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EAN : 9782849520574
254 pages
Imago (13/02/2008)
4/5   2 notes
Résumé :
Grande figure de notre imaginaire, la fée Mélusine promet richesse et prospérité à Raymondin, son époux, à condition qu'il ne la regarde pas dans son bain le samedi. Le mariage est heureux jusqu'au jour où, poussé par la curiosité, Raymondin perce un trou dans la paroi et découvre sa femme munie d'une énorme queue de serpent. Il ne dit rien mais, lors d'une querelle, la traite de "serpente". L'interdit est transgressé et, dans un cri déchirant, Mélusine disparaît en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un essai qui se lit superbement bien.

J'avoue, encore une fois, que la lecture de cet ouvrage s'est faite très facilement. L'auteur nous offre un livre écrit pour tout public tout en conservant le sérieux et la profondeur d'un essai universitaire. Néanmoins, sa lecture pourra s'avérer ardue pour celles et ceux qui n'auraient pas lu au moins le récit de Jean d'Arras, car c'est en majorité sur cette version que se base l'auteur (sans négligé non plus le roman de Coudrette).
À partir des éléments du livre de Jean d'Arras, l'auteur nous explique les éléments mythologiques du texte. Il y parlera donc des géants (précurseurs de Gargantua [j'abrège et je raccourcis beaucoup les propos du livre]) ; de l'aspect serpentiforme de Mélusine qui, en réalité, serait plus celui d'une anguille : le serpent et l'anguille se confondent le Poitou est le pays de l'anguille, l'anguille est considérée comme une forme de poisson et Mélusine, fée et donc originaire de la mer, est aussi poisson : les mythes ont cette particularité : il n'est pas illogique d'être à la fois poisson et serpent, ou anguille et oiseau ; le rapport encore Mélusine et le sel.
J'ai découvert beaucoup de choses grâce à ces explications.

Mais outre les explications sur ces sujets que sont les géants, le sel et l'anguille, l'auteur revient plus sur l'image de Mélusine. On aborde alors l'image des « déesses-mères » (qui ne sont pas forcément des « mères » comme il l'explique) et celui de la triple déesse (Mélusine a deux soeurs : Mélior et Palestine). Avec ces deux thèmes, on bascule dans le monde celtique et la tripartition dumézilienne des Indo-européens : souveraineté, combat et fécondité. On découvrira comment Mélusine relève de ces trois fonctions.

Là où j'ai été déçu, c'est sur l'aspect « oiseau » de Mélusine (comme indiqué dans le texte). Si l'auteur évoque beaucoup son aspect serpent (ou anguille), la partie oiseau est très courte et je n'y ai pas trouvé mon compte. L'ouvrage de Lecouteux était plus riche sur ce sujet.
Mais le truc qui m'a le plus insupporté dans le livre : les notes de « bas de page » qui sont toutes à la fin de chaque chapitre ! C'est désagréable de devoir tourner X pages pour aller découvrir ces annotations. Les annotations, c'est toujours en bas des pages ! Même s'il doit y avoir trois lignes de texte normal et tout le reste des notes de bas de page ! Na !

Avec une bibliographie à se rendre fou, l'ouvrage permet à celles et ceux de s'orienter vers d'autre lecture.

Malgré mes deux reproches, c'est un livre extrêmement intéressant, qui se lit sans difficulté et accessible à tous les publics.
Je ne peux donc que chaudement le recommander.

Avec l'ouvrage de Lecoutaux sur Mélusine, ce sont deux ouvrages à consulter pour en apprendre plus sur le fond mythologique de cette fée serpente du Poitou.
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Les mythes du Moyen Âge sont à l'origine de nos littératures de l'imaginaire et celui de Mélusine se révèle particulièrement riche.
Cet ouvrage est très complet et aborde tous les aspects du mythe en les prenant les uns à la suite des autres. La métamorphose constitue un des éléments centraux. Là où on connait beaucoup la forme du serpent, Philippe Walter nous présente également les origines d'oiseau et de poisson. C'est notamment l'anguille et le saumon qui retiennent l'attention. L'auteur revient aussi sur la figure du géant qui est présente dans le mythe, et les liens avec le nom de Gargantua, le célèbre personnage de Rabelais. On retrouve le motif de la transgression, qui est également récurrent dans la littérature.
Les explications géographiques sont précieuses. le marais poitevin est assez central dans ce mythe. L'eau, qu'elle soit douce ou salée, apporte une grande dimension au récit. Mélusine se rencontre près des fontaines, et certaines de ses avatars japonais près de la mer. Voir que le Japon possède des légendes qu'on retrouve en Europe est assez surprenant, et prouve que les ponts entre les civilisations sont bien présents dans la culture.
L'auteur a organisé son propos autour des thèmes comme « Mélusine entre mythe et littérature », « Mélusine et les monstres marins » ou encore « le sabbat de Mélusine ». Ce sont dix chapitres divisés en sections permettant une lecture simple et adaptée au rythme de chacun. Pas de jargon, pas de concept abstrait, tout est exemplifié et expliqué, notamment par des extraits de récits médiévaux. Il y a de nombreuses notes de fin de chapitre, qui donnent notamment des références bibliographiques.
C'est un très bon ouvrage d'introduction au mythe, qui peut être suffisamment complet. Néanmoins, plusieurs pistes de réflexion sont soulevées, sans être analysées. Autant d'éléments qui invitent à approfondir les recherches.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sur une miniature de manuscrit, Mélusine conduit les travaux de ses maçons et un petit dragon veille à ses pieds. L’étrange pouvoir bâtisseur de la fée s’explique lorsqu’on lit certains contes présentant des épouses magiques accomplissant des prodiges comme Mélusine. Il s’agit de divinités de l’autre monde, le plus souvent marin, qui réalisent ce que les humains sont incapables d’accomplir. Le dragon est la figuration d’une altérité divine avant d’être l’expression d’un être démoniaque. Le conte russe d’Afanassiev sur le gardon magique ou des contes japonais sur les épouses surnaturelles présentent des situations comparables.
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Contrairement à la pensée commune, le sacré ne réside pas dans la pureté. Il est fondamentalement lié à l'impureté. Le sacré, c'est l'impur.
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En outre, toutes les divinités féminines ne sont des "mères". Suivant un préjugé assez masculin et une conception sommaire de la famille (moderne), on renvoie toutes les déesses-mères à la fécondité ou à la maternité ; ce qui appauvrit singulièrement leur rôle mythique.
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Ainsi le mythe du miel enseignerait que la désexualisation est nécessaire pour accéder à l'incorruptibilité et à l'immortalité par soi-même et non par une descendance.
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Vidéo de Philippe Walter
Philippe Walter participait à l'émission "Une vie, une œuvre" diffusée, le 11 septembre 1995, sur France Culture, consacrée au mythe de Tristan et Iseut dans la version de Béroul.
>Littérature des langues romanes. Littéraure française>Littératures des langues romanes. Littérature française>Littérature française : 1900- (214)
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