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EAN : 9782862310121
331 pages
Les Lettres Nouvelles (30/11/-1)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Dans ce recueil ont été rassemblés deux textes : Enfance berlinoise, évocation et souvenirs d'enfance et de jeunesse, parus dans les journaux en 1933 et 1935 et Sens unique, publié en 1928, où Ernst Bloch voyait un "exemple de pensée surréaliste". Si le Benjamin philosophe n'est pas absent de ces pages, on y prend mieux la mesure du Benjamin écrivain, ami de Kafka, Brecht, et de Georges Bataille dans son exil parisien, et nourri de culture française dans ce qu'elle ... >Voir plus
Que lire après Sens unique (précédé de) Une enfance berlinoise (suivi de) Paysages urbainsVoir plus
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(Marseille, 1929)
Bruits. En haut, dans les rues désertes du quartier du port, ils sont aussi serrés et aussi aériens que les papillons posés sur les plates-bandes brûlantes. Chaque pas fait s'envoler une chanson, une dispute, le claquement d'un linge ruisselant, un fracas de planches, les gémissements d'un nourrisson, le cliquetis de plusieurs seaux. Mais il faut s'être égaré seul pour poursuivre avec le filet à papillons ces bruits effrayés lorsqu'ils déploient leurs ailes en vacillant dans le silence.
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Il n'y a que le texte copié pour commander ainsi à l'âme de celui qui travaille sur lui, tandis que le simple lecteur ne découvre jamais les nouvelles perspectives de son intériorité, telles que les ouvre le texte, route qui traverse cette forêt primitive en nous-mêmes, qui va toujours s'épaississant : car le lecteur obéit au mouvement de son moi dans l'espace libre de la rêverie, tandis que celui qui les copie le soumet à une discipline.
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Salle de petit déjeuner

Une tradition populaire avertit de raconter des rêves sobrement le matin. Dans cet état, la personne éveillée reste en fait sous le charme du rêve. Le lavage n'appelle que la surface du corps et ses fonctions motrices visibles dans la lumière, alors que dans les couches les plus profondes le crépuscule des rêves gris persiste même pendant le nettoyage du matin, en effet il s'établit dans la solitude de la première heure de réveil. Quiconque évite le contact avec la journée, que ce soit par peur des êtres humains ou par souci de concentration intérieure, ne veut pas manger et rejette le petit-déjeuner. De cette façon, il évite la rupture entre le monde de la nuit et du jour. Une prudence qui ne se justifie qu'en brûlant le rêve en un travail matinal concentré, sinon en prière, sinon mais conduit à une confusion des rythmes de la vie. Dans cette constitution, le récit des rêves est fatidique car l'homme, la moitié du monde onirique encore conspiré, le trahit dans ses paroles et doit faire face à sa vengeance. En termes plus modernes: il se trahit, il a dépassé la protection de la naïveté rêveuse et, en touchant son visage de rêve sans supériorité, s'abandonne. Parce que ce n'est que de l'autre rive, du beau jour, que le rêve peut être adressé d'une mémoire supérieure. Cet au-delà du rêve ne peut être atteint que dans une purification qui est analogue au lavage, mais complètement différente de celui-ci. Cela passe par l'estomac. Le sobre parle d'un rêve comme s'il parlait depuis son sommeil.
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rue à sens unique
Cette rue s'appelle Asja-Lacis-Straße après celle qu'elle a traversée en tant qu'ingénieur chez l'auteur

Station-essence

La construction de la vie en ce moment réside bien plus dans le pouvoir des faits que dans celui des croyances. Et de faits tels qu'ils ne sont presque jamais et nulle part devenus la base de condamnations. Dans ces conditions, la véritable activité littéraire ne peut prétendre se dérouler dans un cadre littéraire - c'est l'expression habituelle de sa stérilité. L'efficacité littéraire significative ne peut se produire que dans une stricte alternance de l'action et de l'écriture; il doit prendre les formes indéfinissables qui correspondent mieux à son influence dans les communautés actives que le geste universel sophistiqué du livre dans des dépliants, des brochures, des articles de magazines et des affiches. Seul ce langage prompt se montre capable de faire face à l'instant. Les opinions sont au gigantesque appareil de la vie sociale ce que le pétrole est aux machines; vous ne vous tenez pas devant une turbine et ne versez pas d'huile de machine dessus. Vous en injectez un peu dans les rivets cachés et les joints que vous devez connaître.
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Videos de Walter Benjamin (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Walter Benjamin
Par Delphine Minoui, grand reporter, lauréate du Prix Albert Londres 2006 Tout public, à partir de 10 ans
« Lumières pour enfants », c'était le titre donné par Walter Benjamin aux émissions de radio destinées à la jeunesse qu'il assura avant la montée du nazisme. Ce titre, Gilberte Tsaï l'a repris pour les Petites conférences qu'elle programme depuis 2001 dans différents établissements culturels. Elles reposent sur le pari que ni les grandes questions, ni les espaces du savoir, ne sont étrangères au monde des enfants et qu'au contraire elles font partie de leur souci, formant un monde d'interrogations restant trop souvent sans réponses. La règle du jeu en est la suivante : un spécialiste d'une matière ou d'un domaine accepte de s'adresser à un public composé d'enfants mais aussi d'adultes, et de répondre à leurs questions. À chaque fois, il n'est question que d'éclairer, d'éveiller : en prenant les sujets au sérieux et en les traitant de façon vivante, hors des sentiers battus.
Programme de la Petite conférence #2 – « Raconter la guerre, dessiner la paix, 25 ans de reportages au Moyen-Orient » par Delphine Minoui :
Rien ne prédestinait l'enfant timide, née à Paris d'une mère française et d'un père iranien, à devenir reporter de guerre. Quand elle s'envole pour Téhéran, en 1997, c'est avec l'envie d'y raconter le quotidien des jeunes de son âge, épris d'ouverture. Mais l'après 11-septembre 2001 chamboule tout. Elle se retrouve en Afghanistan, puis en Irak, pour suivre l'invasion américaine et ses conséquences sur la région. Depuis, les soubresauts s'enchaînent : révolutions du printemps arabe, attentats de Daech, crise des réfugiés syriens, putsch raté en Turquie, retour des Taliban à Kaboul. Mais Delphine ne perd jamais espoir. Sensible à l'humain au milieu du chaos, elle navigue entre ses articles et ses livres pour faire parler la paix, encore et toujours, en racontant le combat des héros anonymes croisés sur son chemin.
Entre anecdotes et confidences, la conférence donnera à voir les coulisses du reportage, où le journaliste n'est ni un super héros ni un agent du « fake news » au service d'un grand complot, mais un témoin d'exception, porteur de lumière, même au coeur de l'obscurité.
Le terrain est la colonne vertébrale de son écriture. Correspondante au Moyen-Orient pour France Inter et France Info dès 1999 puis pour Le Figaro depuis 2002, Delphine Minoui a consacré la moitié de sa vie à cette partie du monde synonyme de révolutions, coups d'État et conflits.
À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard. Delphine Minoui, L'alphabet du silence, l'Iconoclaste, 2023 Les Passeurs de livres de Daraya, Seuil, 2017 Je vous écris de Téhéran, Seuil, 2015
Conception et programmation : Gilberte Tsaï – Production : l'Équipée.
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