AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de scarlett12


Un livre terriblement gothique, empli de suspense, de frissons, de doutes, de peurs, de questions qui vous fait tressauter lorsque le bois de votre cheminée craque et que le plus minuscule bruit non identifié s'infiltre chez vous, un livre à lire absolument pour les amateurs du genre. Vous ne l'oublierez pas de sitôt, croyez-moi !

Je tiens à remercier "LePamplemousse" pour me l'avoir recommandé : elle a bien cerné mes goûts et mes attentes.

Un manoir dans la campagne anglaise :"Hundreds Hall" que le narrateur, le docteur Faraday, a vu pour la première fois lorsque sa mère y travaillait comme domestique et dont la beauté architecturale ainsi que les fastueuses fêtes qu'on y donnait l'ont ébloui au point qu'il ne l'oubliera jamais.

Trente ans plus tard, peu après la guerre, fin des années 1940, début 1950, il y retourne, appelé cette fois en tant que médecin. Quelle n'est pas sa surprise, alors que le Colonel, le patriarche, est décédé, de trouver la maison et ses habitants, la mère , Madame Ayres, son fils Roderick, grièvement blessé durant la guerre et sa soeur, Caroline, célibataire pas très jolie mais d'un caractère bien trempé, indépendant et généreux, vraie fille de la campagne, dans le dénuement et la désolation la plus totale.
Entre temps, l'aînée des filles, Susan, est décédée de la diphtérie à l'âge de sept ans et sa mère ne s'en est jamais vraiment remise même si en temps que femme discrète, elle tente de donner le change.

Et puis ... et puis, il y a le manoir, personnage principal du livre. Et quel personnage ! Tout décrépi qu'il soit, il se manifeste au fil des jours de plus en plus menaçant jusqu'à rendre (à moitié ?) fous ses occupants y compris les deux domestiques qui y travaillent encore.

Il y a d'abord le fils, Roderick, qui est sujet à des visions, hallucinations ? ou folie ? Puis le chien, vieux pataud doux et gentil comme pas deux, qui attaque violemment une petite fille de passage au manoir ! L'intrigue s'accélère de plus en plus au fil des pages, la maison, froide, lugubre et sinistre, perclue d'humidité, se manifeste de plus en plus violemment, s'en prenant à ses habitants : les objets se déplacent seuls, un incendie se déclare en pleine nuit alors que ses habitants sont endormis, les habitants (y compris les domestiques) sentent que quelque chose de malsain est en train de les détruire, des tâches ainsi que des graffitis apparaissent sur les murs et les plafonds, des bruits inexpliqués se déclenchent un peu partout : les cordons pour appeler les domestiques sonnent sans que personne n'admette y avoir touché, un tuyau reliant la cuisine à la nursery émet des sifflements et chuchotements alors que la nursery est condamnée depuis des années, Madame Ayres, voulant en avoir le coeur net (c'est dans cette nursery que sa petite fille est décédée) s'y retrouve enfermée à clé. Elle subit des blessures venues de nulle part, semble-t-il.

Le docteur Faraday est le seul à garder l'esprit cartésien et à ne pas redouter comme les habitants se mettent progressivement à le faire, un fantôme ou esprit malsain. Plus les habitants se sentent menacés, plus lui, s'attache au manoir et à leurs occupants, fasciné par la "grandeur" des lieux et l'éducation des habitants. Il fait pourtant interner Roderick qui croit que tout ce qui arrive est de sa faute car il se sent " possédé" par "la chose".

Mais rien n'y fait, les événements sinistres s'accentuent et le malaise ne cesse de croître. La maison ainsi que ses occupants périclitent de jour en jour et personne n'en trouve la cause sauf que le docteur Faraday commence à croire que tous les habitants de la maison sont en train de sombrer dans la folie et se prépare à les faire interner un par un ... sauf que lui aussi ressent parfois un certain climat malsain et étrange dans cette demeure.

Ce livre nous percute, sème les doutes dans nos esprits : alors, maison hantée ou hystérie collective, voire tare familiale ?
La fin, d'une certaine manière, nous laisse le choix. le mien est mitigé mais je penche quand même vers une solution plutôt que pour l'autre mais je ne vous en dirai pas davantage pour vous laisser le plaisir de découvrir et de frissonner tout à loisir ! Lisez-le, vous n'en sortirez pas indemnes : "Vous qui pénétrez ici, abandonnez tout espoir" ;-)
Commenter  J’apprécie          346



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}