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C'est pour mon attrait de l'oeuvre d'Hermann Hesse que mon libraire m'a conseillé ce livre, il me dit c'est dans la même veine. Et bien un grand merci je me suis régalée, découverte d'un auteur inconnu pour moi.
C'est le benjamin Simon qui nous raconte la vie de la fratrie des Tanner. Simon, personnage haut en couleur, subtil, n'ayant pas sa langue dans sa poche, se lie très facilement même s'il est un grand solitaire dans la vie, il nous fait part de ses errances, de ses valeurs humaines et sociales - qui ne seront peut être pas du goût de tout le monde - Il a trois frères, l'aîné Klaus scientifique, homme respectable qui veille de loin sur les plus jeunes, Kaspar l'artiste de la famille, il est peintre, Emil dont ne saura que peu de chose et surtout sur la fin du livre, et pour finir la soeur Edwige, institutrice, toujours présente et disponible, nous les rencontrons et les découvrons tout au long de ce roman.
J'ai beaucoup apprécié ce roman, son humour, les réflexions que je partage sur le travail, la vie, un personnage excentrique, attachant, humain, de beaux passages aussi sur la nature, j'ai été séduite par ce roman et je vais fouiller un peu plus l'oeuvre de Robert Walser.
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Un vaurien en vadrouille. C'est ainsi que se définit Simon, le héros des quatre enfants Tanner.
Simon est incapable de conserver un emploi.
Incapable ?
Voilà bien une explication qu'aurait prononcée Klaus le frère aîné si raisonnable. Balayée d'un revers de main par Simon déniant définitivement toute tentative de compromis avec ce triste frère.
Simon parle, monopolise la parole dans de longs monologues.
On l'écoute, avec la satisfaction de pouvoir enfin le comprendre et puis, tout déraille. Il fait volte-face et amorce un grand écart, il nous égare.
Il se comporte comme un enfant accumulant résolutions sans lendemain, décisions brusques et fantasques.
Voila un  livre déroutant et rédiger un avis ne s'apparente pas à une sinécure.
Dès que l'on cherche un sens,  des arguments contradictoires viennent démentir toute tentative.
- Simon est velléitaire  mais ses résolutions restent fermes ;
- Il s'enivre sous des flots de parole ininterrompues, sans cohérence forte, un peu comme de l'écume qui mousserait  et qu'on ne pourrait endiguer ou au contraire il nous assène des tirades où tous les possibles sont là mais aussi ...toutes les échappatoires ;
- Il est porté vers la rêverie et une vie idyllique mais confesse aussi son goût pour une vie modeste et ordinaire ;
- Il fait constamment preuve d'une mauvaise foi tranquille, de désinvolture, teintée d'humour et de panache mais souffre aussi de sa légèreté...
Une belle écriture qui nous associe à de délicats moments, des instants fugaces, des flottements, empreints d'étrangeté et de bonheur.
Une lecture exigeante. Il y a de quoi mettre en doute l'idée même de rationalité et la plus grande erreur serait peut-être de la rechercher. Ce serait précisément ce que fuit plus que tout Simon.
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Au moment de refermer ce livre, je me pose la question de ce que je viens de lire. Est-ce un roman? Pas vraiment. Ou alors d'un genre particulier.
Par certains côtés, il me fait penser à Bartelby, que j'ai lu récemment. le personnage principal est inadapté comme Bartleby et hante par éclipses les bureaux où il est commis aux écritures. Mais là s'arrête la comparaison, car Simon Tanner (c'est lui le personnage principal) parcourt bien d'autres milieux et surtout parle abondamment de lui, soit dans des discours adressés à d'autres, soit dans un monologue intérieur.
Simon Tanner est un jeune homme qui n'arrive pas à s'adapter au monde dans lequel il vit mais il n'en conçoit aucune amertume. Quand il est employé quelque part, il y reste peu de temps, il s'ennuie, ou devient insolent, et il est vite congédié.
Il fait partie d'une fratrie variée que je vous laisse découvrir. Il vaut mieux ne pas trop en parler d'avance. Il aime beaucoup les milieux naturels: montagnes, forêts, campagne, paysages enneigés. Mais il ne dédaigne pas non plus les villes. Il cherche sans cesse à se fixer, mais n'y arrive jamais. Il a quelques relations avec des femmes mais pas de liaisons à proprement parler. Pourtant la rédemption viendra peut-être par les femmes. Mais est-ce prudent de tout miser là-dessus?
Robert Walser a produit un écrit vraiment atypique. Son écriture est très belle, mais fort lisse, et j'ai souvent manqué d'accroche dans cette suite de réflexions sur la vie. Ses personnages sont inadaptés, chacun à leur manière, mais avec bienveillance pour les humains et pour le monde. On y trouve peu de rébellion.
Cela laisse un peu perplexe, comme ce fut le cas des premiers lecteurs de Walser. C'est très beau, mais il manque quelque chose pour nous toucher. Pour autant, je ne regrette pas du tout cette lecture.
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Bien que le titre suggère au moins deux personnages à cette histoire: Les enfants Tanner, nous allons
surtout suivre le parcours de Simon Tanner.
Simon, issu d'une famille nombreuse et aisée,à presque 20 ans, décide de voyager de villages en villages , et de villes en villes, à la recherche de sensations, il a adopté très naïvement du reste, une philosophie de la vie qui consiste à dire :" eh, bien je suis jeune , pourquoi "croupir" derrière un bureau
quand la nature richement embellie et changeante à chaque saison , me tend les bras, quand les hommes sont si amusants à côtoyer, et fort de ces principes, nous allons le suivre au cours de ce voyage naïf et initiatique. C'est un adolescent en quête de reconnaissance, un homme à peine sorti de l'enfance qui se cherche et cherche sa place dans cette société toujours en mouvement.
C'est le roman d'un "marginal qui projette sur la société un regard très philanthropique quitte à se rabaisser lui-même, tout en se "targuant d'être très intelligent (complexe de supériorité , aurait dit ma
"Prof" de philo.).Et puis de temps en temps , faute d'argent, Simon trouve un travail.mais il choisira son départ en toute liberté.
C'est avec patience et douceur qu'il faut lire cette histoire, en essayant de la replacer dans le contexte de l'époque du grand romantisme allemand.
Patience, parce que beaucoup de descriptions de la nature, au demeurant, fort belles, et un jeune Simon souvent en introspection, de longs chapitres et des bavardages un peu "philosophiques,"mais tendres, lors de son séjour chez sa soeur institutrice.
Robert Walzer, est comme le funambule sur un fil, sa folie n'est pas loin et j'ai resssenti ce côté exagéré et extatique, lumineux? Peut-être un peu trop? qui lui vaudront un internement dans l'asile de
Hérisau en 1933 jusqu'à sa mort en 1956.Retrouvé mort de froid, par des enfants, au bord d'une route,certainement suite à une de ses nombreuses promenades qu'il faisait dans la nature.
Ah, fragilité de l'esprit lorsqu'on est poète! .
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Quel étrange roman ! Je me suis retrouvée aussi ébahie que les employeurs ou bailleurs de logement du héros en découvrant les propos de Simon lors de ses multiples entretiens d'embauche et démissions ou lorsqu'il cherche un logement. Pour sa façon d'envisager le travail il ressemble bien plus à certains jeunes du XXIème siècle qu'à l'image d'un jeune du tout début du XXème siècle. le personnage de Simon, totalement atypique, est fort sympathique, du moins au début, parce qu'il a fini par passablement m'irriter. En fait ce n'est finalement qu'une sorte de caméléon, de pâte à modeler qui tient à chaque interlocuteur les discours que celui-ci a envie d'entendre ou qu'il est prêt à entendre. Mais pour ce qui est des motivations personnelles de Simon, il n'y en a guère, il se laisse porter par la vie ! Il n'y a aucune histoire, aucune intrigue, pas d'actions, ce qui n'est pas toujours gênant mais qui là m'a perturbée parce qu'au final Simon reste aussi énigmatique, sinon plus, à la fin du roman qu'au début. Même sur sa fratrie et sa famille, sur son enfance, le lecteur aimerait en savoir bien plus ... Et en même temps Simon reste attachant pour les interactions qu'il produit avec les autres, très étonnantes, voire parfois détonantes malgré (ou grâce à) la passivité et la nonchalance du personnage. Les pointes d'humour et les réflexions qu'elles entraînent sur le sens du travail et de la vie sont étonnamment modernes. Il y a de très belles descriptions de la nature, mais aussi bien ces descriptions que les propos surabondants (et souvent contradictoires) de Simon finissent par lasser. Un premier roman brillant, écrit d'un sel jet, mais qui m'a laissé sur ma faim.
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Difficile d'évoquer ce roman...

Vous avez l'impression qu'il vous mène de manière décousue d'un point à l'autre, sans réel fil conducteur, si ce n'est son héros, Simon Tanner, que l'on suit au gré de ses errements. Ce Simon est d'ailleurs un drôle de personnage. Nous faisons sa connaissance alors qu'il tente de convaincre le patron d'une librairie de l'embaucher, en lui expliquant que bien qu'il n'ait pas de références, et qu'il ait quitté ses dernières places assez rapidement parce qu'elles ne lui convenaient pas, il sera l'employé idéal...
Et il a de la faconde, Simon ! Malgré la première impression qu'il donne, d'être instable, et beau parleur, il est tellement passionné par son discours, et montre tant d'aisance dans l'argumentation, qu'il finit par convaincre... Il quittera peu de temps après la librairie.

Telle est l'existence de Simon : à vingt et un ans, il passe d'une situation à l'autre, se lassant aussi vite qu'il s'enthousiasme, occupant des places avec la vague intention d'être en accord avec ce que la société attend de lui, pour rapidement, sa lucidité reprenant le dessus, réaliser que ce chemin ne lui convient pas, que la vie, sa vie, est ailleurs...

Cadet d'une fratrie de cinq enfants, il traverse cette vie en électron libre, au jour le jour, suivant ses envies et ses inspirations, souvent soudaines. Il n'a pas d'ambition, au sens social du terme, l'argent ne l'intéresse pas, car il se contente de peu, la couleur du ciel, d'un aliment dans une assiette, le sourire d'un enfant, suffisant à le combler. Contemplatif, il est aussi un observateur attentif du monde qui l'entoure, heureux d'y vivre, tout simplement, et peu enclin à embrasser une vie d'adulte "responsable" et "rangée".
Ceux qu'ils côtoient lui reconnaissent quelque chose de spécial, sans parvenir à le définir précisément. Ils seraient tentés, face à son manque d'ambition, et à ce qui pourrait passer pour de la paresse, de le considérer avec mépris, et en même temps, il se dégage de lui une aura inhabituelle, qui exerce une forme de séduction, et laisse deviner une intelligence, un talent qu'on admire sans bien le cerner.

Les autres enfants Tanner font dans le récit des apparitions plus ou moins fugaces, Simon entretenant avec eux des relations qui vont de la distance courtoise, à une complicité profonde s'agissant de son frère Kaspar, artiste peintre, ou de sa soeur Hedwig, dont il se rapproche intimement lors d'un séjour qu'il effectue chez elle.

L'écriture de Robert Walser est remarquable. Les envolées lyriques ou les fines analyses qu'inspirent à Simon l'observation de son environnement, alternent avec d'intelligents dialogues, à l'occasion desquels les personnages expriment leurs sentiments avec justesse et précision. Attaché aux pas du héros qui le conduit tout au long de son fantasque parcours, le lecteur savoure ainsi chaque phrase, chaque mot... un vrai bonheur de lecture !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Musicienne et littéraire, ainsi se déroule cette belle semaine nantaise, avec la Folle journée. Cette édition consacrée à la musqiue post-romantique allemande (de Brahms à Webern) m'a replongé dans un univers familier, celui d'une période allemande effervescente, fiévreuse, entousiaste et torturée. le moment choisi pour commencer Les enfants Tanner de Walser, pour creuser ce sillon que j'aime tant, de Hesse à Musil, de Schnitzler à Adorno. Cette littérature est musicale aussi, ou du moins emprunte les mêmes chemins, les mêmes questions. La place de l'individu dans une société héritée du xixème siècle, quelle place pour cet étrange personnage, Simon Tanner? En 1907 lorsque Walser écrit ce roman, un monde semble s'ouvrir. Sept années plus tard, il sombrera.
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Découverte estivale, ce météorique "premier roman" : une oeuvre totalement spontanée et incroyablement lyrique, au ton extrêmement original, aux allures de manifeste romantique... Elle fut créée par un Suisse germanophone du nom de Robert WALSER (1878-1956).

"Geschwister Tanner" ("Les enfants Tanner") a été publié à Berlin pour la première fois en 1907.

Ce roman est issu d'un "premier jet" réalisé en 3 à 4 semaines entre janvier et février 1906 dans l'appartement de son frère Karl, peintre et décorateur de théâtre à Berlin... Son texte final ne nécessitera - à la demande de l'éditeur - que de minimes corrections (syntaxe et ponctuation) effectuées avec réticences par son auteur.

La traduction de Jean Launay (1985) pour les éditions Gallimard est remarquable : elle représente 332 pages dans cette édition de poche "folio" qui suivra (seule édition actuellement disponible en France).

La plasticité et l'imprévisibilité des psychologies et des actes des attachants personnages de Simon, Klara, Kaspar, Hedwig, tout comme le "chant" délié de la langue du jeune Walser (à l'âge de 27 ans...) nous fascinent immédiatement...

" On est fait pour les choses dont on rêve. " : tout comme l'écrit, dans le roman, le doux personnage de Klara...

Ses deux romans ultérieurs seront : "Der Gehülfe" ("Le Commis"), dense roman extraordinaire tout empreint de son inimitable ironie bienveillante, publié en 1908... puis "Jakob von Gunten. Ein Tagebuch" ("L'Institut Benjamenta"), court roman mystérieux, sombre et déroutant qui paraîtra en 1909.

Pour l'avoir découverte intégralement depuis, il nous semble qu'on puisse parler pour Robert WALSER de "Trilogie romanesque magique"... à l'instar de ce qu'on peut ressentir face à la tout aussi fabuleuse "Trilogie" des trois premiers romans de Dino BUZZATI : "Barnabo delle montagne" (Barnabo des Montagnes) [1933]/ "Il segreto del Bosco Vecchio" (Le secret du Bosco Vecchio) [1935]/ "Il deserto dei Tartari" (Le Désert des Tartares) [1940].

Romans et personnages intemporels, face auxquels on croirait voir s'animer - juste sous nos yeux - les beaux visages de la liberté.

+++ NOTE : on accédera par le lien ci-dessous à notre blog "Le fleuve Littérature" où figurent (du plus récent au plus ancien... ) 5 articles copieusement illustrés :

- (1°) "Le Grand Pays de Franz KAFKA - avec vue imprenable sur l'Autre Monde".

- (2°) Un article-fleuve présentant de façon quasi-exhaustive et chronologique l'Oeuvre de Robert WALSER.

- (3°) Une évocation de la fameuse "Trilogie (romanesque) magique" de Dino BUZZATI.

- (4°) Un éclairage du roman "Portrait de femme" de Henry JAMES.

- (5°) Un article-fleuve à propos de l'univers rêveur de Julien GRACQ.

D'excellentes lectures à nous tous !
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Guère connu, ce romancier n'aura au final qu'écrit trois romans et plusieurs nouvelles. Sa particularité, outre celle d'avoir fini sa vie et pendant plus de 20 ans, dans un asile d'aliénés, d'avoir écrit vite, très vite, sans vraiment se relire, sans vraiment ciselé ses mots. Ces « Geschwister Tanner » ont été écrits entre trois et quatre semaines et le manuscrit ne comporte que 3 ou 4 ratures…un exploit au regard d'un style bien particulier, riche d'une poésie quasi fantasmatique.
Autour du principal héros, Simon Tanner, tout se déroule, tout se joue, en une espèce de road movie proche du rêve. Une personnalité forte et fragile, pleine de doute et qui place sa liberté comme élément le plus précieux, passe d'un endroit à l'autre, d'une chambre à l'autre et d'une logeuse à l'autre. A chaque occasion, de dialogues en réflexions, Simon nous fait partager sa vision du monde, sa vision de la vie et des êtres qui la composent. Cette vision semble évoluer, mais toujours retourne au point de départ, celui de pourquoi, du à quoi je sers…frappant quand l'on se sens partager des points communs de caractère, avec un héros qui peut se permettre de les vivre, même mal, jusqu'au bout, jusqu'à l'absolu.
De très belles pages, sur la liberté, sur le don, sur l'acte gratuit, sur les femmes… des pages de rêve ou le héros ne fait rien, mais prend le temps de conscientiser une inactivité source de nombreuses richesses de développement moral.
Un véritable moment de délice pour un beau roman d'un auteur à découvrir.
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Lire Robert Walser, et Les enfants Tanner en particulier, est un émerveillement. Il est selon moi indéniablement l'un des plus grands écrivains du XXe siècle, non seulement pour la beauté de sa prose, mais aussi pour son innocente subversion morale et politique. Et bien que le doux rêveur, Simon Tanner, ne soit pas à proprement parler un homme d'action capable de galvaniser les foules pour changer le monde, il est, par sa nonchalante passivité et sa constante insoumission, le grain de sable, le poil à gratter, la petite bête qui laisse voir toute l'injustice d'un système économique et social cloisonné et inégal basé sur l'exploitation des plus faibles par les possédants. Et si cette subversion de Simon est belle, c'est qu'elle est, plus qu'une classique opposition au pouvoir, une volonté de non-puissance, un désir de revenir aux messages des Évangiles: aimer son prochain, aimer le monde, tout le roman est une suite de beautés et de douceurs, de moments d'amour et de petits bonheurs simples. C'est peut-être un peu fleur bleue, mais cela fait bougrement du bien.
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