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Citations sur Ronde de nuit (8)

Etait-ce de la folie, se demandait-elle, d'être aussi heureuse de vivre qu'elle l'était à présent, dans un monde plein de bombes atomiques, et de camps de concentrations, et de chambres à gaz ? [....] Etait-ce de la sottise ou de l'égoïsme, de vouloir se laisser charmer par des choses aussi futiles que les éclats sonores de la fanfare de Regent's Park ; la tiédeur du soleil sur son visage, le chatouillis de l'herbe sous les talons, le cheminement de la bière ambrée dans ses veines, la proximité secrète de son amante ? Ou bien ces futilités étaient-elles tout ce que l'on possédait ? Ne devait-on pas justement les préserver, en faire de petites larmes de cristal que l'on gardait, comme des breloques porte-bonheur à son bracelet, pour se défendre du prochain danger qui apparaîtrait ?
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Elle sortit son poudrier et son tube de rouge, se pencha sur le miroir.
"Autant rafraîchir les peintures de guerre, hein?" fit-elle.
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[...] quand on était en bonne santé, on n'y pensait jamais ; il fallait cesser d'être malade pour, l'espace d'une minute, se rendre compte de ce que c'était. Et être malade faisait de vous un autre, un étranger dans son propre pays. Tout ce qui paraissait simple et ordinaire à tout un chacun devenait hostile. Votre propre corps devenait votre ennemi, avec ses calculs et ses complots, ses pièges tendus...
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"Comment va votre père, Vivien ? s'enquit poliment Mr Mundy. Et votre sœur ? Et le gros bonhomme ? " Il voulait parler de Graham, le bébé de Pamela. "Quel gros poupon, n'est-ce pas ? Un vrai bébé Candum ! "
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Il ouvrit ses yeux et rencontra son propre regard dans le miroir. Ses cheveux bien peignés montraient une raie impeccable, son pyjama était boutonné jusqu’au menton ; mais ce n’était pas un petit garçon. Il n’avait plus dix ans, il n’en avait même plus dix-sept. Il en avait vingt-quatre et il pouvait faire ce que bon lui semblait.
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La poussière disparaissait, révélant la peau rose, douce, incroyablement lisse... Kay continua quelques secondes, puis pris dans sa main le visage d'Helen, la paume au coin de sa mâchoire; elle ne voulait plus la quitter soudain, la regardait comme un trésor, une merveille. Sans parvenir à croire qu'une telle fraîcheur, une perfection aussi intacte, avait pu émerger de tout ce chaos.
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Combien de temps allait-on encore laisser cette guerre tout gâcher ? On avait été tellement patient. À vivre dans l’obscurité. À vivre sans sel, sans parfum. À ne se nourrir que de petites rognures de joie comme des croûtes de fromage… Soudain, elle avait conscience de chaque minute qui passait : elle les ressentait brusquement pour ce qu’elles étaient, des fragments de sa vie, de sa jeunesse, qui s’écoulaient sans retour, comme autant de gouttes qui tombent.
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-Et quand on en a un peu [du bonheur], on sait déjà que ça ne durera pas longtemps; et ça empêche d'en profiter, tellement on est occupé à se demander ce qu'on ressentira, quand il aura disparu. Ou bien on pense à la personne qui en a été privée pour qu'on puisse avoir sa part.
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