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Critique de mercutio


Ce livre rend compte de la vie d'une jolie chinoise de Shanghai issue d'une classe modeste qui traverse, comme en apnée, les bouleversements qu'a connu la Chine depuis la fin de la 2ème guerre mondiale.
Point ici de réflexion politique mais omniprésence du temps qui coule en charriant les débris des vies et de l'implacable soumission aux codes.

De mon point de vue, l'intérêt principal de l'ouvrage tient dans l'illustration de la condition féminine et des relations femmes-hommes traditionnelles en Chine, au fil des tribulations de l'héroïne Wang Ts'iyao. Par touches successives, Wang Anyi compose un tableau où chaque point, ressortant des situations concrètes créées, est très précisément fixé, l'ensemble constituant in fine une toile assez complexe et plutôt cohérente malgré les paradoxes; réaliste, me suis-je dit a posteriori, s'agissant d'une femme écrivant sur une femme.
On peut éventuellement s'intéresser aussi aux généreuses évocations de la ville et de quelques quartiers, des repas et des mets populaires, des vêtements et de la mode féminine. Très honnêtement, je n'en ai apprécié, et de façon toute relative, que l'enrichissement informationnel que leur mise en scène apporte à la personnalité et au caractère des protagonistes.
L'écriture, plus exactement la traduction en français, est soucieuse de précision et de variété; la finesse de certaines analyses côtoie la naïveté d'autres digressions; le style est fluide et même délayé; il en ressort une impression de souplesse, mais aussi, hélas, de facilité, se manifestant en particulier par de nombreux lieux communs, banalités relevant du "bon sens" mais jamais établies touchant par exemple au caractère des personnages et même métaphores au rebours des connaissances scientifiques élémentaires. Poésie? Soit ...
Le mode de narration choisi privilégie fortement le rapport par l'auteure, observatrice, des réflexions, sentiments, pensées affectant les personnes au détriment des dialogues, quasiment absents. Il s'ensuit, pour le lecteur, un effet de distanciation qui nuit à l'émotion et plus globalement à son implication.
En dépit d'un manque d'intérêt rapidement ressenti et de l' ennui qui en découle, je me suis fait un devoir de finir la lecture par "conscience professionnelle" et respect de l'auteure et son oeuvre.
Je ne doute pas que certaines ou certains, y étant plus sensibles par naissance ou par vocation, l'apprécieront.
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