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Critique de Osmanthe


Risa Wataya est paraît-il l'une des figures majeures de la jeune génération d'écrivains japonais. Et c'est vrai qu'elle enchaîne les prix littéraires dans son pays. le présent opus, paraît-il, serait le plus abouti de sa production...Pourtant, de mon ressenti, et comme dirait un vieux pote, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Bon, la déception est atténuée parce que je n'en attendais pas énormément (on nous vantait l'obtention du prix Kenzaburo Oé, ça sentait l'arnaque !).

Et pour cause : l'intrigue est mince. Julie, une jeune japonaise vivant au Japon (oui parce qu'avec ce prénom fallait préciser...) est vendeuse dans un grand magasin de vêtements. Elle bosse tout le temps, même le dimanche. le peu de temps qui lui reste, elle aimerait bien profiter de son petit ami Ryûdai (japonais, mais ayant fait toute son éducation aux états-unis...repérez-vous aux prénoms je vous dis !). Ryûdai est aussi indécis de caractère que baraqué, il a l'air un peu lourdaud. Et Julie va le trouver bien mal inspiré d'avoir accepté d'héberger dans son appartement (mais pas dans le même futon paraît-il) son ex-copine Akiyo, qui n'a pas de boulot. le temps qu'elle en trouve un...

Toute l'intrigue repose sur le trio amoureux, la jalousie entre deux gamines, un mec qui ne sait pas ce qu'il veut, qui ne prend pas ses responsabilités. Les questions qui m'ont taraudé à en passer des nuits blanches (non...je déconne) : Ryûdai et Akiyo oui ou non couchent-t-ils ensemble ? Julie va-t-elle récupérer son mec ? Et si oui, comment ? Les deux filles vont-elles rester zen ou se crêper le chignon ? Qui est menteur, parano ?

Ce suspense insoutenable a bien du mal à cacher la vacuité du propos. Ce livre n'est que vains bavardages sans intérêt sur des détails de vie quotidienne au fond peu instructifs sur la culture et le mode de vie actuel des japonais.

Risa Wataya a sans doute voulu livrer une gentille comédie sentimentale à l'anglaise. Tous les clichés sont en place : Julie qui débarque à l'improviste chez Ryûdai pensant les surprendre et tombe nez à nez avec Akiyo seule pour un premier contact, puis Ryûdai qui pour ne pas se faire larguer par Julie lui offre un petit week-end thalasso-resto...Et là l'auteur a le culot (je plaisante encore malheureusement) d'imaginer cette scène inédite dans l'histoire de la littérature, du cinéma, et même de la vraie vie : dès que Julie aura le dos tourné, son mec sortira de la chambre pour téléphoner à Akiyo, et Julie elle-même profitera qu'il prenne sa douche pour fouiller dans son mobile à la recherche des preuves de son cocufiage. Waouh, on crie au génie ! Alors refroidi, je le suis...ahah...

En guise de comédie, ce n'est pas drôle du tout. Petit début de scène de pétage de plomb à la fin, mais en fin de compte largement avorté. Tout ça pour ça...Et en plus, c'est sexless. Normal. le Japon, quoi. En résumé, peut-être que ça pourrait plaire à votre fille ado. Chez Picquier, Ils auraient dû classer Risa en littérature jeunesse, ce serait plus approprié.

Décidément, je ne suis toujours pas convaincu par la jeune génération d'écrivains japonais.
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