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EAN : 9781092159074
Tusitala (25/08/2015)
3.7/5   43 notes
Résumé :
Alex, seize ans, vient de voler sa quatorzième voiture. Pas pour la revendre ou se lancer dans un trafic, non, juste pour conduire, s’évader d’un morne quotidien coincé entre une scolarité dont il s’est totalement désintéressé et une famille éclatée – un père alcoolique ouvrier chez Chevrolet, une mère partie ailleurs en emmenant avec elle son petit frère.

Largement inspiré de la jeunesse de l’auteur qui, comme Alex, découvrit la lecture en maison de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un roman d'apprentissage , un récit initiatique ,où l'auteur conte ses choix destructeurs, coincé qu'il était entre un père alcoolique et suicidaire, et une mère, partie sans laisser d'adresse , en emmenant son petit frère ........
C'est le récit poignant et douloureux , dur , d'un adolescent paumé de seize ans --qui sombre dans la délinquance sans même en avoir conscience ---
Il agit seul, il ne peut s'empêcher de voler, ( 14 voitures en six mois ) , très intelligent, il sait qu'il met sa vie en l'air en volant des voitures.Il pousse de plus en plus loin la dépression et le désespoir.......

Arrêté, interrogé, enfermé , il intègre la maison de Correction du Comté.
La lecture sera sa planche de salut, il lisait un ou deux , voire trois livres par jour, des bouquins qu'il tirait d'un carton et qu'il cachait par peur des autres des détenus ........La Magie de la Lecture!
Il acceptait la compagnie des livres , salvatrice !

Dans l'Amerique des Sixties, le héros à la vie accidentée, pour le moins chaotique, nous détaille sans pathos , avec pudeur et réalisme, sa détresse, son mal être, la mélancolie de son enfance perdue, son immense solitude durant l'adolescence,l'éveil peureux à la sexualité , l'amour maladroit de son père, ses erreurs maintes fois répétées........
Il n'est pas heureux, ne se confie à personne, a peur du vide .

Puis il essaie de bien faire les choses, tente de devenir comme neuf.
L'histoire de la longue traversée d'un jeune en rupture , du délit à la rédemption, au parcours singulier où l'on vit de beaux moments , où l'on souffre avec Alex, où l'on cherche à le comprendre dans sa solitude glacée, la fin est tragique .......

Un roman très émouvant sur les relations père - fils, et la fin de l'enfance;
S'accrocher - obtenir ----enfin la Liberté---promise , un défi , une épreuve gratifiante où l'auteur a découvert combien l'écriture de fiction était libératrice !

Un roman étonnant où la poésie jaillit parfois du plus noir désespoir , une ode à l'amour filial !
Mais ce n'est que mon humble avis, bien sûr.
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Récit poignant de la traversée des brumes d'un adolescent au bord du désespoir.

Publié en 1972, à paraître en septembre 2015 aux éditions Tusitala, avec une traduction de Charles Recoursé, ce premier roman authentique et poignant de l'écrivain américain Theodore Weesner (1935 – 2015), qui s'inspire de sa propre enfance, eut un grand succès dès sa parution outre-Atlantique.

Délaissé par une mère devenue une inconnue, élevé tant bien que mal par un père, ouvrier chez Chevrolet et alcoolique, Alex a déjà volé quatorze voitures à seize ans, non pour l'ivresse de la conduite, selon la mythologie automobile triomphante aux Etats-Unis à cette époque, qui apparaît de biais dans ce récit, mais pour tenter, sans savoir comment, d'échapper à l'ennui, d'affronter ses peurs, ou pour rêver qu'endosser une nouvelle peau est possible, tout en étant certain que la police l'attendra au bout de la route.

«Ce jour-là encore Alex Housman conduisait la Buick Riviera. La Buick, reflets cuivre, flancs blancs, était le modèle de l'année, une 59, pourtant les modèles 1960 étaient déjà sortis. La sellerie était noire, le pare-brise légèrement teinté couleur huile de moteur. La ventilation de la voiture dégageait une chaleur rassie et malodorante, mais Alex avait toujours froid. Il avait marché plusieurs blocs dans la neige et la boue, sans chapeau, sans gants et sans bottes, jusqu'à l'endroit où il avait laissé la voiture le soir précédent. le volant était gelé entre ses mains, et il se sentait gelé en dedans, jusque dans ses veines et dans ses os. Alex avait seize ans ; la Buick était sa quatorzième voiture.»

Lorsque cet adolescent introverti et rongé par ses peurs frissonne en volant des voitures, c'est de froid et d'ennui, englué dans ses atermoiements intérieurs, dans des problèmes incompréhensibles, bien qu'ils soient les siens, et dont l'immensité apparente le submerge.

Les brumes de ces angoisses confuses se dissipent par moments, lorsqu'Alex se remémore ou fantasme ses souvenirs d'enfance, laissant entrevoir l'abandon par une mère trop jeune et les promesses déçues d'un père toujours au bord du gouffre, puis ensuite lorsqu'il découvre les livres - échappatoire à une réalité difficilement supportable, et contrepoint à ses difficultés à trouver les mots justes pour exprimer ses pensées et ses émotions.

«Pendant un moment, malgré ses efforts, il ne parvint plus à se rappeler ni à comprendre pourquoi il était arrivé là. Qu'avait-il fait ? Pourquoi était-il enfermé ? Il se sentit coupable, et son enfance continua à flamboyer dans sa tête, comme pour lui donner une réponse, mais il peinait à la distinguer. Une idée le saisit – de ces années, ces années de sa vie, il n'avait rien gardé. Il avait l'impression de n'être plus personne. Il n'était plus celui qu'il avait été, et il n'était pas devenu un autre.»

Oscillations de l'espoir et du désespoir, de la lucidité et du désarroi, le charme authentique de ce roman très classique de Theodore Weesner tient beaucoup à cette intrication de l'intelligence suraigüe et de la confusion d'Alex, à la résurgence progressive de ses souvenirs, en particulier celui, terrible, de la séparation d'avec son frère Howard, et enfin à la relation avec son père et aux tentatives maladroites de celui-ci pour l'aider, toutes promesses déçues et noyées dans le bourbon, et finalement à la découverte, quasiment magique, de la lecture en maison de correction.

«Il y avait d'un côté de la fierté – il lisait un livre – et de l'autre la valeur que le livre avait prise. Il se sentait détendu, en sécurité, il avait envie de conserver le livre entre ses mains, en vertu de ce qu'il offrait. Il ne voulait pas tourner les pages, car alors elles passeraient et disparaîtraient ; cependant il ne désirait rien d'autre que tourner les pages.»

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/08/22/note-de-lecture-le-voleur-de-voitures-theodore-weesner/
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LE VOLEUR DE VOITURES de THEODORE WEESNER
Alex a 16 ans, il vit avec son père, il vole des voitures, c'est la 14 ème en ce soir de tempête de neige. Son frère Howard de 3 ans son cadet vit avec sa mère, ils n'ont que peu de relations. Son père travaille chez Chevrolet, il boit un peu( trop), il est bienveillant avec Alex mais ses horaires de travail font qu'ils se voient peu. Alex s'ennuie, sèche l'école régulièrement, va au cinéma, voudrait bien qu'Eugenia vienne avec lui ce qu'elle fait dans sa dernière voiture volée. Il y avait un manteau à l'arrière, il lui a donné, c'est ce qui va le trahir. Arrêté, il va reconnaître les faits, il empruntait les voitures s'en servait un moment puis les abandonnait, il n'a eu qu'un seul incident. Emmené en maison de correction il va découvrir un l'enfermement avec d'autres enfants, son père, à sa façon le soutiendra et l'aidera, le visitera souvent au début. Il lui écrira pour lui dire que c'est lui, son père le responsable de cette situation et que lui, son fils n'est qu'une victime de ce désastre familial. En attendant le jugement Alex est remis en liberté provisoire, doit aller en partie à l'école et trouver un job à mi temps pour impressionner le juge qui décidera de son sort.
Un des plus remarquables roman d'initiation que je recommande très vivement, la relation père fils est touchante tant la volonté de bien faire est présente, évidente mais la mise en oeuvre est laborieuse, ni l'un ni l'autre n'ont de mode d'emploi. C'est un livre qui a eu ( et a toujours) un grand succès outre Atlantique, régulièrement réédité, qui a mis 40 ans pour venir en France. Premier ouvrage écrit par Theodore Weesner, fortement autobiographique, il nous fait vivre les tourments d'Alex avec une bouleversante sensibilité.
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Deux ans et sept livres au compteur, les éditions Tusitala ont de toute évidence choisi de privilégier la qualité à la quantité. Et ainsi que l'on a pu s'en apercevoir avec les Mémoires d'un bison et La Révolte des Cafards, ça fonctionne plutôt bien. le voleur de voitures vient confirmer cette capacité de la jeune maison d'édition à dénicher de belles pépites inexplicablement passées entre les mailles du filet d'une édition française qui a pourtant la réputation de publier tout et n'importe quoi.
Voici donc l'histoire d'Alex Housman, seize ans, lycéen renfermé, adepte de l'école buissonnière et qui, dans sa ville des abords de Detroit, la Motor City encore vivante en ce début des années 1970, aime à passer ses journées à rouler dans les voitures qu'il vole. Avec quatorze véhicules au compteur Alex finit cependant par éveiller l'attention de la police locale et, comme de bien entendu, par se faire pincer. L'engrenage est lancé. Maison de redressement. Tentatives de rachat. Poids de l'étiquette de délinquant que l'on s'est vu coller… le tout sous le regard d'un père ouvrier sur une chaîne de construction de voitures, alcoolique, à la fois aimé, voire même admiré, et détesté.
Lorsqu'on lit ce premier roman, en partie autobiographique, de Theodore Weesner, les comparaisons viennent très vite. On pense, Amérique des années 1970 oblige, à certaines parties des récits d'Edward Bunker et en particulier de son autobiographie, L'éducation d'un malfrat. Surtout, on retrouve chez Alex, le même ennui, la même peur du vide et la même volonté souvent maladroite de bien faire de l'Antoine Doinel des Quatre Cents Coups. le tour de force de Weesner, dans le voleur de voitures, c'est la façon dont il fait ressentir la détresse d'un personnage inconscient de la porter : « Il conduisit lentement. Il tourna à des carrefours ici et là. Il n'avait aucune intention d'aller nulle part et il n'en était pas conscient. » Pas plus qu'il ne l'est de sa pourtant évidente envie de se faire arrêter. Au moins pour que les choses bougent.
Dans les pas d'Alex, à travers ses yeux, on (re)découvre toute la difficulté que peut représenter cette période ou l'on sort de l'enfance pour entrer dans l'âge adulte. Sans pathos et sans non plus adopter un ton trop distancié, Weesner trouve une juste mesure et offre de bien beaux et émouvants moments dans ce mélancolique récit d'apprentissage : la splendide révélation de la magie de la lecture, l'éveil maladroit de la sexualité, la difficile recherche d'une place dans une société que l'on comprend mal et dans laquelle on cherche autant à s'intégrer qu'on la fuit.
Tout cela fait du Voleur de voitures un roman noir à sa façon et pourtant lumineux.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Dans l'Amérique des sixties, Alex un adolescent abandonné par sa mère et séparé de son petit frère, part lentement à la dérive.
Alex n'est pas vraiment un mauvais garçon mais il ne peut pas s'empêcher de voler. Et pas n'importe quoi: Chevrolet, Buick etc.... Il agit seul sans trop savoir ce qui le motive, certainement plus pour lutter contre ses sentiments que par plaisir. Il fait de son mieux pour les éviter en s'offrant une virée en voiture mais il n'est pas heureux. Il se sent anxieux, nerveux, paniqué, insatisfait, déprimé, en colère et vole en attendant de se faire prendre. Ce qui ne tarde pas ! Il se retrouve rapidement enfermé à " l'hôtel Lincoln ", une maison de correction. Contre toute attente, il y trouve ce que son enfance ne lui a pas offert, un cadre astreignant mais rassurant qui lui permet de mettre fin à sa dérive et surtout de se rapprocher de son père.
Dans ce roman Theodore Weesner évoque la mélancolie de l'enfance perdue, la solitude de l'adolescence et l'amour maladroit d'un père pour son fils. Quand il a publié Le voleur de voitures en 1972, il a dédié le livre à son père: "Un homme dont personne ne se souvient" pour que celui-ci ne tombe jamais dans l'oubli.
J'ai trouvé dans Alex, le pendant masculin de la Lucy de Pete Fromm mais j'ai préféré le portrait beaucoup plus sensible de la jeune fille.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
" L'alcool--- eh! Bien , l'alcool était , comme des lunettes à verres roses,un moyen facile de supporter la vie. Les gens qui ne buvaient pas n'étaient pas meilleurs.. Loin de là. En fait, il ne faisait pas davantage confiance aux gens qui avaient peur de boire qu'à ceux qui picolaient trop ."
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M. Kelly n'avait pu se douter, et Alex lui-même ne le soupçonnait pas, combien il était mûr pour être emporté par un livre. Le calme et l'enfermement. C'était si bon qu'il eut peur de se faire alpaguer pour avoir fait quelque chose de mal, comme si la lecture n'avait pas fait naître que la vie sur les pages du livre mais aussi la sienne, comme si c'était une transgression.
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"Il lisait un ou deux, voire trois livres par jour.Il en vint à accepter la compagnie des livres, et de lui- même, et à en retirer une satisfaction...La lecture lui permettait de se sentir plus mûr et plus intelligent .
Il s'installait à la table en bois de la cuisine et lisait une heure, ou deux, et lisait aux toilettes, parfois dans son bain, et le soir dans son lit , attendant le sommeil ......"
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p.75 : « C'est le genre d'endroit qui peut te miner, reprit son père. Faudra que tu fasses attention. (...) Et il y a autre chose que tu vas devoir faire. Et ça va pas être facile du tout. Oublie jamais ça : quand tu sortiras d'ici, faudra que tu sois un homme meilleur qu'en arrivant. Malgré moi. Tu comprends ? Tu vois, ce que t'as fait, c'est pas si grave – simplement, répète jamais à aucun de ces connards que je t'ai dit ça. Mais les laisse jamais te faire croire que c'est grave. Tu leur dis que t'es désolé, tout ça, mais les laisse jamais te faire croire que t'as un problème, parce que c'est pas vrai. Tu me suis ? C'est le truc le plus important que tu devras te rappeler. »



p.178 : « Pris de court, Alex alla chercher le petit paquet au pied du sapin. Debout à côté de la table, ils ouvrirent leurs cadeaux. Le briquet plut à son père. Il en fit jouer le capuchon et l'actionna. Les paquets d'Alex contenaient un portefeuille, avec un billet de dix dollars tout neuf à l'intérieur, et , accroché à un porte-clé un double de la clé de la Chevrolet de son père. Pas de jouets, des cadeaux d'adulte. Tout en faisant rissoler des steaks pour le déjeuner, son père lui dit qu'il était désolé de ne pas être rentré l'autre soir, il avait trop picolé, et que c'était sympa de la part d'Alex de ne pas lui en vouloir. Et joyeux Noël. »
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Il conduisit lentement. Il tourna à des carrefours ici et là. Il n’avait aucune intention d’aller nulle part et il n’en était pas conscient.
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