« Alger appartient tout d’abord aux pirates, aux renégats, aux chrétiens convertis à la religion du prophète Mahomet. » (p. 207)
« Une bien-aimée sortie du Cantique des Cantiques, les seins offerts, les reins cambrés, la peau ambrée, les yeux ourlés de noir, comme une invitation au désir. » (p. 174)
« Nous voguions sur une Méditerranée de pirates, de bandits à sabres et grappins, des gens de rien, des renégats convertis, une mer en proie à tous les pillages, à la rapine du ponant à l’orient, du septentrion aux mers méridionales. » (p. 9)
« Ma captivité était devenue un délice, une promesse de beaux lendemains, un horizon dont je voyais les contours et que je n’avais jamais connu, les frontières d’un nouveau pays qui s’appellerait l’amour. » (p. 126)
« Les captifs sont la richesse de la Barbarie. […] Achetez-les, vendez-les, mais prenez-en soin. Certains valent plus cher que de l’or. » (p. 28)
« Un secret est d’autant plus lourd à porter qu’il engage votre amour. Les secrets rendent le désir encore plus fou. » (p. 151)
« L’Espagne n’avait plus grande importance à mes yeux, car j’avais compris qu’il n’est pire exil que celui du cœur. » (p. 157)
« Prisonniers sur le pont, nous vîmes se dessiner devant nous la route de l’exil, le chemin qui menait vers la Barbarie. » (p. 23)
« Alger la rebelle, l’insoumise, l’infidèle aux belles femmes, aussi traîtresses que les pirates. » (p. 24).
Nous étions une troupe de soldats vainqueurs de Lépante, Espagnols, Italiens, Français au service de la Sainte Ligue, la chrétienté unie contre les infidèles et la Sublime Porte, des soldados aventajados, des soldats d'élite, payés grassement par Don Juan d'Autriche, des tueurs à l'arquebuse et au mousquet, nous étions les vainqueurs de l'une des plus grandes batailles de l'histoire, marins, officiers, repris de justice, et nous retournions à Barcelone sur la galère El Sol, en ce jour d'octobre 1575, un jour de brume dense qui recouvrait tout, la peur et les âmes. Sur cette mer d'une blancheur de linceul, nous attendions l'assaut.