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Bertrand Péguillan (Traducteur)
EAN : 9782351785010
162 pages
Gallmeister (30/04/2010)
3.91/5   366 notes
Résumé :
De l'été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n'a pu chasser ni même estomper. Ainsi s'ouvre le récit du jeune David Hayden. Cet été 1948, une jeune femme sioux porte de lourdes accusations à l'encontre de l'oncle du garçon, charismatique héros de guerre et médecin respecté. Le père de David, shérif d'une petite ville du Montana, doit alors affronter son frère aîné. Impuissant, Dav... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
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sur 366 notes

« de l'été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n'a pu chasser ni même estomper. »

David, le narrateur revient, quarante ans plus tard, sur ces images saisissantes qui ne se sont jamais effacées, des images nées d'événements qui, le temps d'un été dans le Montana en 1948, l'ont définitivement fait basculer de l'enfance à l'âge adulte. Dès le prologue, on devine qu'il lui en coûte de nous conter cette histoire, tout en comprenant qu'il se fait un devoir de parler, un devoir à l'égard des trois êtres que personne ne peut prétendre avoir mieux connus que lui, ni avoir autant aimés. Sa mère est morte il y a deux mois. Et là encore, nous pressentons sans qu'il soit besoin de nous le dire que cette mort récente est à l'origine de sa décision de confier ce qu'il n'a jamais confié à personne.
« Elle venait de rentrer dans sa cuisine après avoir travaillé au jardin lorsqu'une crise cardiaque aussi soudaine qu'un éternuement la terrassa. »
La mort de son père, dix ans plus tôt, fut plus cruelle :
« Longtemps un cancer l'avait miné jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tenir droit face au vent. »
Quant au troisième protagoniste, la jeune Indienne Marie Little Soldier, nous ne saurons rien pour le moment de sa destinée car elle est trop intimement liée à l'histoire qui va nous être contée.

Le narrateur aurait souhaité, confie-t-il, nous conter son histoire comme elle lui vient à l'esprit, restituant pour nous les odeurs, les sons, les instantanés surgissant dans sa mémoire, s'entremêlant les uns aux autres, abolissant toute chronologie, juxtaposés sur un même plan, l'été 48, « comme dans les calendriers illustrés des Sioux où tous les événements de l'année figurent sur une seule peau de bison. » Mais le cours du langage étant linéaire, on ne peut qu'ajouter un mot à un autre mot, une phrase à une autre, sur le même axe horizontal, celui de la syntaxe, qui s'inscrit sur une seule dimension, comme la flèche du temps.

Aussi le récit débute-t-il de la façon la plus conventionnelle qui soit.
En 1948, le père, Wes Hayden, est le shérif de Mercer County, une bourgade du nord-est du Montana, « un rude pays aux terrains secs et clairsemés où le vent ne cesse de souffler », toute proche de la frontière canadienne. Il n'a pas choisi d'être shérif, il l'est parce que son père en a décidé ainsi, on est shérif de père en fils chez les Hayden. En très peu de mots, on comprend que Wes Hayden n'est pas fait pour la fonction qu'il exerce. Non qu'il soit un mauvais shérif, bien au contraire, mais comment se réaliser dans une fonction, quelle qu'elle soit, dans l'ombre écrasante du père? Écartelé entre l'obéissance au grand-père et le désir de plaire à la mère Gail « qui souhaitait que son mari devienne tout simplement lui-même et non pas un Hayden », le père apparaît bien terne aux yeux de son fils, surtout comparé au flamboyant oncle Franck, héros de guerre, vif et charmant, exerçant la profession de médecin, marié à une ravissante petite femme aux cheveux blond platine, dont le jeune David est un peu amoureux.

Mais celle dont David est vraiment amoureux, ce n'est pas la minuscule poupée blonde permanentée aux ongles manucurés, c'est la grande et voluptueuse Marie Little Soldier aux cheveux noirs longs et raides et aux pommettes charnues, la pétulante Sioux qui vit chez eux durant la semaine, travaillant officiellement comme employée de maison, officieusement comme baby-sitter. le jeune garçon l'aime avec l'ardeur et la candeur d'un enfant de douze ans « parce qu'elle me parlait, parce qu'elle me prêtait attention. Parce qu'elle était plus vieille que moi, mais pas trop. Parce qu'elle n'était pas insipide et conformiste comme tous les adultes que je connaissais. »
En ce jour de la mi-août, son amour pour Marie se pare insidieusement d'une inquiétude nouvelle. La jeune femme est alitée depuis le matin, elle tousse de façon inquiétante, et elle a une fièvre de cheval. David se précipite pour prévenir sa mère Gail qui, avec sa détermination et son efficacité coutumières, ne va pas tarder à prendre les choses en main. Seulement, l'état de Marie empirant, en dépit de ses protestations acharnées, il faut bien se résoudre à appeler oncle Franck, à la fois le médecin de la famille et de Mercer County. Au début, on met sur le compte de la superstition le refus obstiné de Marie de voir le docteur. Car à l'époque, comme le rappelle David non sans honte, le fait que les Indiens étaient des êtres inférieurs et arriérés n'était pas même sujet à débat, c'était une évidence, c'était l'air du temps. Néanmoins, face aux hurlements de terreur de Marie à l'idée de se retrouver seule avec oncle Franck, hurlements qui tordent le coeur du jeune garçon, la mère Gail ne va pas tarder à soupçonner qu'il y a autre chose.

La révélation de cet autre chose, les conséquences telluriques de cette révélation sur l'existence des protagonistes de l'histoire, la faille qu'elle va creuser au sein même de la famille Hayden et de la paisible bourgade Mercer County sont l'objet de ce roman intimiste sobre et juste.

« Ce que j'entendis annonçait une telle rupture dans nos existences, un tel abîme séparant désormais ce que nous étions de ce que nous ne serions plus jamais, qu'il faudrait, semble-t-il, mesurer le temps à cette aune. »

Ce qui fait l'immense intérêt de ce roman écrit au début des années 90 c'est l'évolution de chacun des personnages, leur trouble, leurs oscillations entre déni et lucidité, intérêt égoïste et devoir moral, entre lâcheté et courage, ainsi que les conflits de loyauté auxquels ils se trouvent confrontés. Chacun joue sa partition mezza voce avec ses doutes, ses convictions et une détermination qui force le respect.
Ce qui m'a manqué pour être pleinement conquise, c'est, je crois, une écriture plus puissamment évocatrice qui aurait su faire naître en moi des images, des sons, des odeurs se gravant dans mon esprit. Cela n'a pas été le cas, et je m'aperçois aujourd'hui, une dizaine de jours après la fin de ma lecture, qu'il ne me reste qu'une impression assez vague en voie d'effacement.

Aussi, je préfère clore ce billet sur un avis plus enthousiaste, celui de l'écrivaine américaine Louise Erdrich dont l'un des livres vient, heureux hasard, de faire l'objet d'une lecture commune au sein de ma communauté :

« Avec son écriture riche et d'une honnêteté remarquable, Montana 1948 est un roman magnifique sur le sens des lieux et l'évolution du courage. Ce livre est une merveille qui invite à la méditation. »
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Ce roman de Larry Watson me fait penser à l'oiseau moqueur d'Harper Lee, certainement parce que l'histoire est racontée par un enfant de douze ans, David, et que la fidélité au devoir, à l'honneur et à la loi y est exprimée de manière un peu similaire, avec bien sûr des différences importantes sur une toile de fond comparable.

Ici, dans le Montana, c'est la famille qui est au coeur du drame avec deux frères, l'un shérif, Wesley, l'autre médecin, Frank. C'est le comportement de ce dernier qui va déclencher la tragédie familiale. le racisme apparaît de manière diffuse dans les propos du patriarche, le grand-père de David, qui considère les indiens sioux comme de la viande rouge et qui admet très facilement que profiter de rapports sexuels imposés n'est finalement pas si grave, surtout lorsque l'auteur est son propre fils, Frank.

A partir de là se construit le dilemme de Wesley sous le regard de son fils et de son épouse, avec toutes les contradictions familiales, sentimentales, fraternelles et son sens du devoir. Ira-t-il jusqu'à l'arrestaiton de son propre frère? Quelles en seraient les conséquences?
Et ce choix que doit faire Wesley, me semble proche de celui d'Atticus, le héros de l'oiseau moqueur, celui de Wesley paraissant bien plus douloureux, encore que celui d'Atticus exposait sa propre famille au déchaînement du racisme.

La découverte de ces secrets de famille au coeur du Montana, dans l'Amérique profonde de l'immédiat après-guerre, génère une intensité croissante des sentiments développés, des douleurs dépeintes, pour une apothéose aussi douloureuse que celle imaginée par Harper Lee. Larry Watson parvient aussi à insérer de l'humour, instillé à faibles doses, dans ce très beau texte sur les brisures d'une famille, magnifiquement écrit.
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Aujourd'hui encore, bien des années et des années plus tard, David se souvient de l'été de ses 12 ans... C'était l'été 1948, dans le Montana... Wesley Hayden, son père, effectue son deuxième mandat en tant que shérif de la ville de Mercer County. Shérif, comme son père avant lui. Gail, sa mère, secrétaire au greffe, aurait voulu qu'il soit avocat, étant diplômé en droit et membre du barreau. David, lui, loin de l'agitation urbaine, fait tous ce que les garçons font : monter à cheval, pêcher, nager, chasser. Pour s'occuper de lui, une aide vit chez eux toute la semaine. Mary Little Soldier, une jeune Sioux Hunkpapa âgée d'une vingtaine d'années avec qui David s'entend très bien et dont il est secrètement amoureux. Au cours du mois d'août, Mary tombe malade. Si elle certifie à Gail qu'il ne s'agit que d'un simple rhume, son état s'aggrave pourtant. Aussi, cette dernière lui propose-t-elle de faire venir Franck, le frère de Wesley, médecin fort respectable, ancien héros de guerre. Un homme vif et charmant dont on ne tarit pas d'éloges. Pourtant, Mary refuse catégoriquement qu'il vienne l'ausculter...

L'été 1948 marquera un tournant dans l'enfance de David Hayden. À Bentrock, Montana, là où les hivers sont rudes et glacials et les étés suffocants, à 12 ans, David est un adolescent insouciant, libre, curieux. Il fait partie du clan des Hayden, une famille respectée et fort appréciée. Une famille qui va bientôt vaciller dès lors que Mary tombe malade et porte des accusations contre Oncle Franck. Wesley, pourtant droit et respectueux de la loi, va devoir choisir son camp. Et le jeune David va peu à peu voir s'envoler ses illusions sur sa famille en particulier et le genre humain en général et va, en tant qu'observateur, découvrir tous les secrets de sa famille et assister, impuissant, au drame pour le moins inattendu. Ce court roman, d'une intelligence et d'une justesse rares, dépeint parfaitement aussi bien l'ambiance pesante et de plus en plus tendue, les émotions et sentiments de ses personnages, les secrets et non-dits qui peuvent ronger, les relations familiales complexes que le racisme. Chaque mot est pesé, sans fioritures.
Fort, intense et émouvant...
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Montana 1948 de Larry Watson, je viens à peine de refermer le livre, déjà ce court texte résonne en moi comme une déflagration, un coup au ventre. Nous entrons dans le récit par les mots du jeune David Hayden, dans l'été de ses douze ans. C'est lui le narrateur, qui se souvient longtemps après de ce moment peut-être fondateur pour le reste de son existence.
En 1948, la famille Hayden représente une sorte de dynastie aristocratique sur le territoire. Elle est puissante, fortunée, respectée dans ce comté du Montana. C'est le grand-père, propriétaire d'un ranch qui la tient d'une main de maître. Ces deux enfants ont grandi dans l'orgueil de ce nom. Il y a Franck, le frère ainé, jeune vétéran de la seconde guerre mondiale, revenu médaillé, devenu médecin. Il est pour tout cela la fierté de son père. Et il y a Wesley, son jeune frère devenu shérif de cette petite ville de Mercer County. Chez les Hayden on est shérif de père en fils depuis des générations. La communauté indienne est présente, ce sont des sioux, leur réserve est toute proche, les blancs et les sioux semblent cohabiter en plutôt bonne entente, sauf les mots parfois qui disent encore la faille, les blessures, une ségrégation quotidienne, des rancoeurs presque silencieuses pas prêtes de s'éteindre...
Ainsi tout le monde sait que l'oncle Franck, charismatique et idéalisé autant par sa famille que par les habitants de la ville, a quelques travers, celui d'abuser des patientes de la communauté sioux, on le lui pardonne volontiers,- « après tout ce ne sont que de jeunes femmes sioux »... c'est dire la violence souterraine, la ségrégation, l'horreur à ciel ouvert, qui tirent les ficelles des habitants de ce territoire, drapés parfois sous de si respectables et charitables attentions chrétiennes...
Pourtant, ce n'est pas le cas de Wesley et de sa femme Gail qui emploient une jeune femme sioux Marie Little Soldier à leur service. C'est la nurse de David... Elle fait presque partie de la famille. Alors, quand brusquement une menace sordide vient peser sur elle, sur sa vie, un élan d'empathie se dresse pour prendre soin d'elle, mais voilà, cela ne suffira pas pour la protéger...
Je n'en dirai pas plus, le reste est une histoire familiale, avec des mots qui peuvent parfois semer d'embûches le fleuve tranquille que voudrait être la vie d'une famille respectable du Montana et amener les membres de cette famille à choisir, prendre des décisions qui nous paraissent tellement évidentes, dans ce dédale qui se révèle pour eux indicible : honneur, secret, loyauté, justice, innocence, culpabilité... Car c'est un terrible événement qui va ébranler le socle familial durant cet été 1948...
C'est alors que le texte se déploie à l'image d'un huis clos familial, à l'atmosphère pesante, à la tension palpable à chaque page. Ce texte magistral est une véritable tragédie antique au pays des cow-boys, où la notion du mal vient brusquement déchirer le cercle familial. Les armes sont là qui peuvent parler mais les conflits intérieurs sont encore plus violents... C'est juste grandiose.
L'enfance est parfois la fin des certitudes, des illusions peut-être... Est-ce ainsi que peut se forger une certaine idée de la justice dans la tête d'un enfant dont le père est le shérif de la ville et dont la famille porte l'étoile de shérif de père en fils ?
J'ai été ébloui par ce texte concis, puissant, qui va à l'essentiel.
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Si vous voulez vous plonger dans les affres causées par un cas de conscience, si vous acceptez de nager dans les eaux troubles du choix entre la fidélité à la famille et le devoir, alors, n'hésitez pas : « Montana 1948 » vous attirera dans un gouffre de culpabilité, pour votre plus grand plaisir !

Ici, le lecteur se fait voyeur. En entrant dans la conscience du gamin de la famille, il participe, se cache, écoute aux portes et découvre un secret honteux. Non, au jeune David, on ne dit rien. Trop jeune pour entendre une abomination ! Mais il est curieux...
Oh, ce que j'ai aimé habiter le temps de quelques jours dans le Montana ! Que j'ai apprécié être hébergée par cette famille apparemment sans histoire : le père, tranquille shérif d'une petite ville (si tranquille qu'il ne prend jamais son pistolet), la mère, secrétaire au greffe du tribunal juste en face de leur domicile et le fils au caractère peu sociable. Malheureusement (et pour notre plus grand bonheur), l'oncle Franck rue dans les brancards, et ce n'est pas la première fois ; il aime un peu trop les Indiennes ! Enfin, quand je dis « aimer », ce n'est pas le terme adéquat... A vous de juger quand vous lirez ce roman passionnant.
Et son frère le shérif droit et honnête va donc être confronté au cas de conscience dont je parlais plus haut : poursuivre Franck, l'enfant chéri du patriarche autoritaire et vindicatif, le grand frère héros de son enfance, ou ne rien dire et le laisser se vautrer dans ses forfaits ? La mère de David, femme exemplaire et dont le rôle est capital, aidera son mari à dénouer ce dilemme.

Du début calme aux paysages de plaine balayée par un vent omniprésent, on bascule dans la tragédie, qui se gonfle peu à peu, inexorablement, pour arriver au coup de théâtre final.
Tout est somptueux dans ce roman : l'ambiance, la psychologie, la trame. Et pourtant tout est décrit de manière si simple !
Alors, aux amoureux de l'Amérique profonde, de ses décors et de ses gens, aux passionnés de la psychologie, je dis : foncez ! Lisez « Montana 1948 » et comme moi, vous ne pourrez vous détacher de ce microcosme sans une pointe (et même plus !) de regret.
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critiques presse (4)
Actualitte
01 août 2017
Reste de ces cent cinquante pages ciselées à merveille le sentiment d’avoir tenu entre ses mains un huis clos absolument bouleversant et, de fait, un roman culte impérissable !
Lire la critique sur le site : Actualitte
BDGest
17 mars 2017
Une histoire toute simple sur les abus, ceux qui sont tus en croyant innocemment préserver la paix.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
09 mars 2017
Avec un scénario habilement mené, mêlant drame familial, intrigue policière et chronique sociale, il illustre une Amérique en transition, qui hésite encore entre ses valeurs héritées de la conquête de l'Ouest.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
02 mars 2017
À la profondeur et la force du scénario, Nicolas Pitz oppose des couleurs surannées, dans les tons saumon et bleu, et des personnages presque figés aux grands yeux interloqués, parfois déroutants.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
On dit que les jeunes sont impatients, mais la plupart du temps ils pourraient en remontrer à leurs aînés, ils ont plus l'habitude d'attendre; le temps s'écoule plus lentement pour eux car ils passent tant d'heures, de jours, de mois et d'années dans l'attente - de leur anniversaire, de Noël, du retour de leur père, de la venue de l'été, des examens, que la pluie tombe, que le pasteur en ait fini de parler, que les filles arrêtent de dire "Pas maintenant, pas encore, attends!". Oui, pour ce qui est de la patience, et sous toutes ses formes, les jeunes en ont la vraie maîtrise.
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Comme tous les gosses de mon âge au Montana, j'avais mon petit arsenal: une .22 pour tirer sur les chiens de prairie et les serpents; un .410 calibré pour chasser les faisans, les oies, les canards et les grouses; et aussi un 30-30 pour chasser les cerfs. Mais toutes ces armes n'étaient qu'à un seul coup. Pour mon père il n'y avait rien de pire que les faux tireurs d'élite et les gaspilleurs de munition. Pour lui, posséder un fusil à un coup constituait le meilleur apprentissage au tir utile. Sa théorie était valable, mais on ne pouvait pas me l'appliquer. Médiocre tireur, j'étais en revanche très rapide pour recharger.
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Il avait les mains enfoncées dans les poches arrières de son pantalon et son gros ventre pointé en avant ressemblait à un sac bourré de grains. Il se tenait les jambes écartées, comme prêt à faire face à la moindre agression. Il portait ses cheveux blancs plus longs que la plupart des gens de son âge - pas dégagés derrière les oreilles et retombant en boucles sur le col de sa chemise. Ses rouflaquettes fournies lui descendaient jusqu'aux bajoues. Quand nous arrivâmes devant lui, le vent souleva ses cheveux, conférant à sa tête un volume plus imposant que jamais.
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En observant le regard mort de l'oiseau, je me rendais compte que les plus étranges relations auxquelles on ne pense pas - le sexe et la mort, le désir et la violence, l'envie et la déchéance - sont nichées là, oui, bien nichées au cœur même des âmes les plus pures.
Commenter  J’apprécie          170
C'est un lieu commun que de souligner l'étroitesse d'esprit et la mesquinerie qui caractérisent la vie de village. Il me faut pourtant souligner qu'en 1948, à Bentrock, dans le Montana, l'inverse était vrai. Les habitants de notre communauté toléraient toutes sortes de personnages aux comportements les plus excentriques, les plus insolites ou les plus aberrants. [...] Mme Russell, l'épouse du président de la banque, qui était kleptomane-les commerçants repéraient ce qu'elle leur dérobait, et chaque semaine, le mari se déplaçait pour les rembourser [...] Mon oncle, enfin, qui abusait de ses patientes. Combien d'autres secrets recelait notre ville ? p121
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