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D'Herbjørg Wassmo je garde un excellent souvenir du Livre de Dina, et de cent ans. M'orienter vers un ouvrage nettement plus personnel allait de soi. Je souhaitais en savoir plus sur elle pour mieux appréhender son oeuvre romanesque.

Ces instants-là s'organise en 3 parties dont on ne saisit pas vraiment ce qui les différentie, ni réellement la thématique de chacune d'elle. Les chapitres sont courts, et s'apparentent à des instantanés de vie sans dates ni repères. le lecteur a juste l'assurance que le les faits sont présentés de manière chronologique.

Ce qui frappe c'est l'écriture. Cette dernière est sèche, rêche, abrupte. Nombreuses sont les phrases tronquées. Tout est dépersonnalisé dans ce récit. L'auteur se définit avec un Elle qui repousse.
C'est le récit d'une femme qui s'est construite dans l'adversité, dans la difficulté, et sous le regard conservateur des autres alors qu'elle n'avait qu'une envie : vivre selon ses propres choix, et suivre sa propre voie, l'écriture.


Ce style, je ne le reconnais pas. En tout cas, ce n'est pas ce qui m'avait séduite dans les précédents romans que j'avais lus et beaucoup aimés.
J'ai d'abord été surprise par cette écriture, puis j'ai cru m'y faire…mais elle a fini par m'assommer tant elle m'a été désagréable à lire. le vécu de l'auteur est passé, à mes yeux, nettement en arrière-plan. A aucun moment, il m'a interpellé, et inspiré une quelconque émotion.

Il n'empêche, je continuerai à lire ses oeuvres de fiction qui semblent plus m'apporter ce que je recherche.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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J'ai beaucoup aimé ce livre, ce roman qui retrace la vie entière d'une femme de sa jeunesse à la maturité. Malmenée par un père incestueux dont elle ne parle pas, elle réussira à « gagner » sa vie. Mère très jeune, elle quitte son fils pour intégrer une école afin de s'émanciper. Une longue ascension, sans faire de bruit, la mènera au sommet de ce qu'elle pressentait enfant. Son désir d'écriture est le plus fort et tout en intelligence elle le conquiert bravement. Elle sera obligée pour cela de sacrifier certaines choses, être une « bonne mère » et une bonne épouse. Une écriture tout en retenue, en pudeur, les émotions sont contrôlées mais j'aime assez. Une belle résilience et un beau portrait de femme. le contraire de la condition pavillonnaire par Sophie Divry que je venais de terminer. le roman est écrit en courts chapitres comme un journal.
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J'ai commencé ce roman en étant très enthousiaste, j'avais lu de très bonnes critiques sur l'ensemble de l'oeuvre de Wassmo et j'avais hâte de la découvrir. Mais au bout de quelques pages, j'ai eu du mal avec le style, avec le personnage. J'avais l'impression que cette femme qui se raconte était totalement en dehors de sa vie, qu'elle en était simplement spectatrice. Je continuais à découvrir la vie de la narratrice mais sans jamais éprouver de plaisir à cette lecture. Je trouvais l'ensemble sans émotions, sans sentiments, surtout par le fait qu'elle ne donne pas de nom à ses personnages : le garçon, la fille… J'ai mis le livre de côté, déçue en me disant que je reviendrai dessus plus tard. Ce que j'ai fait… et là, peu à peu, le miracle a opéré, j'ai été happé par la musicalité des mots et des phrases et j'ai enfin découvert un personnage, qui loin de ne rien ressentir, était au contraire une femme à fleur de peau : « Elle essaie aussi de dessiner ses rêves. Mais c'est démoralisant. Soit trop moche soit trop bête. Lui rappelle combien elle est lâche et fuyante. On dirait qu'elle ne fait qu'attendre. Elle patauge dans sa vie et attend ». Au fil des pages, on partage sa vie : son enfance, le collège, ses études d'institutrice, ce fils arrivé « par hasard », son mari, sa fille… avec toujours la même ombre au-dessus d'elle : son père… Et puis elle découvre la poésie et l'écriture et va devenir une auteure reconnue aussi bien du milieu littéraire que du grand public. Elle est arrivée enfin au bout de sa quête et à se fabriquer ce destin dont elle disait « rien ne sert de croire au destin, il faut le fabriquer soi-même ». Un très beau portrait de femme porté par un style qui sous son apparente rudesse, est empreint de sensibilité et de poésie.
Lien : http://leschroniquesdu911.bl..
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Encore un roman de littérature scandinave et je ne m'en lasse pas ! quel régal. Mais quel livre difficile à critiquer ! nous sommes dans un roman (ou autobiographie voilée) à l'écriture exigeante et riche en fantasmagories mais aussi incisive sur la poésie des mots, sur l'esthétique et sur la précision du verbe. le lecteur peut être dérouté au démarrage par le fait que presque aucun des personnages n'a pas de nom, ils ne sont cités que par leur fonction ou statut. C'est l'histoire d'une destinée hors du commun et d'une introspection sans concession sur les états d'âme d'une jeune fille qui veut faire quelque chose de sa vie en opposition à un père qu'elle hait et une mère trop soumise.

Nous suivons cette jeune femme tout au long de sa vie et sur ses choix dans le grand nord norvégien. Je l'ai déjà dit dans ma précédente critique de « Je refuse » de Per Petterson, mais dans toute cette littérature nordique, la nature est un personnage à part entière qui créée un envoutement particulier. La lumière, le froid, l'isolement, le manque de lumière, tous ces éléments ont une influence sur les destinées.

Cette jeune femme que l'ont voit évoluer, se battre contre ses démons ( des crises d'épilepsies sans doute) contre son impression d'être sans intérêt, même quand on lui prouve le contraire est particulièrement attachante. Son combat pour donner un sens à sa vie, sa carrière d'institutrice mais surtout sa réussite en littérature son entachés par ses remises en questions personnelles. Elle est dans une solitude totale et parait en permanence étrangère à sa propre vie.

» Elle flotte dans son propre cerveau vide sans que quiconque sache qu'elle existe » p.68

« le pire … ce ne sont pas les mots qu'elle écrit, ni ceux qu'elle n'arrive pas à apprendre par coeur dans un manuel. le pire, ce sont les mots qui ne pourront jamais être dits et donc jamais écrits. c'est la destruction même. Ce qui jamais ne passe. » p.70

« Quand elle parle avec des gens, elle entend elle même la fausseté. Son dessein est d'enjoliver l'instant pour être aimée ou en tous cas acceptée. « p.74

« Rien ne sert de croire au destin, il faut le fabriquer soi-même. « p.81

Ces quelques citations reflète l'état d'esprit de cette jeune femme qui doute de tout et surtout d'elle même dans les moindres recoins de son âme.

Pour prendre possession d'elle-même, elle s'engage dans le métier d'institutrice. Elle se forge sa personnalité en s'opposant à la société patriarcale norvégienne. C'est une artiste, elle écrit et sera reconnue pour ses publications, elle dessine, tout cela lui confère une sensibilité particulière. Son attitude féministe lui donne l'apparence d'une assurance dont elle est dépourvue au fond d'elle même. Elle est très influencée par Simone de Beauvoir. Elle ne sait parler de ses sentiments qu'à travers l'écriture, car dans ces moments là, elle n'est plus elle-même.

La vie n'est qu'apparences, le principal c'est que les autres y croient !!!

« L'éternité et le chagrin songe t elle. Ces deux dimensions, elle en est une portion infime. Etrange. le chagrin d'une personne est plus petit qu'une particule de poussière dans l'univers » p. 174

Cette écriture saccadée, précise et souvent poétique est originale. La construction littéraire peut dérouter parfois mais fait vraiment partie du charme de ce roman.

Voilà un livre très riche émotionnellement car il résonne forcément en nous. Il est implacable et sans concession sur la personnalité de l'héroïne ( l'auteur ?).

Voilà donc vraiment un livre à découvrir et à déguster. Encore une littérature nordique à ne pas rater car elle sort des sentiers battus.

Lien : http://bibliothequedechalipe..
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"Ces instants-là" sont ceux d'une vie.

Une vie dévoilée petit à petit, image par image, par petites touches à travers des phrases tronquées.

Un ton rugueux, âpre, façonné par un environnement géographique proche du Grand Nord, où rien n'est facile.

La femme a vécu dans une île au Nord de la Norvège.

On ne connaît pas son nom, on sait d'elle qu'elle est petite, que jusqu'à son mariage, elle avait une longue natte.

Derrière ce "Elle" qui résonne à chaque page, c'est probablement l'auteur qui tisse sa propre histoire.


De l'adolescence à l'âge adulte, on prend connaissance de morceaux de vie.
Un père qu'elle méprise, pour qui elle n'éprouve que du dégoût, une petite soeur qu'elle adore, une mère énigmatique.


Mère adolescente, entre rêves et épisodes épileptiques, cette femme va conquérir son autonomie et sa liberté grâce à l'écriture .

"En écrivant, elle cherche à explorer ce qu'elle ne comprend pas dans la vie; dans la vie , elle se laisse décontenancer et oublie toute référence à la réalité".


Elle fait preuve d'une singulière capacité à tomber sur des hommes minables, très souvent autiste sans parvenir à intégrer les signaux du monde extérieur.

"Qui diable est-elle donc, qui ne peut s'abandonner, simplement être libre?"

Ses chemins de traverse, "cette honte de ne pas être. de ne pas être vraiment.Elle ne fonctionne pas. Pas toute seule. N'a aucun contrôle. Elle est l'étrangère.Invisible."


On perçoit le non-dit car ...laisse entrevoir... comment une vie peut en garder des séquelles...?

L'acquisition de la liberté, la décision de n'appartenir qu'à elle-même!

Mais à quel prix?
Il y a des sacrifices et des dommages collatéraux.

Un récit intime, poignant et lumineux, la destinée d'une femme forte à l'apparence si fragile mais qui se surpasse dans l'écriture.


Un roman brut mais plein de délicatesse.

Une écriture abrupte.

Mais que d'émotions, de sentiments!


Un livre lu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire 2014
Lien : http://jeblogueunpeubeaucoup..
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Avec Ces instants-là, deux choses sautent aux yeux:
-on a droit à une écriture vive rendue par le style de l'auteure: très souvent, on nous présente une phrase typique (avec sujet, verbe, complément, point) relativement courte et qui aurait pu être longue si elles n'avaient eu pour séparation un point plutôt qu'une virgule, commençant la phrase suivante par le verbe alors que le sujet est dans une des phrases précédentes. Dans un premier temps, j'ai trouvé ça très déstabilisant mais étonnamment, ça donnait un rythme rapide et malgré tout agréable.
-aucun des personnages dans ce livre, si ce n'est des célébrités, ne porte de noms. L'héroïne, c'est Elle, son fils est le garçon, etc… J'ai trouvé cela très original mais aussi particulièrement déroutant au début mais on s'y fait très bien. le seul souci, c'est qu'au bout d'un moment, elle rencontre d'autres personnes, notamment des hommes et n'ayant pas de noms, j'ai fini par me mélanger les pinceaux entre le père du garçon, le copain qu'elle a eu avant ou après, on ne sait pas trop, son mari, etc… Ça finit par devenir très confus au bout d'un moment et moi qui adore les détails, c'était plutôt perturbant et m'a déplu au bout d'un moment.

J'ai adoré la première moitié. J'ai beaucoup aimé le personnage principal, on avait un bon équilibre entre les événements qui la frappaient, ses sentiments, ses pensées, son imagination. J'ai trouvé cette partie vraiment dépaysante que ce soit de par le pays, le climat ou par l'époque, j'ai vraiment été transportée.
Le troisième quart a commencé à décliner: on se concentre beaucoup plus sur Elle qui est devenue plus ennuyeuse, elle a continué d'avancer mais son imagination ou sa folie, on ne sait pas trop, a pris doucement le dessus et j'ai trouvé cette partie plus confuse et moins intéressante.
Quant au dernier quart, j'ai détesté. Ça a été un calvaire pour le terminer. Cette partie est entièrement tournée vers elle et j'ai trouvé ça plus superficiel, elle stagne et ça tourne en rond au final, c'est dommage. Quelques passages m'ont vraiment plu notamment un paragraphe sur l'écriture mais c'est tout et pas assez. Ça m'a un peu gâché le plaisir des premières pages.

Donc une lecture assez mitigée en conclusion avec un excellent début, un milieu moyen et une fin pénible.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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Ces instants-là ou le portrait d'une femme défendant sans cesse ses droits et l'égalité hommes-femmes.
Personne n'est nommé dans Ces instants -là
Phrases courtes. Coupées. Les points semblent être la règle. Rythment le roman telle une musique. Trouble. Inhabituel. Peu importe. Continuer quand même.
Un bon souvenir lecture.
Lien : https://eleonoreb.wordpress...
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J'ai découvert Herbjorg Wassmo par son roman « Cent ans » que j'avais très apprécié ! Puis j'ai continué avec « l'héritage de Karna »... et enfin « Ces instants-là ».
Ce dernier a une étonnante traduction, qui à mon ressenti, a été une pénible et une véritable épreuve à la lecture !
Ponctuation irrégulière, phrase tronquée,... qui souvent m'obligeait à des relectures... pour la compréhension de certains passages !
Trahissant le style de H. Wassmo.
J'ai recherché le pourquoi et j'ai découvert qu'il y a eu changement ! une nouvelle traductrice Céline Romand-Monnier qui n'a pas, à mon avis, le style de l'auteur et le charme des deux premiers romans... Dommage !!!
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L'écriture de Wassmo est singulière, tellement plantée dans une Norvège qu'elle seule semble connaître. L'histoire de Ces instants-là est cruelle, abominable. Herbjorg raconte le combat pour la liberté, pour une pureté, pour qu'une histoire pas trop moche puisse se raconter entre les générations. C'est rien de le dire. C'est écrit si majestueusement, si purement, si chaleureusement.
Wassmo rend les choses affreuses, compréhensibles.
Moi, j'aime énormément, car elle me fait pleurer de larmes libératrices et salvatrices.
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Je suis passée à côté de ce roman qui m'a ennuyée.

Cela m'arrive très rarement mais j'ai abandonné cette lecture. Je n'ai lu que la première partie de ce roman et le premier chapitre de la deuxième partie, soit environ 105 pages sur à peine 400.

Le titre est extrêmement bien choisi car il y a une succession d'instants de la vie de cette jeune fille et j'ai trouvé que même si cela doit se suivre chronologiquement j'ai trouvé que cela manquait de liant et de repères temporels, surtout parce que cela se passe en Norvège et certaines références sont difficiles à dater, après guerre probablement mais je ne peux pas affiner plus.

Deuxième point qui a joué en la défaveur de ce roman : tout, ou presque, est écrit avec des pronoms et ça m'a ennervé de ne pas savoir avec plus de précision qui était qui.

Troisième point : la jeune fille déteste son père mais je n'ai pas appris pourquoi. Je ne suis peut-être pas allée assez loin dans le roman pour comprendre le pourquoi du comment mais comme c'était un léger fil conducteur du récit je me suis dit que si ça se trouve je ne saurai jamais.

Enfin, après avoir lu d'autres avis, pour beaucoup des coups de coeur et un abandon, si c'est effectivement un récit autobiographique, j'ai trouvé qu'il y avait trop de mise à distance, que le récit me semblait froid, n'incitant pas à l'identification, que les sentiments étaient en fait absents. Il y a juste eu une ou deux phrases qui m'ont semblé plus intimes et avec un peu de poésie mais j'ai trouvé que c'était trop peu par rapport au reste.
Lien : http://vivelesbetises2.canal..
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