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Critique de vincentf


Que reste-t-il de la Fribourg des temps classiques ? Tout et rien. Tout : la mainmise de l'Eglise catholique, les familles patriciennes, le fromage. Rien : leur pouvoir – sauf pour le fromage – s'est effondré. Fribourg s'est construite en concurrence, en imitation et en concurrence avec sa grande soeur Berne. Si elle s'en sépare au seizième siècle, c'est parce que cette dernière est passée à la Réforme alors que Fribourg fait le choix – au milieu des hérétiques – de rester fidèle au catholicisme. Il s'agira pendant les deux siècles qui suivent d'affermir ce choix en devenant plus catholique que le pape, en fondant le Collège Saint-Michel, en processionnant en grandes pompes le jour de la Fête-Dieu, en faisant de la religion catholique le mètre étalon de tout acte. Cette domination n'a pu se bâtir qu'avec le soutien, l'engagement et l'autoritarisme des grandes familles de Fribourg, grandes familles souvent autoproclamées mais qui s'installe sans partage au pouvoir pour plusieurs siècles. Pendant ce temps-là, dans les campagnes, on va à la messe et on fabrique du fromage, du fromage que l'on vend loin à la ronde, ce fameux fromage de gruyère qui fut – presque, le livre évoque les autres industries – le seul succès économique d'une ville et d'un canton à la fois figé et ouvert – à la France catholique surtout – qui se frotte à la modernité pour mieux la refuser. On trouve encore cela dans les mentalités dzodzettes aujourd'hui.
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