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Citations sur Minus, lapsus et mordicus (11)

(...) c'est tout d'abord dans les lexiques bilingues, et toujours en combinaison avec le latin, que le français fera son apparition dans ce type d'ouvrage [les dictionnaires] vers le début du XVIe siècle. Les mots y étaient alors classés soit par thèmes, soit à partir de leur étymologies, et complétés par leurs formes dérivées à la suite des formes de base. L'ordre alphabétique, comme on le voit, n'était pas encore généralisé.
En français, le premier ouvrage portant le nom de dictionnaire dans son titre date de 1539, date mythique de l'Ordonnance de Villers-Cotterêts. Sous ce titre, qui met pourtant le français et le latin à égalité, le Dictionnaire françoislatin (sic) de Robert Estienne, donne encore au latin une place prépondérante.
De plus, lorsqu'en 1604 paraît le "Thresor de la langue française, tant ancienne que moderne" de Jean Nicot, érudit français (...), on constate que cet ouvrage, malgré son titre annonçant qu'il est spécifiquement consacré à la langue française, n'est pas encore totalement libéré de l'emprise du latin.
De même, l'ouvrage qui est considéré comme le tout premier dictionnaire digne de ce nom en Occident, le "Cornucopiae" ou "Dictionnaire de la langue latine" (1502) de Ambrogio dei Conti di Caleppio, dit Calepino - dont le nom est à l'origine de notre calepin était à ses débuts un dictionnaire tout en latin, qui avait ensuite été progressivement complété par des traductions en plusieurs autres langues, pour devenir en fin de compte une dictionnaire plurilingue extrêmement volumineux.
Lorsque finalement, en 1530, paraît un premier véritable ouvrage sur la langue française, il est intitulé "Lesclarcissement de la langue françoise" et son auteur est un grand savant anglais, diplômé des universités de Cambridge et de Paris, John Palsgrave. Il avait été le précepteur de Mary, sœur d'Henry VIII d'Angleterre, en prévision de son prochain mariage avec le roi de France Louis XII.
En réalité, cet ouvrage n'était pas encore à proprement parler un dictionnaire comme on les conçoit aujourd'hui, mais un traité hybride, à la fois dictionnaire, grammaire et manuel d'enseignement, où se mêlaient français, anglais et toujours un peu de latin, comme si le latin était là pour aider à mieux comprendre les deux langues modernes. Cette habitude ne s'est pas démentie au cours des siècles suivants, puisqu'en 1704, le Dictionnaire, dit de Trévoux comporte encore une traduction en latin en regard de chaque terme français.
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Si bien qu’en constatant l’emprise de plus en plus prégnante de l’anglais, et en tenant compte des emprunts lexicaux de toutes les langues du monde à cette langue dominante, si influencée par le latin, on devrait peut-être se demander si, par son truchement, le latin, trop vite relégué au rang de langue morte, ne se trouve pas, en définitive, mais comme en filigrane, au cœur même du paysage linguistique du XXIe siècle en proie aux effets de la mondialisation.
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Il faudrait aussi rappeler que même l’anglais, langue germanique actuellement dominante dans les communications internationales, repose majoritairement sur des bases latines.
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Face à la prolifération désordonnée des langues et à leur extrême diversité dans le monde, qui sont autant de facteurs d’incompréhension, la question s’est posée très tôt de l’intérêt d’une langue unique pour favoriser de meilleurs rapports entre les peuples. L’histoire des solutions apportées en Europe à ces problèmes a été décrite par Umberto Eco comme une « quête de la langue parfaite », une préoccupation qui remonte à la nuit des temps.
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En France, le latin a été pendant des siècles la langue de la justice et du droit, et cette situation s’est maintenue jusqu’à l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, par laquelle, en 1539, François Ier met fin à une situation qui ne pouvait plus durer, les accusés tout comme les victimes ne réussissant plus à suivre ce qui se disait dans les tribunaux.
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Que diriez-vous d’ordinateur ? C’est un mot correctement formé, qui se trouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l’ordre dans le monde.
Un mot de ce genre a l’avantage de donner aisément un verbe ordiner, un nom d’action ordination. L’inconvénient est que ordination désigne une cérémonie religieuse ; mais les deux champs de signification (religion et comptabilité) sont si éloignés et la cérémonie d’ordination connue, je crois, de si peu de personnes que l’inconvénient est peut-être mineur.
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On peut traiter quelqu’un de minus ou d’olibrius pour se moquer de lui.
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Le pétrole, on le connaît depuis longtemps. Les anciens Égyptiens s’en servaient comme médicament car ce liquide était considéré comme un vermifuge très efficace contre le ver solitaire. Les Égyptiens embaumaient leurs morts avec ce produit, mélangé à d’autres ingrédients, et les bandelettes des momies conservent encore cette odeur si caractéristique du pétrole.
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La porte n’était pas fermée. Je la pousse. Personne ne me dit d’entrer. Je crie : « Il y a quelqu’un ? » Quelqu’un me répond : « Non, il n’y a personne ! » Je me dis : « Si quelqu’un répond qu’il n’y a personne, c’est qu’il y a quelqu’un !
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Il est bon de se souvenir que la richesse du vocabulaire d’une langue peut aussi provenir des emprunts à une langue voisine : entré à l’époque des invasions germaniques dans la langue romane qui allait devenir le français, le mot jardin se révèle en effet comme un emprunt au germanique, tout comme l’est sa variante picarde et normande gardin.
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