Après ma lecture assez mitigée du premier tome, et qui ne me donnait pas forcément envie de lire plus la suite, malgré des idées intéressantes et taboues, j'avais été un peu perturbée par la construction de ce titre, et gênée par certaines réactions des personnages… Ce deuxième tome était pour moi, une façon de savoir si j'allais continuer ou si je devais m'arrêter là, mais finalement, celui-ci a su me réconcilier avec les idées de départ.
Je n'avais pas forcément beaucoup d'attaches pour les personnages, mis à part Atsuko que je trouvais forte et déterminée. C'était elle qui était la plus intéressante à suivre, et à découvrir, son compagnon Kohei n'est pas vraiment le plus passionnant, et il me laisse toujours avec certaines questions. Je pense que je vais vraiment avoir du mal à accepter ce personnage, surtout quand je lis son discours, j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi il a fait ça.
On avait aussi Yuko, cette jeune femme qui était tombée enceinte, et pour laquelle, je n'avais encore une fois absolument aucune affinité. Bref, à tous les deux, c'était des personnages que je ne pouvais pas suivre, étant dans l'incompréhension complète de cet acte, et de tout ce qui en découlait…
Mais je pense que ce tome aborde les choses différemment, et m'a permis d'avoir une autre approche de ces personnages, de mieux les cerner, mais surtout de comprendre le combat de chacune de ces femmes. Parce qu'en effet, ce sont plus les femmes qui vont être mises à l'honneur que les hommes ici !
Atsuko et Kohei ne sont plus vraiment sur la même longueur d'ondes, et je comprends complètement la position d'Atsuko, qui est dans une situation délicate entre le pardon et la colère de ce qui a été fait. Pour aborder Kohei, celui-ci est intéressant et complexe dans sa construction, il connait ses sentiments pour Atsuko, il veut la garder pour lui, et je trouve que c'est complètement égoïste de sa part. Il nous montre qu'il est amoureux, qu'il tient à elle, qu'il veut se racheter, et en même temps, je crois que lui non plus, ne comprend pas ce qui a bien pu se passer, et il ne peut pas vraiment exiger quoique ce soit d'elle.
Il est de ce fait partager entre sa compagne à qui il tient, et qu'il veut garder auprès de lui jusqu'à la fin, et en même temps, il a de l'autre côté Yuko pour qui il n'a aucun sentiment, mais qui porte son enfant. Bien que cette dernière ne lui demande rien, et veut le garder pour elle, Kohei se sent tout de même responsable, et de nombreux sentiments se disputent en lui. Bien qu'il ne soit pas au premier plan, Kohei est un personnage tout de même complexe, et il reste intéressant pour travailler sur le titre.
Pour Atsuko, on va la suivre dans ses réflexions, dans ses conversations avec ses amies, où sont abordées les questions de sexualité, de maternité, de féminité, et j'ai vraiment bien aimé la suivre ici. Il se dégage d'elle une certaine force pour se relever après ce coup dur, et j'ai aussi aimé toutes ses questions et ses réflexions pour aborder son avenir, et mais aussi sur son passé, comme on le voit avec sa carrière dans le journalisme, qu'elle semble avoir sacrifié. Atsuko sous ses airs est très moderne dans ses réflexions, et est loin de se laisser faire ou aller, elle veut reprendre sa vie en main, et ne plus dépendre de son compagnon, pour qui la confiance n'est plus vraiment là.
Son retour à la maison familiale a été très intéressant, et nécessaire pour elle, mais aussi pour nous, pour en découvrir plus sur elle. Bien que j'ai été un peu surprise par la nouvelle annoncée par sa famille, la mangaka n'aime pas du tout restée sur les sentiers battus, et semble prendre à coeur de mettre en avant des sujets tabous ou peu utilisés pour bouger notre société.
Elle ne va pas seulement le dénoncer au travers d'Atsuko, elle va aussi passer par le personnage de Yuko. Cette dernière m'est un peu plus sympathique, et renvoie aussi cette image de femme forte pour son travail, où elle se donne à fond. Mais aussi dernièrement avec cette grossesse qu'elle veut mener à son terme tout en étant mère célibataire, un combat louable et sûrement difficile, même Atsuko qui connait cette situation se rend compte de l'ampleur de la tâche et de sa difficulté. Yuko, se retrouve confrontée aux aprioris, aux questions, et même aux jugements, notamment de sa maman. D'ailleurs, on va pouvoir en découvrir plus sur son enfance, et découvrir les liens qu'elle entretient avec elle.
La mangaka, va aussi utiliser un proche d'Atsuko pour dénoncer d'autres faits de société, les apparences. C'est une femme qui se juge beaucoup, et qui semble chercher un mari pour avoir un soutien, et pas vraiment par amour. Mais surtout, elle cherche avec beaucoup de difficultés, critiquant son physique, et étant loin de standards de beauté, une idée qui remet en question les critères de beauté, la confiance en soi, et la difficulté qu'ont les femmes à se soutenir mutuellement…
Ce second tome est vraiment très intéressant et vient poser de vraies questions de société sur notamment la femme, et la perception qu'ont les hommes et les femmes des êtres humains féminins. Outre cet adultère qui chamboule le quotidien de ces trois personnages, la mangaka veut nous sensibiliser sur plein d'autres sujets complexes et tabous, et je salue l'effort fait !
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C'est sans doute une des séries les plus complexes que j'ai été amené à lire, pour le moment, sur les sentiments et tout ce qui peut se dégager au niveau du couple.
Il faut tenter d'aller vers eux en oubliant le reste, en oubliant sans doute la vie parfaite rêvée voire des préjugés. Là où elle fait fort c'est qu'elle le fait avec tact et sensibilité.
De plus, elle a l'intelligence de ne pas tout faire tourner autour seulement du couple principal et la 3ème personne, mais bien d'inclure tout l'environnement, surtout familial et amical
des trois personnages.
Nous continuons à apprendre à connaître les gens, à voir toutes sortes de situations, à avoir même des surprises de taille. Nous ne serons pas forcément à l'aise avec toutes. Mais c'est vraiment intéressant de les voir se questionner, réfléchir, se remettre en cause, découvrir l'environnent dans lequel ils ont grandi, les choix de travail, les choix personnel, voire de précédentes relations.
Dans ce tome, Atsuko va avoir très mal au ventre, ce qui va encore lui compliqué les choses, sa présence au travail, son état de santé. Nous nous demandons si c'est psychologique ou s'il y a vraiment quelque chose de physique, je vous laisse le soin d'en découvrir plus sur le sujet. Nous allons également pouvoir faire connaissance avec sa famille.
Takano voit une amie qui a un bébé, elle a la "chance" d'avoir un travail qui paye bien et donc de pouvoir se débrouiller à ce niveau-là, mais jouer la femme forte qui n'a besoin de personne, cela marchera-t-il vraiment ?
N'aura-t-elle pas besoin de bras supplémentaires ? D'aides ? Son corps lui jouera également des tours. Nous prenons de plus en plus conscience de l'implication à tous les niveaux de faire venir un bébé au monde.
Nous voyons également la vie professionnelle intervenir, les choix, et parfois on se retrouve à croiser dans un environnement non professionnel des gens, des collègues, et même sans forcément être du même niveau hiérarchique non plus.
Nous en voyons faire des essais pour conclure, certes un peu insistant, mais heureusement il y a une forme de tact et de bienveillance, pas de gros lourds, par contre il n'est pas dit qu'on en croisera pas.
Bref, nous sommes confrontés à la vie réelle, qui n'est pas une sinécure, ni une belle comédie romantique, ni parfaite, et par moment ça fait mal. Avec toute son ironie et sa beauté, nous les voyons tenter d'avancer.
La situation est déjà complexe dès le départ, et là nous ne faisons qu'ajouter d'autres niveaux.
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Alors que j'avais beaucoup apprécié le premier tome d'Entre-deux, qui s'était révélé être une bonne surprise, avec celui-ci où je me suis beaucoup ennuyée, j'ai même failli décroché plus d'une fois.
Certes, j'apprécie toujours autant les messages véhiculés par ce manga, qui sont souvent d'actualité et sociétaires : pression, mariage, maternité, infertilité, statut social, rapport hommes/femmes, pro et privé, inégalités sociales et professionnelles, responsabilité.... Certains me touchent tout particulièrement d'ailleurs.
Un autre bon point tout de même, la mangaka se focalise sur les hommes ET les femmes. On a une vision d'ensemble par les différents points de vue et c'est appréciable.
Mais j'ai trouvé que ce tome 2 tournait en rond. Les affres du quotidien (pas tous mais une majorité) des personnages m'ont laissé de marbre. D'ordinaire, j'aime le tranche de vie mais cela dépend de comment c'est amené et là, c'est ennuyeux. Je me suis aussi perdue avec les personnages, à savoir qui était qui, tant le chara design de certains sont similaires.
La révélation finale d'Atsuko fait l'effet d'un tsunami, à l'instar de la bombe lancée par son compagnon Kôhei à la fin du tome 1. Cela va encore tout changer et tout complexifier !
Je ne suis toujours pas fan des dessins mais ils sont cohérents avec l'histoire et l'ambiance du manga.
En bref, une lecture sympathique mais je m'attendais à mieux. Je ne pensais pas que je perdrais soudainement de l'intérêt malgré quelques attraits mais je vais laisser sa chance à la suite.
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Ce second tome est bien plus intéressant que le précédent. Maintenant que nous connaissons les personnages j'aime les suivre pour voir comment ils gèrent cette situation. Ce titre soulève de nombreuses problématiques ancrées dans la réalité. Certains de ces thèmes sont d'ailleurs particulièrement intéressants. J'ai hâte de lire la suite pour voir où cette histoire va nous mener.
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Ce qui t’a guidée dans ta vie ce n’est pas vraiment le désir de faire les choses, mais plutôt le sens de l’obligation, non ?
Ne pas blesser son partenaire chéri et ne pas lui causer de chagrin, ce n’est pas une règle, c’est une question de savoir-vivre et de sens moral ! Même sans contrat ou sans promesse qui vous lie, il ne faut pas briser votre relation de confiance !
Est-ce que le père est un crétin fini, un maquereau, un salaud qui frapperait une femme enceinte ou encore un mec dont le souvenir suffit à te donner la nausée ?
C’est comme si tu comptais sur ta mère au lieu de te tourner vers le père de l’enfant. N’est-ce pas un peu culotté et naïf de ta part ?