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sur 209 notes
A nouveau , un grand merci à Babelio et aux Editions Robert Laffont qui , dans le cadre d'une masse critique privilégiée, m'ont permis de découvrir le dernier roman de Minette Walters , une autrice que , je l'avoue , je ne connaissais pas mais qui jouit d'une réputation flatteuse en matière de polar.
Très belle couverture , ouvrage " consistant " , me voici lancé toutes voiles dehors à la dėcouverte d'un roman qui semble ne pas manquer de charme et d'intérêt. Pensez - donc , situer l'action dans le cadre du Moyen âge, voici une belle promesse culturelle . Hélas , il faut vite déchanter car les éléments historiques sont bien minces et , en tout cas , pas de nature à parfaire notre connaissance de cette époque si obscure de notre histoire .Il y a la peste noire , oui , mais pas une seule référence à la guerre de cent ans qui sévit alors . Je me demande même si cette intrigue avait bien besoin de cette " situation historique " pour exister . En cela donc , je suis un peu déçu car je ne vois pas vraiment l'intérêt ...Mais bon . L'intrigue : un manoir épargné par la peste et une lutte entre deux femmes , Lady Anne et sa fille Eleanor .La première possède toutes les qualités humaines possibles , la seconde porte en elle tous les défauts de la terre à un point frisant la caricature dans les deux cas .Et puis , pour pimenter le tout , il y a le régisseur, Thaddeus , dont les deux femmes semblent éprises , Thaddeus , un serf qui , bravant toute logique , s'impose à la collectivité de Develish , se lance dans un long périple "en dehors des murs" pour collecter de la nourriture ou protéger des jeunes engagés dans une sombre histoire .
Ce roman , vous l'aurez compris , ne m'a pas vraiment séduit tant par sa " situation historique " que par le manque de " profondeur " de personnages bien trop superficiels et caricaturaux et une intrigue qui , pour moi , ne parvient que très rarement à s'accélérer. le manoir est impénétrable mais ne regorge pas non plus de mystères au point que les acteurs s'y ennuient ferme et qu'on doit trouver des activités pour servir de " défouloir ", comme , par exemple , des épreuves sportives . Quant au côté " polar " , certes , il y a un cadavre , mais .....
Bien traduit ,ce roman ne me semble jamais vouloir décoller , on se promène de ci, de là, sans grand émoi, sans grande émotion, de mon point de vue . Les critiques exprimées, toutes très intéressantes et respectables , rapportent des avis différents et variés et on ne peut que s'en féliciter tant il est vrai que c'est de la diversité que.....
De nombreux et réputés auteurs ont séduit leur public en situant leur roman à une certaine periode de l'Histoire , ne considérant celle - ci que comme un décor , je ne souhaite pas , par respect , citer des noms , ce qui n'ajouterait rien à ce qui , tout compte fait , ne reflète que mon opinion . Je pense que " les dernières heures " fait partie de cette catégorie et n'atteint pas le niveau qui pourrait le faire , sans discussion , considérer comme " polar historique ".
De par la diversité des critiques , ce livre a suscité bien des commentaires variés, et tant mieux.Pour moi , je resterai trés réservé mais....cela n'engage que moi et tant mieux si certains adorent . Je sais d'ores et déjà que je n'attendrai pas la suite qui semble inexorablement annoncée,.....là aussi ,il y aurait matière à discussion mais ...ceci est une autre histoire...
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Le héraut simule une extinction de voix, préférant un temps se taire avant d'annoncer de mauvaises nouvelles au bon peuple.
Outre l'épidémie de peste qui va ravager l'Europe entre 1347 et 1352 et qui exterminera la moitié de la population, il doit rendre compte de ce roman de 522 pages qui ne manquera pas d'achever les survivants.
Dire merci au Moyen Age signifiait rendre grâce et implorer la pitié. Je remercie donc à l'ancienne Babélio et les éditions Robert Laffont de cet envoi dans le cadre d'une " masse critique" et m'excuse par avance pour mon ressenti négatif. Autant je peux faire semblant d'apprécier la boîte de « Mon Chéri » offerte par ma grand-tante depuis trente ans pour Noel, autant il m'est impossible de simuler… quand il s'agit de littérature.
La couverture du livre ressemble d'ailleurs à une vieille boîte de chocolat avec son titre en lettres dorées et un écusson qui aurait fait fondre Barbara Cartland un soir de réveillon.
« Les dernières heures » se présente comme une saga historique « qui nous offre le plus captivant et haletant des page-turners ».
J'ai effectivement haleté… d'ennui, la faute à des personnages si lisses qu'il me fut impossible de m'accrocher à l'histoire. Pas une aspérité dans les caractères, pas une fissure psychologique pour donner figue humaine aux héros.
Comme les acteurs de ce roman retranchés dans le domaine de Develish pour échapper à l'épidémie, je me suis aussi retrouvé captif. Prisonnier d'un roman pendant 15 jours. Une moyenne de 34,8 pages par jour. Un page-turner version diesel, limite voiture électrique en rade au milieu de la Creuse !
Sir Richard, maître du domaine de Develish a quitté ses terres pour marier sa fille Eleonore. Il ne reviendra pas, succombant rapidement à l'épidémie. A part son héritière, une peste sans bubon, nul ne le pleure dans son domaine car l'homme était un rustre en rut, affameur et impitoyable.
Sa veuve, Lady Anne, est au contraire la perfection faite femme. Elle a éduqué les manants du domaine, sacrifie sa vie à ses gens, régente ses terres en sous-main d'une main de maîtresse. Elle possède un caractère affirmé, témoigne d'un grand courage, bouffe du curé au petit-déjeuner et ose nommer un serf régisseur du fief. Une sainte. Simone Veil téléportée au Moyen Age. Un personnage invraisemblable pour l'époque qui décrédibilise encore un peu plus le récit.
Le régisseur, Thaddeus est un serf doublé d'un bâtard, mais il est très beau, très dévoué, très fort, très intelligent, très tout…. Un gendre si idéal qu'il en devient insupportable.
Après quelques semaines de quarantaine, Thaddeus et plusieurs jeunes garçons du domaine partent à la recherche de vivres. Le départ est précipité suite au décès suspect d'un jeune garçon. Les chapitres suivent alternativement Lady Anne qui organise la survie dans son manoir et tente de contrôler la folie destructrice de sa fille, et Thaddeus qui découvre les environs dévastés par la mort noire avec sa troupe d'adolescents. "Le Club des Cinq" au royaume de la pestilence.
Le principal défaut du roman est donc selon moi son manichéisme. Minette Walters a oublié son nuancier dans la palette psychologique des personnages.
J'aurai pu me raccrocher à la description du contexte historique, mais je ne pense pas que l'auteure ait feuilleté beaucoup d'enluminures dans des bibliothèques universitaires poussiéreuses.
N'est pas Ken Follett qui veut.
Je n'ai jamais réussi à rentrer dans cette histoire et je passe mon tour pour les prochains tomes. Désolé.
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Je connaissais Minette Walters pour ses polars que j'apprécie et j'étais curieuse de lire sa saga historique même si ce n'est pas mon genre préféré. Si l'intrigue se passe au moyen-âge et dans une période de pestilence noire, l'auteure a privilégié le roman à l'histoire détaillée et rébarbative.

Sir Richard, seigneur de Develish, décide de se rendre dans un autre domaine pour offrir la dot de sa fille au futur mari. Malheureusement pour lui, il revient malade et Lady Anne le laisse à la porte du domaine pour préserver la santé de ses gens. Il mourra ainsi que sa garde de la pestilence noire.

Lady Anne peut enfin organiser le royaume à sa guise, pour la survie de tous, malgré le confinement. Elle le faisait déjà dans le dos de son mari, ivrogne et ignare, apprenant l'hygiène aux serfs, les soignant avec des plantes et leur apprenant à lire et écrire.

Cette femme, bien en avance sur son temps, donne un bel exemple de pouvoir bienveillant et elle se base sur l'éducation pour rendre les gens plus aptes à prendre leur destin en mains.

Eleanor, sa fille, voue une haine féroce à sa mère et ne se remet pas de la mort de son père sans les derniers sacrements. Aussi ignare que ce dernier, elle est violente dans ses propos et ses gestes. Se sentant supérieure à tous, elle ne comprend pas le comportement de sa mère.

Intrigues, secrets de famille, peur de l'inconnu, attaque du domaine, pestilence, pas une minute d'ennui dans cette saga.

De beaux portraits de femmes au Moyen Âge.

Un grand merci à Masse critique de babelio et aux Éditions Robert Laffont pour cette jolie découverte.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Lorsque j'ai réservé ce roman, je n'aurais jamais imaginé que le sujet de ce pavé , nous concernerait autant... Et quand le confinement, les actualités terribles, nous sont tombés dessus, j'ai repoussé au maximum, cette lecture, désirant m'évader avec des lectures plus légères...
Mais mon sac de nouveautés étant presque épuisé, il a bien fallu que je me plonge dans ces Dernières heures , à un moment...
Bienvenue en l'an 1348, en Angleterre...
Alors que le seigneur de Develish fait route pour un autre conté, signer un contrat de mariage concernant sa fille unique de quatorze ans, il découvre toute une région frappée par la Peste noire... Il a à peine rejoint son domaine qu'il meurt ainsi que tous les hommes qui l'accompagnait , sauf un. Lady Anne , sa femme, ayant été éduquée dans un couvent "éclairé", prend alors toutes les dispositions médicales qui s'imposent, prend un "serf" comme régisseur . Quand un meurtre survient , il est peut- être temps pour certains d'aller voir ailleurs si la Peste frappe et de trouver des vivres pour la communauté car qui dit confinement ...
Si l'entrée dans ce pavé de 524 pages, se fait avec plaisir, j'ai vite été agacée par le manichéisme qui caractérise les personnages.Lady Anne se pare de toutes les vertus, intelligente, patiente, belle... ( et j'en passe) ; par opposition à sa fille adolescente , certes très jolie, mais au caractère exécrable . En rivalité terrible avec sa mère, adorant son père maladivement, odieuse avec la domesticité, vicieuse, complotiste... trop , c'est trop ...
Plus de nuances auraient enrichi ce roman , qui finit par lasser....
Je connais Minette Walters, pour ses thrillers et son arrivée dans le roman historique m'a étonnée ...cela peut s'avérer tellement casse-gueule ou très valorisant , un vrai coup de pocker ...
L'ambiance d'un château du 14° siècle est bien rendue, mais je ne suis pas une spécialiste... Il m'a tout de même manqué des petites inclusions de vocabulaire, de formules, d'expressions de l'époque pour que j'y crois vraiment : cette Lady Anne est trop moderne !
A aucun moment la maison d'édition ne signale dans son résumé ou sur la couverture qu'il y aura une suite...
Pas sûre de poursuivre le voyage, une fois déconfinèe !

Challenge Pavés 2020
Challenge Multi défis

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« Lorsque la Mort Noire arrive en Angleterre, elle apporte avec elle terreur, jalousie et vengeance. » C'est avec ces mots que l'éditeur Robert Laffont présente ce roman, en ajoutant, en quatrième de couverture : « Quand la grande dame du roman noir anglo-saxon s'attaque à la saga historique, elle nous offre le plus captivant et haletant des page-turners ». Il n'en fallait pas moins pour m'inciter à accepter sans hésiter de lire ce roman dans le cadre d'une Masse critique privilégiée. Je ne connaissais certes pas Minette Walters, mais l'automne me donne toujours envie de lire des romans noirs et le contexte historique m'intéressait.

Me voici donc propulsée au milieu du XIVème siècle, dans le Dorset, comté du sud-ouest de l'Angleterre. le décor est donc féodal avec ce qu'il faut de seigneurs arbitraires, de serfs trimant du matin au soir, d'obscurantisme et de mariages arrangés, même si la femme du seigneur a des idées particulièrement avancées sur son temps. Tout ce petit monde est bousculé par une épidémie effroyable : la peste s'abat sur la région et emporte les habitants à des kilomètres à la ronde. Volonté divine ou efficacité des mesures d'hygiène de Lady Anne, Develish reste relativement épargnée et le domaine se met dans une quarantaine qui promet de durer. Ses habitants parviendront-ils à survivre à l'amenuisement de leurs vivres et à résister aux querelles et intrigues qui menacent la cohésion du domaine ?

Je suis sincèrement désolée vis-à-vis de l'autrice et de l'éditeur, mais cette lecture a été une grande déception. Je m'efforce ici d'argumenter le plus clairement et sincèrement possible pourquoi je suis restée sur ma faim.

L'intrigue n'est pas celle d'un roman noir, comme la présentation de l'autrice me l'avait fait penser à tort : pas d'enquête, donc, mais un fil rouge qui m'a semblé flottant – tournant successivement autour de la situation générale du comté, des conflits de Lady Anne et de sa fille, des intrigues au sein des serviteurs, ou de la recherche de nourriture. le tout m'a semblé manquer de tension (en particulier dans le second tiers du livre) et c'est sans enthousiasme que j'ai tourné les 525 pages.

Le registre est donc plutôt celui de la saga historique, mais comme d'autres l'ont noté ici avant moi, le contexte historique manque singulièrement d'épaisseur. Certains aspects sont intéressants, en particulier la manière dont les obscurantismes pèsent sur la compréhension de la maladie et la définition de réponses appropriées. L'ensemble m'a néanmoins semblé superficiel et j'ai eu l'impression d'en avoir plus appris en lisant le roman jeunesse L'Estrange Malaventure de Mirella de Flore Vesco qui évoque également une épidémie de peste (antérieure d'un siècle à celle-ci)… J'ai même perçu de fortes incohérences historiques : je veux bien que Lady Anne soit particulièrement en avance sur son temps, mais là, on dirait franchement quelqu'un qui aurait voyagé dans le temps du XXIème au XIVème siècle. Elle défend la cause des femmes, s'efforce de développer une approche plus scientifique de la médecine, soutient et instruit les serfs, et les encourage même à racheter leur liberté… de même, beaucoup de serfs parviennent à transcender les déterminismes féodaux et à envisager des destinées qui me semblent largement au-delà de leur horizon social.

Mais c'est probablement le côté monolithique des personnages qui m'a le plus laissée sur ma faim. Les uns étant dotés de toutes les vertus, les autres de tous les vices, ils restent dépourvus de toute faille susceptible de les rendre crédibles, de toucher le lecteur ou de contribuer à le captiver. La messe est dite dès les premiers chapitres et l'on comprends vite le peu de marges disponibles pour l'évolution des personnages.

Je remercie l'éditeur et l'opération Masse critique pour ce roman et je souhaite à d'autres lecteurs de mieux savoir l'apprécier que moi.
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J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque sans vraiment lire le résumé, attirée par la couverture, par le fait que ce soit un livre quasi neuf et par le côté roman historique qui me fait envie en ce moment.
L'épidémie, c'est celle de la Peste en Angleterre en 1348. Elle a ravagé des populations entières à une époque où les connaissances médicales étaient faibles et où l'hygiène n'était pas la priorité. Lady Anne, après la mort de son tyran de mari Sir Richard, regroupe tous ses serfs dans l'enceinte du château afin de les confiner pour que personne ne soit contaminé.
On retrouve tous les thèmes que l'on a nous même vécu cette année : le vivre ensemble dans un espace restreint, la solidarité, l'ignorance de la maladie et de la contamination, le principe de précaution, mais aussi comment va-t-on survivre si plus personne ne peut travailler, et n'avoir aucune visibilité sur l'avenir. Toutes ces questions et inquiétudes n'ont vraiment rien de nouveau.
Je ne connaissais pas cette auteure, j'ai appris qu'elle était plus célèbre pour ses thrillers, que je ne manquerais pas de découvrir. Ici, on a quand même les gentils d'un côté, les méchants de l'autre et il n'y a que les méchants qui meurent. Ca donne malheureusement un côté pas très réaliste. Mais les personnages sont attachants. J'ai aimé prendre parti pour Lady Anne et détester Eléonore, même si elle m'a fait surtout pitié. le style n'est pas trop lourd malgré le sujet.
J'ai tout de même un autre reproche à faire, c'est qu'il y a une suite et que ça n'était pas indiqué...
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♫ Confinés ♪ On était tout le monde confiné ♪ À voir nos existences s'arrêter ♪ À s'emmerder en se demandant pourquoi ♪ La peste est là ♪

♫ Confinés ♪ Inutile de fuir ou de lutter ♪ C'est écrit dans notre destinée ♪ Vous ne pourrez pas y échapper ♫ C'est gravé… ♪

♪ L'avenir ♪ Malgré nous est totalement plombé ♪ Tous nos désirs de liberté inespérés ♪ Limités, terminés ♫ (*)

Angleterre, 1348… La peste vient de faire une entrée remarquée, exterminant des populations entières dans des petits villages, n'épargnant ni les riches, ni les serfs.

Les conditions d'hygiène de l'époque étaient déplorables, puisque l'on vidait les pots de chambre dans des ruisseaux, sur le seuil de sa maison, que l'on déféquait dans les champs ou que l'on se soulageait là où l'on se trouvait.

Pourtant, à Develish, on est un peu plus propre qu'ailleurs, un peu plus intelligent aussi, plus éveillés, tout ça grâce aux conseils éclairés de Lady Anne. C'est d'ailleurs d'elle que va émaner l'ordre de se retrancher sur le domaine et de n'y laisser entrer quiconque.

Ça vous dirait un p'tit confinement de derrière les fagots ? de voir comment ça se déroule, lorsqu'on ne peut sortir du domaine où l'on s'est retranché ? Et qu'en 1348, Netflix n'existait pas, l'Internet non plus, la télé encore moins, la littérature était pauvre et réservée à ceux qui savaient lire (ils sont peu nombreux), pas de tuto sur "You Tube" pour apprendre la zumba, la guitare sans peine ou le macramé.

En 1348, pas question de se tourner les pouces, il faut consolider les murs, creuser des latrines, surveiller les réserves de bouffe parce que le supermarché du coin n'a pas encore été inventé. Il faudra aussi occuper ses serfs, une fois que le boulot sera terminé et qu'ils ne pourront, aux champs, retourner.

Je ne suis pas exempte de reproches envers ce roman historique, notamment en ce qui concerne les personnages, un peu trop tranchés à mon goût, limite des caricatures, sans aucunes nuances ou alors, quand ils en ont, c'est à la grosse louche, comme Thaddeus, le bâtard qui a appris à lire, qui est intelligent, beau mec, calme, pondéré, qui ne possède pas son cerveau dans sa queue et qui, parfois, alors qu'il est paré de toutes les vertus, réagit de manière bizarre, alors qui si un autre avait fait de même, il l'aurait raillé.

Lady Anne est une sainte femme, on la canoniserait bien de son vivant : elle est intelligente, elle sait lire, est instruite, rusée, subtile, est aimée de ses serfs, leur a inculqué des idées de libertés, est à deux doigts d'inventer le socialisme (le vrai) avant l'heure, a donné des conseils sexuels aux femmes et n'hésite pas à remettre en question les dictats de l'Église.

Or nous sommes en 1348, ne l'oublions pas. L'Église a la puissance de croiseurs de combats. Les messages de lady Anne sont beaux, porteurs d'espoir, elle est humaine, réfléchie, ce qu'elle dit est vérité, mais on plonge à fond dans la caricature non réaliste vu l'époque. Elle pourrait le penser, mais le dire… Oups.

A contrario sa fille, Eleanore, est aussi bête que méchante (mais sans faire rire, comme le ferait un Joe Dalton), stupide, bornée, débile, mauvaise foi comme ce n'est pas possible de l'être (Fillon en jupons et en pire).

Sans doute a-t-elle trop regardé des Disney, car elle se prend pour une grande princesse, la chérie de son papounet d'amour (un débile, crétin, aviné, concupiscent, la totale) et refuse d'ouvrir les yeux quand son monde s'écroule.

On pourrait la comprendre, les certitudes et les illusions qui s'envolent, ça fait mal. Devoir ouvrir les yeux sur son avenir, qui part en couilles, demande du courage, s'inventer un monde imaginaire et accuser les autres de tous les maux peut aider à passer des caps difficiles.

Le problème est que rien ne vient atténuer son portrait et qu'elle s'enfoncera de plus en plus dans ses mensonges, dans sa réalité tronquée, alternée, dans sa haine, son mépris des autres, ses contradictions, à tel point qu'être aussi stupide n'est pas réaliste (un peroxydé blond a fait de même et c'était trèèèès lourd) car c'est le grand écart entre les deux personnages et là, "trop is te veel" (trop c'est trop).

On a juste envie de balancer la fille dans les douves et ensuite, après repêchage, de la foutre dans les latrines remplies et de déféquer dessus. Il y a des baffes qui se perdent, parfois.

Autant la mère est parée de toutes les vertus (un Christ au féminin) autant sa fille est parée de toutes les tares de la terre et de tous ses défauts (sauf qu'elle est bêêêlle et qu'elle le sait).

Le rythme du roman n'est pas trépidant non plus, il prend le temps de se mettre en place, sans pour autant en profiter pour éclairer le lecteur sur le côté historique (ou si peu). Nous sommes en 1348, il y a la peste, la guerre de Cent Ans, l'auteure aurait pu ancrer un peu plus son récit dans L Histoire, nous apporter des détails, mais là, c'est assez pauvre.

Si on prenait la tension du récit, on serait dans la chute de tension totale. Votre palpitant ne risque pas grand-chose durant votre lecture.

Le récit n'offrira guère de péripéties aux lecteurs, hormis quand certains iront nous la jouer "En balade", bien que ça ressemble plus à une escapade du Club des Cinq, version enfants gâtés et pleurnichards (pendant une épidémie de peste, d'accord), qu'autre chose. Quelques moments plus intenses que d'autres, mais pas de quoi vous donner de la tachycardie. le suspense était parti en vacances, sans aucun doute.

Puisque j'en suis à rhabiller le roman pour l'hiver, j'ajouterai qu'il manquait d'émotions, n'ayant pas réussi à me faire vibrer avec son histoire de confinement (qui se passe presque mieux que celui imposé par nos gouvernants), d'épidémie de peste, ni avec ses différents personnages trop parés de toutes les vertus, opposés à d'autres parés de tous les défauts du monde. Ils étaient trop lisses, sans aspérités, sans rien pour équilibrer les portraits.

Avec Ken Follet ou Kate Moss, ça passe, mais ici, ça coince un peu aux emmanchures.

Pourtant, malgré cette volée de bois vert que je viens de lancer sur ce roman (qui en plus possède une suite, argh !!!), je l'ai avalé en deux jours, sans sauter de pages (juste quelques lignes quand je me faisais chier).

Non pas par pur masochisme, n'exagérons pas, c'est juste que je voulais savoir comment tout cela allait se terminer (j'en suis pour mes frais, la suite au prochain épisode), si, à un moment donné, la peste de Eleanore allait ouvrir les yeux et arrêter de répandre ses bubons fielleux sur tout le monde. Et parce que, malgré ma critique sévère, je ne me suis pas trop emmerdée en lisant ce roman… Paradoxe, quand tu nous tiens.

Un roman historique qui aurait pu être un roman noir, mais qui a loupé le coche, qui aurait pu apporter un peu plus de détails sur la vie dans l'Angleterre de 1348 et qui est passé à côté de sa mission, où la Guerre de Cent Ans n'est nullement mentionnée, un roman où les personnages auraient pu être plus équilibrés, moins fades, moins caricaturés à l'extrême, mais qui a failli à ce principe-là aussi.

Un roman mettant en scène la peste noire sans que cette dernière soir l'héroïne du récit, où le confinement de toute une population dans l'enceinte du château semble plus facile que ce que nous avons vécu en mars 2020 (avec nos technologies pour nous divertir)…

Sans oublier un manque flagrant de rythme, d'émotions, l'impossibilité pour le récit de vraiment prendre son envol afin d'emporter son lecteur. le plat avait l'air super, mais finalement, il manquait de corps (oups) et l'équilibre des goûts n'était pas là. Dommage.

(*) Parodie de la chanson "Destinée" de Guy Marchand (merci à lui, encore une fois, car je lui emprunte souvent sa chanson).

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« A quelque chose, malheur est bon ». En 1348, la peste noire va, selon les estimations des historiens, anéantir de trente à cinquante pour cent de la population située entre le sud du bassin méditerranéen et le nord de l'Ecosse et de la Scandinavie. le Dorset où se situe l'intrigue des Dernières Heures n'y échappera pas. Au domaine de Develish, quelque part au sud de Blandford, Sir Richard, nobliau aussi ignare et stupide que méchant et cruel s'en va visiter, escortés de ses hommes d'armes, un voisin dont le fils pourrait convoler avec sa fille. Il n'en reviendra pas, victime de la peste noire qui gagne chaque jour du terrain. Sa veuve, Lady Anne, aussi bonne et généreuse qu'instruite et intelligente va devoir organiser la survie de la communauté réunie autour du manoir (disons une ferme fortifiée) en s'appuyant sur sa cervelle et le soutien des serfs qu'elle protégeait jadis des sévices de son défunt mari.
Les catastrophes ont cela de positif qu'elles bousculent souvent les positions établies, pour ne pas dire figées, et qu'elles révèlent des tempéraments et des aptitudes ordinairement brimées ou masquées. Pendant qu'à l'extérieur, les rats pullulent et règnent en maîtres, à l'intérieur les souris, délivrées de leur sinistre seigneur, vont donc apprendre à danser. Dans une aventure « survivaliste » en plein moyen-âge, Minette Walters nous offre un très beau personnage féminin qui va s'élever bien au-dessus de sa condition en brisant ses chaînes pour s'emparer du pouvoir. Et disons que le résultat est excellent. A travers des personnages qui affrontent l'épidémie ou la cruauté des pillards, avec comme arme principale leur intelligence, l'écriture et la lecture, l'auteure nous parle essentiellement de la tentation de la liberté qui va animer, tout au long du roman, la châtelaine et les serfs. Chacun tente d'oublier son statut de meuble pour rêver de liberté. Derrière un gros travail de documentation, décrivant finement les oppositions linguistiques et culturelles entre Angles et « Français », ou bien le rôle de l'Eglise, l'intrigue est vivante pleine de mystères, de complots, de chausse-trappes et de surprises. On ne peut s'empêcher de penser que nous ne sommes tous aujourd'hui que les descendants miraculés des survivants de ces terribles fléaux, passés au travers on ne sait comment. On s'attache à Lady Anne (on lui pardonne volontiers d'être parfois bien en avance sur son temps), on la plaint sincèrement de devoir affronter à l'extérieur la Peste tout en se heurtant à l'intérieur à sa fille, que le plus objectif des observateurs ne pourrait qualifier que de « petite peste », et on lui souhaite de conquérir sa liberté.
« Je préférerais vivre dans la misère qu'être l'épouse d'un second Sir Richard. Et je ne souhaite pas davantage entrer au couvent. Les chaînes de l'Eglise sont aussi solides que celles qui lient les épouses féodales et les serfs. J'aspire à la liberté, et non à une nouvelle servitude. »
Y parviendra-t-elle ? Les serfs la suivront-ils ou la dénonceront-ils, terrorisés par le retour d'un nouveau seigneur ? Pour le savoir, inutile de compter sur les dernières phrases du roman :
« J'entends les enfants s'agiter dans la grande salle et je crains que leurs esprits inquiets ne croient que cette nuit qui n'en finit plus ne soit la messagère de la Mort Noire.
Que ne puis-je leur assurer qu'ils se trompent.»
Il faudra donc attendre la suite de cet excellent roman historique.

Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette belle découverte.
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En 1348, le sud de l'Angleterre est frappée par une épidémie meurtrière sans précédent. Sir Richard, seigneur de Develish, contracte le mal et décède en quelques jours, et son épouse Lady Anne se retrouve avec la lourde tâche de diriger ses terres. Elle ordonne aux serfs de venir se réfugier dans l'enceinte du domaine, qu'elle met en quarantaine.
L'épidémie en question, même si elle n'est jamais clairement nommée, est bien sûr la Peste noire, qui à ravagé l'Europe en décimant près d'un tiers de la population en quelques années.

Je ne connaissais pas Minette Walters avant ce roman. Apparemment, elle s'est surtout illustrée dans les polars et les thrillers. Les Dernières heures serait son premier roman historique. Je n'ai été que moyennement convaincu. le point de vue adopté est trop proche des personnages et on manque d'informations plus générales sur le contexte. Exemple frappant, ce n'est qu'en faisant quelques recherches sur la Peste noire après lecture que j'ai réalise qu'en 1348, nous étions en pleine Guerre de cent ans. Il n'en est jamais fait mention dans le roman. On parle simplement de ressentiment entre les saxons et les normands, sans en expliquer la cause.

Je regrette également un manichéisme très prononcé dans l'écriture des personnages. Lady Anne est intelligente, sage, infaillible, dotée d'une autorité naturelle dont elle n'abuse jamais, elle a le coeur sur la main... Bref, c'est une sainte. Elle prend le partie des serfs à qui elle enseigne son savoir. Elle leur apprend les lettres et les mathématqiques. Sous sa gouvernance, le domaine de Develish est le plus sain et le plus prospère de toute la région, alors que tous les autres domaines sont mal dirigés par des brutes illettrées, violentes, vulgaires et sans cervelle.

Trop parfaite, Lady Anne n'est pas un personnage très intéressant, au contraire de Thaddéus, un jeune serf que la dame nommera régisseur de Develish. C'est un bâtard rejeté de tous qui devra faire ses preuves. C'est quelqu'un auquel j'ai plus facilement réussi à m'attacher. C'est également le seul qui connaitra une évolution, tous les autres étant plutôt monolithiques. La palme étant Éléanor, une garce sadique et imbue de sa personne, au comportement parfaitement idiot d'un bout à l'autre d'une histoire qui lui accorde malheureusement trop de place.

Malgré son épaisseur, le roman se lit rapidement car d'une écriture accessible. L'intrigue reste plaisante à suivre, il y a une certaine tension et quelques rebondissements. Mais rien d'inoubliable, si je reste honnète. Surtout que le livre se termine par un "à suivre..." bien frustrant.

En effet, bien que rien ne l'indique sur la couverture ni sur la quatrième, Les Dernières heures n'est que la première partie d'une histoire en plusieurs volumes... dont je ne lirais probablement pas la suite.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Angleterre, 1348. le seigneur d'un domaine succombe à la peste et sa femme tente de d'éviter que le domaine ne soit touché par la pandémie. Elle doit composer avec les egos des notables et celui de sa fille, mais elle peut compter sur la loyauté des serfs dont elle s'est toujours montrée proche. La psychologie des personnages a permis de maintenir mon attention, plus que leurs actions, qui m'ont paru trop diluées dans les 524 pages du premier tome de cette saga.

Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio de m'avoir fait découvrir Minette Walters dans le cadre d'une Masse critique privilégiée. Mais je la découvre comme auteure de saga historique alors qu'elle est principalement renommée comme auteure de roman policier. Certes, un meurtre joue un rôle important dans « Les dernières heures » mais ce n'est pas la recherche du coupable qui maintiendra le lecteur en haleine. Je ne vous conseillerais d'ailleurs pas ce livre-là si vous cherchez à être tenu en haleine; ne vous laissez pas abuser par la quatrième de couverture qui affirme que Minette Walters nous offre ici « le plus captivant et haletant des « page-tuners ». le rythme est lent, j'ai avancé en tirant la langue, mais j'ai avancé, parce que j'étais tout de même curieux de savoir si le petit groupe de courageux qui s'étaient aventurés hors du domaine placé en quarantaine allaient parvenir à trouver de quoi ravitailler ses habitants. Las… Je resterai sur ma faim (ou plutôt sur la leur) car pour savoir, il me faudra attendre le tome suivant, en espérant qu'un tome suffise…

Je m'en voudrais tout de même de vous laisser sur une impression trop caricaturale car j'ai apprécié les aspects « psychologiques » de cette histoire, je veux dire les personnalités des principaux protagonistes ainsi que leurs interactions.

La femme du seigneur, Lady Anne, a une personnalité intéressante dans le sens où on la voit faire preuve de respect et de compassion envers les serfs. Elle veille à leur bien-être et à leur prospérité en établissant des règles d'hygiène et en les poussant à s'instruire. Je ne sais pas trop si tout cela est plausible d'un point de vue historique (peu m'importe, en fait). Mais je prends toujours plaisir à lire un récit qui illustre la force d'une bienveillance sincère. Tout naturellement, les serfs se fédèrent autour de Lady Anne et toute leur énergie peut efficacement se consacrer à maintenir la survie du groupe.

Cette même bienveillance permet à Lady Anne de s'assurer la loyauté de l'autre héros du récit, le serf Thaddeus, qui devient son régisseur. le mystère qui entoure les origines de cet homme lui donne une personnalité qui suscite l'intérêt et contribue à maintenir l'attention pendant la lecture.

J'ai moins accroché à la personnalité de Lady Eleanor, adolescente capricieuse, fille de Lady Anne, qui persiste à marcher dans les traces de son père disparu en se montrant hautaine et méprisante vis-à-vis des serfs. Cette personnalité est trop caricaturale et tranche avec la finesse de celles de Lady Anne et de Thaddeus (et de quelques autres). Ce côté caricatural m'a poussé à trouver artificiels les aspects de la relation entre Eleanor et son père qui sont décrits à la fin du récit, alors qu'ils auraient pu susciter beaucoup plus d'émotion.

Bref, si vous êtes fans de Minette Walters, vous serez sans doute curieux de la découvrir comme auteure de sagas historiques. Mais si vous aimez les sagas, je vous conseillerais plutôt Ken Follett ou Bernard Lentéric.
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