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Critique de Jerome012630


Les fous du roi est un roman de Robert Penn Warren, prix Pulitzer 1947, que l'auteur reçut également en 1957 et 1979 dans la catégorie poésie. Il semble toujours être le seul auteur primé dans les 2 catégories.

Années 30. Jack Burden, le narrateur, est le bras droit de Willie Stark, "cul-terreux", comme il se qualifie lui-même, devenu gouverneur. Il est désormais "Le patron" et est bien décidé à ne pas laisser sa place à ceux qui ne souhaitent que sa chute.

Quitte à chercher à salir ses opposants, pratique désormais bien connue de la politique états-unienne.

Notons que l'auteur s'est inspiré du célèbre gouverneur de Louisiane Huey Long pour créer le personnage de Stark

Voilà pour le pitch initial. Mais le roman est plus complexe que cela, ce qu'illustre d'ailleurs sa narration, non linéaire, avec de fréquents allers-retours dans le temps. Mais l'auteur parvient toujours à maintenir la fluidité du récit, fluidité qui n'est pas toujours présente (attention, pas taper!) chez Faulkner par exemple.

La préface fait référence à cette écriture: "le lecteur pourra s'étonner en cours de route de telle digression, de tel flash-back, dont la nécessité ne lui apparaît pas d'abord; il s'apercevra plus tard que rien n'est laissé ici au hasard, que le moindre détail se trouve être justifié, parfois 300 pages plus loin"

Si Stark semble au début du roman le personnage principal, les personnages secondaires vont prendre peu à peu de l'épaisseur. Au point de faire de Burden le véritable héros du roman. C'est sa vie, ses doutes, ses allégeances et ses trahisons qui sont le coeur du récit, dont la densité nécessitera sûrement une relecture dans le futur.

En cela c'est un roman étrange puisqu'il dépasse le cadre que j'imaginais. Ce n'est pas un roman sur les arcanes de la politique américaine, comme je le pensais. La politique n'est finalement qu'un prétexte, une sorte de trame.

Sur ce, je vous laisse méditer sur une phrase de Stark: "l'homme est conçu dans le péché, il vient au monde dans la corruption, et passe de la puanteur des langes à la pestilence du linceul"

Bonne lecture!
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