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Un homme décide de retrouver la trace et l'histoire de sa grand-mère maternelle, qu'il n'a pas connue, dont sa mère lui a parlé, mais pas assez alors il retourner dans la ville où elle est née et a passé toute son enfance. Il va ainsi passer un week-end en Angleterre, où il n'a encore jamais mis les pieds.

Mais comment reconstituer son histoire ? Il va enquêter comme « le journaliste qu'il est », se glissant dans les pas de Maggie, interrogeant les archives et lui donner vie en choisissant de raconter l'histoire à la première personne.

L'éducation est brutale dans cette famille de sept enfants : le père est alcoolique, boit sa paye au pub et cogne sa femme à son retour, faisant régner la terreur dans la maison, la mère est soumise s'activant du matin au soir. Les garçons sont beaucoup mieux traités que les filles dont le futur consistera à devenir blanchisseuse et rapporter de l'argent à la maison ; les garçons sont destinés à la mécanique comme leur père pour prendre le relais.

Lors d'une énième scène de violence, les filles décide d'accueillir leur père d'un coup de casserole et croient le laisser pour mort :

A force de visser tout le monde, la fille aînée tente de petites rébellions, en allant chez les commerçants jouer la grande dame, mais le destin sera cruel pour elle.

Maggie est différente, elle est plus rebelle et profitera de la guerre pour s'engager comme infirmière, sous l'influence du pasteur aux idées gauchistes, exécré par son père, qui le considère comme l'oeil de Moscou… ce métier lui convient car elle possède l'empathie nécessaire, même si parfois elle ne prend pas assez de recul et se laisse envahir par toute la souffrance des blessés.

J'ai beaucoup apprécié toute la partie concernant l'enfance pauvre, la manière de fonctionner de cette famille, puis la rencontre avec Joseph, blessé de guerre, qui en gardera des séquelles funestes, qui aime dessiner, peindre, cet homme tout à l'opposé du père de Maggie.

J'ai eu plus de mal avec Maggie, dans son rôle de mère que je qualifierai de toxique : elle est en adoration devant son fils Charles et lui passe tout, le transformant en petit tyran avec sa petite soeur, puis en ado et adulte rebelle. A côté, la petite Joyce est transparente. Maggie est tellement en extase devant son enfant, dieu vivant, qu'elle la regarde à peine.

En fait, ce ne sont que les conséquences de l'éducation qu'elle a reçue, où seuls les garçons étaient considérés, et il ne fallait jamais montrer la moindre émotion, alors comment aurait-elle pu faire, on ne lui a pas donné la clé, dans cette famille où il fallait toujours « faire comme si » !

On sent une fêlure psychologique qui devient de plus en plus pathologique, au fur et à mesure que les deuils s'accumulent, et on voit Maggie sombrer dans un délire de persécution que l'auteur exprime très bien. Il nous livre aussi une belle description du deuil quand il devient pathologique, de la dépression...

Patrick Weber reconstitue très bien l'atmosphère de l'époque, la guerre, la faim, la souffrance des blessés et j'ai appris pas mal de choses sur l'invasion de la Belgique par le Kaiser, violant les traités qui garantissaient sa neutralité. Les blessés de guerre belges étaient envoyés poursuivre leurs soins en Angleterre

Il nous offre aussi une belle description de la vie quotidienne en Belgique durant l'entre-deux guerres et l'invasion par les troupes d'Hitler, la résistance qui s'organise, les trahisons, (Maggie est l'Anglaise, donc l'ennemie dans la Belgique qui a capitulé…

J'ai bien aimé ce roman, on s'attache à Maggie malgré ses problèmes, et l'idée de parler en son nom, à la première personne, tout au long du roman est très intéressante même si elle spolie parfois l'histoire. Ce livre résonne particulièrement dans le contexte de commémoration des cent ans de l'armistice de la première guerre mondiale, et on sent flotter ce climat particulier avec la montée des nationalismes qu'on pensait impossible, il y a quelques années à peine.
Un grand merci à netGalléy et aux éditions Plon qui m'ont permis de découvrir ce "page turner"

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Dans Maggie une vie pour en finir, Patrick Weber rend un bel hommage à sa grand-mère qu'il n'a pas connue. Ce roman biographique est bien mené et bien maîtrisé d'autant plus que les histoires de famille sont toujours délicates et peuvent vite donner la désagréable impression de faire du voyeurisme. L'écriture de l'auteur est sans fioriture mais efficace. La petite ville où grandit Maggie se dessine, on rit de ses anecdotes, on est spectateur de ses premiers émois et de ses premiers pas de femme. le vicaire de sa ville va l'encourager à réaliser ses rêves pour sortir de sa condition de pauvreté et s'émanciper des traditions réservées aux femmes de sa famille. Sa détermination va lui permettre d'exister en étant libre de ses choix loin des convenances de l'époque. Malgré son courage, la guerre et les épreuves qui en découlent vont la dévaster. Les drames vont se montrer plus fort que sa raison et vont l'emprisonner dans la dépression. Sa mort donnera la vie : Patrick Weber est l'enfant né de son suicide. L'auteur a mis tout son coeur dans cet ouvrage et dresse un portrait de sa grand-mère tout en émotion. On perçoit le poids de l'existence de Maggie sur sa propre existence et on comprend son besoin de connaître ses origines, de comprendre son histoire.
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Dans ce témoignage basé sur une enquête familiale, Patrick Weber journaliste et petit-fils de Maggie Sowerbutts retrace l'histoire de cette grand-mère qu'il n'a jamais connu mais pourtant qui le hante. L'auteur commence par la vie familiale de Maggie qui réside à Altrincham en Angleterre avec sa Mam et Dad et ses sept frères et soeurs. Une famille nombreuse dont le destin des filles est tout tracé « devenir blanchisseuse »ce qui les révolte et les amènera chacune à trouver leur destinée ailleurs…Le personnage de Maggie est sensible, toujours indécise, peureuse et l'auteur tend à ressortir souvent le caractère de son père, un homme qu'il décrit comme ingrat et égoïste contrairement à sa mère une femme humble et dévouée voir soumise ce qui se ressent et affecte énormément tous ces enfants notamment Maggie. Par la suite, l'auteur nous mènera à partager son premier pas pour son affirmation d'elle-même elle devient infirmière de guerre et rencontre Joseph qui deviendra son mari. Au fil des pages, le récit se mêle à l'histoire avec les conflits de guerre tout en poursuivant avec la découverte de Manchester, Bruxelles et bien d'autres traces sur les origines de la grand-mère de Patrick Weber qu'on ressent un homme affecté par sa plume délicate. La suite de l' histoire se fera avec le combat incessant de cette femme épuisée, meurtrie par les evènements continuels qu'elle devra affronter jusqu'à en perdre la raison…je vous laisse le découvrir..
Patrick Weber a un talent indéniable pour retranscrire des tranches de vies de façon légère et touchante.
Merci aux Editions Plon et NetGalley pour ce service de presse.

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L'auteur, Patrick Weber, nous raconte dans ce très beau roman, la vie d'une femme, sa grand-mère. Cette dernière issue d'une famille de 7 enfants est originaire de la ville d'Altrincham, non loin de Manchester. A 16 ans, en 1915, Maggie est invitée par son ami, le révérend Johnson pour devenir infirmière au coeur de l' hôpital qu'il va ouvrir avec l'aide de son épouse. Quand arrive le blessé Belge, Joseph Aerts , c'est toute sa vie qui bascule. Un bel amour, poétique et respectueux va naître entre ces deux êtres. Maggie se marie en 1919 : " Je l'avais déjà compris, il m'apparaissait de plus en plus clairement que le bonheur s'accompagnait toujours d'une ombre menaçante. La peur de perdre, la peur de ne pas réussir, la peur de commettre une erreur. En épousant Joseph, j'étais sûre de mon choix, mais je n'étais plus aussi convaincue de vouloir quitter Altrincham et ma famille. J'avais rêvé de cet instant pendant des années et, à présent qu'il devenait réalité, j'en avais peur. Je pense que ce sont les mois qui ont suivi la guerre qui ont changé mon état d'esprit. "

Elle va tout quitter sa famille si chère, sa ville, son pays pour accompagner Joseph à Bruxelles pour une nouvelle vie, malgré toutes ses peurs. de ce grand amour, vont naître deux enfants. Et puis la maladie tant redoutée par Maggie, va rattraper Joseph et l'emporter la laissant seule, complètement anéantie. Malheureusement suite à cette terrible épreuve, la seconde guerre mondiale va éclater, ce qui va, à tout jamais métamorphoser tout son être.

A l'occasion des commémorations de 1918, ce roman raconte le destin d'une femme, d'une épouse et d'une mère dont la vie a été bouleversée par les guerres. A travers ce récit, la vie de Maggie, qui a traversé les deux grandes guerres mondiales avec force, courage, colère et épuisement, c'est l'histoire de ces nombreuses femmes du XXe siècle que l'auteur nous raconte.

C'est un roman touchant, captivant, tragique, écrit merveilleusement bien, nous sommes, dès la première page et jusque la toute dernière, emportés dans la vie de cette famille, le destin de cette jeune fille. Merci Patrick Weber . Merci à NetGalley de m'avoir permis de lire Maggie, une vie pour en finir.
#PatrickWeber #NetGalleyFrance
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C'est avec une grande émotion que je viens de terminer ce beau roman écrit par Patrick Weber en hommage à une grand mère qu'il n'a pas connue mais dont l'influence a durablement marqué sa famille.
L'auteur s'est glissé dans les pensées de Maggie et a revisité cette vie qui s'est déroulée depuis le début du 20ème siècle en la présentant sous une forme romancée, et en imbriquant les épisodes de son histoire personnelle avec l'histoire du monde.
Maggie a connu une enfance difficile dans une petite ville proche de Manchester, elle a souffert des privations pendant la première guerre mondiale et a rencontré l'amour de sa vie en la personne de Joseph ce soldat belge qu'elle a soigné dans un hôpital de l'arrière, puis épousé à la fin des hostilités pour le suivre en Belgique où elle a donné naissance à ses enfants et passé le reste de ses jours.
Cette famille n'a pas été épargnée par le malheur et on découvre dans le récit de Maggie le calvaire vécu par la Belgique occupée au moment de la Seconde guerre mondiale.
Comment cette courageuse jeune femme n'aurait elle pas pu sombrer dans la dépression alors que ceux qu'elle aime plus que tout lui ont été enlevés successivement ? L'amour de sa fille sera impuissant à la sauver et la mère de l'auteur n'en sortira pas indemne.
Peut-être fallait il ce superbe hommage du petit fils pour restituer dans toute sa complexité une vie de femme "ordinaire" et rendre sa dignité à celle qui trouve une place cruciale dans l'histoire familiale.
Même si on ne peut pas parler vraiment de suspense, les chapitres s'enchainent et la familiarité se crée entre le lecteur et la narratrice pour laquelle on se prend d'affection et on éprouve l'envie irrésistible de progresser en même temps qu'elle comme si on lui tenait la main.
Patrick Weber excelle à décrire les méandres du coeur féminin, mais il fait aussi oeuvre d'historien en situant les différents épisodes de cette biographie romancée dans un contexte précisément documenté ..
On ne peut que recommander chaudement la lecture de ce grand roman qui satisfera le lectorat le plus exigeant.

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Patrick Weber est un historien de l'art, journaliste et romancier belge.

Il nous raconte une histoire mais pas n'importe laquelle, celle de sa grand-mère maternelle Maggie, qu'il n'a jamais connu car cette dernière a mis fin à ses jours.

Patrick Weber se met dans la peau de son aïeule pour nous faire revivre cette femme au destin incroyable. J'imagine comme il doit être difficile de se mettre dans la peau de sa grand-mère, d'imaginer ce que les joies et les drames de sa vie ont changés en elle et comment ils l'ont amené à ce tragique dénouement final.

Maggie, issue d'une famille pauvre de Manchester, verra ses perspectives chamboulées par la première Guerre mondiale qui, grâce au travail d'infirmière qu'elle exercera, lui permettra de rencontrer Joseph, l'amour de sa vie.

L'histoire de Maggie nous offre un  panorama de ce qu'à été la vie des femmes en ce 20ème siècle, en effet sont évoquées tour à tour les filles mères, la violence domestique, le manque de perspective, la survie pendant la guerre ainsi que les changements qui s'amorcent pour la gent féminine.

Le récit est tour à tour plein d'espoir mais également de chagrins. On y découvre une enfant puis une jeune femme qui nous fait partager son quotidien difficile avec un père violent et machiste mais également plein d'amour avec une mère dévouée et une fratrie soudée.

Maggie n'est pas idéalisée par Patrick Weber, il s'attache au contraire à redonner corps à cette femme dans ses bons et ses mauvais choix.

Le récit est enlevé et les pages défilent à toute vitesse et c'est au final le bémol que j'apporterai à ce roman qui, au début prend le temps de poser les personnages, mais qui s'accélère dans la succession des événements racontés alors que j'aurais tant aimé rester plus longtemps avec eux, en savoir encore plus.

Un bon récit qui illustre le destin d'une femme durant ce 20ème siècle si plein de changement mais qui, à mon sens, aurait mérité davantage de développements pour être un coup de coeur.
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Une biographie doublement intéressante à lire.
Premièrement parce que comme toute bonne biographie elle nous apprend à connaître un personnage fort, fait de douleurs et de joies, et traversant une époque, pour le moins, chargée.
Deuxièmement, parce que le dit personnage se trouve être la grand-mère maternelle de l'auteur.
Ce second point donne une profondeur au roman que l'on obtient rarement dans ce genre d'ouvrages.
Maggie n'est donc pas « seulement » une héroïne, elle est aussi le visage du passé de la famille de Patrick Weber et la personne qui, par son absence et son incroyable vécu a donné à l'auteur l'envie de nous raconter son histoire.
Pour ce qui est du style employé, j'ai tout simplement adoré celui que ce prolifique écrivain a choisi d'adopter pour cette biographie ! Rien n'est figé, les phrases s'écoulent le plus naturellement du monde rendant la lecture très immersive. le ton des protagonistes est d'un tel naturel qu'il nous permet souvent des sourires, ce qui, avouons-le, n'est pas courant dans ce genre de littérature.
La grande et la petite Histoire s'entremêlent, de façon très poétique mais aussi très naturelle.
Maggie, comme des millions d'autres femmes, a traversé une époque qui, en plus d'être celle du symbole de la violence des hommes entre eux, était aussi celle où être une femme forte était synonyme de combat quotidien.
C'est donc avec un réel plaisir que nous suivons sa vie, souvent douloureuse, mais toujours infiniment riche d'expériences.
Parce que c'est l'histoire d'une vie, marquées par de trop nombreux deuils insurmontables.
Parce que c'est une véritable tranche de l'Histoire que nous vivons avec elle, de son enfance à sa vie durant deux guerres mondiales, et de celles-ci au milieu des années 60.
Parce que c'est l'histoire d'une femme, incroyable forte, dont nous apprenons à connaître les faiblesses.
C'est l'histoire d'une famille qui, à force de chagrins et de secrets, s'est dispersée aux quatre vents.
C'est l'histoire que l'on conta à un jeune enfant à de nombreuses reprises, et qui une fois devenu auteur décida de combler les blancs et de nous la conter à son tour.
Une histoire tragiquement belle.
Une histoire à lire.
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Comme il l'indique d'emblée, Patrick Weber s'est proposé dans ce roman de reconstituer la vie de sa grand-mère maternelle. Maggie est née dans une modeste famille ouvrière près de Manchester. Au moment de la guerre de 14-18, elle devient infirmière et rencontre un soldat belge qui l'épouse et l'emmène en Belgique où le couple aura deux enfants.
Patrick Weber aurait pu se faire le chroniqueur plus ou moins impersonnel du destin de sa grand-mère. Il a préféré lui prêter sa voix. C'est donc Maggie qui nous conte sa vie, ses bonheurs et ses terribles malheurs. Patrick Weber a su la faire parler avec la simplicité et la dignité qui convenaient à une jeune femme du peuple. Pas un instant, le lecteur ne doute qu'il soit le confident privilégié d'une personne intelligente, sensible, généreuse. L'auteur s'est projeté avec une grande finesse dans l'âme de son aïeule. Certains lecteurs diront peut-être qu'il y a quelque chose de désuet dans ce roman. Quoi, pas de sexe ? Quoi, une femme fidèle ? Quoi, une mère au foyer ? La vie de Maggie échappe à tous les clichés, à tous ces passages obligés de la littérature libérée d'aujourd'hui. C'est sans doute pour cela qu'elle nous touche tellement.
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Maggie, c'est Margaret Sowerbutts, la grand-mère de Patrick Weber. Une grand-mère qu'il n'a pas connue mais à laquelle il est lié par un secret de famille : Maggie n'est pas « morte de chagrin », comme ses parents lui ont d'abord expliqué, mais elle s'est suicidée. Un drame qui causera un tel choc émotionnel à sa fille qu'elle tombera enceinte à l'âge de quarante ans… donnant naissance au petit Patrick.

En faisant de son enquête familiale un roman, l'auteur met à jour le destin d'une femme à la fois ordinaire et exceptionnelle. Élevée dans une famille nombreuse au Nord de l'Angleterre, Maggie rêve d'échapper à sa condition modeste. Grâce à sa rencontre avec le révérend Johnson, un communiste fervent, elle entrevoit de nouvelles perspectives et devient infirmière dans un hôpital de guerre en 1915. C'est là qu'elle fait la rencontre de Joseph, un soldat belge gravement blessé à Raemdonck en 1914. Amoureux, les deux jeunes gens se marient et emménagent à Bruxelles.

Une fois en Belgique et surtout après la naissance de son fils Charles, Maggie devient psychologiquement fragile. Elle développe un amour possessif pour son fils dont elle est persuadée qu'il est un être exceptionnel, négligeant sa fille Joyce, condamnée à rester dans l'ombre de son frère. Cette fragilité est ensuite exacerbée par la mort de son mari et par l'expérience de la seconde guerre mondiale. Un ensemble de traumatismes qui la mènent à vouloir en finir en se jetant dans un étang un matin d'octobre 1964.

Grâce à une narration à la première personne, Weber nous fait pénétrer dans l'esprit tourmenté de Maggie. Malgré une paranoïa grandissante, celle-ci conserve une certaine lucidité face aux évènements, ce qui rend son personnage très attachant jusqu'au bout. Au-delà de son destin tragique, la vie de Maggie est aussi remplie de nombreux petits moments de bonheur simples et d'anecdotes pittoresques. La complicité avec sa mère et ses soeurs, la découverte de la grande ville (Manchester puis Bruxelles), la joie d'avoir un foyer… sont autant de rayons de lumière qui viennent contrebalancer les difficultés liées à l'exil et à la guerre.

La grande Histoire est aussi omniprésente, des blessures de Joseph pendant la première guerre à l'arrestation de Charles par les soldats allemands pendant la deuxième guerre en passant par la participation de Joseph à l'Exposition universelle de Bruxelles en 1935.

Plus qu'une biographie romancée, Maggie, une vie pour en finir est un vrai roman avec son lot de drames et d'émotions. Une lecture agréable grâce à un style fluide et très accessible.
Lien : http://histfict.fr/maggie-un..
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Deux guerres qui bouleversèrent à jamais des existences, changèrent des destins . A l'image de Maggie, cette jeune anglaise modeste, qui se trouva au coeur de la tourmente. Maggie la grand-mère de Patrick Weber qui lui rend ici un fort bel hommage.  C'est le roman d'une vie marquée, meurtrie par de trop nombreux deuils. Un drame familial au coeur de la bourrasque qui souleva ce XXème siècle.
Avec Maggie , une vie pour en finir, l'auteur se lance dans un voyage sur les traces de sa famille, sur cette grand-mère qu'il a fort peu connu.
Un roman intense, qui se décline à la première personne , il fait vivre Maggie, la fait évoluer sous nos yeux, on la sent, la voit , son émotion est palpable. Un récit passionnant, vibrant , émouvant, fort, douloureux qui parle d'amour, de passion, de mort avec en toile de fond les grands changements européens, la guerre, le socialisme, le nazisme, la guerre froide etc
La force de ce roman c'est son côté intemporel et universel , bien qu'étant un roman autobiographique. En effet n'importe quelle femme pourrait se retrouver dans le personnage clef de Maggie, toutes ses femmes qui durant les guerres attendent des nouvelles de leurs proches, espèrent, redoutent, pleurent de douleurs, de joie, de soulagement et restent plus ou moins en retrait , perdurant et protégeant leur famille, continuant à sauvegarder la société , soignant les blessés.
Maggie est issue d'une famille de 7 enfants, originaire de la ville d'Altrincham. A 16 ans, en 1915, elle devient infirmière. Quand arrive un blessé Belge, Joseph Aerts , sa vie est bouleversée. Un bel amour naît entre ces deux êtres et ils se marient en 1919.
Elle va quitter sa famille si chère à son coeur, sa ville, son pays pour accompagner Joseph à Bruxelles, une nouvelle vie, teintée de craintes. de cet amour, deux enfants vont naitre. Et puis la maladie va rattraper Joseph et l'emporter la laissant seule, éteinte, anéantie. Hélas, suite à cette terrible épreuve, la seconde guerre mondiale explose qui va tout bouleverser.
Une histoire tragique mais si belle, un hommage plein de tendresse, d'amour pour une grand-mère. Un roman que je vous recommande.

Merci à Netgalley et aux éditions Plon.
Lien : https://www.voyagelivresque...
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