À quoi reconnaît-on un bon livre de science ?
C'est vrai, un bon livre de science, c'est un livre qui répond à des questions que l'on peut être amené à se poser ou à expérimenter. Mais ce n'est pas la seule qualité que doit posséder un tel livre. Encore faut-il qu'il y réponde clairement, sans ambiguïté et dans un langage accessible à un non spécialiste.
La force de l'exemple contribue pour beaucoup à l'efficacité des explications car elle promeut la représentation des phénomènes évoqués et donc l'appropriation par le lecteur de la notion discutée.
Mais pourtant, je serais tentée de dire que même s'il possède toutes ces vertus, un livre de science sera bien fait, plaisant, intéressant, tout ce qu'on voudra mais n'accèdera pas encore au statut de ce que j'appelle un BON livre de science.
En effet, lorsque vous vous déplacez dans une maison inconnue, que vous longez les murs d'un long corridor aboutissant à une porte, que la curiosité vous mène à ouvrir cette porte, à actionner l'interrupteur pour jeter un éclairage nouveau sur ce qu'il y a derrière cette porte, vous êtes certes satisfaits.
Mais, vous ne me ferez pas croire que vous n'aurez pas une toute petite déception si vous vous rendez compte que la pièce est borgne, qu'elle ne débouche nulle part, qu'elle n'offre aucun point de vue nouveau, aussi belle et richement meublée qu'elle puisse être, vous vous en lasserez vite.
En revanche, si derrière cette porte vous trouvez un salon de taille modeste mais muni d'une ou deux baies vitrées qu'on ne soupçonnait pas, d'un coin mal éclairé où moisissent quelques livres sur une étagère oubliée et auprès de laquelle une vieille porte qui grince et qu'on n'a manifestement pas ouvert depuis des lustres, munie d'un cadenas à l'ancienne mode dévoré par la rouille, vous risquez d'être plus intéressés. Au demeurant, si en examinant la pièce vous vous apercevez que sous le tapis, le plancher est percé d'une trappe et que la vieille cheminée au conduit plein de suie offre des proportions tellement inhabituelles qu'il semble être fréquenté par bien autre chose que des rongeurs malfaisants, alors, vous remercierez votre curiosité de vous avoir poussé à enfreindre la quiétude de cette toute première porte.
Au terme de cette métaphore un brin longuette, j'en arrive à prétexter que ce qui fait le mérite d'un bon livre de science, c'est sa capacité à soulever de nouvelles questions qu'on n'imaginait pas avant d'avoir tenté de trouver une réponse à la toute première qu'on se posait.
Selon cette définition, je crois sans hésitation que l'on peut mettre Oscar Et le Papillon dans cette catégorie.
En partant d'un phénomène a priori simple et bien connu des enfants — la lumière — il les amène à se questionner sur la nature, l'émetteur et le récepteur de cette étrange radiation.
On y passe donc en revue différentes sources de lumière, naturelles ou artificielles, chaudes ou froides, ce qui amène naturellement à évoquer la bioluminescence et l'emploi que les animaux font de celle-ci.
En un minimum de page et de façon très didactique, les enfants apprennent et se questionnent, on envie d'en savoir plus.
Bref, tout ce qu'on peut rêver d'un livre de science. Il ne me reste qu'à vous le conseiller très sincèrement et à adresser un grand bravo à son auteur,
Geoff Waring, pour cette belle réalisation.
En outre, ceci n'est la lumière que d'un seul avis, et vous savez bien que dans chaque recoin il peut receler de nombreuses parcelles d'obscurité, c'est donc qu'il n'est pas grand-chose.