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Patrick Carré (Traducteur)
EAN : 9782859401153
376 pages
Phébus (01/08/1991)
3.69/5   8 notes
Résumé :
Si l'on demande à un Chinois : quel est le plus grand peintre de la Chine ? il répondra, invariablement Wang Wei (701-761).
Si l'on demande au même Chinois : quel est le plus grand poète de la Chine ? il répondra, embarrassé, qu'ils sont trois à mériter à ce titre : Li Po ; Du Fu... et Wang Wei. Ce dernier, fervent adepte du Chan (Zen), cherche moins, dans sa poésie, à décrire une réalité sur laquelle il ne se fait guère d'illusions qu'à approcher d'un état d... >Voir plus
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CANICULE

Le soleil rouge emplit ciel et terre,
Les nuées de feu s'assemblent en montagnes,
L'herbe et les arbres se recroquevillent,
Marais et rivières s'assèchent.
Lourds habits de fine soie -
l'ombre est si mince entre les arbres !
Impossible d'approcher les roseaux -
Chemise trois fois trempée dans l'eau.
Je rêve de quitter cet univers
pour me détendre dans l'immensité.
Un vent lointain approche -
Le fleuve et la mer lavent les passions.
Qui prend son corps pour un mal
Ne s'est pas éveillé en esprit.
Soudain aux portes d'ambroisie
j'ai senti comme une fraicheur...

Six poèmes d'été
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Voyage en fleur de pêcher


Un bateau de pêcheur a chassé l'eau dans les collines convoitées,
Les deux rives étaient couvertes de fleurs de pêcher à l'ancienne traversée de la rivière.
Il ne savait pas jusqu'où il naviguait, regardant les arbres rougis,
Il voyagea jusqu'au bout du ruisseau bleu, ne voyant aucun homme sur le chemin.
Puis trouvant une fissure dans la colline, il s'est faufilé dans la plus profonde des grottes,
Et au-delà de la montagne, une vue s'ouvrait sur un terrain plat tout autour !
Au loin, il vit des nuages ​​et des arbres rassemblés,
A proximité, parmi un millier de maisons, des fleurs et des bambous étaient dispersés.
Un cueilleur de bois fut le premier à prononcer un nom de l'ère Han.
La tenue vestimentaire des habitants était inchangée depuis l'époque de Qin.
Les gens vivaient ensemble sur les hautes terres au-dessus de la rivière Wu Ling.
En dehors du monde extérieur, ils ont aménagé leurs champs et leurs plantations.
Sous les pins et la lune brillante, tout était calme dans les maisons,
Quand le soleil a commencé à briller à travers les nuages, les poulets et les chiens ont donné de la voix.
Surpris de trouver un étranger parmi eux, les gens se sont bousculés,
ils se sont affrontés pour l'inviter à entrer et lui poser des questions sur sa maison.
Lorsque la luminosité est venue, les ruelles avaient toutes été balayées de fleurs,
Au crépuscule, le long de l'eau, les pêcheurs et les bûcherons sont revenus.
Pour échapper au monde troublé, ils avaient d'abord quitté la société des hommes,
Ils vivent comme s'ils étaient devenus immortels, aucune raison de revenir maintenant.
Dans cette vallée, ils ne savaient rien de la façon dont nous vivons à l'extérieur,
De l'intérieur de notre monde, nous regardons au loin les nuages ​​et les collines vides.
Qui ne douterait pas de cet endroit magique si difficile à trouver,
Le cœur mondain du pêcheur ne pouvait s'empêcher de penser à sa maison.
Il a quitté cette terre, mais ses collines et ses rivières n'ont jamais quitté son cœur.
Finalement, il est reparti et a prévu de revenir.
De mémoire, il a suivi le chemin qu'il avait emprunté auparavant.
Qui pouvait savoir que les collines et les ravins avaient maintenant complètement changé ?
Maintenant, il ne faisait face qu'à la grande montagne dont il se souvenait de l'entrée.
Chaque fois qu'il suivait le ruisseau clair, il ne trouvait que des nuages ​​et des forêts.
Le printemps arrive, et tout est à nouveau fleur de pêcher et eau,
Personne ne sait comment atteindre cet endroit immortel.
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LE JARDIN DES MAGNOLIAS
  
  
  
  
Sur les monts d’automne au jour qui se replie
Une ligne d’oiseaux se déploie.
Éclair d’un vert vif
Où les brumes du soir ne peuvent s’abriter.

À l’heure pâle du couchant
Les oiseaux délirent au long du torrent.
La route du ravin plonge en tournoyant
– Quand cessera cet attrait du mystère ?


/ Traduction Patrick Carré
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Une chanson de la rivière du Pêcher en fleur

Un pêcheur dérive, appréciant les montagnes printanières,
Et les pêchers des deux rives le mènent à une source ancienne.
En regardant les arbres aux couleurs fraîches, il ne pense jamais à la distance
Jusqu'à ce qu'il arrive au bout du ruisseau bleu et soudainement des hommes étranges!
C'est une caverne - avec une bouche si étroite qu'il doit ramper à travers;
Mais alors il s'ouvre à nouveau grand sur un chemin large et plat -
Et bien au-delà il fait face à des nuages ​​couronnant une étendue d'arbres,
Et des milliers de maisons ombragées de fleurs et de bambous ... Les
bûcherons lui disent leurs noms dans l'ancien discours de Han;
Et les vêtements de la dynastie Qin sont portés par tous ces gens
vivant sur les hautes terres, au-dessus de la rivière Wuling,
Dans des fermes et dans des jardins qui sont comme un monde à part,
Leurs habitations en paix sous les pins dans la lune claire,
Jusqu'à ce que le lever du soleil remplisse le ciel bas de chants et d'aboiements.
... A la nouvelle d'un inconnu, les gens se rassemblent tous,
Et chacun l'invite chez lui et lui demande où il est né.
Les allées et les sentiers lui sont dégagés de pétales le matin,
Et les pêcheurs et les fermiers lui apportent leurs charges au crépuscule ...
Ils avaient quitté le monde depuis longtemps, ils étaient venus ici chercher refuge;
Ils ont vécu comme des anges depuis, heureusement loin,
Personne dans la grotte ne sachant quoi que ce soit à l'extérieur, Les
étrangers ne voyant que des montagnes vides et des nuages ​​épais.
... Le pêcheur, ignorant sa grande fortune,
Commence à penser à la patrie, à la maison, aux liens du monde,
Trouve à nouveau son chemin hors de la grotte, au-delà des montagnes et des rivières,
Dans l'intention de revenir quelque temps, quand il l'a dit à ses proches.
Il étudie chaque pas qu'il fait, le fixe bien en tête,
et oublie que les falaises et les pics peuvent varier d'apparence.
... Il est certain que pour entrer dans les profondeurs de la montagne,
une rivière verte vous conduit, dans un bois brumeux.
Mais maintenant, avec des inondations printanières partout et des pétales de pêche flottants -
Quelle est la voie à suivre, pour trouver cette source cachée?
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Lettre en prose
Par Wang Wei (699-759)

au baccalauréat ès arts P'ei Ti

TARD dans le mois du sacrifice, le temps a été calme et clair, et j'aurais pu facilement traverser la montagne. Mais je savais que tu escroquais les classiques et je me fichais de te déranger. J'ai donc parcouru le flanc de la montagne, me suis reposé au temple Kan-p'ei, dîné avec les prêtres de la montagne et, après le dîner, je suis rentré à la maison. En allant vers le nord, j'ai traversé le Yuan-pa, sur les eaux duquel la lune sans nuage brillait d'un bord éblouissant. Quand la nuit était très avancée, je suis monté sur la colline de Hua-tzu et j'ai vu le clair de lune jeté et jeté par les vagues bousculées de la rivière Wang. Sur la montagne hivernale, des lumières lointaines scintillaient et s'évanouissaient ; dans quelque ruelle profonde au delà de la forêt un chien aboyait au froid, avec un cri aussi féroce que celui d'un loup. Le bruit des villageois broyant leur maïs la nuit comblait les interstices entre le lent carillon d'une cloche lointaine.
Maintenant, je suis assis seul. J'écoute, mais je ne peux pas entendre mes palefreniers et mes serviteurs bouger ou parler. Je pense beaucoup au bon vieux temps : comment main dans la main, composant des poèmes au fur et à mesure, nous avons emprunté des chemins sinueux jusqu'aux rives de ruisseaux clairs.
Il faut attendre le printemps : jusqu'à ce que les herbes poussent et que les arbres fleurissent. Puis, errant ensemble dans les collines printanières, nous verrons des truites sauter légèrement du ruisseau, les mouettes blanches étendent leurs ailes, la rosée tombe sur la mousse verte. Et au matin nous entendrons le cri des courlis dans les champs d'orge.
Il n'est pas long à attendre. Seras-tu avec moi alors ? Si je ne connaissais pas la subtilité naturelle de votre intelligence, je n'oserais pas vous adresser une invitation aussi lointaine. Vous comprendrez qu'un sentiment profond dicte ce parcours.
Écrit sans manquer de respect par Wang Wei, un habitant des montagnes.
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Videos de Wang Wei (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Wang Wei
Avec Michèle Métail & Patrick Beurard-Valdoye
Soirée conçue et animée par Fabrice Thumerel _____________________________ « La projection du mot dans l'espace représente le stade ultime de l'écriture » – Michèle Métail
« En quoi consiste la lecture en public ? C'est un acte dans le poème écrit, et donc une action. Mais d'abord, le poème lui-même est un acte dans la phrase et la parole » – Patrick Beurard-Valdoye Publication orale de Michèle Métail, « Signe Multiplicatif » (nouvelle version d'une oeuvre ouverte commencée en 1994). _______________________________________ Performance de Patrick Beurard-Valdoye, « Ivan et Antonin, pilotes ».
Michèle Métail et Patrick Beurard-Valdoye, deux voix majeures de leur génération, représentent deux voies importantes de la poésie contemporaines : pour la première, la publication n'est parachevée que par sa mise en voix et en espace devant un auditoire (cette esthétique du hors-texte explique la longue période pendant laquelle elle ne publie aucun livre) ; le second reprend à son compte cette notion de Publication Orale en 1983, avant de lui préférer en 1990 le terme de Ghérasim Luca Récital, puis d'adopter enfin le terme Performance, que tout le monde utilise le plus souvent à mauvais escient (notamment pour parler d'une simple profération debout immobile).
C'est à l'enseigne de l'oroeil que nous aurons la chance de plonger dans l'antre/entre de ces deux extraordinaires poètes de la scène dont l'univers oscille entre poésie et musique, écriture et oralité, comme entre langues diverses.
Michèle Métail. Depuis 1973 privilégie la diffusion orale de ses oeuvres, tout d'abord à travers les « Hors-Textes », dotés un numéro d'ordre car envisagés comme construction unique. Vers 1982 les « Publications orales » prirent le relais, illustrant le refus de toute publication papier durant une vingtaine d'années.
Adolescent, Patrick Beurard-Valdoye hésitait entre poète et pilote de ligne. Est devenu poète de lignes. Cette performance, convoquant les pilotes Antonin Artaud et Ivan Illich, est conçue à partir de Lamenta des murs (à paraître, Flammarion), huitième et dernier volume du Cycle des exils.
À lire, voir et écouter – Michèle Métail, le Paysage après Wang Wei, Lanskine, 2021 – Patrick Beurard-Valdoye, Palabre avec les arbres, éd. Corti, 2021.
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