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EAN : 9782809708882
220 pages
Editions Philippe Picquier (01/02/2013)
2.69/5   8 notes
Résumé :
Titi, petite poupée au mince visage de porcelaine, vive et effrontée, passe des mains d’un homme à un autre, en un chassé-croisé amoureux où chacun se désire, se fuit, se blesse, se retrouve dans les nuits de Shanghai. Ateliers d’artistes au bord de l’eau, galerie d’avant-garde, fêtes et lieux à la mode. Loin d’être un décor, Shanghai est le coeur flamboyant de l’intrigue, la nuit y est plus brillante que le jour, la vie s’y épanouit plus librement, imprévisible, ex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Titi, jeune et belle insouciante provinciale, navigue dans cette Chine contemporaine prise entre ses désirs passionnels et ses fuites amoureuses. Elle y croise le regard de Pansou, un noctambule passionné d'arts, de Tseugong, jeune homosexuel d'une beauté ciselée et Jian Chiseng, homme mûr à la recherche de conquêtes de plus en plus jeunes. Entre ses trois hommes, s'oppose la belle Marie Hu, vieille sorcière dirait Titi, et l'affrontement de ces deux femmes pour l'appât de ces hommes.

Au-delà de ces clins d'oeil entre un homme et une femme, entre l'histoire et l'art, entre l'amour et la désillusion, se trame une ville, Shanghai. de tous ses feux et de toutes ses lumières, étoiles clignotantes dans la nuit, la ville s'ouvre aux insomniaques et aux oiseaux de nuit. Elle est personnage secondaire d'un roman qui, s'il lui manque une certaine fougue, ne manque pas de charme. Car lorsqu'il est question de décrire cette ville bouillonnante de ses restaurants, de ses galeries, de ses bars et de ses lumières, la plume de Anyi Wang se fait même plus poétique que pour décrire les rapports amoureux de ces hommes et femmes qui, au final, se retrouvent bien souvent seuls dans leur monde.
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Shanghaï, début du XXI ème siècle, l'argent, le désir, l'apparence et des sentiments...
Dans un milieu artiste bobo, s'affrontent sans le savoir vraiment deux femmes, deux personnalités : Marie Hu, mature et réfléchie, ayant vécu la Révolution culturelle dans sa jeunesse et Titi, jeune provinciale un peu paumée et séductrice...
L'une a connu la passion amoureuse, dans un contexte social difficile, l'autre profite des opportunités offertes par la nouvelle société chinoise où règne le pouvoir et l'argent...
Toutes deux vont croiser le chemin de Pansou, galeriste désabusé, Tseugong, bel homme homosexuel et Jian Chiseng, homme d'affaires mur, s'éprenant de femmes de plus en plus jeunes...
L'histoire est somme toute assez banale pourtant, d'une part le livre est parsemé de quelques références littéraires ou historiques qui donnent envie d'en savoir plus sur la vie et la culture chinoises, d'autre part l'auteur s'intéresse à l'amour, aux émotions et à la fuite du temps, ce qui fait la force du scénario...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Une oreillette bluetooth à l’oreille, Titi avait les mains sur le volant. Telles des lucioles, les lumières filaient de part et d’autre de la voiture. Titi savait que, sous le calme de l’avenue, le sous-sol était plein de cris, de rames de métro qui se croisaient, de pas innombrables. En revanche, sur l’avenue, le flot des voitures roulait sans bruit. Dans le calme comme dans l’action, la ville était véhémente et pleine de force. Maintenant Titi l’avait rejointe, elle en faisait partie. La voiture traversait un nouveau quartier, tout comme Titi était une nouvelle venue. Sans mesquines idées préconçues, elle aimait les quartiers neufs. A cause de leur nouveauté, il n’y avait pas de saleté, ils étaient lisses et brillants. A l’entrée d’un échangeur, un embouteillage les arrêta, mais Titi ne s’énerva pas. Dans les files de voiture autour d’eux se trouvaient des hommes ou des femmes à l’air attentif derrière le pare-brise, et parmi eux le visage de Titi. Les voitures bougèrent, se croisèrent lentement, certaines entrant, d’autres sortant, dans un grand embrouillamini, tel un courant qui aurait franchi un tourbillon, et brusquement tout redevint fluide. Quand on roulait sur l’échangeur surélevé, le spectacle était différent, les voitures passaient à mi-hauteur des immeubles et la lumière venant des fenêtres vous sautait presque au visage. Décrivant de grandes courbes, certaines voitures prenaient une sortie, d’autres rejoignaient le flot. A tâter ce pouls, disons qu’elles s’introduisaient dans le système sans pouvoir y échapper. Quand la Mercedes redescendit, les bruits de la ville l’assaillirent avec l’ampleur d’une symphonie, suscitant une émotion à fleur de peau. A présent, lumières et couleurs avaient une beauté banale, ou plutôt non, elles s’épanouissaient à l’ancienne, comprimées, superposées, en rangs serrés, couche archéologique de la ville : ils étaient dans les vieux quartiers. Les files de voiture traversèrent ce coeur de la ville, s’y frayèrent un chemin pour en sortir dans un jaillissement de lumières et de couleurs. Puis ils arrivèrent à destination.
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Cette ville, il faut la regarder la nuit. Les lumières forment une couverture végétale. Elles recouvrent comme l’herbe les surfaces desséchées et s’épanouissent en fleurs scintillantes. Elles se réunissent et c’est un fleuve, elles s’étalent et c’est de la mousse, elles jaillissent et deviennent lucioles. On peut imaginer combien cet ensemble est luxurieux. Les hommes de la nuit sont des oiseaux nocturnes, une autre espèce d’humains. Comme ils ont grandi dans ce milieu artificiel, ils ont une autre horloge biologique, ils tournent le dos à la nature. Mais peu importe ! Ils demeurent eux aussi dans la nature, une nature de seconde main produite par la première. Savez-vous comment on fabrique des diamants artificiels ? En copiant l’environnement naturel des vrais diamants : température, humidité et minéraux… Cela ne donne-t-il pas de beaux diamants ? Grâce aux noctambules, la nuit est vivante.

Ce terme de vie nocturne semble décadent à l’oreille, comme une vie en négatif, mais elle est en réalité l’ombre de la ville.
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[...] Elle était partie pour le Japon, avait découvert les fleurs de cerisiers, écouté les japonais en parler. Elle s’était dit qu'elles étaient comme ses amours avec Jian Chiseng qui s’étaient épanouies d'un seul coup et fanées de même. Elle songea a cette beauté de la langue chinoise qui ne dit pas que les fleurs se fanent mais qu'elles font leur adieux. Quel verbe extraordinaire, vraiment, que celui-la : elles prenaient congés du ciel et de la terre, elles se disaient adieux les unes aux autres. Néanmoins, a ses yeux, les fleurs de cerisiers étaient trop chétives, trop féminines de forme comme de couleur, alors qu'avec Jian Chiseng, sa liaison avait eu la violence d'une explosion volcanique. Elle fut cependant émue par la floraison des cerisiers.
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Lors de leur premier rendez-vous, ils mangèrent des ailerons de requin, la deuxième fois de la langouste, la troisième du tourteau, puis des steaks, ensuite des côtes de porc, et enfin des émincés de porc au goût de poisson et une marmite de fondue variée. Assis l’un en face de l’autre, leur bol à la main, ils enfournaient le riz dans une atmosphère d’intimité. Ce n’était qu’un couple banal en train de manger, s’appuyant l’un sur l’autre pour vivre parmi la foule. Toutefois, un danger les menaçait, celui de tomber dans la prison de la vie quotidienne.
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ce fut au tour de Tseugong de parler et Titi l'écouta. Elle prit une pose moderne, tête levée, rejetant la fumée de cigarette, bouffée après bouffée, en direction de la lampe au-dessus d'elle. La fumée s'épanouissait en fleur, ses pétales transparents s'amoncelaient puis se dispersaient, se déployaient, allaient et venaient, frôlant parfois le visage de Tseugong, le rendant flou comme la lune reflétée dans un miroir, comme des fleurs se mirant dans l'eau.
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