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EAN : 9782251447841
400 pages
Les Belles Lettres (10/02/2018)
4.29/5   26 notes
Résumé :
« Savez-vous où il est, ce métèque ? » Et, avant qu’elle ait eu le loisir de répondre, prise dans son extase, il marcha sur elle et, à brûle-pourpoint : « Eh bien, il est mort ! Voilà où il est ! »
Elle reprenait conscience et le regardait avec un sourire de pitié indulgente.
« Mort ! Sur la chaise électrique. Coupable et exécuté ! Et vous savez pourquoi ? »

Le drame dont voici l’épilogue forme la trame du roman, qui s’ouvre sur l’arrivé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quel bouquin mais quel bouquin !

J'ai fini Les rendez-vous de la clairière hier soir et j'en suis encore toute retournée. J'ai adoré ce livre, il n'y a pas assez d'étoiles pour exprimer mon ressenti.

Robert Penn Warren signe un drame magnifique. Car c'est un drame, un drame antique, où le sort s'emploie à faire plier les protagonistes. Rien ne peut arrêter la roue qui les entraîne tous vers leur destinée fatale.
C'est d'une violence inouie.

La puissance du récit tient autant à ses personnages qu'au style de l'auteur et à sa trame.
Les longues phrases, les mots percutants, les points de vue qui s'imbriquent, tout cela donne une sensation d'inconfort à une histoire qui reste logique et compréhensible.

Je ne connaissais pas du tout Robert Penn Warren et je vous assure que je ne vais pas en rester là avec cet écrivain. D'autant que Les Fous du Roi a été publié dans cette édition.

Ce fut une superbe découverte que je dois à Babelio et aux éditions Les Belles Lettres qui m'ont fait parvenir ce titre dans le cadre de l'opération Masse Critique de janvier.
Merci, merci, merci !


CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2018
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Le quatrième de couverture n'en fait pas mystère : une tragédie va survenir dans ce Tennessee rural, où se heurtent les personnages de ce magnifique roman. Les éléments semblent contre eux dès l'ouverture de ce récit. Sous une pluie battante, un ciel gris et une rivière en crue, trois d'entre eux s'affrontent immédiatement. Cassie Spottwood, dans sa maison délabrée observe de sa fenêtre la rencontre sur la route d'un jeune inconnu à l'allure citadine et d'un chasseur, qui vient d'abattre un daim à la limite de sa clôture. Elle qui semble être à peine une ombre, et qui depuis des années s'occupe de son mari, Sunderland Spottwood, devenu grabataire après une attaque, s'arme de son fusil et tire aux pieds du chasseur pour faire respecter son droit de propriété. Il n'est pas un inconnu pour elle ce Cy Grinder, en réalité un amour (non partagé) de jeunesse. Elle propose au jeune homme errant, dont elle découvrira le nom, Angelo Passetto, de l'héberger contre des travaux, malgré le peu de chose qu'elle sait de lui.

Le drame va se nouer dans cette maison et ses environs (la clairière du titre). Bien d'autres personnages très marquants font contrepoint à ce quatuor du début du roman. La nature du Tennessee est à elle seule un personnage essentiel, seule réalité tangible parmi ces êtres qui semblent douter chacun de leur existence, jusqu'à l'angoisse, mais qui pourtant sont violents et cruels entre eux. Malgré le contexte et l'époque (la fin des années 1950 pour l'essentiel du récit) il est peu question de l'existence ou pas d'un Dieu, de la notion de péché ou même de damnation. On est au delà de la morale ordinaire dont pourtant certains de ses personnages se réclament, à commencer par Murray Guilfort, un homme de loi autrefois ami de Sunder Spottwood,. La question centrale reste toutefois celle de l'amour, partagé ou pas.

Il est évidemment difficile de ne pas penser à Faulkner. Mais s'il existe certains points communs, avec notamment "Sanctuaire" ou "Lumière d'août", Robert Penn Warren dans ces "Rendez-vous de la clairière" (une citation d'un poème) a son ton bien à lui, une manière à la fois très crue (dans les scènes de sexes notamment) mais aussi par moments presque floue, d'avancer dans son récit pourtant cohérent jusqu'à la dernière ligne.

Merci aux éditions des Belles Lettres et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet auteur dans le cadre de "Masse Critique". Je lirai sûrement bien vite "Tous les hommes du roi", son roman le plus connu.
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LES RENDEZ-VOUS DE LA CLAIRIÈRE de ROBERT PENN WARREN
Cy Grinder vient de tuer d'une flèche un daim devant Angelo, il veut l'emporter mais une femme, Cassie Killigrew, le lui interdit, il est sur sa propriété. Pour Cy, il est sur la route, prend Angelo à témoin mais Cassie tire un coup de fusil à ses pieds, il s'en va. Cassie demande à Angelo de dépecer le daim et lui propose de rester, ce qu'il accepte.
Murray Guilfort est avocat général, veuf, des filles de joie à Chicago de temps en temps, une décapotable, ambitionne la Cour Suprême, rend visite à Cassie qui s'occupe de son mari malade, Sunder. Il lui donne de l'argent régulièrement, il semble gérer leurs affaires.
Plusieurs années se passent, Angelo est resté et rénove la maison de Cassie et Sunder. En forêt il rencontre Charlène, qui le repousse mais il est attiré comme par un aimant, Cassie le surveille, Angelo, qui voudrait bien oublier son passé, ne sait rien des liens qui unissent ou ont uni tous ces personnages.
Un roman majeur qui reprend les thèmes chers à Robert Penn Warren, le côté absurde de la vie, la puissance du destin, la fatalité. Chaque individu dans ce livre, vu de loin, semble manipulé, comme prisonnier dans une toile d'araignée dont le centre est Murray. Mais lui même, ce que les autres ne perçoivent pas, est totalement englué dans un réseau inextricable de pulsions qu'il n'arrive pas à maîtriser. Si Les Hommes du Roi est son roman le plus connu, celui ci est selon moi son plus puissant, son plus abouti, là où il rejoint le plus Faulkner. Amour, haine, vengeance, ambition, Inoubliable.
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L'univers de Spottwood Valley.
En refermant Les Rendez-vous de la clairière de Robert Penn Warren, on ne peut s'empêcher de se dire qu'on écrit plus ainsi des romans, qu'on ne pourrait plus, qu'on n oserait plus… Et pourtant en constatant qu'il fut publié en 1971, on doit se rendre à l'évidence que ce roman ne date pas du 19ème siècle !! Bien des traits le rapprochent effectivement d'une veine classique (réaliste) de la littérature ; nombreuses descriptions précises et détaillées, des personnages bien définis aux caractères bien trempés et subtilement analysés, une intrigue somme toute simple et conventionnelle construite principalement autour d'histoires d'amour et de passions pas toujours partagées. Mais, à y regarder de plus près, il existe indubitablement une veine beaucoup plus moderne (presque contemporaine) : les personnages sont toujours la résultante de leur histoire personnelle et de leurs actions, leurs pensées apparaissent conditionnées par cet héritage. L'écriture de Penn Warren est elle-même modelée par le rappel incessant de ce passé, de plus l'écriture est elle aussi moderne car le narrateur, celui qui dit « je », varie fréquemment, c'est soit une personne extérieure (l'auteur ?), soit un des personnages qui, grâce au style indirect libre, expose les raisons de ses actes en nous faisant part de ses doutes et de ses réflexions les plus intimes et on passe insensiblement d'un narrateur à un autre (sans s'y perdre, ce qui est remarquable !!). le lecteur devient omniscient. le dernier aspect moderne repose sur la mise en scène discrète mais bien présente de scènes érotiques ou simplement charnelles qui n'auraient pas été exposées avec la même désinvolture cent ans plus tôt.
Au-delà de cette dialectique entre modernité et classicisme, on peut distinguer un deuxième centre d'intérêt : le rapport à l'espace. Ce roman se déroule dans le sud profond des USA, au fin fond du Tennessee dans Spottwood Valley, une vallée perdue, difficilement accessible, inhospitalière et peu peuplée où tout le monde se connaît depuis longtemps. le lieu joue ici un rôle fondamental, c'est pratiquement un personnage. Il s'oppose bien sûr à la ville (Nashville, Chicago) et à ses facilités matérielles, mais aussi à l'anonymat. Spottwood Valley est l'endroit où il ne se passe rien, c'est l'endroit de la solitude et de l'isolement, un microcosme fermé et excluant.
Troisième centre d'intérêt : la relation entre les différents personnages. On aborde ici l'aspect social du roman. Penn Warren met en scène une Amérique pauvre, physiquement et intellectuellement. Les riches habitent les petites villes environnantes mais éloignées, appartenant à un autre monde. On côtoie ainsi une société du racisme ordinaire dirigé contre les noirs et les « métèques » (étrangers), seuls les blancs connus peuvent occuper le sommet de la hiérarchie sociale ou même seulement faire partie intégrante de cette société. On a affaire aussi à des gens qui considèrent comme naturel d'appliquer la peine de mort, qui en éprouve même une certaine fascination morbide. Penn Warren dénonce ainsi en passant tous les travers de cette société qu'il critique sans jamais la mépriser. Sa très grande force, c'est de toujours rester à la même hauteur que ses personnages. Les Rendez-vous de la clairière s'affirme comme un roman du tragique de l'existence humaine, relativement pessimiste où la plupart des personnages finissent mal. Seuls Cy Grinder et l'avocat Leroy Lancaster laissent entrevoir une lueur d'espoir. En effet, contrairement aux autres, ils ne se laissent pas emporter par le destin. Par la recherche d'une certaine liberté individuelle, ils parviennent à échapper, tant soit peu, à l'isolement et au désespoir
Ce roman de Penn Warren me paraît pénalisé par certaines longueurs dans la précision et la description des personnages et de leurs réflexions intérieures. Ce manque de fluidité et de dynamisme se réalise au détriment de la suggestion des faits (ici tout doit être clairement établi) et de l'imagination du lecteur. Ces réserves n'empêchent pas une lecture agréable même si on éprouve, en fin de compte, le besoin de relire ce livre tellement on a l'impression d'être passé à côté de situations essentielles dont on n'a pas mesuré pleinement la portée dans l'instant. En effet, ce roman riche et foisonnant de mille détails exige une attention soutenue. Les Rendez-vous de la clairière donne envie de redécouvrir et d'approfondir l'oeuvre de Penn Warren en commençant par son roman le plus connu: les Fous du roi.
NB: Livre lu dans le cadre de Masse Critique, reçu avec un marque-page de bonnes qualité et dimension, typique des Éditions des Belles Lettres.

Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Ecrit à 65 ans dans une période où sa production romanesque est plus espacée en raison de son activité poétique, ce livre est une perle, un véritable chef d'oeuvre qui, à mon humble avis, montre une maturité dans la composition et l'écriture qui hisse largement Robert Penn Warren au panthéon des grands auteurs du sud, à l'égal de Faulkner ou Caldwell, pour ne citer qu'eux. Ce n'est évidemment pas que Les Fous du Roi, son livre le plus connu, soit d'une écriture quelconque, loin s'en faut, mais là… tout y est, la façon extraordinaire qu'il a de faire correspondre les émotions avec les éléments naturels (à la Tempête de Shakespeare), la tension incroyable qui peut résulter d'une combinaison de racisme typiquement du sud, d'oppression des femmes dans le monde rural qui ont toute leur vie été réduite à leur fonctionnalité au détriment de leur féminité, le fantasme d'une libération qui ne peut venir que d'un élément extérieur (le métèque italien Angelo ici) à ce monde fermé et réactionnaire, il y a tellement de thèmes réunis et tous admirablement traités que j'en perd le fil de ma critique ! Mais peut-être est-ce justement qu'il n'y a pas un fil directeur mais une toile d'araignée dans laquelle se débattent les caractères emblématiques du monde rural du sud qui constituent ce chef d'oeuvre. Personne ne peut se tenir à l'écart des souffrances que provoquent un monde en perdition – car son avenir est bien sur de disparaitre – et Murray ne souffre pas moins que Cassie de la culpabilité de ses actes et de son incapacité à aimer dans cette vie où, au nom des lois et de la tradition, on réfute le sens de la justice. La fin de livre laisse espérer un futur meilleur et apaisé dans une scène magnifique où la nécessité de sortir de l'ombre d'un arbre au clair de lune accompagne la prise de conscience de Cy Grinder… et vous laisse tout ébloui…
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
L'homme essayait de ne penser à rien. Malgré la pluie qui ruisselait sur sa nuque, il gardait la tête penchée en avant sur le bout pointu de ses soulier vernis, tandis qu'il les déplaçait avec précaution l'un après l'autre dans la boue. Il ne pouvait détacher ses yeux de ses souliers qui le faisaient avancer sur cette route. Elle semblait ne mener nulle part, à jamais, et, quoiqu'il n'eût pas de mots pour l'exprimer, il avait le sentiment que cette marche était l'image même de sa vie depuis trente-quatre ans.
Il n'avait jamais vu pareil endroit, qui paraissait frapper de nullité tout ce qui avait pu lui arriver auparavant, même les rencontres avec des filles ou le whisky, ou la conduite rapide d'une voiture, ou les bagarres, ou encore quand il se tenait devant un miroir, nu, jusqu'à la taille, occupé à peigner ses cheveux bruns jusqu'à ce qu'ils luisent, lisses comme de la soie... non, rien du tout cela ne ressemblait à cette marche sous la pluie ; c'était comme si cela n'avait jamais existé. Une seule chose comptait : pencher la tête pour surveiller l'un et l'autre de ses souliers vernis en train de faire gicler la boue, pendant que la pluie dégoulinait dans son cou. La pointe se levait, avançait, s'enfonçait dans la boue rouge, se relevait et grâce à ce rythme, il n'éprouvait plus ni peur, ni colère, ni tristesse ; au contraire une impression de liberté et de force.
Il pensait : "Eccomi, moi, Angelo Passetto, moi, et qui marche sur la route !"
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Elle aurait couru après lui et elle ne l'aurait plus jamais, jamais quitté... Mais il n'avait pas tourné la tête. Lorsque la porte s'était refermée derrière lui, elle avait pensé : "Il en aime une autre plus que moi."
Aussi, nuit après nuit, ranimant le passé dominé par cette retraite des épaules épaisses à travers la salle commune, elle finit par éprouver une répulsion à l'égard de toutes ces étreintes, ces explorations, ces enlacements qu'elle avait supportés avec tant de constance, et une répulsion encore plus grande au souvenir de la chaleur de sa propre haleine, de ses lèvres humides, de ses tremblements et de ses larmes. Elle aurait voulu demeurer dans l'obscurité, se sentir coupée de celle qu'elle avait été, comme si cette femme-là - l'ancienne Cassie - eût été abandonnée pour toujours sur l'herbe d'une combe ensoleillée près du ruisseau ou nichée, pleine de honte, sur le siège arrière de la vieille voiture d'ouvrier. Elle fermait les yeux et voyait, en réalité, le corps abandonné de cette Cassie-là, telle une poupée jetée dans un coin , tandis que dans cette vision même se mêlait à son dégoût une pitié triste et lointaine pour toute cette passion et ces désirs qui n'avaient menés à rien.
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Parfois il allait seulement jusqu'au supermarché des Corners. Quelques jours après la soirée de l'anniversaire, il approchait de la maison dans la pénombre du crépuscule quand il vit de la lumière à la fenêtre de la cuisine puis l'éclair rouge de la robe. Il vint contre la fenêtre et se tint caché dans l'ombre du cèdre pour regarder dans la boîte de lumière.
Elle était près de sa table, penchée pour mettre le couvert, et il s'avisa tout à coup avec émotion que, bien qu'il l'eût déjà épiée, il n'avait jamais pensé une seule fois à elle, en tant qu'être solitaire, et maintenant elle était là, seule, sous la lumière, telle qu'elle était et qu'elle ne pouvait jamais, jamais être quand elle n'était pas seule... pensée qui le remplit d'effroi car il ne trouvait pas de mots pour exprimer ce qu'il ressentait en la voyant là, penchée sur la table, et dans sa posture, une sorte d'allusion à son âge, une fêlure ou une fatigue qu'il n'avait jamais décelée avant ; à moins qu'il n'ait pas su ce que c'était, car elle ne portait pas alors la robe rouge et, en ce cas, cela n'aurait pas eu d'importance... si elle ne portait pas la robe rouge.
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Il descendit et sortit. La lune était pleine et brillante, une lune de froid. Des ombres striaient la blancheur de la neige comme de l'encre renversée. La trace de ses pas entre la grange et la maison étaient effacées ; il regarda à l'endroit où elles auraient dû se trouver et où elles n'étaient plus... c'était comme un monde à jamais vide de présence humaine.
Il s'en alla vers la grange, la dépassa, et tourna à droite pour suivre le contour du champ en pente, sentant sous ses pieds les lignes des anciennes dérayures. Il gardait les yeux fixés sur l'ombre des bois, au loin. A l'orée, il se retourna et jeta un coup d'oeil sur le ciel vide et clair. Le monde le quittait lui-sembla-t-il, et il aurait pu rester là en contemplation devant les astres sans plus avoir à bouger ni à se souvenir. Puis il regarda la pente où la blancheur de la neige était avivée par la blancheur du clair de lune et en contraste les trace noires de ses pas qui jalonnaient son parcours, montaient de plus en plus nettes et noires jusqu'à l'endroit même où il se tenait, en un simulacre de poursuite impitoyable, et soudain comme si ses souliers eussent été doués d'une vie propre , ou que la terre se fut animée dessous pour les saisir et les forcer à avancer, il s'enfonça sous le couvert des arbres, à travers la géométrie hallucinante du clair de lune blême et des troncs noirs, de leurs ombres noires sur la neige blanche.
Il parvint enfin à la clairière, brillante sous la lune, les pierres de l'édifice blanchies par la lumière de l'astre, le cours sinueux de la rivière souligné par sa noirceur luisante, sauf là où elle était prise en glace ; au delà les fûts sombres d'arbres dénudés et le feuillage massif des cèdres.
Il alla jusqu'à la porte de la laiterie.
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Avec d'infinies précautions, elle sortit ses mains de dessous les couvertures, l'une après l'autre, et effleura ses joues : c'était comme la caresse d'une plume. Sa chair eut des fourmillements, qui se prolongèrent après qu'elle eut cessé. Elle pensa à l'air qui toucha son visage de partout, le modelait, lui donnait forme et vie. Auparavant elle n'y avait jamais pensé: vous étiez une forme et l'air était sans forme, mais son enveloppe, son toucher créait le fourmillement qui était le signe de votre existence, vous faisait savoir que vous étiez vivante, que vous étiez vous-même...
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