🐎 « Tu n'as pas l'air en forme. Être prisonnier d'une idée fixe, c'est bon pour personne. » (p.141)
🐎 C'est tout d'abord le bruit des sabots qui foulent le sol, de la poussière qui s'envole plus ils avancent, leur souffle qui accélère... et le signe avant coureur d'un drame à venir.
🐎 Deux hommes font ce rêve étrange de chevaux. L'un s'appelle Kerr, il est pompiste ; l'autre s'appelle Niels, il est cracheur de feu. Voilà l'élément commun : les flammes. L'un en fait une marchandise tandis que l'autre l'élève au rang d'art. Et après tout, ne serait-ce pas cela le secret de la vie ? Faire d'une chose aussi banale un bien incroyable, et dompter l'indomptable ?
🐎 Ce roman est crépusculaire, intrigant et très mystérieux. L'écriture de l'autrice est la parfaite image de ce que vivent les deux protagonistes : dans une ville indéfinie où deux camps s'affrontent, une tension permanente est en place, mettant le lecteur dans une position assez inconfortable, sentiment que je n'ai pas forcément aimé puisque je n'ai jamais vraiment réussi à entrer dans l'histoire ... et malheureusement je crois ne pas avoir compris la fin... Ce qui est tout de même assez embêtant. Malgré la beauté et la sophistication de l'écriture, l'histoire de ces deux hommes ne m'a jamais vraiment touchée ... Dommage.
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J'ai trouvé beaucoup de charme à ce roman.
L'immersion est réussie dans cette ville qui n'est ni nommée, ni située et qui semble tout à fait réaliste. Les noms ont des consonances étranges dont je n'ai pas réussi à déterminer l'origine, ce qui est peut-être volontaire de la part de l'auteur. Résultat : nous sommes à la fois dans un lieu qui parait familier et... dépaysant.
On ressent parfaitement la montée des tensions autour de la question du pont, ce qui fait figure d'arrière-plan ou de décor et qui prend peu à peu une place envahissante dans l'histoire.
Le fait que les deux histoires du roman soient reliées par le thème du feu me paraît être une très belle idée, pleine de force symbolique.
J'ai un peu moins apprécié la partie dans laquelle le cracheur de feu se soigne aux thermes, le rythme ralentit un peu. Mais c'est aussi à peu près à ce moment que le récit de l'autre protagoniste a commencé à me tenir davantage tenu en haleine qu'au début. Comme un retournement de situation, qui finalement, ne m'a pas déplu.
On ne peut pas raconter la scène finale mais elle est très forte, percutante. A la fois belle et terrible. Je n'ai pas réussi à refermer le livre tout de suite après la fin de ma lecture.
Un très beau roman.
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On suit deux hommes au passé familial pesant, voire franchement handicapant pour envisager la vie sereinement ..Sans se connaître, ils font tous les deux le même rêve d'une harde de chevaux lancés au galop. Pour l'un, le cracheur de feu, c'est l'inspiration. Pour l'autre, pompiste solitaire, c'est l'angoisse. Leurs parcours parallèles s'inscrivent en une sorte de balancier : l'un espère, l'autre souffre. L'amour rédempteur ou la passion de son art. La nature ( la forêt, le jardin, le parc…), décrite avec beaucoup de détails très poétiques, a une place centrale : porteuse d'espoir, d'apaisement, de protection. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte, tout en sensibilité et en finesse, qui prône le dépassement de soi dans un monde où il devient de plus en plus difficile de vivre .
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« Il se sent comme un très jeune homme, déstabilisé par le retour de timidité qu’implique le désir. » (p. 89)
« Tu n’as pas l’air en forme. Être prisonnier d’une idée fixe, c’est bon pour personne. » (p. 141)
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fanny-wallendorf-jusqu-au-prodige-53573.html
Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Fanny Wallendorf a toujours eu le goût de l'écriture. Dès 7 ans, elle garde en mémoire les courts textes qu'elle produisait. Mais c'est bien par la lecture qu'elle prend le chemin de ce qui fera d'elle une romancière. Fascinée par l'écriture et le personnage du poète et écrivain américian Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, elle traduit ses correspondances et frappe à la porte des éditions Finitude qui s'enthousiasment pour son projet. Nous sommes en 2014. Dès lors, Fanny Wallendord traduit pour cette maison plusieurs textes de Raymond Carver et Phillip Quinn Morris.
Mais Fanny Wallendorf n'oublie pas la gamine qu'elle a été et les propres histoires qu'elle a envie de raconter.
Elle concrétise son rêve en 2019 avec « L'appel » puis en 2021 avec « Les grands chevaux » qui révèlent une écriture sensible, poétique mais rigoureuse et exigeante.
Janvier 2023, voilà le 3ème titre de Fanny Wallendorf, « Jusqu'au prodige ». Nous sommes dans les années 40, la guerre n'est pas finie mais la Résistance est en marche.
Thérèse a dû fuir, la mère est morte, le père est au combat, son frère, Jean, a été d'elle.
La jeune Thérèse devait trouver refuge dans une ferme du Vercors mais la femme qui devait l'accueillir étant morte, c'est le fils de la ferme qui l'a reçue et en a fait son objet, l'a enfermée. Il est le chasseur. Quatre ans plus tard, au hasard d'une inattention de son geôlier, la jeune fille parvient à s'échapper. Mais là voilà seule dans l'immensité de la forêt, sans savoir où aller, cherchant à échapper aux menaces réelles ou fantasmées. Seule le souvenir de ses proches permet à Thérèse de garder l'espoir et d'envisager un avenir en retrouvant son frère Jean. Trois jours, trois nuits dans cette forêt. le doute, la peur, l'incertitude, le désespoir… jusqu'au prodige.
Le texte est écrit à la première personne du singulier, c'est bien Thérèse qui nous parle et nous entraine dans cette aventure, ce chemin parsemé de ronces qui mène vers l'âge adulte.
Le roman de Fanny Wallendorf est une réussite tant par l'originalité du sujet, la construction de l'histoire et la qualité de l'écriture, belle et sensible, presqu'onirique, qui rappelle que le moindre soupçon d'espoir peut aider à se relever de toutes les épreuves.
« Jusqu'au prodige » de Fanny Wallendorf est publié aux éditions Finitude.
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