Poursuite de ma découverte des compositeurs classiques célèbres. Aujourd'hui : Gustav Mahler.
Comme pour Berlioz, il s'agit d'une découverte totale, biographique et musicale. le seul morceau que j'ai entendu de lui est « Das klagende Lied », au printemps à la Philarmonie de Paris. Et j'ai été un peu trop bousculé à mon goût. On était trop dans l'explosion, dans la débauche de décibels. Pas assez de gradients, de mouvements calmes. Bref, ça partait mal !
Mais cette biographie me redonne espoir. La mort trop prématurée de Mahler (à 51 ans) ne lui a pas permis de laisser une oeuvre immense – 10 symphonies (la dernière inachevée) et quelques lieder. Cela permet à l'auteur
Christian Wasselin de détailler chaque élément avec un vocabulaire imagé et glorifiant, que j'ai parfois eu du mal à suivre (je ne suis pas assez calé en musique) mais dont émane le profond plaisir qu'il ressent à leur écoute. En lisant ses lignes, on ne peut que sentir le démon de la curiosité sortir de sa boîte pour venir agacer notre oreille.
Gustav Mahler l'homme est moderne. On pourrait le confondre avec un grand chef d'orchestre contemporain. Pourtant il a vécu dans cet empire austro-hongrois finissant, au multiculturalisme si enrichissant pour l'inspiration artistique mais aussi si violent lorsqu'il est secoué par les forces centrifuges des nationalités. La vie culturelle de l'époque m'est apparue dans ce livre assez proche de l'actuelle. Mahler partage sa vie entre la composition (surtout l'été) et sa carrière internationale de chef d'orchestre qui l'amène jusqu'à New York. Il est un plat de choix pour les journaux qui adorent le caricaturer (j'ai ajouté quelques caricatures sur le profil d'auteur Gustav Mahler). C'est un homme de caractère, longtemps volage jusqu'à sa rencontre avec Alma qui cristallise son amour.
En résumé, le livre permet de suivre son parcours, l'évolution culturelle de son temps, et fait la part belle à l'oeuvre qu'il décrit avec beaucoup de détails pour un Découvertes Gallimard. Les nombreuses illustrations et photos complètent comme agréablement l'ouvrage.
A présent il n'y a plus qu'à se plonger dans l'oeuvre. J'ai d'ores et déjà la 1ère, la 4ème et la 7ème Symphonies à écouter. Je suis curieux et j'espère vraiment aimer. Wasselin assure que Mahler, c'est l'innovation, la variété, le non-conformisme. Mais il dit aussi « la vie musicale à Vienne est partagée en deux camps : les adorateurs de Wagner d'un côté, les admirateurs de Brahms de l'autre », et Mahler est classé comme « disciple apparent de Bruckner, donc de Wagner ».
Or moi, je suis plutôt Brahms.