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EAN : 9782917237144
96 pages
Des Ronds dans l'O (21/10/2010)
3.35/5   20 notes
Résumé :
Inspiré par l'histoire vraie de Pierre Walter, prisonnier à Dora de 1943 à 1945.

Au matin du 1er septembre 1939, l'Allemagne d'Hitler attaque la Pologne. Cinq personnages, Paul, élève officier français, Émile, jeune résistant insouciant, Hans, SS issu des jeunesses Hitlériennes, Bastian, officier SS d'expérience, et Michael, ambitieux scientifique allemand travaillant sur les missiles V2, armes secrètes d'Hitler, voient leur destin se croiser au camp ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Dans KZ Dora, Robin Walter illustre le récit laissé par son grand-père sur son expérience concentrationnaire.

On croise cinq personnages très différents qui vont être amenés à se croiser dans le récit (Allemands, Français, résistants, SS, etc).

J'ai beaucoup apprécié le graphisme en noir et blanc réalisé à l'encre et le fait que la rencontre de ces cinq vies mettaient en perspective les enjeux de la guerre pour ceux qui l'ont vécu.
En revanche, l'aspect sur la vie au camp de Dora où les détenus étaient utilisés pour fabriquer des armes n'apporte pas grand chose par rapport à des récits déjà existants ; comme celui de Primo Levi. Référence certes difficilement égalable, mais il me semble que la bande dessinée aurait pu apporter un complément très intéressant à ces témoignages, mais la fiction avec les liens entre les personnages a pris le pas sur cet aspect historique.
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Le choix du noir et blanc ne s'imposait pas forcément pour cette histoire même si un certain Steven Spielberg l'avait fait en son temps pour un film resté célèbre. Oscarisé le fut également la bd « Maus » qui s'est également enorgueilli de l'absence de couleurs. Quand on traite d'un sujet aussi sensible que les camps de concentration, on se rend compte que l'émotion gagne en profondeur et qu'on est alors moins soucieux sur l'aspect général quant à la forme et le fond. Or, on n'accuse pas aussi facilement de telle oeuvre de sensiblerie.

Pour autant, je ne me gênerai pas de dire que la présente bd me semble imparfaite. On suit le destin de plusieurs personnages qui vivent dans des endroits différents et on sait qu'à un moment donné, ils vont se rencontrer dans un camp de travail. On a du mal à les distinguer tant parfois, ils se ressemblent. Leur histoire individuelle n'a pas la même force. Ainsi, on suivra plus volontiers le résistant qui tente de fuir vers l'Espagne que le scientifique qui conçoit les fusées V1 et V2. Bref, il y aura confusion et certains dialogues sonnent faux.

Au final, on a l'impression que c'est un peu mièvre. Il y a quelque passage assez marquant mais on dirait qu'ils ont été placés là pour nous faire susciter de l'émotion. C'est pourtant inspiré de faits qui ont eu lieu dans la famille de l'auteur à savoir le grand-père. Les écrits sous forme de mémoire de celui-ci ont été placés à la fin de l'ouvrage en guise de témoignage sur les horreurs d'une époque trouble. Je crois que c'est la construction même de cette histoire qui semble pâtir d'un défaut majeur. Il reste néanmoins le devoir de mémoire qui ne semble pas faire que des émules. Et pourtant…
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Le livre que j'ai reçu est l'intégrale de la BD Kz Dora ainsi que le texte complet du témoignage sur lequel s'est appuyé l'auteur des dessins. En effet, Robin Walter offre ses qualités de dessinateur pour rendre honneur à la mémoire de son grand-père, Pierre Walter, déporté au camp de concentration de Dora. La préface est de Stéphane Hessel, lui aussi rescapé miraculeux des camps.On trouve dans ce tome des personnages des deux camps ; deux Français, l'un élève-officier et l'un résistant, et trois Allemands, deux officiers SS et un scientifique travaillant pour l'armée. Tous se rencontrent au camp de Dora, qui servait au travail industriel et militaire au profit de l'Allemagne. Là étaient construits les missiles V1 et V2, le premier ayant été lancé sur Londres en guise de représailles quant aux bombardements alliés en terre allemande. La propagande les montrait souvent aux allemands comme « arme miraculeuse » qui leur permettait de retourner l'issue de la guerre à leur avantage…C'est à la fin de la bande dessinée qu'on retrouve le récit complet de Pierre Walter, qui nous relate les conditions de vie dans les camps, les scènes, insoutenables ou non, qu'il y voyait, la description de ses camarades de camp, ses nombreux transferts et le comportement des SS autant que celui des civils allemands par rapport à eux. On découvre donc dans ce texte une vision des camps qui diffère grandement de celle des Juifs déportés ; le travail forcé dans ce camp qu'on pourrait comparer à un bagne. En effet, là aussi, on distingue les « condamnés de droit commun », « les condamnés à perpétuité »…
Enfin, la plus grande partie de cet ouvrage : la bande dessinée par Robin Walter. le dessinateur a un style très reconnaissable et réaliste. Il réussit avec brio à retranscrire l'atmosphère de l'histoire et à nous plonger dans le camp, une qualité lorsqu'il s'agit de faire perdurer dans notre mémoire un tel témoignage historique. Bande dessinée et texte se complètent, ne transmettant pas tout à fait la même impression mais conjuguant les deux travaux en un véritable documentaire. On peut reprocher un certain « stoïcisme » dans l'expression des personnages retranscrite en dessin ; à moins que cela fasse partie, après tout, du style de l'auteur. La bande dessinée ne respecte pas chaque point de détail du texte, n'en piochant que quelques uns par ci, par là. Peut-être pour rendre l'histoire plus courte. C'est regretté, mais pas indispensable, bien sûr, pour suivre le récit.

En résumé ; une bande dessinée très bien exécutée et rendant hommage avec talent à un témoignage précieux pour comprendre comment étaient organisés les camps de concentration et plus particulièrement celui de Dora. Grand-père et petit-fils contribuent à ce travail de mémoire avec alchimie. Un travail apprécié, et salué.
Lien : https://lamorneplaine.wordpr..
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Emile a 18 ans quand il est dénoncé par un villageois aux Allemands. Emile faisait passer clandestinement des Juifs, il leur permettait de fuir la zone occupée, passer la ligne de démarcation pour pouvoir de nouveau vivre libre.
Paul vient de terminer l'école de l'Armée de l'Air, il est maintenant officier. Refusant de se soumettre, il décide de passer clandestinement la frontière de l'Espagne pour rejoindre les forces aériennes libres basées en Afrique du Nord.

Et puis il y a tous les autres qui ont été pris dans les mailles du filet allemand. Comme eux, ils vont passer de camp de concentration en camp de concentration, exploité par les allemands pour effectuer des travaux colossaux dans des conditions de vie déplorables… plus que déplorables. Inhumaines. Privation d'eau, de nourriture, de sommeil. Soumis quotidiennement aux humiliations, aux coups, aux travaux forcés, aux intimidations, à la cruauté sans frontière des officiers allemands. Dormants entassés sur des paillasses, sans matelas et encore moins de couverture. Dans le froid.

Des prisonniers, des scientifiques, des officiers SS. Les points de vue se croisent et ne se rencontrent jamais. Des réalités totalement aux antipodes. Trois manières de voir et de vivre l'horrible réalité.

Des morts. Des centaines de morts. Des milliers de morts… Des charniers. Des cheminées d'où sortent en permanence de la fumée. Des examens médicaux dont on ne ressort jamais. Des tunnels à creuser. Des paillasses à partager. Des kilos de corps, de terre, de fer… à porter. Des charniers. Des colis qui arrivent au compte-goutte. La vie se poursuit dehors. Des proches qui pensent à leurs proches. Des colis qui arrivent… et les SS qui se sont servis avant.

Des corps entassés dans des wagons. Dans des baraquements. Dans des fosses communes.

L'horreur.
(la suite de la chronique : https://chezmo.wordpress.com/2018/03/14/kz-dora-walter/)
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Deux parties dans ce livre : Bd et carnets ramenés par le grand père.
Je choisis de commencer par découvrir le texte, cela me semble préférable pour mieux m'imprégner du contexte ( de la même façon il me faut lire un livre avant de voir sa version cinéma ).
Camp De dora ?
Le camp de Dora, également appelé Nordhausen-Dora, est un camp de concentration nazi créé en août 1943 comme dépendance du camp de Buchenwald et destiné à la fabrication de missiles. Il devient un camp de concentration autonome en octobre 1944 sous le nom de Dora-Mittelbau. Environ 60 000 prisonniers de vingt-et-un pays y sont passés et on estime que plus de 20 000 y sont morts.
En plein milieu de l'Allemagne pour les fanas de géographie.

Le texte souligne, jour après jour, le côté misérable de la vie avec des descriptions précises des différents festins de la journée .... 75 grammes de pain quotidien, et les maltraitances, les brimades, les coups, les blessures, les meurtres ... une si longue litanie.
Le texte est centré sur le narrateur. Il nous parle pour survivre. Ce n'est pas littéraire, c'est une longue liste de ce qui a permis que la vie continue, des petites choses, de toutes petites choses qui aident à tenir.

La BD elle, insiste beaucoup plus sur l'aspect sociétal du conflit avec des descriptions du parcours de plusieurs individus dans leurs vies d'avant, avec leurs familles, leurs villages, nous les suivons le long de ces années.
Le trait est lourd mais comme les allusions que le livre comportent.
Loin de moi de vouloir le reprocher à l'auteur car il est évident qu'il parle avec ses tripes et l'histoire est si douloureuse au milieu de toute cette détresse humaine.
Un texte plus narratif pourrait toutefois se révéler salutaire pour nous aider à mieux comprendre de quel côté de l'histoire on se retrouve.
Ce sera ma seule remarque désobligeante.
À lire pour ne pas oublier !
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critiques presse (3)
ActuaBD
16 avril 2015
La bande dessinée de Robin Walter, très bien réalisée (...) très fin, avec beaucoup de détails, est également très documentée.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
15 avril 2015
A l’instar des Carnets de Roger et de Stalag II B, voici un ouvrage personnel qui force à la fois le respect et le devoir de mémoire.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
31 mars 2015
KZ Dora se révèle convaincant, touchant et particulièrement exhaustif.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand notre parti ne comptait encore que 7 membres, il exprimait déjà deux principes : premièrement, il voulait être un véritable parti idéologique ; deuxièmement, il ne tolérait aucun compromis dans l'exercice du seul et unique pouvoir en Allemagne (Adolf Hitler).
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Je crois, hélas, que la guerre révèle ce qu'il y a de pire chez celui qui ne s'y était pas préparé.
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De toute façon... tous ces prisonniers... il faut bien faire de la place pour les arrivants...
D'une manière ou d'une autre...
Ils ont tous le même cheminement, finalement ils rentrent par la porte...
Et ressortent par la cheminée...
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- (...) c'est vrai ce qu'on raconte ? Vous sabotez les fusées ?
- On est prisonniers... Mais toujours en guerre...
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Un de mes voisins m'implore et me demande de le gifler pour l'empêcher de perdre connaissance. Il veut lutter jusqu'au bout et ne pas mourir. Il sue à grosses gouttes et ne cesse de crier avec cette voix mourante qui m'a longtemps marqué : "n'aie pas peur de me faire mal, je ne veux pas mourir."
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