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EAN : 9780307742315
288 pages
Anchor (01/05/2012)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
In December 2009, a group of the CIA’s top terrorist hunters gathered at a secret base in Afghanistan to greet a rising superspy: Humam Khalil al-Balawi, a Jordanian who had infiltrated the upper ranks of al-Qaeda. For months, he had sent shocking revelations from inside the terrorist network and now promised to help the CIA assassinate Osama bin Laden’s top deputy. Instead, as he stepped from his car, al-Balawi detonated a thirty-pound bomb, instantly killing seven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
+++++++ L'AGENT TRIPLE +++++++

Dans mon billet du livre de Marc Trévidic "Terroristes" du 9 septembre dernier, j'avais annoncé la chronique de la brève existence du docteur palestino-jordanien, Humam Khalil Al-Badawi, basée sur l'ouvrage du journaliste d'investigation et lauréat du fameux Pullitzer Prize, Joby Warrick, "The Triple Agent". Un titre un peu mal choisi pour la biographie d'un homme pratiquement hors toute catégorie.

En effet, Humam (Arabe pour 'le courageux') Al-Badawi est difficile à classer : à la fois idéaliste et terroriste ! Un jeune médecin brillant, qui au lieu de chercher une position prestigieuse et bien payée, soignait le plus souvent ses pauvres compatriotes palestiniens, surtout les gosses, sans réclamer d'honoraires, mais en même temps quelqu'un qui a terminé sa vie dans un éclat terroriste suicidaire.

Il est né au Koweït le jour de Noël 1977, aussi bien que ses parents appartenant à la classe moyenne, son père était instituteur, voulait d'abord le prénommer "Isa" ou Jésus en Arabe. Un des 10 enfants d'un couple qui avait abandonné leur foyer en Palestine, à la création de l'État d'Israël, et qui au moment de l'invasion de Koweït par Saddam Hussein en 1990 s'était réfugié en Jordanie. Début 2018, leur nombre dans ce petit royaume de même pas 10 millions d'habitants est de presque un quart : 2,286 millions. Beaucoup d'entre eux résident dans des camps et c'est surtout là que le jeune Al-Badawi officiait gratis "pro deo", plus particulièrement dans la clinique du camp de Marka, à la sortie d'Amman.

J'ignore si c'est ce camp que j'ai vu, en 1975 en passant par la capitale jordanienne, mais il offre une vue tristounette presque aussi misérable que ceux de Sabra et Chatila à Beyrouth Ouest. Ce qui est d'autant plus frappant comparé aux quartiers chics d'Amman.

Humam avait terminé son enseignement secondaire comme premier de sa classe avec 94 % des points. Avec une bourse d'études, il se rendit à l'université d'Istanbul pour des études de médecine, ne parlant pas un mot de Turc. Six ans après, il y devint toubib. C'est là qu'il fit la connaissance de son épouse, Define Bayrak, une journaliste turque, rencontré sur internet. le couple a eu 2 filles : Leïla, prénommée ainsi en honneur de la terroriste palestinienne, Leïla Khaled, qui en 1969 avait détourné un avion américain de la TWA, et Lina, en honneur à la réalisatrice palestinienne née en Suède, Lina Makboul, qui avait produit un film documentaire sur Leïla Khaled, intitulé "Hijacker" ou 'Pirate de l'air'. Leïla Khaled est née en 1944 à Haïfa et est actuellement membre du Conseil National Palestinien. C'est dire que Define et Humam partageaient les mêmes vues sur la cause palestinienne, sans cependant le volet violence.

Humam ayant pitié de ses pauvres compatriotes palestiniens et foncièrement pessimiste quant à leur avenir, commença un blog sur internet, sous le pseudo d'Abou Doujana al-Khorasani, d'une extrême virulence contre Israël, l'Occident et surtout les États-Unis, qui eût un considérable succès partout dans le monde arabe. Ses messages de haine furent captés et localisés par la CIA qui en informa le Mukhabarat (service de renseignements) jordanien.

Le 19 janvier 2009, Humam fut arrêté par le Mukhabarat et avait la grande chance d'être interrogé par le capitaine Ali bin Zeid. L'officier et son prisonnier n'avaient pas seulement le même âge, 32 ans, mais une éducation comparable. le capitaine du contreterrorisme. qui était par ailleurs un cousin du roi Abdallah II de Jordanie, éprouva de la sympathie pour Al-Badawi et réussit à convaincre celui-ci de collaborer. Au bout de 3 jours, Humam fut libéré et la CIA à Langley informé de l'accord intervenu.

Deux mois plus tard, Humam partait en mission pour Peshawar et le Waziristan au Pakistan, à la frontière de l'Afghanistan, afin de s'infiltrer parmi les groupes des talibans fanatiques. Lorsqu'il reporta avoir rencontré Baitullah Mehsud, leader taliban puissant, et qu'il espéra rencontrer Ayman al-Zawahiri, le numéro 2 d'Al-Qaïda prochainement, c'était le branle-bas de combat à Langley et à Washington, où le président Obama fut renseigné personnellement à la Maison-Blanche. Comme Oussama ben Laden, de qui il était le bras droit, Zawahiri avait disparu de vue depuis 2002, malgré les recherches continues de la CIA.

À la CIA les avis étaient partagés : certains étaient enthousiastes de cette chance inouïe, d'autres sceptiques estimant que c'était trop beau pour être vrai, venant d'un espion sans formation ni entraînement. Humam était un blogueur célèbre et un médecin et Zawahiri, bien que toubib lui-même, souffrait de sérieuses complications de diabète. Donc bin Zein fut chargé d'activer cette piste comme top priorité.

Il fut convenu que Humam se rende à la base américaine de Khôst en Afghanistan, à une trentaine de kilomètres de la frontière pakistanaise.
Ce que tout le monde ignorait c'est qu'après la liquidation de Baitullah Mehsud par un drone américain, le 23 août 2009, le numéro 3 d'Al-Qaïda, Cheikh Saïd al-Masri, préparait Humam à un attentat-suicide, entre autres pour humilier le roi Abdallah trop compréhensif à l'égard d'Israël.

Le 30 décembre 2009, un comité d'accueil important attendait le super espion à Khôst. Dès son arrivée, Humam déclencha sa bombe tuant 9 personnes : 7 Américains, dont Jennifer Matthews, commandant de la base, 45 ans, Ali bin Zein et un Afghan dont le nom n'a pas été dévoilé !
Ce fut, selon le directeur de la CIA de l'époque, Leon Panetta, "la plus grosse perte militaire de la CIA depuis 1983 à Beyrouth".

Comme déjà indiqué le titre de l'ouvrage "Agent triple" a été, à mon avis, mal choisi, puisque Humam Al-Badawi n'a eu tout au long de 2009 qu'une seule et unique loyauté : envers le peuple palestinien. C'est un peu dommage car l'ouvrage de Joby Warrick est fondé sur des recherches solides et de nombreux entretiens avec des agents de la CIA et des proches des victimes. Pourtant il se lit comme un excellent thriller. Soyez sans crainte des noms arabes, pour nous pas toujours faciles, car l'auteur a, tout au début du livre, incorporé une liste fort utile des personnages principaux avec leurs grades et fonctions.

Une des grandes qualités de cet ouvrage réside dans l'approche psychologique du personnage principal : sans en faire un héros ou un vilain, Joby Warrick montre qu'en réalité tout n'est pas simplement noir ou blanc.
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