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sur 448 notes
Eh bien ce bouquin peut se vanter de m'avoir fait passer par une belle gamme d'émotions.
Émotions plutôt douces et calmes d'ailleurs, pas violentes du tout.

Préprogrammé par mes amis babéliotes pour lire un chef-d'oeuvre (ça vaut mieux éviter), j'ai immédiatement été déçu. Comment, comment ? On a juste une gamine qui écrit un journal et raconte les affres de sa vie dans une nouvelle école. Ok ses malheurs récents la rendent sympathique, surtout qu'elle ne joue pas de la corde pathétique. Ok elle croit voir des fées, et alors ? Ok elle lit beaucoup, et surtout de la SF… bon ça c'est bien.
Mais il ne se passe pas grand-chose. Morwenna détaille ad nauseam les tenues des écolières ou nous vend sa généalogie complète sur quatre générations. Cela colle avec ce que l'on attend du journal d'une jeune fille, mais trop c'est trop.

Et puis un événement est décrit (je n'en parlerai pas), et ça a fait tilt.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais auparavant pris le parti de penser que Morwenna était avant tout une gamine trop rêveuse qui s'inventait des aventures avec des fées. Et là, je me suis « mais en fait non, on est vraiment dans un livre de fantasy », de réalisme magique en fait, dans lequel, pour paraphraser, la magie est réelle, mais pas envahissante pour le profane.
Ça a changé ma façon de considérer Morwenna qui s'avérait plus âgée que ce que j'avais estimé au départ. Oh elle n'a pas changé sa façon d'écrire, mais j'ai changé ma façon de lire. J'ai fait défiler les passages « morne plaine » et la moindre petite bosse s'est transformée en événement palpitant. La magie légère s'est trouvée par contraste très colorée, au point que la bombance magique de la fin écoeure presque. J'ai beaucoup aimé l'idée de la constitution magique du karass autour de Morwenna, et des problèmes de conscience que cela lui donne.

Je pense que j'ai vraiment commencé à apprécier ce roman lorsqu'est apparu le club de lecture de SF (j'emploie le mot « apparaître » volontairement, lié au karass). Même si ce club a une tendance à la catégorisation un peu trop poussée pour moi, j'aurais adoré participer à un truc de ce genre quand j'étais jeune, pouvoir communiquer autour de ce thème au lieu de garder ça pour moi. Morwenna a des réflexions critiques très affutées alimentées par une grande connaissance du genre (je ne peux que rêver d'une telle vitesse de lecture). Cela ne l'empêche pas de réagir parfois sur le vif et c'est souvent drôle (exemple : ses insultes contre Stephen Donaldson qui ose se comparer à Tolkien à son meilleur niveau). La question qui doit venir à tout lecteur est : est-ce que, sur le plan des critiques littéraires, Morwenna n'est qu'un double de Jo Walton ? Ou est-ce que l'auteur a extrapolé, à partir de la personnalité de la jeune fille, qu'elle ne pouvait qu'aimer Heinlein et ne pas aimer Priest ? Peut-être une interview quelque part répond-elle à cette question…

Autre aspect de Morwenna qui m'a déconcerté : le fait qu'elle aime la physique et la chimie mais ne comprend rien aux maths. C'est très difficile à concevoir vu de ma fenêtre. Une explication vraisemblable pourrait venir de ses « facilités » magiques. Elles impliquent une certaine capacité à transformer son environnement, mais une capacité sensible, qui n'a pas besoin d'être écrite ou formalisée. Comprendre et transformer son environnement sont aussi des sujets de physique et chimie. Il y a communauté d'objectif sinon de protocole avec la magie. Cependant je me dis que la chimie qu'elle aime est basée sur des expériences. Elle rejetterait les formules chimiques et équations physiques avec autant de force que les maths pures à mon avis.

Donc le bilan final est très positif. J'ai avalé la deuxième partie du bouquin deux fois plus vite que la première. Roman d'apprentissage, ce livre est avant tout une ode à la lecture. Mais sur Babelio il prêche des convaincus.
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Morwenna est un livre étrange. D'une magnifique étrangeté.

Sous la forme du journal d'une adolescente de 15 ans férue de SF, le récit est tout à la fois terre-à-terre et empreint de merveilleux. Une étonnante alchimie qui fonctionne étonnement bien.

Doit-on s'étonner que le roman soit auréolé des plus prestigieux prix de la SF et de la Fantasy alors que l'aspect fantastique n'apparaît que par petites pincées ? Assurément non, car le mélange de réalité et de fiction s'imbrique à la perfection.

Prix Hugo, prix Nebula, British Fantasy Award, une accumulation de récompenses qui donne le tournis. Mais sortons de ces prix décernés par les spécialistes, car ce roman particulièrement humain mérite vraiment de rencontrer un public le plus large possible.

Jo Walton, dans ce récit semi-autobiographique, nous emmène à la rencontre de Morwenna, attachante adolescente des années 80, au comportement décalé par rapport à celui de ses congénères. Une adolescence que l'ont suit à travers le Pays de Galles de leur enfance (à l'auteure et au personnage) et lors de son déracinement des contrées (magiques) de ses ancêtres.

Oui, le roman est une ode à la littérature de genre, à un certain âge d'or de la SF. L'énumération d'une flopée d'auteurs et de titres de romans de SF et de Fantasy aurait pu tourner à la litanie, mais ce n'est pas ce qu'on retient. Qu'on ne connaisse pas ces romans n'est pas un handicap en soi, ils s'intègrent dans le récit et ne sont présents que comme un cri d'amour pour cette littérature et pour développer les thématiques.

En parlant de handicap, Morwenna (le personnage) a quelques particularités. Handicapée par un accident de voiture qui l'a laissée en partie sur le flanc tout en la coupant d'une partie d'elle même (sa soeur jumelle), l'héroïne à la particularité de croire en la magie et… de parler aux fées.

La voilà cette sobre touche de fantastique intégrée dans le récit. Une particularité qui prend peu de place dans l'histoire en elle-même tout en étant essentielle. le tout est mené avec un tel naturel et un si belle subtilité qu'on adhère sans y penser, sans vouloir trancher entre destin et surnaturel.

Emprunt de naïveté (l'héroïne à 15 ans), tout comme d'une vraie profondeur (elle se pose bien davantage de questionnements et échafaude davantage d'hypothèses de vie que la plupart des adultes), le récit aborde de manière intelligente de nombreuses thématiques.

Ce roman ne propose pas de réelle intrigue en soi. C'est un journal ; jour après jour le quotidien banal ou merveilleux de cette adolescente en quête d'identité.

Chronique sur la différence, réflexions sur la vie à travers cette héroïne qui a tendance à beaucoup s'identifier aux personnages des romans, pensées sur cette période charnière de sortie de l'enfance, étude sur le deuil… Les thèmes sont tellement nombreux, riches et judicieusement exposés que cette lecture en devient très vite émouvante.

Jo Walton propose un roman de genre sans en être un, à destination d'adultes à l'esprit ouvert mais qui attirera également les lecteurs tous âges confondus. Morwenna est un vrai et magnifique hymne à l'amour de la lecture et au partage de cette passion.

Alors, comme l'héroïne qui voit souvent la vie à travers le prisme de Tolkien et et du Seigneur des anneaux, laissez-vous embarquer par ce féerique et intimiste voyage dans la vie de Morwenna.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Comme j'aurais aimé que Jo Walton ait écrit « Morwenna » quand j'étais adolescente. La lecture de ce roman aurait sans doute adouci un peu cette période compliquée pour moi. Je me serais sentie moins seule. J'aurais trouvé en Mori un alter-ego partageant avec moi certaines difficultés : problèmes de communication, sentiment de solitude, famille dysfonctionnelle, refuge dans l'imaginaire… Découvrir ce roman adulte n'a sans doute pas la même force mais reste une expérience émouvante dont il m'est finalement difficile de parler.

Contrairement à beaucoup, j'ai très vite été happée par le récit. Je me suis tout de suite sentie une proximité forte avec Mori. du coup, tout ce qu'elle pouvait raconter m'intéressait, même les éléments les plus anodins. le fait qu'il n'y ait pas véritablement d'intrigue ne m'a pas gênée. Même si j'ai ressenti une certaine langueur, je ne me suis pas ennuyée, j'ai trouvé ça apaisant. J'étais bien avec Morwenna, je n'avais pas envie de la quitter.
Il me semble que certains lecteurs se sont demandés, au moins pendant une partie de leur lecture, si les fées et les éléments surnaturels n'existaient pas que dans l'imaginaire de l'héroïne. Dès le départ, il m'a semblé couler de source que tous ces aspects étaient réels. Les fées, la magie, la sorcière… tout ça était vrai. Je n'ai eu aucun doute à ce sujet. le côté ode à l'imaginaire du roman se trouve selon moi dans la relation de l'héroïne aux livres et à tout ce qui gravite autour des livres. La bibliothèque m'a paru un lieu infiniment plus magique que les mystérieux paysages gallois, les membres du club de lecture m'ont semblé finalement moins réels, moins tangibles que les fées.

Je peine un peu à exprimer le plaisir doux et tranquille que j'ai eu à lire ce joli roman… En tout cas, après « mes vrais enfants » voilà un autre livre de Jo Walton qui m'a touchée en plein coeur. Autant dire que « la trilogie du subtil changement » me fait de l'oeil…
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Morwenna est une jeune adolescente qui se remet tant bien que mal de la mort de sa jumelle et doit trouver sa place dans un environnement totalement nouveau, loin de son Pays-de-Galle natal auprès d'un père qu'elle n'a jamais connu et dans une école dont elle a du mal à saisir tous les codes. Son seul réconfort : ses livres, et plus particulièrement ceux de SF et de fantasy. le pitch n'est pas vraiment transcendant, mais les nombreuses critiques dithyrambiques rencontrées partout sur le web ont fini par me convaincre de me lancer à mon tour dans l'aventure. Et me voilà bien embêtée, car sans avoir pour autant détesté, je ne peux pas vraiment dire que j'ai été très emballée... Premier bémol : aucune intrigue. Moi qui n'ai pourtant rien contre un rythme lent et l'absence d'action, je peux vous dire que trois cent page de journal intime relatant la vie quotidienne d'une adolescente, c'est long... École, famille, amis, lectures..., la vie de Morwenna n'est pas particulièrement trépidante, et ce n'est pas les quelques éléments fantastiques ajoutés à l'ensemble (la jeune fille voit des fées et se figure sa mère en sorcière maléfique) qui viendront donné beaucoup du piment au récit.

On s'ennuie donc (beaucoup), même si certains passages viennent malgré tout réveiller l'intérêt du lecteur. Certaines réflexions de Morwenna concernant son amour pour la lecture ou encore l'intérêt qu'elle trouve à lire de la fantasy ou de la SF font souvent mouche, et parleront à tous les amateurs des littératures de l'imaginaire (les quelques passages concernant Tolkien sont notamment très réussis). J'ai cependant du mal à comprendre la raison pour laquelle l'auteur se sent obligée de citer par le détail l'ensemble des ouvrages lus par son héroïne (et croyez moi, il y en a beaucoup...), car l'accumulation de références ne fait que rendre la lecture plus ardue encore. Morwenna aime lire de la SF et de la fantasy, on le comprend très vite, pas besoin de nous dresser l'inventaire de toute sa bibliothèque ! Parmi les quelques points positifs il faut cela dit avouer que les personnages mis en scène par l'auteur se révèlent souvent attachants ou touchants. C'est le cas du vieux Sam, du père de Morwenna, et bien sur de la jeune fille elle-même, dans laquelle tout amateur de littérature (notamment de l'imaginaire) ne manquera pas de se reconnaître à un moment ou un autre.

C'est avec regret que j'avoue ma grande déception quant à ce roman présenté comme « une ode à la littérature et à la différence », qui réunissaient pourtant toutes les caractéristiques pour me plaire. La magie de Jo Walton et de son « Morwenna » n'aura pas opéré sur moi, et j'en suis bien désolée...
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Morwenna est une jeune fille qui se réfugie dans la littérature, essentiellement dans la science-fiction et le fantastique.

Elle a perdu sa soeur jumelle dans un accident de voiture qui la laisse handicapée d'une jambe. Sa mère est une sorcière maléfique, à moins qu'elle soit seulement violente. On ne sait pas vraiment.
Elle est recueillie par son père dans un manoir de la région galloise où logent des tantes sinistres. Peut-être sont-elles aussi des sorcières ? Elles exercent une telle emprise sur son père.
Elle échappe à cette vie monotone en intégrant un pensionnat. La vie là-bas n'est pas très rose non plus, mais il y a la bibliothèque et au village, un club de lecture.

On suit pas à pas la vie de cette adolescente au fil de son journal intime. Ses journées sont peuplées de rencontres qui se mêlent aux personnages de ses romans, et aussi de conflits avec les jeunes filles qui ne partagent pas du tout son univers.
Morwenna voit les fées, celles qui se mêlent à la nature, qui n'ont pas vraiment de noms. Elles sont souvent laides, indifférentes. Elles n'ont pas de sexe, elles se confondent. Elles sont, tout simplement.

« Je me suis dit, assise là, que tout est magique. Utiliser les choses les connecte à vous, être dans le monde vous connecte au monde, le soleil déverse sa magie et les gens, les animaux et les plantes grandissent grâce à lui, le monde tourne et tout est magique. Les fées sont plus dans la magie que dans le monde, et les gens plus dans le monde que dans la magie. »

C'est un roman où le lecteur est libre de se laisser emporter par cette magie, de croire ou non à ce monde fantastique. L'histoire peut n'être que réelle et blessante. Ou alors s'aider de ce monde fantastique pour faire bouclier, pour faire face aux blessures, au deuil, à la solitude, au passage de l'adolescence. On peut trouver beaucoup de réponses lorsqu'on croit en la magie.

J'ai aimé me balader dans le monde de Morwenna, avec des piles de livres partout, des journées qui se ressemblent, pimentées par la mythologie galloise.
Une vie blessée où le papa peut être un atout pour guérir, même s'il semble un peu maladroit. Ils partagent tous les deux la même passion ainsi que le petit ami de Morwenna, et ce trio est attachant. C'est une histoire simple et triste, ordinaire si on veut. Mais elle peut devenir lumineuse si on laisse la chance à un monde magique de modifier légèrement la réalité, sans abuser.

Morwenna nous emporte déjà ailleurs grâce à son prénom magnifique qui se traduit par "l'écume sur la mer des vagues". Elle est fascinante et touchante par sa sensibilité, sa différence.

« Ceci n'est pas une belle histoire, et ce n'est pas une histoire facile. Mais c'est une histoire qui parle de fées, donc sentez-vous libre de penser que c'est un conte de fées. de toute façon, vous n'y croyez pas. »
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Ce que j'ai ressenti:…Une envolée toute en pages et en ailes féériques…

« Qui pourrait vouloir d'un monde de marionnettes? »

Je me suis sentie très proche de ce personnage, dans sa manière de s'abandonner totalement dans ses lectures, en cette période critique de l'adolescence…J'ai trouvé que l'auteure arrivait à nous faire ressentir cette langueur qui empoisonne le quotidien de cette jeune fille, à subir la lenteur des jours sans enthousiasme, à ressentir le poids écrasant de cet enfermement dans ce pensionnat. Et finalement, sa liberté se trouve dans les livres, dans ce genre si particulier qu'est la Science-Fiction, qui lui ouvre les portes vers un imaginaire débordant…

« Ce qui m'a toujours plu dans la science-fiction, c'est qu'elle vous fait réfléchir et regarder les choses sous des angles auxquels vous n'auriez jamais penser. »

C'est très beau cette manière d'aimer autant la littérature, d'aller explorer d'autres univers, d'apprécier autant le poids des mots, de rendre hommage aux plus grandes oeuvres écrites…Chaque piste de lecture est à noter soigneusement et je serai bien partante pour m'en faire quelques unes, notamment le Seigneur des Anneaux, puisque cette jeune fille le connait par coeur! Morwenna adore lire, et ça fait plaisir à voir! On se sent un peu complice de ses envolées, intéressée par toute cette ronde d'auteurs qu'elle nomme comme les plus passionnants, et j'aurai bien aimé participer à ce Karass/Club de Lecture entièrement animé au nom de la SF…

« J'avais des livres, de nouveaux livres, et je peux tout supporter tant que j'en ai. «

Les fées que l'on découvre au sein de ses pages m'ont vraiment charmée. Dans cette façon d'être tangible sans l'être tout à fait, d'être imparfaites mais empreintes de merveilleux , d'illuminer le quotidien sans être lumineuses, d'avoir du pouvoir magique mais dépendante du monde humain…J'ai beaucoup aimé l'idée de l'auteure de faire un parallèle entre fées et fantômes, de ce besoin de se raccrocher au fantastique pour appréhender la douleur, de créer une sorte d'échappatoire féerique qui soulage de la souffrance du monde réel…

« Quoi qu'il en soit , si la plupart des gens ne voient pas les fées parce qu'ils n'y croient pas, les voir n'est pas une mauvaise chose. Certains des plus beaux êtres que j'ai jamais vus sont des fées. »

« Si vous aimez suffisamment les livres, les livres vous aimeront en retour. »

Dans ce journal intime, l'héroïne se dévoile, grandit, mûrit, guérit ses plus grandes blessures, affronte son passé bancal, mais garde farouchement son âme d'enfant, un pont indestructible vers l'imaginaire…Cette jeune adulte en devenir, nous offre ses plus intimes cheminements ainsi que de jolies réflexions, pour un moment de lecture tout en charme et en féerie.

… Dum spiro spero – « Tant que je respire, j'espère » …

Ma note Plaisir de Lecture 8/10

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Morwenna Phelps, Mori, est une jeune adolescente galloise, de quinze ans, envoyée en école privée d'Arlinghust par ses tantes. Elle adore lire et passe ses livres à lire les auteurs SF de l'époque : Delany, Tiptree, Silverberg, Le Guin... Elle parle aussi de sa peine profonde d'avoir perdu sa soeur, de sa famille, des amis qu'elle se fait à l'école...
En fait, ce roman pourrait être n'importe quel journal intime d'une jeune fille qui découvre la vie en pensionnat, l'amour, les moqueries mais il y a sa particularité : Mori peut voir les fées, elle peut les comprendre, elle sent la magie qui émane des objets... et sa vie de famille semble particulièrement agitée. Les pièces du puzzle s'assemblent petit à petit, on comprend qui est vraiment cette adolescente (au début, j'avais l'impression d'arriver au milieu d'une histoire). Ce qui m'a surtout plu, c'est son appétit pour les livres de science-fiction et de fantasy, j'aurai pu noter des dizaines et des dizaines de titres et les réflexions qu'il en ressort sur des auteurs que je ne connais que par un ou deux livres. Je crois n'avoir lu que 3 livres sur tous ceux qu'elle cite. (et puis, je suis jalouse du nombre de livres qu'elle lit en si peu de temps !). le tempo de ce roman est vraiment calme, j'ai attendu patiemment qu'il se passe quelque chose mais c'est plus une ambiance qu'il faut savourer, celle des années 80, ces codes, les attentes, les interdits... La présence des fées et de magie prend une part raisonnable dans l'histoire.
Bref, j'ai été agréablement surprise par ce livre, je ne m'attendais pas à ça et tant mieux ! J'avais aimé Mes vrais enfants dans un style complètement différent, je crois que je reviendrai encore vers cettte auteur. Une pépite !
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En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui m'a offert de découvrir une tranche de vie à travers le journal intime de Morwenna. Ici pas d'intrigue ou d'action, simplement la vie d'une jeune fille qui croit voir les fées et qui doit avancer après la mort de sa soeur jumelle, retrouvant un père jamais connu après avoir fuie sa mère à moitié folle et sorcière. Ce récit est une véritable histoire d'amour à la littérature, et principalement à la littérature de l'imaginaire, mais offre aussi un véritable hommage à la différence et à l'acceptation des autres. L'héroïne se révèle véritablement attachante, étant meurtrie et qui pourtant, à travers ses livres et sa « foi » en les fées, va se construire et se reconstruire vers sa vie d'adulte. L'environnement mis en avant par l'auteur colle parfaitement au récit. L'auteur arrive aussi vraiment à faire entrer le surnaturel dans le réel de façon vraiment logique et cohérente et surtout propose au lecteur le choix de croire ou non dans la capacité de Mori de voir les fées et de faire de la magie. J'avoue j'ai tout de même été perturbé au début par le style, très factuel et qui joue beaucoup sur les non-dits, poussant le lecteur à faire ses propres décisions, mais une fois dans l'histoire je n'ai alors plus lâché ce livre tournant les pages avec plaisir. La conclusion se révèle aussi un peu trop flamboyante selon moi même si j'en ai pleinement compris la symbolique. Mais bon ce ne sont que des broutilles tant j'ai été captivé par Morwenna. Si ce genre de récit vous plait, c'est un roman à découvrir.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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1979 : Morwenna, jeune adolescente handicapée à cause de l'accident qui a tué sa soeur, arrive dans le pensionnat où l'a envoyée son père rencontré pour la première fois peu de temps auparavant. Morwenna demeure à part au milieu de ses camarades. Grande lectrice assouvissant sa passion de la SF et de la Fantasy pendant les heures où les autres élèves font du sport, elle tient un journal intime dans lequel elle décrit ses journées, ses lectures, mais aussi ses rencontres avec les fées.

Car Morwenna voit les fées. Pas les fées de contes d'enfants, mais des êtres énigmatiques qui vivent dans la nature, et que peu d'autres personnes voient. On les voit si on y croit, d'après Morwenna, qui par ailleurs a peur de sa mère — décrite comme une sorcière — et qui s'interroge sur la magie.

Pendant presque la totalité du roman, je me suis demandé les fées de Morwenna sont réelles ou le fruit de son imagination, et si les événements qu'elle cite ne sont pas arrivés par hasard plutôt que par incantation. La frontière entre le réel et le rêve est tenue, et le souvenir de sa soeur décédée plane sur Morwenna.

Texte littéraire (amateurs d'action, passez votre tour), hommage aux auteurs de science-fiction et de Fantasy, journal intime introspectif d'une jeune fille qui grandit entre deux univers, récit d'un apprentissage, ce roman vaut le détour !

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Roman de Sfff paru en 2011, Morwenna a remporté le prix Hugo du meilleur roman en 2012 ainsi que le prix Nebula dans la même catégorie en 2011.
Du même auteur j'ai lu La trilogie du subtil changement qui m'avait donné envie de mieux connaître d'autres romans de Jo Walton.
On ressent à la lecture du journal de Morwenna, les origines galloises de Jo Walton, comme elle Mori aime sa région, ses légendes, sa langue.
Tout le long du roman je me suis demandée si on voyageait entre réalité et imaginaire, si Mori, jeune fille meurtrie dans sa chair et dans son coeur par la mort de sa soeur donne l'impression de vivre en parallèle de la vie réelle. La magie des livres, la magie des mots, imagination d'adolescence exacerbée. Tout au long du livre la frontière est très subtile.
En tout cas j'ai adoré, non seulement la plume de Jo Walton, mais la passion de Morwenna pour les livres.
A quelques années près je me suis retrouvée en elle dans son amour des livres et des mots. J'aimais aussi les livres de l'imaginaire et à l'époque cela n'était pas pris au sérieux . Bon je ne m'en suis pas privée mais pas autant que Morwenna. Elle dévore tout ce qui sort en science-fiction à l'époque et c'est un régal de se replonger dans les auteurs des années 70/80 et pas que. Les auteurs mythique comme Tolkien bien sûr, Le Guin, Zelazny, etc.…
J'ai passé mon temps au fil du temps à vérifier les titres et les résumés, pas étonnant que ma lecture aie duré plus longtemps que prévu…
Et j'ai une Pal qui s'est rallongée d'un bon peu !!!!
Merci à Fifrildi pour ce choix de pioche pour le challenge auteures sfff, ce fut un vrai régal.
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