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Jean Launay (Traducteur)
EAN : 9782070732005
157 pages
Gallimard (30/01/1994)
4.02/5   27 notes
Résumé :
« Une plume préfère dire une chose incongrue plutôt que de se reposer ne fût-ce qu’un moment.
Peut-être est-ce là le secret d’une écriture de qualité, c’est-à-dire qu’il faut toujours que quelque chose d’impulsif entre dans l’écriture. »
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un brigand, cela peut être aussi un mauvais sujet, inclassable et incernable. C'est ce sens qui est retenu par Robert Walser dans "Le Brigand", publié en 1925, où l'auteur se décrit en fait lui-même par le biais d'un narrateur qui parfois se confond d'ailleurs avec le personnage principal.
Ce roman est le dernier écrit par Robert Walser et, pour cet auteur tout du moins, on se demande si le principe d'entropie ne se vérifie pas : on n'y retrouve pas les qualités de lyrisme et de poésie qui nous enchantaient dans des oeuvres antérieures comme "Les Enfants Tanner" ou d'autres. Au contraire on y trouve plutôt un récit déstructuré, éclaté, à la façon d'un vase précieux de Chine qui se serait brisé en mille morceaux : quelques uns seulement restent beaux en eux-mêmes au milieu d'un multitude éparse.
Puisqu'il s'agit d'un brigand, et donc d'un personnage réprouvé par la société, le lecteur se demande si Robert Walser n'a pas voulu en toute connaissance de cause user de mauvaises manières dans son style et son récit, en lui ôtant tout lyrisme et en le rendant presque pénible et désagréable à lire du fait par exemple de ses phrases courtes et de sa ponctuation qui hachent littéralement le récit, ou des promesses non tenues de reporter à plus tard l'évocation de tel ou tel sujet.
Brigand est le personnage principal du livre, brigand est aussi le narrateur : les deux se confondent puisque c'est lui, Robert Walser.
Une déception certaine donc que la lecture de ce roman qu'un admirateur de Robert Walser regrettera d'avoir lu. Déception aussi vis-à-vis de la quatrième de couverture, quelque peu trompeuse comme parfois.
Traduction Jean Launay
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Ce roman met en scène un homme, le brigand, qui se comporte de façon un peu marginale, en décalage avec les gens dits « moyens ». Il gêne un peu et est jugé par les autres principalement à cause de sa relative excentricité et du fait que les gens ne parviennent pas à le cerner ou le dominer. Il est notamment en prise avec plusieurs femmes au cours de ce récit (effectué par un tiers qui se dit son ami). le ton du roman est nettement différent de celui des précédents, plus confus aussi selon moi : l'auteur s'adresse au lecteur, il montre du détachement et de l'ironie à son égard, il fait directement part de points de vue (parfois un peu brusquement), il est plus incisif en quelque sorte. En définitive, le fond comme la forme de ce roman ont nettement moins rencontré mon adhésion que les trois premiers romans du même auteur.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
La vie dit : "Je n'ai pas besoin de votre empressement, prenez plutôt soin de vous" et je crois qu'elle a raison : l'école doit prendre soin d'elle-même, l'école doit s'efforcer d'être en tout point, et donc uniquement, l'école. La vie a son propre fonds sur l'éternité, sa propre, éternelle et difficilement explicable destination. L'école n'a pas pour tâche de comprendre la vie et de l'intégrer dans l'éducation. L'éducation de la vie, c'est la vie qui s'en chargera et ce sera toujours bien assez tôt. Si l'école est à son propre service, qu'elle instruit les enfants uniquement dans son esprit à elle, la vie trouvera des enfants de ce genre beaucoup plus intéressants et les prendra peut-être dans ses bras, leur fera davantage connaître ses richesses. Car enfin la vie aussi a son esprit et c'est dans cet esprit qu'elle veut instruire ceux qui sortent de l'école. Et si les enfants, dès l'école, sont instruits dans l'esprit de la vie, la vie par la suite trouve cela très ennuyeux. Elle bâille et dit : "Laissez-moi dormir puisque vous m'avez déchargé de mes tâches. Les enfants savent déjà tout. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse? Ils savent plus que moi sur la vie."
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Quand je bois du vin, je comprends les siècles passés, je me dis qu’ils étaient faits eux aussi de choses présentes et du plaisir d’y trouver place. Le vin rend connaisseur de l’âme et de ses états. On considère alors à la fois tout et finalement rien. Dans le vin on voit les reflets du tact. Si tu es un ami du vin, tu es aussi un ami des femmes et le protecteur de ce qu’elles aiment. Les relations, même les plus compliquées, qui existent entre un homme et une femme sortent du verre simples comme des fleurs.
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Beaucoup d’audacieux manquent de courage, et beaucoup de fiers, de fierté, et beaucoup de faibles, de la force d’âme de reconnaître leur faiblesse. Et on voit donc souvent des faibles se présenter comme des forts, des moroses comme des gais, des humiliés comme des fiers, des vaniteux comme des modestes, comme moi, par exemple, qui par pure vanité ne me regarde jamais dans la glace, laquelle glace me fait l’effet d’être insolente et désagréable.
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C’est que le brigand a une nature trop fine pour posséder une grande conscience, il n’en a qu’une très légère, toute petite, il la sent à peine, et parce que c’est une conscience tellement ramifiée, tellement grimpante, elle ne le fait aucunement souffrir, ce dont bien entendu il se félicite de tout cœur.
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Une plume préfère écrire une chose incongrue plutôt que de se reposer ne fût-ce qu’un moment. Peut-être est-ce là un des secrets d’une écriture de qualité, c’est-à-dire qu’il faut toujours que quelque chose d’impulsif entre dans l’écriture.
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Videos de Robert Walser (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Walser
Marion Graf présente le premier roman de Thilo Krause, "Presque étranger pourtant", qu'elle a traduit de l'allemand. Parution le 6 janvier 2022.
Un homme hanté par son enfance rentre au pays. Il y retrouve ses souvenirs intacts, les meilleurs comme les pires. Les allées de pommiers. le ciel immense. Les falaises de grès. Et Vito, l'ami d'enfance qui fut, dans un système asphyxiant, son compagnon d'apesanteur. Mais avec lui ressurgit le spectre de l'accident originel. Bientôt, la présence aimante de sa femme et de sa petite fille ne suffit plus à chasser le vertige. Des néo-nazis rôdent, une sourde menace plane, diffuse mais persistante. La nature échappe, se déchaîne. Quelle force pourra lever la chape de silence et d'hostilité ? le suspense subtil de ce roman place le lecteur au plus près du narrateur.
Thilo Krause est né à Dresde, en ex-Allemagne de l'Est, en 1977. Il est l'auteur de trois recueils de poèmes, tous primés. Presque étranger pourtant est son premier roman, lauréat du prix Robert Walser. Thilo Krause a l'art de traduire physiquement les émotions avec une précision et des images à couper le souffle.
https://editionszoe.ch/livre/presque-etranger-pourtant
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