et elle a décidé de témoigner.
Elle écrit page 133 :  J'ai retrouvé ma feuille d'entrée, avec mon nom et celui de mon père et de tous ceux du convoi 55, affichée à Birkenau dans le pavillon français. Je me suis souvenue que mon père m'avait dit : « Je ne survivrai pas à ta mère. Mais toi, tu es jeune. Vis, rentre à la maison, et raconte ce qu'on nous a fait. » Alors j'ai commencé à parler. Et je n'ai jamais cessé.
J'ai parlé à ma famille, à mes amis, à des associations, dans des écoles religieuses ou laïques, et même dans les squares, aux nounous des amis de mes petits-enfants. J'ai tout raconté, autant de fois qu'on me l'a demandé. Dans les classes, souvent, des enfants au regard sérieux ont voulu savoir si je croyais encore en Dieu. « Oh non, ai-je chaque fois répondu, je ne crois pas en Dieu. Ou alors, il était en vacances. »
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
J’ai retrouvé ma feuille d’entrée, avec mon nom et celui de mon père et de tous ceux du convoi 55, affichée à Birkenau dans le pavillon français. Je me suis souvenue que mon père m’avait dit : « Je ne survivrai pas à ta mère. Mais toi, tu es jeune. Vis, rentre à la maison, et raconte ce qu’on nous a fait. » Alors j’ai commencé à parler. Et je n’ai jamais cessé.
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Drancy, c'est l'attente, rien d'autre que l'attente, l'inquiétude et l'espoir qui alternent, se mélangent, l'angoisse tout le jour, l'angoisse la nuit quand on somnole entre les pleurs, les gémissements et les cauchemars de tous ces inconnus, l'angoisse rythmée des discussions sans fin des adultes, des discussions à voix basse, qui ne riment à rien, où les pessimistes affrontent les optimistes où la raison tente de se frayer un chemin.
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Quand on est rentrés des camps, personne ne voulait savoir ce à quoi nous avions survécu. En France, il y a des gens qui n’avaient pas la conscience tranquille. On était le reproche vivant de leurs mauvaises actions ou de leur lâcheté.
...
Même parmi les juifs, même au sein de nos familles, ils ne voulaient pas écouter.
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Je suis rentrée les poings serrés, prête à en découdre. Je suis rentrée dure autant que jétais maigre. Un morceau de fureur forgé par dix-huit mois de camp, par les marches de la mort, par ces quatre mois de traversée de l'Allemagne à pied, par la brutalité des SS prêts à tomber I'uniforme, par la méchanceté de ces paysans qui continuaient de vouloir nous dénoncer, nous les verfluchte Juden, les maudits juifs, comme ils disaient. Je suis rentrée tatouée et brisée, le Visage et les jambes tachés de cicatrices, mais la rage au ventre. Je suis rentrée pour parler et pour me battre, pour reprendre ce qui était à moi. Je suis rentrée comme un reproche. Je suis rentrée le coœur brisé.
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Je suis retournée à Auschwitz avec mon mari et d’autres survivants. On a emporté assez de provisions pour tenir une semaine – s’ils croyaient que j’allais dépenser un centime chez eux. Après les cérémonies, mon amie Fanny Wegiweski et moi, on est allées au bout des rails, devant les wagons qui menaient au four, on a grimpé sur une pierre et on a dit : « On les a eus. » Tout le monde pleurait
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Vidéo de Julia Wallach
14 juin 1925. C'est la date de naissance de Julia Wallach, qui a été déportée à Auschwitz-Birkenau après avoir été dénoncée par sa voisine. Elle publie avec Pauline Guéna "Dieu était en vacances", aux éditions Grasset. Elle vécu pendant deux années au rythme des camps et des marches de la mort. Elle parvient à s'évader avant d'être reprise pour finalement, être libérée en 1945."Je ne sais q'une chose, si je n'avais pas eu d'humour, je ne serais pas là.  Je ne me suis pas laisser faire », témoigne Julia Wallach.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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