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L'Héritage de Karna tome 3 sur 4

Luce Hinsch (Traducteur)
EAN : 9782264034571
288 pages
10-18 (20/11/2003)
4.35/5   59 notes
Résumé :

Lasse de Berlin, voici Dina, dix-huit ans après, resplendissante, un peu vieillie et amaigrie, mais au regard toujours aussi perçant et glacial. L'heure des bouleversements a sonné : pour Anders, l'époux délaissé et humilié qui voit revenir - sans comprendre - la femme qui lui a toujours échappé; pour Benjamin, qui doit tout à coup composer avec une mère qu'il n'a jamais connue aussi présente ; p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La dernière page tournée, quand on a passé de nombreuses heures avec les personnages d'une dense saga, au point de créer des alliances ou des inimitiés avec ceux dont on a reçu les secrets, dont on a perçu les angoisses et la douleur, ou que l ‘on a haï pour leur lâcheté ou leur violence, témoins passifs mais impliqués , l'heure est au bilan et aux questions.

Le découpage en livres nuit à la continuité et peut expliquer que parfois l'histoire est donné l'impression de s'enliser, passage obligatoire pour que la cohérence persiste. Et l'on comprend la nécessité de ne pas décourager le lecteur potentiel devant un tel pavé s'il était unique.

Autour de cette femme exceptionnelle, dont les premières années sont déjà marquées du sceau de la violence, et qui établit un véritable royaume qu'elle gère avec perspicacité et un sens de la justice qui lui est personnel. La passion qui l'anime conduit ses actes, au risque d'y perdre son âme. C'est l'une de ces héroïnes à qui l'on pardonne tout, même l'impardonnable.

Autour d'elle, gravitent les membres de sa tribu. Les hommes sont sous sa coupe, séduits le plus souvent, inconstants et peu maîtres de leur choix. le féminisme avant qu'il ait été inventé.

L'évolution du monde est palpable avec le temps qui passe sur le pays. Ce n'est pas ce qui peut arrêter Dinah, toujours visionnaire quand il s'agit de construire des projets. Les moeurs commencent à évoluer, et les filles peuvent espérer accéder à l'instruction. La mutation de la société s'annonce.

Quant à Karna, fragile enfant née elle aussi dans la violence, elle illumine les deux derniers livres, par son regard particulier sur le monde, sa faiblesse et sa sensibilité. Un beau personnage, à la fois fort et vulnérable

Ce qui a commencé dans la violence doit se finir ainsi c'est une fin houleuse que nous propose l'auteur.

Les questions se posent une fois la dernière page achevée. Fin d'un règne, d'une dynastie. Les destins des descendants se noieront-ils dans l'anonymat d'une société moderne, ou le flambeau pourra -t - il être repris?

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Reinsnes est désert : tout le monde s'est installé dans l'effervescence de Strandstedet, à proximité des chantiers et du Grand Hôtel fraîchement rénové. S'en est fini des pêches de plusieurs mois et des grands chaluts. Dina mène ses affaires de main de maître, faisant fructifier sa fortune et ne laissant personne la flouer. Cela étonne, mais Dina a toujours été excentrique, et sa réussite et son indiscutable autorité effacent toutes les critiques. « Il y avait quelque chose d'effrayant chez une femme qui avait tout quitté et avait pour ainsi dire disparu dans le monde. Pour tout à coup réapparaître comme si de rien n'était, s'achetant un hôtel et la moitié d'un chantier naval. » (p. 23) Benjamin et Anna peinent à faire vivre leur couple, et les insinuations jalouses d'Olaisen, nouvel époux d'Hanna, premier amour de Benjamin, enveniment la situation. Karna souffre des bassesses des adultes qu'elle ne cesse de découvrir à mesure qu'elle grandit et elle se raidit dans une rigueur morale terrible. Finalement, la violente nature de Wilfred Olaisen met le feu aux poudres et tout s'embrase.

Quel final terrible et grandiose ! Herbjorg Wassmo clôt sa trilogie et l'histoire de Dina avec fracas pour s'assurer qu'on n'oubliera jamais son personnage. « Si elle n'avait pas été une femme, on aurait été tenté de dire qu'elle était un brave type. » (p. 185) Pour moi, elle est impossible à oublier : je suis déjà revenue vers Dina avec cette relecture et il me reste à découvrir le testament de Dina, où Karna est au centre de l'intrigue. Je sais déjà qu'il me sera difficile de dire adieu à Reinsnes.
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"L'héritage de Karna", divisé en trois livres, s'inscrit dans la vaste saga familiale des Gronelv, propriétaires du comptoir maritime de Reinsnes dans le Nordland norvégien, et dont le récit débute avec " le livre de Dina", composé lui-même de cinq parties. C'est dire si Herbjorg Wassmo est une auteure prolifique, mais pas seulement, car sa narration est précise, méticuleuse, alliant la poésie et la dureté, et n'est jamais redondante. Une écriture puissante qui relate les soubresauts de l'intime, qui parle de culpabilité ou de l'idée qu'on peut s'en faire, de la coexistence du Bien et du Mal, mais aussi de l'emprise des paysages sur ceux qui les côtoient, de l'importance des sons et de la musique; celle-ci est omniprésente tout au long du roman et elle est notamment symbolisée par l'existence d'un violoncelle et, plus tard, d'un piano à queue, auprès des " femmes si belles" que sont Dina, Anna et Karna Gronelv.
En insérant peu à peu dans les faits relatés des indications en apparence mineures, des suppositions, des sous-entendus, l'auteure dresse magistralement le portrait d'êtres complexes, touchants dans leurs contradictions, en même temps qu'elle évoque un monde en mouvement, celui de la fin du XIXème siècle en Europe du Nord.
Plus précisément, ce volet du roman raconte l'enfance et l'adolescence de Karna, née à Copenhague lorsque son père, Benjamin Gronelv, y faisait des études de médecine, à l'issue desquelles, en 1872, il rentre en Norvège dans sa région d'origine du Nordland. le récit s'achève en juin 1890; Karna a 16 ans et s'apprête à partir avec son ami à Bergen pour y faire des études. Entre ces deux époques, le lecteur découvre une fillette, puis une adolescente, attachante, observatrice scrupuleuse de ce qui l'entoure.
Mais, en ce jour de fête familiale prévue le jour de la Saint-Jean à Reinsnes pour redonner vie à ce domaine vidé de ses habitants depuis longtemps, rien ne se passe comme prévu. de révélations en révélations, la journée se termine par une tragédie qui provoque la destruction accidentelle du domaine et deux décès, dont celui de la maîtresse des lieux, la fascinante Dina Gronelv. C'est alors Karna qui aura la charge, mais aussi la force, de lire, le jour des obsèques de sa grand-mère, la révélation finale de cette femme hors du commun. Un "héritage" lourd à porter pour une toute jeune fille que l'auteure introduit alors, non plus comme une simple observatrice, mais comme une actrice; elle annonce ainsi le dernier volume de cette intense fresque familiale, titré " le testament de Dina".
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Nouvelle trilogie de Herbjorg Wassmo, où nous retrouvons les personnages du Livre de Dina plus vieux, à la fin du 19ème siècle toujours dans le Norland. Karna, la petite fille de Dina en est le personnage principal, mais contrairement à Dina dans la première trilogie qui tenait le devant de la scène, ici l'importance des personnages est plus équilibrée. C'est le début de l'industrialisation, les bateaux à vapeur, les ateliers le developpement du commerce et des voyages même dans le nord et l'abscence de Dina pendant de nombrueses années vont entrainer petit à petit le déclin de Reinsness au profit de Sdranstedet qui devient une ville.
De retour de Copenhague, où il a fait ses études de médecine, Benjamin, le fils de Dina revient au pays avec un bébé, Karna dont la mère est morte à la naissance. La petite fille, fragile et épileptique va grandir dans le domaine familial et s'inventer une grand mère imaginaire pour pallier à l'abscence de Dina qui tient tant de place dans la mémoire de tous. Elevée par son père et par Hanna, la fille de Stine soeur de lait de Benjamin, elle voit arriver Anna de Copenhague, jeune femme dont Benjamin était amoureux au Danemark et qui vient s'installer à Reinsness. Benjamin se trouve déchiré entre Hanna et Anna et Karna fait l'apprentissage du mensonge et de la duplicité.
Le retour de Dina aprés 25 ans d'abscence va tout bouleverser.
Le talent de conteur de Herbjorg Wassmo ne se dément pas, on retrouve avec bonheur les personnages du livre de Dina, avec des nouveaux, Hanna, Benjamin, Anna, Olaisen et bien sur Karna, dont la vie onirique vaut bien celle de sa grand mère. Encore une fois, la part belle est faite aux personnages féminins alors que les personnages masculins sont plus laches , plus violents et moins sympathiques.
Comme la première trilogie, les trois livres sont indissociables
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Ce dernier tome de la trilogie “L'héritage de Karna” fait référence à l'ensemble de la saga de Dina et ferme plusieurs portes demeurées ouvertes jusque là; certains dénouements étonnent alors que d'autres étaient plus prévisibles. Les personnages féminins sont forts, même dans la pire des adversités, alors que les hommes sont plutôt lâches ou méprisables, ce qui semble être une marque de commerce chez cette écrivaine. Mais rien ne gâche ce récit où les passions sont déchaînées et les explications brutales. le drame final m'a laissé pantois. Moi qui croyait la saga terminée, j'ai appris avec joie qu'elle se poursuivait avec 'Le testament de Dina”: encore du plaisir en vue!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le jour de sa confirmation Karna avait le sentiment d'être la dernière de toute la famille. Que sa vie était essentielle, déjà décidée par une étincelle il y avait de cela des centaines d'années. En tout cas bien avant que quiconque y ait pensé.Et que tous avaient dû être là avant elle, pour que ce soit finalement son tour.
Elle voyait les visages graves des adultes. Les murs de pierre épais. La lumière et les ombres faisaient bouger l'image. Comme si elle avait sa propre vie.
C'était donc Dieu lui- même qui était à la cime des arbres à l'extérieur et la regardait à travers les vitres et les faisait étinceler. Et à chaque mouvement que faisait Dieu pour mieux la voir, la lumière et les ombres se transformaient dans le dessin des arbres.
Les recoins sombres se faisaient plus clairs tandis que les murs se perdaient dans l'ombre et disparaissaient presque. Et tout cela parce que Dieu pliait les branches pour mieux la voir.
Au dessus de tout cela il y avait la voix du pasteur qui les sermonnait, les enjoignait et les condamnait. Il n'avait pas l'air de s'intéresser à ce que faisait Dieu.
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– Tu crois que les gens peuvent s’aimer sans mentir, grand-mère ?
Grand-mère avait repris sa marche, mais elle avait tourné son visage vers elle.
– Je ne sais pas. Mais je le crois. Mais alors faut pas s’attendre à ce que les gens existent pour toi. Ils existent pour eux-mêmes. Même s’ils t’aiment, il peut arriver qu’ils ne te racontent pas tout. Je ne sais pas si on peut appeler ça un mensonge. Le plus important est d’avoir quelqu’un à aimer.
– Comment ?
– Il faut saisir l’amour quand il est là, ne pas le laisser passer. Et s’il veut s’en aller, faut le laisser partir. Il doit rester libre. C’est seulement comme ça qu’on peut le garder.
(p. 133, Chapitre 11, Livre 3, “Les femmes si belles”).
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Mais l’amour, Benjamin Grønelv, c’est un don. Qu’il faut protéger. Il peut naître tard ou tôt dans la vie. Mais il n’est pas pour les gens qui le distribuent comme des rations à des prisonniers de guerre. C’est une force pour les rares personnes qui savent tout donner, et tout accepter. C’est pourquoi je me suis retrouvée parmi des étrangers. À cause de l’amour.
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Elle imaginait que c’était inhérent à la vie elle-même. Dont le cours était un entrelacs d’événements et d’atmosphères.
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Je fais partie de la famille. Toi, Karna, tu as une enveloppe si fragile. Mais ça n'a pas d'importance, parce qu'à l'intérieur, tu es comme le roc. Moi, c'est tout le contraire. Et c'est quand le roc mis à nu se fissure que tout retombe sur les proches.
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