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Critique de MaminouG


Si ce n'était la photo de couverture, j'aurais imaginé que le sujet du premier roman d'Evains Wêche, "Les brasseurs de la ville", traitait de l'élaboration de la bière et se passait en Alsace. Bien sûr, il n'en est rien et ces brasseurs, en Haïti, ont plutôt tendance à "brasser le béton".
L'auteur nous conte l'histoire d'une famille pauvre, le père, la mère et les cinq enfants qui survivent plus qu'ils ne vivent. Seule leur fille aînée, jolie comme un coeur, lettrée, peut envisager tirer son épingle du jeu et la famille compte sur elle pour les sortir de la misère. Ils envisagent déjà un gendre riche et une vie meilleure. C'est d'ailleurs ce qui se présente sous les traits d'un certain Monsieur Erickson.
L'écriture est magnifique, imagée, animée. Evains Wêche réussit à merveille à colorier la vie de ses personnages pourtant sombres comme la crainte de leur avenir. Avec beaucoup de doigté assorti d'une langue originale au point de l'inventer parfois, il parvient à relater la lutte du peuple haïtien contre le déclin, cette obstination qu'il a de relever la tête et de se battre contre les coups du sort. Sans connaître Port-au-Prince, on s'y sent très vite chez soi. Les expressions locales, les descriptions, les phrases sautillantes, les personnages tous hauts en couleur tout autant qu'en verbe font de ce récit une petite merveille. C'est à la fois dramatique et fou, tendre et repu d'amour, triste et sautillant. Vivre, vivre à tout prix, et quel prix !
Très émouvant premier roman.
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