Ce roman est un hymne à l'amour, à la confiance. Bien sûr, il évoque des sujets graves comme l'adolescence, la dépression et le suicide mais il évoque avant tout le goût de la vie, la confiance en l'autre et les liens sacrés de la famille.
J'ai aimé ce livre car, au lieu de nous conduire vers un état de plus en plus triste et mélancolique, il nous montre le chemin de l'espoir. Il nous mène vers le bonheur de trouver l'autre et de se (re)-trouver soi-même.
« L'esprit est à soi-même sa propre demeure; il peut faire en soi un Ciel de l'Enfer, un Enfer du Ciel. »
John MILTON, poète anglais.
Ce que j'ai pensé des personnages :
Aysel n'est pas un personnage anodin. Son esprit est complexe et complexé. Elle a du mal à vivre; elle ne trouve pas sa place dans la société qui a rejeté son père (ou est-ce le contraire?). Elle se sent exclue et cette vérité personnelle prend le dessus sur tous les autres sentiments.
Elle pense : « J'ai toujours l'impression que ma peau est trop fine, que tout le monde peut voir au travers et constater combien je suis vide et sombre à l'intérieur. »
Côté prénom, elle n'est pas sans me rappeler Hazel dans
Nos étoiles contraires de
John Green. Cette jeune adolescente, aussi et malgré tout son ressenti malheureux, est une jeune fille pleine d'espérances, de contradictions, d'émois et de palpitations. Elle profite de son existence malgré son handicap social.
Son partenaire, Roman, alias FrozenRobot, est secret, aimable, aimant, prévenant. Il se cache surtout un jeune homme sensible, humain, culpabilisé et profondément bienveillant. Il se montre compréhensif, tellement humain.
Ce sont tous les deux, des personnages fragiles.
J'ajouterai à la liste de personnages admirables, la maman de Roman qui m'émeut. Son attachement, son « envahissement » est sincère et édulcoré de craintes et de peurs. Elle veille à sa manière sur son fils avec des qualités et des défauts. Sa personnalité me touche beaucoup. Et aussi, le professeur de physique, M. Scott.
Quant aux autres personnages de l'histoire, ils sont plus ou moins absents. On ne les perçoit que sous le regard d'Aysel. Elle déforme certainement leurs pensées. le lecteur n'a donc qu'une seule version de la réalité, par la narration de cette jeune fille isolée.
Ce que j'ai pensé de l'écriture : le livre est partagé en petits chapitres, datés, dans un décompte oppressant jusqu'au jour fatidique fixé par les deux adolescents. Si la lecture est plutôt légère en début de livre, le lecteur se stresse de l'évolution et de l'approche de ce fameux jour.
C'est avec beaucoup de simplicité que la plume de
Jasmine Warga nous mène jusqu'au final. Elle manie admirablement l'humour, le langage ado, la narration de leur vie quotidienne jusqu'à la chute de la décision de ces ados.
Ce que j'ai pensé de l'histoire : le scénario est bien construit. L'ensemble est cohérent. Les motivations sont explicites. Les sentiments sont développés à travers les paroles et les gestes des personnages. La tension monte crescendo, petit à petit, doucement mais sûrement. le lecteur se met, lui-même, la pression, en tournant les pages des chapitres. le petit coeur rouge et la ligne discontinue de chaque fin de chapitre nous apportent une note légère. Puisque chacune de ces fins conclue par un rappel en mots de l'objectif, c'est un espoir qui naît avec ces deux dessins… Celui de nous rappeler que nous visitons le monde insouciant de l'enfance ! Les enfants n'associent pas forcément leurs dires à leurs gestes, n'est-ce pas?
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