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Cet ouvrage a fait scandale à sa sortie en Chine en 1986 par la franchise avec laquelle était abordée la sexualité ..
Dans une petite ville, à l'époque de la révolution culturelle, un garçon et une fille, tous deux danseurs dans la même compagnie vivent une passion physique intense et bouleversante.
Ce n'est pas une histoire d'amour mais une intense passion charnelle .

Ils savent qu'ils se sont mis au ban de la société car en Chine , la LIBERTÉ de l'individu doit s'effacer au profit de la COLLECTIVITÉ...

Le texte, violent ,charnel , fait de peaux, d'odeurs, de boutons , de sueur , de poils , de pleurs, de désirs exacerbés, du bruit de la ville et de celui des porteurs d'eau lors de leurs chants lancinants, de regards brûlants ou fuyants, d'étreintes dansantes , passionnées et brèves met en relief cette quête haletante du plaisir entravée par le monde environnant ...

Entre honte et douleur ils ne peuvent se passer l'un de l'autre, c'est comme un tourbillon sensuel où chaque mot , expression devient tactile .Une pulsion érotique lancinante et obsédante qui devient hypnotique ..

Ces deux corps que tout oppose s'aiment autant qu'ils se haïssent , avec fougue , rage , une passion où tous les sens : vue, odorat, fluides et odeurs sont minutieusement décrits par l'auteur...

Ils luttent entre la vive résistance opposée par la peur et la violence de l'attaque du désir ....se rencontrent en secret aussi bien dans l'ardeur du soleil que du refuge de la nuit ...
Leurs corps seulement retirent une jouissance aussi puissante que subtile ...
Ils ignorent ce que l'on appelle l'amour , ils savent simplement qu'ils ont un besoin irrépressible l'un de l'autre....
L'écriture est froide, précise, chirurgicale , sans chaleur humaine, désespérée...
Ce texte violent, cru ——qui peut ne pas plaire à tout le monde —-révèle la force incroyable
du désir qui brûle, , la palpitation des sens qui ne connaît ni barrière , ni tabou, ni loi d'aucune sorte...
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Pour le première fois sur Babelio -et j'espère la dernière- je ne me sens pas capable de donner une note à un livre. Comment chiffrer ce que je pense alors que je ne le sais pas vraiment ? Je ne m'attendais pas à un tel récit, à une telle écriture. L'auteur nous parle de deux danseurs, une fille et un garçon mais elle ne les nomment jamais et finalement on ne sait pas grand chose sur eux. Ils appartiennent à la même troupe mais semblent complètement en marge de leurs collègues. L'écriture est clinique, froide, précise. Sous nos yeux, leur passion et leur désir sont disséqués sans compassion et sans émotion. Leurs corps semblent prendre toute la place dans le roman, les corps dans toutes leurs vérités : avec leurs imperfections, leurs fluides, leurs odeurs. Je me suis souvent sentie mal à l'aise face à ce déploiement cru d'humanité. Cette écriture chirurgicale ne m'a pas permise de m'attacher aux protagoniste. Pourtant l'auteur fait preuve d'une certaine virtuosité dans sa manière de nous montrer les enjeux psychologiques du couple, à la fois oppressés par leurs désirs et par le Régime. La trame en elle-même est d'une simplicité extrême et d'une cruauté ordinaire, pas de grâce dans leur amour et leur quotidien. Si tu cherches du lyrisme ami lecteur alors évite d'ouvrir cet ouvrage. Je ne peux nier le grand talent de An yi Wang et elle réussit admirablement à nous mener là où elle le veut. Mais je ne me sens pas capable de noter le roman, je ne sais pas comment le prendre, comment réagir à cet inconfort face à un texte aussi froidement ciselé. Alors si tu lis ou a lu Amour dans une petite ville, je te serais reconnaissante de me dire ce que tu en as pensé, peut-être que je pourrais ainsi prendre un peu de recul et mieux comprendre cette lecture.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Dans la Chine de la révolution culturelle, un garçon et une fille, danseurs dans une troupe, vivent une passion physique.

Anyi Wang place le corps au centre de son récit. Ce n'est pas une histoire d'amour qu'elle nous raconte mais une passion charnelle.
Le corps dans tous ses aspects nous est livré crûment, impudiquement ; les poils, les boutons, la sueur... aucun détail ne nous est caché.
C'est une rencontre par les corps qui nous est contée. A la litanie des entraînements où les corps se tordent, souffrent, succède la litanie de rencontres fugaces, de coïts mécaniques, où les corps ne souffrent pas moins. Tous les sens, vue, toucher, odorat..., sont évoqués dans ce récit de la façon la plus crue.

L'écriture est froide, clinique et, si elle sollicite les sens, est finalement dénuée de toute sensualité. La crudité du récit est troublante mais pas dans le bon sens du terme. Ce n'est pas de l'émoi que ressent le lecteur mais un malaise, une impression d'inconfort. Ce malaise que l'on ressent montre bien que le corps, lorsqu'il s'éloigne d'une imagerie aseptisée et idéalisée, le corps dans sa réalité crue, faite de fluides, d'odeurs, d'aspérité, le corps reste tabou.

L'auteure décrit plutôt bien les sentiments des personnages mais surtout par le biais du physique. Leurs émotions, ils les ressentent et les expriment avant tout par le corps. Ils crient, s'agrippent, se battent... La dimension psychologique est présente mais ne touche pas le lecteur. Les sentiments et sensations sont disséqués, examinés cliniquement mais ne suscitent pas d'émotion. Il y a trop de distance. Les personnages n'existent que par leurs corps. Ils ne sont que des enveloppes charnelles, leurs coeurs restent invisibles. D'ailleurs, ils ne sont jamais nommés. le lecteur ne ressent aucune empathie envers eux.

En bref, un exercice de style qui a du corps mais qui manque d'âme.

Challenge Petits plaisirs 20
Challenge Variété 17 (catégorie "un livre écrit par une femme")
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Il n'y a pas à dire , la littérature chinoise est pleine de singularité et ce roman ne fait pas exception.
On est dans les années 70 , dans le nord du pays à l'intérieur d'une troupe de danseurs classiques. On s'intéresse à deux danseurs, adolescents, une fille un peu grassouillette pour le métier et un garçon trop petit . Ils ne sont pas beaux , pas forcément doués. Mais ils sont attirés l'un par l'autre.

Ce roman qui a été interdit à sa sortie en Chine (en raison des connotations sexuelles . Il était interdit d'avoir des relations sexuelles avant le mariage et ce livre transgresse cette loi). Il prend tout son sens dans cette Chine ravagée par la révolution culturelle .

Livre d'une puissance rare . Pas de dialogue , ou si peu, pas de chapitre, juste un corps à cors incessant entre deux êtres qui s'attirent , se repoussent, font l'amour, se battent sous les yeux réprobateurs de leur entourage .
Texte poétique , sans concession, dans la Chine rurale . La narration est sans voyeurisme , d'une grande précision, notamment dans l'évocation des différents sens (odorat, toucher, vue) , sans aucun parti pris.
Un petit bémol cependant. Le tour a été clairement fait en 146 pages , ce qui traduit un léger essoufflement de l'ensemble sur la longueur.
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Dans une petite ville chinoise, ils sont danseurs dans la même compagnie et ne se font pas remarquer par leur grâce et leur beauté. On la trouve laide et gauche "ses cheveux bouclent en séchant, si bien que , vue de profil dans le soleil , elle a l'air d'un mouton". Lui est petit et mince, "le visage et le corps couverts d'acné juvénile". Ils se connaissent depuis qu'elle a douze ans et lui tout juste seize.
Ils n'ont pas de noms, ils s'entraident pour faire leurs exercices, et peu à peu entre eux va naître une passion physique. Ils dansent, s'aiment, se battent avec violence.Ils doivent se cacher , révolution culturelle oblige.
Si ce livre a fait scandale en 1986, pour sa franchise, c'est qu'à l'époque , il était vraiment impossible de s'exprimer!
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Xiaocheng zhi lian (trilogie de l'amour tome 2)
Ma première lecture d'un roman de cet auteur fut une révélation, le Chant des regrets éternels est d'une richesse incomparable. Et j'avais bien l'intention de lire ses autres livres. Réunissant tous les éléments qui m'avaient tellement enchanté dans cette première lecture, ce court roman est aussi remarquable. C'est l'histoire de deux jeunes danseurs, leur entraînement au fil des saisons, leur acharnement dans le travail, la tension impalpable de leur émulation. « Ils se dépensent en vain, c'est en réalité pour eux-mêmes qu'ils ont besoin de l'autre ». A cela s'ajoute, en interlude, les descriptions de la ville, la vie de ses habitants, le passage des saisons. Utilisant des phrases très courtes, l'auteur parvient à nous transporter totalement. Rien qu'en lisant quelques courts extraits, où l'auteur évoque la première pluie de printemps, on peut s'en faire une idée. Et c'est dans la simplicité même de la prose qu'éclate la poésie du texte, comme un chant. « le crépuscule qui descend sous la pluie apporte une douce mélancolie ou encore une fraîche tiédeur ». Ici il faut entendre la musique qui accompagne nos deux danseurs, dont chaque rencontre forme un tableau. Et être attentif à l'écriture chorégraphique de l'auteur.
« Sur le toit du studio, suivant un chemin sinueux le long des arêtes des tuiles, l'eau dévale cahin-caha jusqu'à l'auvent et, en un clin d'oeil, accroche un rideau de pluie au bord du toit ».
Ce roman est comme le livret d'un ballet, en son centre une danse entre deux êtres qui tantôt se rapprochent, s'étreignent, puis s'éloignent. Leurs mouvements « sont intimement coordonnés comme s'ils étaient indissociablement liés l'un à l'autre et
respiraient d'un même souffle dans une parfaite harmonie ». Il y a aussi de la violence, au coeur de la sensualité, des moments d'abandons, d'apaisements, le désir qui s'émousse ou s'enflamme, « même sans se voir, ils sont tous d'eux occupés par l'autre ». le roman pourrait être transposé sur une scène, le lecteur peut très facilement imaginer différents tableaux, les éclairages, les sons, les décors. Nos deux danseurs « sont seuls à savoir combien l'attente les ronge. Ils pensent que le monde entier n'est que douleur, que douloureuse nécessité de prendre patience ».
Le roman se termine comme un chant du cygne inversé, en fond musical la « puissante mélopée des porteurs d'eau » résonne en duo avec le bruit inquiétant du fleuve ; une course éperdue débute, une fuite entre vie et mort, une lutte entre désir et abstinence, entre une jouissance violente et la solitude d'un désir torturé, puis vient l'apaisement, l'acmé.
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Espérances déçues en refermant ce livre. Mes attentes étaient grandes tant la quatrième de couverture et l'envie de découvrir la littérature chinoise m'avaient invitée.
En vain... Trop de répétitions. Trop de haine. Trop de violence. Une histoire qu'on regarde de l'extérieur avec une pointe d'indifférence.
Dommage...
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La Chine pendant la Révolution culturelle, nous suivons la vie et les contraintes d'une troupe de danseurs d' une petite ville. Nous partageons pendant une décénie les tourments d'un couple de danseurs que la difformité rapproche. Entrés dés le plus jeune âge dans cette compagnie afin de gagner leur vie et endurant un entrainement pénible et poussé, les voilà, lors d'une inspection mis à l'écart à cause de leur physique disgracieux. On reproche à la fille son corps dodu et mal formé et au garçon, sa petite taille. Ostracisés par les autres membres, ils n'en continuent pas moins de s'entraîner ensemble. Liés par la solitude et la mise au banc, ils développent des sentiments très forts l'un envers l'autre.

L'auteur ne parle pas d'Amour mais de pulsions physiques, charnelles que partagent deux êtres frustres, incultes, stupides et solitaires. Deux personnes qui s'attirent, se repoussent et trouvent une sorte d'apaisement dans des coïts brutaux et rapides. Il leur faut déjouer les surveillances, les règlements strictes, s'accomoder du froid comme de la chaleur pour épancher leur irrépréssible besoin de sexe. On n'a pas l'impression que l'on nous parle d'êtres humains mais de bêtes puantes, visqueuses. Ca sent la sueur, la saleté, la souillure, la pourriture. La sensation qui domine largement ce récit est la violence. Elle est là, tapie, prête à bondir sous n'importe quel prétexte. Pas dans les dialogues car il y en a peu ou prou mais dans le corps de ces danseurs. Leur manière de se déplacer, de s'accrocher, leur acharnement à poursuivre un entraînement très dur alors qu'ils n'ont plus le loisir d'interprêter de grands rôles, leur obsession malsaine pour l'autre, tout cela contribue à installer un climat pervers,bestiale, glauque et étouffant.

Au gré des déplacements de la troupe, on découvre la vie des villageois, les festivités, et la manière dont l'état s'immisce dans les affaires publiques et privées. Comme à son habitude, Wang Anyi réussit une description magnifique des différents paysages rencontrés. Sa langue franche, directe, tranchante sert à merveille cette « vilaine » histoire d'amour. Je parlerai plutôt de sexualité débridée. Je suis sortie de ce livre avec la sensation d'être gluante à la limite de l'écoeurement. Ca ne m'a pas empêché d'apprécier ce livre très bien écrit que je recommande chaudement.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Parfois, on passe à côté d'un livre, on arrive pas à y entrer. On voit bien qu'il y a quelque chose, mais la porte résiste.

Un petit échec donc, que cette histoire de jeune danseuse et jeune danseur. Je ne comprenais pas ce que je lisais et après avoir insisté, repris, continué jusqu'au bout… Je n'en ai rien retenu.
Lien : https://www.noid.ch/amour-da..
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Me voilà bien en peine pour rédiger cette critique ! Ce roman nous transporte en Chine dans les années 1970. « Elle » et « lui », qui ne sont jamais nommés, sont deux danseurs entrés dans la même compagnie alors qu'ils étaient enfants. Progressivement ils grandissent et leurs relations changent.
Le temps qui passe est évoqué grâce aux changements des saisons. Peu d'informations sont données et le narrateur est omniscient.
C'est paradoxalement un roman très sensuel (les odeurs, les deux personnages qui s'observent, les corps qui se frôlent puis se touchent, le goût de la peau sous les lèvres, les cris et insultes échangées) mais aussi très froid, ce qui ne m'a pas vraiment permis de m'attacher aux personnages.
On comprend bien toutefois que la pression sociale est très présente et que c'est peut-être cela qui a eu raison de leur passion.
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