AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791021029491
477 pages
Tallandier (24/09/2020)
4.15/5   40 notes
Résumé :
« Les commencements de la Révolution sont ceux d’une extraordinaire accélération de l’histoire. Les événements s’y bousculent dans un luxe d’acteurs, d’envolées, de confusion et de coups de théâtre. Ce qui s’est passé à ce moment-là n’est intelligible que si l’on restitue les faits dans une séquence fondatrice. »

Le 17 juin 1789, les députés du tiers état forment l’Assemblée nationale. Le 23 juin, ils refusent de quitter la salle du Jeu de paume où il... >Voir plus
Que lire après Sept jours : 17-23 juin 1789, la France entre en RévolutionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Décidément, j'ai de la chance en ce moment avec les livres d'Histoire. Enfin, avec Emmanuel de Waresquiel, je prenais peu de risques.
Comme l'indique sa conclusion : « Toute le Révolution est contenue dans cette semaine-là ».
Il avoue avoir tâtonné quant à la période à retenir.
Dans un 1er temps, c'est la journée du 20 juin qu'il retient, le fameux « Serment du jeu de Paume » lors duquel les députés du Tiers Etat jurent de ne pas se séparer avant d'avoir donné une Constitution à la France. Mais très vite il s'aperçoit que cela ne peut avoir de sens si un 1er serment n'avait été prêté le 17 donnant naissance à l'Assemblée Nationale par ce même Tiers Etat. Enfin, il s'arrête au 23 juin, après la séance royale. Louis XVI accorde tout et bien plus que ce que les députés espéraient mais ils refusent de quitter la salle des Menus Plaisirs à la demande de Dreux-Brézé son maître de cérémonie. Ça y est : le passage de la souveraineté du Roi à l'Assemblée est achevée.
Après quelques retours en arrière bien nécessaires notamment pour rappeler le contexte de la réunion des Etats Généraux, quelques prolongements dans le futur afin d'évoquer les destins souvent tragiques des protagonistes, il pose les enjeux pour des acteurs très nombreux, qui jouent quasi en solo la même partition : le Roi bien sûr, ses frères Provence et Artois, le cousin Orléans, Necker, Sieyès, Mirabeau pour ne citer qu'eux.
S'il s'attarde aussi sur la mise en scène des lieux, « la salle des menus plaisirs, « la salle du jeu de Paume », les tenues vestimentaires de chaque ordre, c'est pour mieux nous éclairer sur les certitudes, la morgue des uns, les susceptibilités et les ambitions des autres.
S'il cite autant les Mémoires, les Journaux intimes, les lettres, c'est non seulement pour trouver des sources inédites mais aussi pour dépoussiérer ce que la mythologie nationale a fait de ces évènements. Il nous restitue ainsi les réactions, le ressenti des acteurs, des spectateurs sur l'instant. On perçoit dès lors nettement l'absence de conscience politique de ceux qui sont censés conseiller Louis XVI, le désarroi du Roi qui craint plus que tout la banqueroute qui menace sa gouvernance, désarroi aggravé par la mort du Dauphin le 4 juin, les désordres des débats qui conduisent les plus modérés à s'engager dans des voies extrêmes, la peur qui les saisit à froid… et le peuple… le peuple submergé d'informations alarmistes, complotistes, qui rêve et s'enflamme.
C'est un récit passionnant, fort bien construit.
Waresquiel n'est pas qu'un grand spécialiste de cette période, il a aussi une excellente plume ( j'ai pu le lui dire de vive voix lors d'une rencontre). Ainsi, s'il se plait à rapporter les propos des uns, des autres, il a lui-même le sens de la formule.

« Il n'en reste pas moins qu'à la veille de la convocation des états généraux la charge de la dette était à l'Etat ce que son talon était à Achille, un risque mortel ».
Commenter  J’apprécie          202
Du beau travail !
Merci Monsieur Waresquiel pour votre conférence au Mans et votre très gentille dédicace !
Oui, effectivement je lis avec beaucoup d'attention vos livres car ils apportent toujours un nouveau regard pertinent sur la Révolution française.

Par cet ouvrage, l'auteur nous démontre que la Révolution "s'est faite" en 7 jours (du 17 au 23 juin 1789) avec la publication de trois décrets :
Le 17 juin, où les députés du Tiers état s'érigent en Assemblée nationale ; le 20 juin, où ils jurent de ne jamais se séparer avant donné une constitution à la France ;
et le 23 juin 1789, où ils envoient promener le roi, sa cour et les soldats avec la phrase de Mirabeau "nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes !"

C'est vrai, comme l'indique l'éditeur sur la quatrième de couverture, l'auteur raconte ces 7 jours tambour battant en un récit alerte qui se lit comme un roman à suspense !


Le plan :
- Première partie : le roi ou la nation ?
- Deuxième partie : Nous le jurons !
- Troisième partie : Echec et mat
- Conclusion : la théorie des dominos

Un plan chronologique dont les différents chapitres ont des intitulés originaux : par exemple, une salle de bal, Elections, piège à cons, Qui t'a fait député ?, Ils ont franchi le Rubicon, En France, les mots précèdent les choses… Non seulement c'est amusant et incitent à lire les chapitres, mais ils résument bien le contenu !

Dans un style accessible, non académique, Emmanuel Waresquiel nous démontre qu'en sept jours, le pouvoir passe des mains d'un roi, déjà affaibli, à une Nation.
La Révolution s'est jouée en quelques jours, soit une révolution politique, sociale et égalitaire !
- révolution politique : par l'invention d'une nouvelle souveraineté incarnée par l'Assemblée qui exercent les pouvoirs (législatif et exécutif).
- révolution sociale : par le renversement des structures de la Monarchie.

Sur ces points, je reste dubitative, car le suffrage reste censitaire, pour les députés, la Nation n'est pas le peuple : le peuple est ignorant ; la Nation est composée de ceux qui pensent, peuvent voter, lisent, écrivent, paient l'impôt : les propriétaires.
La Révolution sociale s'est amorcée après sous la Convention avec notamment les décrets de Ventôse...

Les députés essayent de maitriser ce peuple (le quatrième ordre, le "quart peuple") qui tente de s''insinuer dans les changements.

Les trois décrets qui ont fait cette Révolution :
- l'Assemblée nationale s'arroge le pouvoir régalien de lever les taxes
- La dette publique est sous la protection de la Nation
- Création d'un comité chargé de régler les problèmes d'approvisionnement et de disette.

Un livre brillant, convainquant par un historien de grand talent.
4 étoiles, car anti- robespierriste primaire par un historien spécialiste de la Restauration…

Abordable par tous, il se lit d'une traite !
Je vous le conseille vivement pour se rappeler cette année exceptionnelle qu'est 1789 !
Commenter  J’apprécie          170
L'ouvrage d'Emmanuel de Waresquiel est d'autant plus pertinent qu'il se lit comme un thriller, dans un style plein d'humour, des chapitres courts, d'une grande facilité de lecture, une belle présentation (jolie typographie sur papier couleur maïs, notes reportées en fin d'ouvrage et illustrations judicieusement choisies). Un universitaire qui sait écrire, c'est tellement précieux !

C'est cette semaine extraordinaire du 17 au 23 juin 1789, qui ne fut pas sanglante à l'instar de celle de mai 1871, mais où s'est jouée toute la Révolution, en un brutal escamotage d'une souveraineté par une autre. En fait, la prise de la Bastille dont on a fait le symbole de la Révolution, n'en constitue qu'un événement périphérique. Cette folle semaine de juin fut celle du choc de deux légitimités : celle de la rue et celle de la tribune. Un affrontement que nous retrouvons tel quel aujourd'hui entre représentation parlementaire et manifestations de rues.

La situation de la France est grave en ce printemps 1789. Aléas climatiques, mauvaises récoltes, émeutes de la faim se sont succédés en 1788, puis en mars et avril 89 à Paris et en province en raison de la hausse du prix du pain. le trésor royal est au bord de la banqueroute, ce qui effraie avant tout les titulaires de rentes, essentiellement les bourgeois lettrés qui vont fournir la grande foule des députés du Tiers état. Des troupes sont cantonnées autour de la capitale, afin de surveiller les marchés et les approvisionnements.

Le roi se résout à convoquer les états généraux pour trouver de nouvelles ressources.
L'élection des députés s'est réalisée dans une grande pagaille. le doublement du Tiers a été obtenu, et ce sont ainsi 590 députés roturiers qui vont venir siéger à Versailles, autant que ceux de la Noblesse et du Clergé, dans une magnifique salle des « Menus plaisirs » agrandie à cette fin mais où on ne voit pas grand-chose et où seuls quelques ténors vont se faire entendre. Parmi eux, le « parti des avocats » domine : maîtrise des techniques de propagande, manipulation des assemblées, ces délégués sont pétris des idées des Lumières et des groupes de pression que sont les clubs, les sociétés savantes et les loges maçonniques.

Le souverain souhaite des subsides pour boucler ses finances, mais il a un train de retard. Les députés du Tiers revendiquent la liberté de délibérations, le vote par tête et non par ordre, l'égalité des droits en matière fiscale et pour l'accès aux grades militaires. le combat est entre le Tiers et les deux autres ordres, le mérite contre les privilèges de la naissance.

Tout bascule le 20 juin : l'Assemblée se proclame constituante, permanente, unanime et indivisible. C'est le fameux Serment du jeu de Paume – on avait fermé la salle des Menus plaisirs pour préparer la venue du roi, les députés se réunissent un peu plus loin et désormais les députés du Tiers jurent de rester fidèle au décret : « Partout où ses membres sont réunis, là est l'Assemblée nationale ». C'est l'appropriation unilatérale des pouvoirs du roi par les députés du Tiers état.

La peur et la violence entrent alors dans le processus de construction d'un nouvel ordre social, avec le mythe du complot aristocratique.

Louis XVI se rend à l'Assemblée le 23 juin pour énoncer ses propositions. C'est sa première apparition depuis l'ouverture des Etats généraux le 5 mai. Il lit trois discours. Un programme libéral mais qui maintient les trois ordres, accueilli avec un universel mécontentement. A la fin de son discours, il quitte la salle et on demande aux députés de sortir eux aussi. C'est là que Mirabeau déclare : « Il n'y a que les baïonnettes qui puissent nous faire sortir d'ici ! ».

Tout est dit : ce 23 juin, alors que seul le roi, oint du seigneur, était inviolable, l'Assemblée déclare que la personne de chaque député est inviolable et ce décret achève le transfert de souveraineté du roi à la Nation.

Voilà donc en un livre d'une parfaite clarté, le récit et l'analyse de cette semaine cruciale que je n'avais jamais réellement étudiée, et qui montre à quel point les travers de notre société divisée et effervescente n'ont pas beaucoup évolué au bout de plus de deux siècles.


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          101
Ce livre nous explique comment la révolution française s'est jouée en l'espace de sept jours et de quelques décrets qui ont fait basculer l'histoire et ont entrainé la chute inévitable de la monarchie.
Finalement nous avons, de cette période, surtout retenu la prise de la Bastille mais finalement les événements liés aux discussions et négociations des représentants du tiers état et le serment du jeu de paume sont beaucoup plus importants.
Lecture à réserver pour les fans de la période, dont je fais partie. L'auteur et historien fait appel à beaucoup de sources et références indexées en fin de livre. Un énorme travail de reconstitution.
Commenter  J’apprécie          81
Une fort belle érudition pour cette semaine qui précède de peu le (trop) célèbre 14 juillet.
En trois journée, la monarchie (et pas seulement l'absolutisme) s'effondre ; c'est dire que l'édifice était déjà chancelant.
Certains personnages politiques ne sont pas sans rappeler ceux d'aujourd'hui, même si l'auteur n'en dit rien. Cela me confirme à nouveau que tout est dans la Révolution française (quantité de principes, comme le contrôle des élus par exemple) et que nombre d'événements politiques français ne font que la rejouer.
Un "roman" passionnant.
Commenter  J’apprécie          70


critiques presse (2)
Lexpress
30 novembre 2020
Alors que la prise du 14 juillet a tout occulté dans notre mémoire nationale, Emmanuel de Waresquiel rappelle avec son magistral "Sept jours" que le mois de juin 1789 fut autrement décisif que celui de juillet.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
20 octobre 2020
Emmanuel de Waresquiel donne une chronique haletante de la semaine décisive qui bouleversa l?histoire de France.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La Révolution s'est jouée et accomplie en sept jours et cinq décrets. Il n'a fallu que ce "quart d'heure", comme dirait Victor Hugo des Cent jours, pour que la souveraineté passe tout entière du roi à la nation et que les vieilles structures sociales héritées de la féodalité s'effondrent.
Commenter  J’apprécie          140
De l'extérieur, le bâtiment n'a pas beaucoup changé depuis sa construction en 1687. On y entre par une porte à fronton frappé des trois fleurs de lys royales. On traverse un premier vestibule, au rez-de-chaussée du logement du concierge, et on pénètre dans une vaste salle d'environ 30 mètres de long sur 11 mètres de large éclairée des deux côtés par de grandes fenêtre hautes à arcades de bois munies de filets. Une galerie basse et couverte y court sur trois côtés à l'usage des spectateurs et des parieurs. Le sol est fait de grandes dalles de pierre, le plafond est d'un bleu sombre constellé de fleurs de lys d'or.
Commenter  J’apprécie          10
Le mercredi 17 juin, les députés du tiers état se constituent en Assemblée nationale. Le samedi 20, ils jurent de ne jamais se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. Le mardi 23, ils envoient promener le roi, sa Cour et ses soldats : " Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes." Et le roi cède.
Commenter  J’apprécie          20
Au début de l'année, on ne comptait qu'une trentaine de journaux dont deux seulement à contenu politique. A partir du mois du mai et dans les six mois qui suivent, il s'en crée près de 200, quasiment un par jour en juillet, pour les trois quarts à Paris. Certains titres ne tiennent que l'espace de quelques mois, d'autres sont plus pérennes. La soif de nouvelles est telle que nombre de ces entreprises se montrent rentables malgré des tirages limités à quelques milliers d'exemplaires.
La Révolution, c'est donc aussi celle de la presse.
Commenter  J’apprécie          10
Les quelque 590 députés du tiers qui se présentent le 17 juin au matin à la porte de la salle commune de l'hôtel des Menus à Versailles sont un peu les enfants de tous ces désordres. Ils ont été adoubés deux fois en quelque sorte, par l'opinion et par le suffrage. Leur élection les a fait entrer dans une ère nouvelle de liberté. Elle leur a surtout donné une véritable légitimité et ce n'est pas une petite affaire. Ils se vivent comme les élus de la nation.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Emmanuel de Waresquiel (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuel de Waresquiel
À l'occasion de la 26ème édition des "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Emmanuel de Waresquiel vous présente son ouvrage "Jeanne du Barry : une ambition au féminin" aux éditions Tallandier.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2892541/emmanuel-de-waresquiel-jeanne-du-barry-une-ambition-au-feminin
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (129) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3166 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..