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Marie Canavaggia (Traducteur)
EAN : 9782707141507
280 pages
La Découverte (02/10/2003)
3.77/5   54 notes
Résumé :

Une sereine et digne lady saisie par la débauche ; son mari, un aristocrate bon ton, perdu dans la jungle amazonienne et condamné à lire à haute voix les œuvres complètes de Dickens pour ne pas mourir de faim : jamais l'humour d'Evelyn Waugh ne s'est déchaîné avec autant de férocité que dans ce roman qui raconte les avatars tragi-comiques d'un mariage trop conservateur. Pour Edmund Wilson, comme pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tout commence de la manière la plus classique au monde, dans le monde le plus classique qui soit. L'Angleterre chic de l'entre-deux-guerres, un jeune couple en son château, confronté aux facéties de leur fils unique et à l'entrée en scène d'un pique-assiette fadasse et ennuyeux.
Et pourtant, ledit pique-assiette est le petit grain de sable dans cette belle machine bien huilée. Mécanique qui se grippe, s'embrouille et se détraque jusqu'à mener monsieur au fin fond de l'Amazonie, où il se verra contraint de lire Dickens pour survivre.

Roman satirique débordant sur le roman d'aventure, c'est un texte drôle, cruel et touchant, d'une belle justesse, et servi par un sens des dialogues savoureux. J'ai tout particulièrement aimé ceux qui mettent en scène le fils des Last, chouette gamin un brin sale gosse, à la répartie fulgurante.

L'écriture est tantôt rapide et efficace, parfois jusqu'à se rapprocher du dialogue théâtral, tantôt plus lente et descriptive, pour poser les décors ou enliser Tony Last dans le piège amazonien. Ces variétés de rythme rendent l'ensemble particulièrement varié et agréable à lire.

Dernière qualité de ce livre, et non des moindres : sa fin ! Ou plutôt ses fins, puisque l'auteur en propose deux. La première est la meilleure, impitoyable, vaguement absurde et pourtant parfaitement logique. de fait, cette fin est une nouvelle préexistant au roman, qui la complète avec saveur et qu'elle termine avec panache.
La fin alternative, beaucoup plus banale en apparence, est elle-même fort bien tournée, et tire une partie de son intérêt de la comparaison avec l'autre.
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Roman satirique se déroulant dans l'Angleterre des années 30. Un couple de jeunes riches oisifs, Tony et Brenda, baignent dans le bonheur conjugal et se la coulent douce dans leurs somptueuse demeure de campagne. Mais voilà voilà voilà : Madame s'ennuie. Et parce qu'elle s'ennuie, elle va faire ce que toutes les femmes de sa condition font quand leurs attentionnés maris les étouffent un peu trop. Elle prend un amant. Mais attention ! Pas n'importe lequel… L'amant le plus crétin, le plus versatile et le plus inutile possible, sinon ce n'est pas drôle.

A partir de ce point de départ assez anodin, va se déchainer une suite de péripéties aussi drôles que cruels qui amèneront Madame à sombrer dans la débauche et Monsieur à se réfugier en Amazonie où il sera forcé de lire toutes les oeuvres de Dickens en boucle pour ne pas être mis en pièces par des sauvages assoiffés de sang. Verdict final : c'était tout à fait sympathique ! Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais à quelque chose de plutôt délirant, ce qui n'était pas vraiment le cas : pas de grandes envolées burlesques, mais beaucoup de méchanceté et un humour pince-sans-rire et acide très anglais. Personnellement, j'adhère tout à fait ! Quelques regrets tout de même : j'ai trouvé le style d'écriture un peu trop simple et les personnages n'étaient pas d'une complexité époustouflante... D'un autre côté, c'est rarement le cas dans un roman satirique où les protagonistes sont censés caricaturer des travers de la société anglaise.
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UNE POIGNÉE DE CENDRES d' EVELYN WAUGH
Tony Last vit avec Brenda, sa femme et son fils Andrew dans leur domaine de Hetton. Tout semble bien aller jusqu'au jour où Brenda prend pour amant John Beaver, arriviste fauché en quête d'argent et de respectabilité. Alliance très improbable tant ce Beaver est fade, stupide et intéressé, mais qui mène le couple Last au bord du divorce. Coup du sort, le jeune Andrew décède accidentellement lors d'une chasse à courre. Tony réalise en se préparant à ce divorce qu'il va perdre son domaine ce qui lui est insupportable. Il décide dès lors de fuir en Amérique latine avec un explorateur.
C'est un roman jubilatoire, satyre de l' Angleterre de l'entre 2 guerres dans un milieu aisé. La liaison de Brenda et l'expédition de Tony en Amérique sont 2 grands moments d'humour typiquement british. C'est méchant à souhait et irrévérencieux. À noter que la fin a une alternative, ce qui n'est guère courant. Excellent écrivain que j'avais découvert avec le Cher Disparu.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Une Poignée de Cendres ?
"Encore l'un de ses auteurs incontournables que Pavillons Poche rééditent joliment et que je voulais découvrir depuis longtemps."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Tony et Brenda Last forment un couple charmant que tout le monde envie. Seulement voilà, Brenda commence à s'ennuyer à la campagne et décide de multiplier les séjours à Londres pour sortir et s'amuser avec son nouvel amant pendant que son fils et son mari l'attendent avec impatience..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"La quatrième de couverture parle de "cruauté indicible, en même temps que d'une folle drôlerie". Si j'ai bien perçu le premier, je cherche encore le second. À moins que le lecteur ne soit censé rire du malheur du personnage principal, ce qui, j'en ai bien peur, est bien le propos. Personnellement, m'amuser des déboires d'un mari trompé par une femme égoïste et insensible, simplement parce qu'il est trop amoureux et trop naïf pour voir ce qui se passe sous son nez mais aussi parce qu'il est noble et que donc, il l'a sûrement mérité, très peu pour moi. Il y a un côté absurde qui aurait pu effectivement être amusant si ce n'était pas toujours au dépend de la même personne, une fois encore. Si se moquer des anciennes valeurs édouardiennes pouvait sûrement paraître comique dans les années 30, je crois que l'état de notre société actuelle nous pousse plutôt à regretter qu'il ne reste pas plus de traces d'un certain niveau de moral."

Et comment cela s'est-il fini?
"L'auteur propose deux fins différentes, ce qui est original, mais aucune des deux ne m'a plue, toujours pour les mêmes raisons, qui n'ont rien à voir avec les talents d'écriture d'Evelyn Waugh évidemment."

Lien : http://booksaremywonderland...
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Depuis ma très belle lecture de Retour à Brideshead d'Evelyn Waugh, je souhaitais découvrir d'autres ouvrages de cet auteur britannique. J'ai sauté sur la sortie toute récente d'Une poignée de cendre pour retenter l'expérience. L'une des thématiques fétiches de l'auteur est le déclin de l'aristocratie britannique. Elle est donc tout naturellement et sans surprise présente ici. Evelyn Waugh prend un malin plaisir à égratigner cette catégorie sociale. Derrière le vernis des apparences, le délitement de l'aristocratie a de réelles conséquences sur ses plus jeunes membres vite perdus et sans repères que nous suivons entre l'Angleterre et l'Amazonie.

Les personnages ne sont pas épargnés par l'esprit caustique de leur créateur. En effet, Evelyn Waugh ne les ménage pas et fait preuve d'une cruauté assez effrayante envers eux. Malheureusement, cela les rend assez insaisissables. Quand je repense au pauvre Toni malmené et manipulé, j'en ai des sueurs froides. Les dialogues sont, quand à eux, aussi délicieux qu'effarants. On assiste à des situations dramatiques sans pouvoir rien y faire. le tout est servi par une plume simple et efficace. L'auteur nous propose non pas une mais bien deux fins.

Une poignée de cendre est un roman assez particulier entre la satire, un certain réalisme et une cruauté envers des personnages assez insaisissables. Je suis heureuse d'avoir lu ce roman et d'avoir constaté le peu de limite que s'impose Evelyn Waugh. J'imagine que dans les années 30, une certaine catégorie sociale a dû regarder d'un assez mauvais oeil la sortie de ce roman.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les gens pauvres emploient certaines expressions que les gentlemen n’emploient pas. Vous êtes un gentleman. Quand vous serez grand, le château et beaucoup d’autres choses seront à vous. Il faut apprendre à parler comme quelqu’un qui aura un jour tout cela et à avoir des égards envers les personnes moins bien partagées que vous, surtout quand ces personnes sont des femmes. C
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La plupart des choses qu’on disait à l’église semblaient avoir si peu de rapport avec leurs vies personnelles. Ils prenaient grand plaisir aux sermons de leur vicaire et savaient que, lorsqu’il commençait d’être question de leurs lointains foyers, c’était le moment de s’épousseter les genoux et de tâter alentour en quête de son parapluie.
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Il n’y a que les riches qui se rendent compte du gouffre qui les sépare des pauvres.
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Envoyez un télégramme pour le leur rappeler. Ça vaut beaucoup mieux qu’un coup de téléphone. Ça laisse moins de facilités aux gens pour s’excuser.
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Je me dis souvent que Tony Last est l’homme le plus heureux que je connaisse. Il a l’argent qu’il lui faut, une propriété qu’il aime, un fils dont il est fou, une femme à sa dévotion et pas un souci au monde.
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Videos de Evelyn Waugh (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Evelyn Waugh
Pour consulter les titres parus dans cette collection : https://www.lesbelleslettres.com/collections/20-memoires-de-guerre
La collection Mémoires de guerre a pour but de publier des textes inédits ou oubliés d'écrivains, de journalistes, de soldats sur les conflits qu'ils ont vécus. Celle-ci a débuté à l'automne 2012 avec la publication de deux auteurs majeurs : Curzio Malaparte avec La Volga naît en Europe récit de son expérience de correspondant de guerre sur le front russe durant le second conflit mondial et Winston Churchill, avec, son tout premier ouvrage, inédit en France, La Guerre de Malakand dans lequel le futur prix Nobel de littérature raconte, en 1897, sa guerre en Afghanistan. .
Si la collection a publié à parts égales ces dernières années les grands classiques du genre, parmi lesquels les écrits de John Steinbeck, Martha Gellhorn, Eugène Sledge, Evelyn Waugh, elle a aussi accueilli des auteurs contemporains. Des militaires français comme le commandant Brice Erbland, pilote d'hélicoptère en Afghanistan et en Libye, Guillaume Ancel et ses témoignages sans concessions sur la guerre en ex-Yougoslavie et au Rwanda, André Hébert, jeune militant communiste parti se battre aux côtés des Kurdes contre Daech, la journaliste Pauline Maucort et ses portraits de soldats victimes de stress post-traumatique ou encore les officiers de la Légion étrangère qui ont témoigné dans un ouvrage collectif. La collection vient également d'obtenir le prix Erwan Bergot 2020 pour le texte du dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain.
Mémoires de guerre est dirigée par François Malye, petit-fils d'un des fondateurs des éditions Les Belles Lettres et grand reporter au magazine le Point. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques : Histoire secrète de la Ve République (en collaboration, La Découverte, 2006) ; Napoléon et la folie espagnole (Tallandier, 2007) ; François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec Benjamin Stora, Calmann-Levy, 2010) ; La France vue par les archives britanniques (avec Kathryn Hadley, Calmann-Lévy, 2012 . De Gaulle vu par les Anglais, Calmann-Lévy, 2020, reédition) Camp Beauregard, Les Belles Lettres, 2018.
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