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EAN : 9782714454133
272 pages
Belfond (07/02/2019)
3.8/5   723 notes
Résumé :
Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines.
Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (191) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 723 notes
Dès les premières pages, ce roman surprend par la tonalité singulière qu'il choisit d'emprunter. Jojo, 13 ans, est avec son grand-père qui lui montre comment tuer une chèvre, c'est cru, direct, saisissant. On sent toute la fragilité de l'existence de Jojo dans ce corps-à-corps avec la bête, sa lutte pour surmonter son dégoût, pour aiguiser sa force en prise directe avec le monde des adultes.

Et le monde des adultes, il n'est pas beau pour Jojo, élevé avec sa jeune soeur par des grands-parents maternels certes plein d'amour mais qui ne peuvent le protéger d'une mère immature quasi indigne, Leonie. Et y a la route à prendre pour aller chercher le père qui sort de taule, une odyssée cauchemardesque pour les petits. Et il y a le racisme virulent des beaux-parents car leur fils est blanc et la mère de ses enfants noire.

Thématiques classiques de la littérature américaine qui scrute les marges. Et c'est vrai qu'il y a quelque chose de faulknerien dans la façon qu'à Jesmyn Ward de convoquer les pensées de Jojo et de Leonie grâce au procédé de flux de conscience. Chaque chapitre donne sa voix en alternance à ces deux personnages en des quasi monologues intérieurs, parfois calmes et apaisés, mais le plus souvent qui s'écoulent sans contrôle apparent.

Jojo, Leonie, mais aussi Richie, un très jeune adolescent afro-américain qui a partagé le quotidien du grand-père lorsqu'ils étaient enfermés dans le terrible pénitencier agricole de Perchman des années 1950, où les prisonniers survivaient dans un état de quasi esclaves à trimer dans des plantations. Lui aussi a droit à ses chapitres monologues. Mais lui est un fantôme. Et c'est là la très belle idée du roman que de connecter le monde des vivants qui s'épuisent à chercher à survivre et celui des revenants qui sont morts dans la violence et l'injustice.

Jojo est hanté par Richie, tabassé à mort dans son pénitencier. Leonie, elle, se débat avec le fantôme de son frère, victime d'une crime racial. C'est très fort de voir la mère et le fils se déchirer sans savoir qu'ils partagent ce don de voir les morts et de les entendre. Cette irruption du fantastique et du mystique est très bien intégrée au reste du récit qui lui est au contraire d'un naturalisme glaçant. On pense à Beloved de Tony Morrison et cela charge puissamment les enjeux romanesques.

Pour réussir cette porosité entre les vivants et les morts, il fallait une plume aiguisée. Elle l'est, luxuriante jusqu'à un lyrisme dense. Elle m'a terrassée d'émotions à plusieurs reprises, notamment lorsque l'auteure décrit la tendresse qui unit le frère et la soeur dans des gestes délicatement décrits, lorsqu'elle ouvre le coeur de Leonie pour donner à comprendre son endurcissement. Comme si tous les personnages tiraient derrière eux tout le poids de l'Histoire, comme si le traumatisme du racisme originel étouffait encore le présent des Etats-Unis. Triste réalité.

Un magnifique roman, sombre et intense, d'une grande beauté formelle et poétique, empli de rage et de compassion. Complexe aussi par sa non-linéarité qui pourra rebuter les lecteurs en quête de lisibilité immédiate.
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🎼Sing, Unburied, Sing🎼 (National Book Award).
Incantations magiques et expiatoires dans la communauté noire sud-américaine.
Roman choral et polyphonique, il ne m'a pas semblé lire mais bien entendre. Oui, c'est un livre qu'on écoute. Ému.
D'abord la voix de Jojo, treize ans, qui a le don de voir les morts, responsabilisé très jeune, devenu repère parental pour sa soeur, Kayla, agrippée en permanence à lui. Ils se portent un amour inconditionnel souffrant silencieusement de la distance de leur mère et de l'absence de leur père Michael, incarcéré.
Heureusement ils nouent une relation de tendresse infinie avec leurs grands-parents maternels noirs, susbstituts parentaux et affectifs qui les arriment à la vie face à des géniteurs irresponsables « victimes de l'araignée, inconscients de la toile » .
Puis vient la voix de Léonie la mère alternante, addict à la drogue dure qui erre hors-réalité, hantée par son frère Given, mort trop jeune. Pas Given, son fantôme, est présent à chaque défonce « dans la lumière de lait » planté en face d'elle, témoin de sa déchéance.
Enfin la voix de Richie, flottant entre deux mondes, que son grand-père a connu très jeune alors qu'ils étaient emprisonnés.
Michael est enfin libéré de prison. Leonie décide de partir le chercher et embarque ses enfants avec elle dans un road trip ponctué de bad trip et de mauvaises rencontres.
Dans ce monde sans filtre les attaques ne sont pas souterraines mais frontales et d'une violence à en cracher ses viscères.
On navigue entre ombre et lumière dans l'humidité du bayou poisseux, poreux et secret à l'atmosphère fantomatique.
L' écriture est brutale, poétique et lyrique à la fois.
Le véritable atout de ce roman c'est sa force. Les mots par moment sont des coups, l' impact est puissant jusqu'à une scène quasi apocalyptique entre monde tangible et forces obscures avec prières et rites de délivrance.
En filigrane bien sûr on ressent le poids de la ségrégation raciale et de l'esclavagisme comme une fatale malédiction.
Un voyage chaotique aux confins des âmes, entre apparitions et mémoire.
Mais que cherchent les revenants? comment se dégager du monde spectral ?
Puissant et envoûtant.
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Deux enfants Jojo (13 ans) et Kayla (Michaëla ) (3 ans) sont élevés par leurs grands-parents maternels, noirs, dans une petite ville du Mississipi. Leur mère Léonie n'est auprès d'eux que de façon intermittente. Elle est souvent maladroite et même brutale avec ses enfants. Ce n'est pas qu'elle ne les aime pas, mais elle n'y arrive pas. Elle tente d'oublier dans la cocaïne et la méthamphétamine la mort de son jeune frère Given, assassiné, et l'absence de son compagnon Michael, emprisonné au pénitencier d'État de Parchman dont les parents sont blancs, et dont le père surtout, rejette : "La négresse qui a fait des enfants à son fils".
Apprenant que Michael va être libéré, Léonie décide de partir en voiture le chercher avec ses enfants et son amie Misty, sa pourvoyeuse de crack, et pour cela traverser le Mississipi, un voyage de tous les dangers.
Jesmyn Ward, première femme deux fois lauréate du National Book Award livre ici un ro-man très fort sur la folie raciste des hommes, la violence et la misère mais aussi sur l'amour d'un grand frère pour sa petite soeur et sur l'amour de grands-parents pour leurs petits-enfants.
Le frère mort, Given, et un autre personnage, Richie, fantômes du passé vont interagir avec le présent et permettre ainsi à l'auteure et ce, de façon très originale, de nous faire vivre au coeur de la dureté d'une vie de noir pauvre et de nous confronter à la ségrégation.
Pour tisser l'intrigue du Chant des revenants, Jesmyn Ward fait intervenir trois voix qui se succèdent : Jojo, Léonie et plus tard dans le roman, Richie.
La force de ce livre, à mon avis, tient au grand antagonisme qu'il y a, entre d'un côté, l'âpreté de cette vie où le drame et l'horreur sont toujours présents et l'immense douceur de Jojo et de son grand-père. Impossible pour moi, de ne pas être perturbée en présence d'une telle violence et cruauté et en même temps réconfortée au vu de cette tendresse poignante.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Un titre et une couvertures plutôt énigmatiques " ouvrent " de façon magistrale un roman qui ne devrait pas laisser indifférents tous les lecteurs et lectrices qui voudront bien le découvrir. On va être transportés dans les bayous du Mississipi pour pénétrer dans une modeste famille dont les membres ne manquent pas de personnalité et vont nous happer . Il y a Papy , le patriarche , la figure tutélaire qui règne sur le modeste "territoire " familial , mamie qui , atteinte d'une maladie incurable , vit ses derniers jours , Léontine, la fille , mère immature , mariée à Michael et leurs deux enfants , Jojo et Michaelia , dite Kayla....Précision essentielle , cette famille est noire , "tare indélébile " aux yeux des parents blancs de Michael qui , dernier point , ....sort de prison .
A partir de ces éléments, c'est un roman choral de toute beauté, d'une force et d'une violence inouïes qui va nous être "raconté" par Jojo , Léonie et Richie , fantôme du frère de Léonie abattu par un blanc lors d'une partie de chasse ....(et oui , les revenants ...)
Au travers de ce récit, c'est toute l'histoire des cohabitations conflictuelles entre blancs et noir qui vont ressurgir, traverser les époques, l'esclavage , la haine , l'injustice , la peur , l'exploitation , la drogue . Les " retours " sur le passé viendront briser leurs lames sur les injustices du présent avec une force suffisante pour annihiler les petits espoirs de bonheur du présent. Dur .Très dur .
Pourtant , les fantômes et les vivants seront bel et bien là pour disséminer de merveilleux " moments d'amour " qui vont "éclabousser" le récit. Des moments d'une rare beauté , dont certains personnages se montreront capables avec tellement de "rude douceur " qu'on souhaiterait s'abandonner dans leurs bras . Des personnages comme Jojo et son papy sont les " pierres angulaires " , celles qui donnent l'espoir et l'envie de vivre , celles qui portent la quiétude pour l'avenir . Ce roman comporte aussi , il faut le dire , des moments d'une extraordinaire poésie qui créent des émotions assez difficiles à décrire .
Je ne connaissais pas Jesmyn Ward, je ne sais pas si on peut comparer son talent à celui de Toni Morrisson , comme j'ai pu le lire , ce que je sais , par contre , c'est qu'elle a écrit là un roman marquant de très grande beauté même si le style et l'organisation peuvent peut - être perturber certaines ou certains d'entre nous .
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions Belfond pour cette masse critique privilégiée qui m'a permis de découvrir un grand auteur et un livre magnifique.Dès que j'ai vu cette couverture rouge avec un corbeau et ce titre : le chant des revenants, toute la symbolique m'a attirée. de plus le sud des Etats-Unis m'a toujours intéressée même si son histoire est tout sauf glorieuse.
C'est tout à la fois un livre coup de poing et un énorme coup de coeur, un livre qui dérange et qui révolte. Il y a les grands-parents qui ont perdu un fils dans "un accident de chasse", Leonie qui vit avec Mickaël un blanc et ses deux enfants : Jojo et Kayla. Vient ensuite Richie, une âme errante. A travers le récit de Jojo, Leona et Richie nous reconstituons des pans d'histoire d'une famille pauvre du Sud des Etats-Unis avec des thèmes universels : l'absence du père, la défaillance de la mère, l'amour fraternel, le racisme, les croyances et l'univers carcéral.
Un livre qui n'apporte pas de jugement, juste une histoire comme beaucoup d'autres très bouleversante et qui donne à réfléchir. On se rend compte que la guerre de Sécession, Martin Luther king et l'élection de Barrack Obama n'ont rien changé ou très peu dans ces états. C'est Richie qui résume le mieux cette situation quand il dit page 167 : C'est pareil qu'un serpent qui mue. Les écailles changent et l'extérieur est différent, mais à l'intérieur c'est toujours la même chose.
C'est un livre qui donne un éclairage intéressant sur ce mélange de croyances africaines et chrétiennes, cette vision de la vie après la mort.
Je pense que Jesmyn Ward est appelée à devenir un très grand auteur car c'est un grand conteur qui a su m'emporter dans cette histoire et je dois dire que le temps de cette lecture mon coeur a battu au rythme du Chant des revenants et de ces personnages.Un roman sombre, poignant et intense à lire absolument.
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critiques presse (7)
Lexpress
26 juin 2019
Un récit aussi puissant que déchirant autour d'une famille noire du Mississippi rongée par la drogue et la hantise de la prison.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeDevoir
28 mai 2019
Jesmyn Ward présente ici une histoire puissante et incarnée.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Actualitte
27 février 2019
Le chant des revenants raconte l’histoire d’une famille, hantée par deux fantômes, partie dans un voyage, un road trip qui n’a rien de ceux de la Beat generation. On traverse un passé écrasant [...] Ambitieux, incontestablement, le récit de cette famille nous frappe depuis son Mississippi lointain.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
22 février 2019
Sur fond de violence mais aussi d’espoir, Jesmyn Ward entrelace les voix des vivants et des morts pour mieux porter le passé comme le présent.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
21 février 2019
On ne les contredira pas. Le Chant des revenants confirme une romancière très douée pour rendre compte de la réalité historique et sociale de son pays, peindre les sentiments et les drames les plus intimes tout en y insufflant la force et l'universalité des grands récits fondateurs.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeMonde
14 février 2019
Dans son nouveau roman, l’écrivaine convie Faulkner, Billie Holiday et Sophocle pour traverser le Mississippi – et un siècle de vies afro-américaines hantées par la peur et l’espoir.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
13 février 2019
Si la construction du livre obéit à un schéma classique (les différents protagonistes prennent tour à tour la parole), sa puissance tellurique fait en revanche de ce roman à la beauté âpre, lyrique et suave, un objet unique en son genre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Grandir à la campagne, ça m'a appris des trucs. Ça m'a appris que, après le premier gros afflux de la vie, le temps grignote tout : il rouille les machines, vieillit les animaux qui pèlent et se déplument, flétrit les plantes. Je le remarque chez Papa à peu près une fois par an, il est de plus en plus maigre avec l'âge, ses tendons ressortent, chaque année plus durs et plus rigides. Ses pommettes indiennes, sévères. Mais depuis que Maman est malade, j'ai appris que la souffrance aussi est capable de faire ça. Elle peut dévorer une personne jusqu'à n'en laisser que les os, la peau et une fine pellicule de sang.
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Quand j'avais treize ans, je savais beaucoup plus de trucs que lui. Je savais que les fers peuvent s'incruster dans la peau. Je savais que le cuir peut trancher dans la chair comme dans du beurre. Je savais que la faim peut faire mal, peut creuser le corps aussi facilement qu'une courge, et que voir ma famille mourir de faim creusait une autre partie de moi. Faisait rebondir mon cœur désespérément dans ma poitrine.
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Une fois, ma grand-mère m'a raconté l'histoire de son arrière-grand-mère. Elle venait de l'autre côté de l'océan, son arrière-grand-mère, et elle avait été kidnappée et vendue. Et elle avait raconté à ma grand-mère que, dans son village, on mangeait de la peur. Elle disait que la peur, ça changeait la nourriture en sable dans la bouche. Elle disait que tout le monde savait pour la marche forcée jusqu'à la côte, qu'il y avait des rumeurs sur les bateaux et sur les hommes et les femmes qu'on entassait dedans. Certains avaient entendu que c'était encore pire pour ceux qui quittaient le port et qui coulaient au loin. Parce qu'on aurait cru ça quand le bateau franchissait l'horizon : on aurait cru qu'il quittait le port et puis qu'il coulait, petit à petit, dans la mer. Sa grand-mère, elle disait qu'ils ne sortaient jamais la nuit, et même la journée ils restaient dans l'ombre de leur maison. Mais ils sont quand même venus la chercher. Ils l'ont kidnappée chez elle en pleine journée. Ils l'ont amenée ici, et elle a appris que les bateaux ne coulaient pas dans une eau peuplée de fantômes blancs. Elle s'est aperçue qu'il se passait des choses pas bien sur ce bateau, depuis le départ jusqu'à l'arrivée. Que sa peau durcissait autour des chaînes. Que sa bouche prenait la forme de la muselière. Qu'on la transformait en animal sous la lumière et la chaleur du ciel, le même ciel que celui qui était au-dessus de sa famille, quelque part très loin, dans un autre monde.
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Parce que je voulais sa bouche sur moi, parce que dès l'instant où je l'ai vu traverser la pelouse pour me rejoindre dans l'ombre du panneau de l'école, il m'a vue. Il a su voir au-delà de ma peau café sans lait, de mes yeux noirs, de mes lèvres prunes, et il m'a vue moi. Il a vu que j'étais une blessure ambulante, et il est venu me panser.
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C'est ça qu'il fait, Papy, quand on est seuls, quand on veille tard dans le salon ou qu'on est dans le jardin ou dans les bois. Il me raconte des histoires. (...) Des histoires de l'époque où sa mère et d'autres gens cueillaient de la barbe de vieillard pour bourrer les matelas. Il arrive qu'il me répète la même histoire trois ou quatre fois. Quand je l'écoute, sa voix devient une main qu'il tend vers moi, comme s'il me caressait le dos, et alors je peux échapper à tout ce qui me fait croire que je ne lui arriverai jamais à la cheville, que je n'aurai jamais son assurance.
(p. 27)
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