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Critique de marina53


Jojo, à 13 ans, est un enfant qui a grandi trop vite. Délaissé par une mère, immature et parfois brutale, qui préfère se shooter que s'occuper de ses deux enfants, et par un père en prison au pénitencier de Parchman depuis 3 ans, rejeté par ses grands-parents blancs, il est heureusement élevé par ses grands-parents noirs. Papy attentif et bienveillant et Mamy, malheureusement atteinte d'un cancer. Lui-même s'occupe de sa petite soeur, Kayla, à qui il voue un amour considérable. Papy ne manque pas de lui apprendre les choses de la vie, l'initie à l'histoire de la communauté noire encore victime de ségrégation dans ce Sud profond. Il lui raconte aussi son passé, lorsque lui-même était emprisonné à Parchman, là où il a rencontré un certain Richie...

Ce roman polyphonique se révèle tout aussi hypnotique qu'envoûtant. Trois voix, trois personnages se succèdent pour tisser une intrigue intense et poignante : Jojo, Leonie et Richie, cette âme errante que seul le petit garçon peut voir. À la fois empli d'amour, de désespoir mais aussi de lumière, le chant des revenants aborde avec finesse divers thèmes tels que la transmission, l'éducation, la parentalité, les conditions de vie des Noirs, le racisme, les conditions d'emprisonnement dans les prisons, le pardon, la mort... Jesmyn Ward dépeint, avec une certaine mélancolie, des personnages (fussent-ils vivants ou morts) désemparés, cabossés, ou profonds. La relation de Jojo avec River, son grand-père, figure paternelle de substitution, est d'une incroyable richesse et douceur. Un chant, à la fois poétique, sensible et tragique, s'élevant dans l'au-delà, et porté par une écriture lyrique et puissante.
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