AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jeinus


"Pour chaque grand homme de pouvoir, il y a un premier cercle, un choeur de femmes et d'hommes là seulement pour exécuter la volonté du monarque, que ce soit en bien ou en mal."

Dans tout les hommes du roi, nous suivons donc, au travers des yeux de Jack Burden, narrateur peu scrupuleux et membre du premier cercle, l'ascension politique de Willie Stark. Au départ modeste plouc, Stark réussira, grâce à sa capacité à galvaniser les foules, et à servir le petit peuple avec une volonté sans pareille et des moyens pas toujours recommandables, à gravir tout les échelons du pouvoir jusqu'à devenir Gouverneur de la Louisiane.

Jack Burden est un personnage difficile à cerner, polyvalent, à la fois historien, détective, homme de main, maître chanteur, aux côtés de Willie Stark depuis ses débuts, il a vu le politique débutant qu'était auparavant celui qu'il appelle (et que tout le monde appelle) "Le Boss" s'aguerrir de meeting en meeting, de confrontation en confrontation, élection après élection, le temps de se faire les dents et de comprendre tout les rouages de cette mécanique bien huilée que sont les coulisses du Pouvoir.

En véritable homme de confiance de Stark, Jack Burden va se voir confier une mission qui va profondément modifier le cours, pas seulement de sa vie mais de celle de tout les protagonistes du roman.

Robert Penn Warren a reçut aux États Unis le Prix Pulitzer du Roman en 1947 pour "Tout les hommes du Roi" puis le Prix Pulitzer de Poésie en 1957 et 1979. Il est le seul à avoir été récompensé dans ces deux catégories. ça vous classe un bonhomme.

Je dois dire que ce qui m'a marqué dans ce roman, paradoxalement, c'est la relative lenteur avec laquelle est mené le récit. C'est mou me direz-vous? Et bien pas du tout! 640 pages et impossible de décrocher! Alors pourquoi? Et bien parce chez Penn Warren tout est minutieusement décrit, c'est dense, fourni en informations historiques, chaque personnalité est dépeinte de façon poussée, chaque intrigue est ficelée avec adresse jusqu'à son dénouement, rendant le lecteur un peu étourdi mais fier d'avoir su s'accrocher jusqu'au bout car cela en valait la chandelle.
Ajouté à cela toute une trame d'ordre métaphysique qui fait basculer le roman dans des sphères encore plus intéressantes, visez plutôt : "...si toutefois il est possible que quoi que ce soit ait jamais une cause physique. Car le monde matériel, bien qu'il existe et que son existence ne puisse être nié sans blasphème, n'est jamais cause. Il n'est qu'effet, symptôme. Il n'est qu'argile entre les mains du potier..". Voilà voilà. Et comme toujours le livre est magnifique, quelle belle couverture, quel bel objet, quel beau papier, merci à Monsieur Toussaint Louverture !

Ce roman, accès sur le milieu politique et ses affres, s'inspire, d'après ce que j'ai compris de la carrière de Huey Long, véritable Gouverneur de l'État de Louisiane dans les années 30.
Robert Penn Warren s'est donc servi des traits de caractère de celui-ci pour créer ce Willie Stark, et nombre d'Américains ont reconnu Long sous les traits de Stark.
Orateur populaire ovationné par les foules, il avait mis en place un régime où la corruption et le chantage étaient de mise. Cependant, de nombreuses réalisations d'ordre sociales sont à mettre à son actif comme la construction d'hôpitaux ou d'écoles. Tout cela nuance le côté poigne de fer de cet homme aux multiples facettes, lui donnant une vraie valeur morale et humaine, peu d'Hommes politiques peuvent s'en targuer
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}